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  • Lettre de Mgr Marc Aillet aux diocésains de Bayonne, Lescar et Oloron, sur l'épidémie de Covid-19

    Chers frères et sœurs,

    La problématique que pose actuellement la contagion mondiale du virus de Covid 19 ne peut pas laisser l’Église indifférente face à la maladie et à la détresse morale des populations.

    Une situation complexe et un profond malaise

    Comme évêque, c’est-à-dire comme pasteur appelé à prendre soin du troupeau qui m’a été confié par le Seigneur, je partage l’inquiétude d’un nombre croissant de personnes désemparées devant l’affolement sanitaire actuel. Les solutions préconisées par le Gouvernement pour endiguer l’épidémie, avec force moyens médiatiques et législatifs, si elles partent de l’intention louable de garantir la sécurité publique, engendrent chez beaucoup un état de détresse psychologique et morale. Si la vaccination est présentée par le pouvoir politique et les autorités de santé comme le seul moyen de stopper l’épidémie, les contraintes mises en place par décret ou en discussion au Parlement – vaccination obligatoire pour certaines professions, pass-sanitaire pour certains lieux ou activités de la vie quotidienne – suscitent des interrogations chez un nombre non négligeable de personnes qui craignent pour la sauvegarde de leurs libertés.

    ...

    Suite et texte intégral à lire sur le site du diocèse Bayonne, Lescar Oloron

  • « Amour et vérité se rencontrent » : Mgr Aillet écrit à ses diocésains

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    Il y a une semaine, le journal Sud-Ouest révélait l’existence d’une « fronde » menée contre Mgr Aillet par une soixantaine de prêtres. L'évêque de Bayonne, dans une lettre datée du 8 décembre 2016 adressée à tous les fidèles de son diocèse, établit sa vision de la chronologie des faits, « dont l’article (de Sud-Ouest) ne permet pas de prendre la mesure objective ». Mgr Aillet relève des articles au ton « complaisant », accusant le quotidien régional d’avoir jeté « le discrédit sur l’évêque, de manière un tantinet caricaturale », et d’avoir donné « en spectacle, à des lecteurs souvent ignorants de la vie de notre Église, le visage d’un diocèse déchiré ».

    Cette lettre est disponible en téléchargement sur le site du Diocèse.

    Le diocèse de Bayonne Lescar Oloron.

  • L'honneur de sept évêques

    Article rédigé par Liberté politique, le 05 février 2016

    Il est en France des sujets interdits, sur lesquels s'exprimer aboutit mécaniquement à une condamnation définitive et sans circonstances atténuantes par le système médiatico-politique. Parmi ceux-ci, l'avortement tient une place de choix, probablement la première place.

    FbdL_medium.jpgMgr Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, bien connu pour sa grande liberté de parole et son souci constant de rechercher et de dire la vérité, a osé, une nouvelle fois, braver l'interdit en prenant publiquement une position claire sur le drame que constitue l'interruption volontaire de grossesse.

    Il n'est pas bon, dans la France d'aujourd'hui, de faire preuve d'une telle liberté. Le canon, comme à Valmy, s'est mis de ce pas à tonner. Les premiers salves ont été tirées par une obscure féministe du sud-ouest, député de son état, bientôt relayée par Madame le Ministre de la famille en personne, indiquant à l'Assemblée nationale, au cours d'une intervention convenue, que de telles positions réactionnaires ramenaient notre pays aux heures les plus sombres de notre histoire. A bien l’écouter, cependant, son petit discours, passablement mensonger et caricatural, ne pouvait que conforter ce que tant de Français pensent désormais : la liberté d’expression, violemment et publiquement attaquée au sein même de l’Assemblée nationale par des autorités publiques, est plus que jamais menacée.

    Tout au long de son pontificat, le pape Jean-Paul II ne cessa de marteler que l'avortement constituait le drame le plus grave auquel était confronté le monde. La position de Mgr Aillet s'inscrit naturellement dans le prolongement de ce que disait le saint pape.

    Le déchaînement contre l'évêque de Bayonne a pris des proportions telles que plusieurs évêques lui ont publiquement manifesté leur soutien, en signant en sa compagnie une déclaration commune. Sans doute aurait-il fallu que cette tribune, qui s'inscrit dans la continuité de l'enseignement constant de l’Église sur le sujet fondamental de la vie, soit signée par l’ensemble des évêques de France, dans un beau mouvement de solidarité et d’union épiscopale concernant un constat sur lequel ils ne peuvent être en désaccord.

