Le Pape François, évêque de Rome, a ouvert ce dimanche soir le Congrès ecclésial annuel de son diocèse, qui doit durer deux jours, sur le thème de la catéchèse et de la transmission de la foi : « Nous transmettons ce que nous avons reçu » (1 Cor 15,3). Au cours de cette rencontre, ouverte par la prière d'invocation à l'Esprit Saint, le Pape a livré sa réflexion sur l'essence de la vocation conjugale et familiale aux familles, catéchistes, prêtres et agents pastoraux actuels.
"Notre ville a besoin d'une renaissance morale et spirituelle", a d'abord affirmé le Pape. "On entend souvent que tout est relatif, que l'Evangile est une belle histoire, mais ne touche plus les cœurs". Quant aux jeunes, "ils entendent des idées étranges", et deviennent victimes de ce que'il appelle une "colonisation idéologique", "qui fait du mal et détruit", et contre laquelle "la famille doit agir". En octobre, a rappelé le Pape, aura lieu un synode sur la famille, qui doit aider les familles justement à redécouvrir la beauté de leur vocation, et à montrer que l'Evangile peut se vivre, mieux, qu'il se vit en famille et que "cela rend heureux", a-t-il lancé sous les applaudissements. Ils'est ensuite penché sur le mystère familial à travers trois mots-clés : vocation, communion et mission.
La vocation de l'amour
"Nous sommes tous fils et filles, mais la maternité et la paternité sont un appel de Dieu", une vocation, a insisté le Pape. "Le Seigneur vous a choisis pour vous aimer et transmettre la vie, Dans cette union, vous devenez semblables à Dieu ! C'est cela la vérité de l'amour !". Et le Pape d'interpeller la foule : "croyez-vous en la beauté de l'amour ? en la grandeur de l'amour ? Je ne parle pas de la passion, ou d'un enthousiasme passager, a-t-il précisé, mais de l'amour qui se vit au quotidien", et dont les premiers témoins sont les enfants. "Les enfants vous regardent, scrutent vos gestes, vos paroles, pour voir si vous êtes heureux ensemble, heureux d'être parents, voir si la bonté existe sur cette terre". "Pensons à tous ces enfants qui souffrent en voyant leurs parents se disputer tous les jours, s'insulter, se frapper", a regretté le Pape qui a ajouté : "quand vous tombez dans ces péchés, pensez que les premières victimes sont vos enfants, votre propre chair !". "Il n'y a pas de plus de beau témoignage pour un enfant que voir ses parents s'aimer avec tendresse, se parler, se pardonner", et l'enfant grandit ainsi dans l'amour et la sécurité.
Communion dans la diversité
Etre parents, c'est d'abord mettre en valeur la diversité de l'homme et de la femme, "la première et fondamentale différence constitutive de l’être humain", a insisté le Pape. "J'aime à dire aux fiancés qui se préparent au mariage, que la vocation de l'homme est de faire que sa femme soit plus femme ; et que la vocation de la femme est de faire que son mari soit plus homme". Cette diversité est une richesse, a-t-il encore souligné. Une richesse qui devient complémentarité et réciprocité, et revêt une grande importance pour les enfants, lesquels maturent leur propre identité à l'aune de cette complémentarité parentale.
Il peut arriver que la famille connaisse des tensions irrésolubles, a reconnu le Saint-Père. Le devoir des parents, à l'arrivée des premiers signes de tension, est de chercher de l'aide, du soutien, auprès de Dieu avant tout, qui nous enseigne que l'amour surmonte tout, et que l'unité est plus grande que le conflit. "Si la séparation est inévitable, sachez que l'Eglise vous porte dans son cœur, et surtout que votre tâche éducative continue ! Le papa reste papa, et la maman reste maman !" Aussi est-il nécessaire que les parents cherchent un terrain d'entente, une collaboration pour le bien des enfants. "Je vous en prie, ne faites pas de vos enfants des otages !" a exhorté le Pape, "et ne parlez jamais en mal de l'autre devant vos enfants".
Mission éducative
Des parents qui s'aiment sont à même de déceler les faiblesses et les fragilités de leurs enfants, ils peuvent leur parler, les écouter lorsque surgissent les premières interrogations sur la foi. Car n'oublions pas, rappelle le Pape, que l'éducation des enfants reste la responsabilité première des parents. Une tâche pour laquelle les grands-parents peuvent apporter une aide considérable. "Savez-vous qu'à Rome, les personnes âgées représentent un quart de la population ?", a-t-il demandé. "Les ainés sont la sagesse, la mémoire de nos familles. Leur réservons-nous une place digne au sein de nos familles ? Ou bien les trouvons-nous ennuyeux ? Les laissons-nous dans des maisons de repos ? Nous ne devons pas avoir honte de nos ainés !". Et le Pape de rappeler l'exemple de ces grands-parents qui ont, à leur manière, sauvé la foi dans des pays où elle était bannie, faisant baptiser leurs petits-enfants, les catéchisant, etc.
Source : Radio Vatican.
Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.