    Quoi qu'il en soit, sept évêques se sont publiquement dévoilés, au risque de subir une nouvelle fois les foudres du système. Cela est leur honneur. 

    Source : Liberté Politique.

    Cf. plus bas nos articles des :

    - 29 janvier : Merci Mgr Aillet

    - 30 janvier : Communiqué de Mgr Aillet : "Avortement, le débat est-il permis ?"

    - 1er février : les évêques qui appellent au « droit à la vie pour tous »

  • Les évêques qui appellent « au droit à la vie pour tous »

    Suite à la promulgation du projet de loi santé, sept évêques français [1] ont publié une tribune dans le Figaro et Famille Chrétienne, dénonçant une « fuite en avant » et la « pression » supplémentaire qu’apporte la suppression du délai de réflexion.

    « Pour la loi, l’avortement est un droit. Dans les faits, c’est surtout un drame » écrivent-ils. Un drame pour les « femmes qui vivent un traumatisme », pour les enfants qui sont « éliminés avant de naitre » mais aussi pour les pères qui sont déresponsabilisés. Un « drame existentiel et moral », un drame « social » pour notre pays où « il est à présent si banalisé qu’il est difficile d’exprimer une opinion divergente ».

    Plus de 40 ans après la loi Veil, « le bilan est dramatique » : « le nombre d’avortement reste élevé et constant ». Le « malaise social » est particulièrement visible à travers la diminution des médecins qui « acceptent de commettre des avortements », la fermeture des plannings familiaux « par manque de militants », et le « fort succès » des sites Internet proposant des solutions alternatives à l’avortement.

    Face à ce drame, les évêques appellent « au droit à la vie pour tous. Et au droit à l’avis ».

    [1] Mgr David Macaire, Mgr Dominique Rey, Mgr Marc Aillet, Mgr Nicolas Brouwet, Mgr Olivier de Germay, Mgr Jean Pierre Cattenoz, Mgr Bernard Ginoux.

    Sources : Gènéthique et Le Figaro (31/01/2016).

  • Communiqué de Mgr Aillet : "Avortement : le débat est-il permis ?"

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    « Ouvrons nos yeux pour voir les misères du monde, les blessures de tant de frères et sœurs privés de dignité, et sentons-nous appelés à entendre leur cri qui appelle à l'aide. Que nos mains serrent leurs mains et les attirent vers nous afin qu'ils sentent la chaleur de notre présence, de l'amitié et de la fraternité. Que leur cri devienne le nôtre et qu'ensemble, nous puissions briser la barrière d'indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l'égoïsme. » (Pape François, extrait de la Bulle d’indiction de l’Année Sainte de la Miséricorde)


    Alors que le gouvernement amorce de nouvelles mesures pour faciliter l’accès à l’avortement, nous appelons de nos vœux que ce débat, trop longtemps ostracisé, caricaturé, voire interdit, soit ouvert à nouveau. Parce qu’il engage l’avenir de notre pays dans une logique que le pape François appelle la « culture du déchet », ce combat assumé et mené par la classe politique doit être interrogé honnêtement, sans devenir un tabou social dont même les dérives ne peuvent être soumises à la critique.

    Il est en effet surprenant de constater la vigueur avec laquelle le gouvernement engage de nombreux moyens pour faire taire –non seulement le délai de réflexion légal pour les femmes- mais la réflexion autour de l’avortement elle-même, à grand renfort de campagnes médiatiques et aux frais du contribuable.

    Nous regrettons que dans ce débat les premiers acteurs de l’acte d’avortement, les femmes, soient souvent trop peu écoutées, au profit d’un « combat pour les droits des femmes » fréquemment instrumentalisé. Il est tout autant regrettable de constater que la violence des propos dont on accuse régulièrement les défenseurs de la vie n’est que la pâle expression de la violence –occultée mais bien réelle et physique- vécue par les enfants à naître et leur mère à l’occasion d’un acte d’avortement. Violence létale pour les premiers, et conséquences souvent dramatiques pour les secondes dont les issues psychologiques voire physiques ne sont malheureusement pas assez prises en considération.

    « Le droit à disposer de son corps », dont la ministre de la santé madame Marisol Touraine a fait état à l’occasion de ses vœux du 25 janvier dernier, ne suffit plus pour justifier cette politique mortifère. Il est acquis pour la science et le bon sens que l’enfant dans le ventre de sa mère est l’hôte de ce corps dont il ne partage pas le code génétique, dès ses premiers instants de vie. A ce titre, ce même droit à disposer de son corps doit pouvoir lui être accordé avec d’autant plus de rigueur qu’il est le plus faible et le plus petit d’entre nous. A l’heure où le monde et notre pays sont marqués par des drames terribles, quelle société peut prétendre faire l’impasse sur la défense des plus faibles et des plus fragiles d’entre les siens ?

    Nous disons notre refus d’opposer dans ce débat le droit des femmes et le droit des enfants. A la suite du pape François qui disait à l’occasion de ses vœux au Corps diplomatique en 2014 : « la seule pensée que des enfants ne pourront jamais voir la lumière, victimes de l’avortement, nous fait horreur », nous appelons au droit à la vie pour tous, de la conception à la mort naturelle. Et au droit à l’avis.

    + Marc Aillet
    Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

    « Et je ressens quelque chose que je voudrais partager avec vous. Le plus grand destructeur de la paix, aujourd'hui, est le crime commis contre l'innocent enfant à naître. Si une mère peut tuer son propre enfant, dans son propre sein, qu'est-ce qui nous empêche, à vous et à moi, de nous entretuer les uns les autres ? […] Car l'enfant est le plus beau présent de Dieu à une famille, à un pays et au monde entier. Dieu vous bénisse !» (Mère Teresa, Discours à Oslo lors de la remise de son Prix Nobel)


    Avortement : Mgr Aillet explique son tweet du... par Diocese64

    Source : Diocèse Bayonne, Lescar, Oléron.

    NB : les "tweets" de Mgr Aillet relatifs à l'avortement ont été reproduits sur ce blog ici.

  • Merci Mgr Aillet

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  • Crise migratoire : justice et charité sont indissociables - Mgr Aillet

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    Dans un communiqué en date du 10 septembre 2015, Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, aborde la question de la crise migratoire sous le prisme de la justice et de la charité, deux vertus indissociables.

    1. L’appel du Pape François :

    Après la prière de l’Angélus du dimanche 6 septembre, le Pape François a évoqué le drame « des dizaines de milliers de réfugiés fuyant la mort, à cause de la guerre et de la faim, et qui sont en marche vers une espérance de vie » ; et il a appelé les paroisses, les communautés religieuses, les monastères et les sanctuaires de toute l’Europe « à manifester l’aspect concret de l’Evangile et à accueillir une famille de réfugiés ». Il a demandé à ses frères évêques d’Europe, que dans leurs diocèses « ils soutiennent son appel, rappelant que la miséricorde est le deuxième nom de l’amour : ‘Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait’ » (Mt 25,40).

    Je sais la générosité des fidèles de mon diocèse et je veux remercier ici les familles, souvent dans le cadre de leurs paroisses, qui accueillent déjà des réfugiés en provenance d’Irak et de Syrie et manifestent ainsi une vraie solidarité concrète envers les chrétiens d’Orient persécutés pour leur foi.

    Grâce à l’annonce faite par le gouvernement français, il y a un peu plus d’un an, d’ouvrir toutes grandes les portes de notre pays à ces chrétiens et autres minorités religieuses, expulsés par l’Etat Islamique de leurs villes de Mossoul et de la plaine de Ninive, sous menace de conversion à l’Islam ou de mort, ils se sont conformés aux règles administratives en vigueur en déposant leurs demandes de visa auprès des consulats de France. Force est de constater que les visas sont délivrés par Paris au compte-gouttes et qu’il s’agit, pour les plus chanceux d’entre eux, d’un parcours du combattant des plus éprouvants. Comme j’ai pu le constater en visitant ces réfugiés à Erbil, en octobre dernier, les moyens en personnels mis à la disposition des Consulats pour traiter ces dossiers manquent souvent cruellement, malgré la très bonne volonté des consuls et de leurs collaborateurs. Beaucoup de ceux qui répondent aux critères retenus – déplacement de Mossoul et de la plaine de Ninive l’an dernier et attestation d’une famille d’accueil en France – se découragent et prennent le chemin de l’exil vers le Liban, la Jordanie ou la Turquie… Aussi, qu’en est-il aujourd’hui du généreux effet d’annonce qui avait suscité tant d’espoir ?

    Tout en partageant la compassion causée par ces files de migrants jetées sur les mers et les routes, on ne peut s’empêcher de comparer le traitement concret qui est réservé aux réfugiés de Mossoul et de la plaine de Ninive, avec la volonté d’accueil universel affichée aujourd’hui à l’endroit des migrants qui forcent, souvent malgré eux, le passage !

    Dans son appel du 6 septembre, le Pape François se situe dans le registre du précepte évangélique de la charité, en se référant explicitement à la parabole du Jugement dernier : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire … j’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25). On reconnaît ici ce que la tradition de l’Eglise appelle les œuvres corporelles de miséricorde. Jésus n’a pas l’intention ici de promouvoir un programme politique qui s’imposerait tel quel aux Etats, mais exhorte les fidèles à l’exercice de la charité dans une situation concrète. Comme l’écrivait le Pape Benoît XVI dans son encyclique Dieu est amour : « La charité chrétienne est avant tout simplement la réponse à ce qui, dans une situation déterminée, constitue la nécessité immédiate » (n. 31). C’est que l’appel du Pape François ne saurait se réduire à une incantation in abstracto : « l’Evangile nous appelle, affirme-t-il, nous demande d’être ‘proches’ des plus petits et des laissés-pour-compte. De leur donner une espérance concrète. Leur dire « courage, patience !... » ne suffit pas » (Angelus du 6 septembre).

    On notera en effet qu’ici, le Pape ne s’adresse pas aux Etats et se garde bien de préconiser des solutions politiques au problème des migrants, comme il l’avait fait par contre en interpellant avec vivacité la Communauté internationale pour venir au secours des chrétiens et autres minorités religieuses d’Orient persécutés. Il évite de poser un jugement sur des gouvernements pris de cours par l’ampleur soudaine du problème.

    Le Pape demande aux paroisses catholiques d’Europe d’accueillir une famille de réfugiés « fuyant la mort, à cause de la guerre ou de la faim ». Dans un discours circonstancié, il ne parle pas des « migrants » en général mais des « réfugiés ». Certes il ne précise pas comment discerner s’il s’agit effectivement de réfugiés, même si son propos le suggère. Il ne dit rien non plus sur le caractère temporaire qui s’impose à un accueil concret qui nécessitera, en lien avec des organismes ad hoc, une inscription dans la durée : papiers administratifs, logement, apprentissage de la langue, travail, ce qui s’avère un nouveau parcours du combattant des plus difficiles.

    De même, l’accueil des étrangers, en particulier ceux qui ne sont pas chrétiens, ne nous dispense pas, sans prosélytisme et dans le respect de la liberté, de leur partager le trésor de la foi (cf. Règle de Saint Benoît à propos de l’hospitalité ; Instruction du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, Erga migrantes Caritas Christi, du 3 mai 2004, nn. 59-68).

    Nous ne pouvons donc pas rester insensibles à l’appel du Saint-Père et nous continuerons à accueillir les réfugiés d’Irak et de Syrie, en lien avec l’association chaldéenne de Pau. L’Oeuvre d’Orient, se tient à la disposition des diocèses, des paroisses et des familles qui souhaitent répondre positivement à l’appel du Pape pour accueillir une famille de réfugiés (contact@oeuvre-orient.fr)

    2. Pour aller plus loin

    Il n’est pas interdit pour autant d’aller plus avant dans la réflexion et de se poser la question politique, non plus seulement de la charité, mais de la justice, en évitant de se laisser submerger par une vague d’émotion, suscitée par des images savamment diffusées par les médias au nom d’un moralisme culpabilisateur et manquant passablement de recul. D’aucuns ont souligné la différence de traitement qui a été faite entre la photo, il est vrai insupportable, du petit Aylan, qui a défrayé bien légitimement la chronique, et celle des 21 coptes égyptiens décapités par l’Etat Islamique en haine de la foi ! On ne gouverne pas avec des émotions, qui conduisent tout droit au risque du despotisme, qu’il soit celui des idées – la « pensée unique », qui peut être source de culpabilisation – ou qu’il soit celui des décisions précipitées et irréfléchies.

    L’accueil exprimé par l’Allemagne, à grands renforts de campagnes médiatiques, pour généreux qu’il soit, pourrait cacher des intentions moins altruistes qu’il n’y paraît : l’Economie-locomotive de l’Europe n’a-t-elle pas un besoin urgent de main d’œuvre pour faire fonctionner ses usines et ses entreprises, en raison du cruel déficit démographique ? Cet accueil largement relayé, pour donner un espoir légitime à tant de migrants en situation de détresse, pourrait avoir pour effet pervers d’encourager de nouveaux migrants à prendre des risques disproportionnés, en se jetant corps et âmes entre les mains de passeurs sans scrupules, qui exploitent cette vague migratoire à des fins mercantiles et parfois même de conquête idéologique inavouable.

    En corollaire de l’appel à la charité concrète faite par le Pape François, il me semble que de graves questions d’ordre politique s’imposent, pour que la vague d’émotion et l’authentique générosité suscitées par ce drame ne manquent pas d’un éclairage nécessaire.

    1. Les Etats occidentaux ne devraient-ils pas reconnaître, dans un beau geste de repentance, leurs erreurs de ces dernières années, en intervenant dans plusieurs pays et en y provoquant plus ou moins directement le chaos qui règne aujourd’hui dans ces pays (Irak, Libye, Syrie…) ?

    N’est-il est pas permis de douter de l’entière générosité des motifs avancés alors pour justifier ces interventions désastreuses : faire avancer la cause de la démocratie et des droits de l’homme, certes en s’attaquant à des Régimes forts, mais pour défendre des intérêts économiques, stratégiques, géopolitiques occidentaux, dans une région où les richesses pétrolières sont convoitées…

    2. Quels moyens sont mis en place pour lutter efficacement contre les passeurs ?

    3. Quelles résolutions de la Communauté internationale, quelle voie diplomatique sont mises en œuvre pour permettre aux migrants de demeurer chez eux ?

    Dans son message du 12 octobre 2012 pour la journée mondiale des migrants de 2013, le pape émérite Benoît XVI soulignait en effet qu'"avant même le droit d'émigrer, il faut réaffirmer le droit de ne pas émigrer, c'est-à-dire d'être en condition de demeurer sur sa propre terre, répétant avec le Bienheureux Jean-Paul II que le droit primordial de l'homme est de vivre dans sa patrie". C'est donc à juste titre que la déclaration du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France du 7 septembre 2015 souligne "l'importance de se préoccuper des causes de ces migrations. La communauté internationale, l'Europe, les gouvernements, ne peuvent ignorer la situation politique et économique des pays d'origine ou encore le rôle des filières qui exploitent la misère humaine".

    4. Quelle solution concrète pour secourir les chrétiens d’Orient et autre minorités religieuses, et nourrir leur espérance de recouvrer leurs maisons et leurs terres, injustement confisquées ?

    Une bonne part de la réponse à ces questions passe par la volonté de stopper l’avancée de l’Etat Islamique et de détruire cette organisation. Ce qui supposerait une coalition associant les Pays occidentaux et les pays arabes, la Russie et l’Iran, et qui ne semble pas pouvoir faire l’économie d’une opération terrestre.

    5. Enfin quelle politique mettre en œuvre en Europe pour répondre à cette vague migratoire sans précédent et qui ne saurait être déconnectée de la résolution des questions ci-dessus ?

    La Doctrine Sociale de l’Eglise ne dénie pas aux Etats la légitimité à réguler les flux migratoires au nom du Bien commun d’une nation, tout en réaffirmant le principe absolu du respect dû à la dignité de toute personne humaine ?

    C'est ainsi que le Catéchisme de l'Eglise catholique affirme que "les nations mieux pourvues sont tenues d'accueillir autant que faire se peut l'étranger en quête de la sécurité et des ressources vitales qu'il ne peut trouver dans son pays d'origine" mais rappelle que "les autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont ils ont la charge subordonner l'exercice du droit d'immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l'égard du pays d'adoption" tout en précisant qu'en tout état de cause, "l'immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et spirituel de son pays d'accueil, d'obéir à ses lois et de contribuer à ses charges" (CEC n° 2241).

    Régulation des flux migratoires et accueil des réfugiés, justice et charité, ne sont pas inconciliables. Ils sont même inséparables.

    Quelle grande voix portera ces questions cruciales sans lesquelles on ne parviendra pas à endiguer les drames humanitaires et civilisationnels qui se préparent ?

    + Marc Aillet 
    Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron
    10 septembre 2015

    Source : Diocèse Bayonne-Lescar-Oloron.

  • Communiqué de Mgr Aillet : La France, les chrétiens d'Orient et Vincent Lambert

    Deux drames nous invitent à redoubler de ferveur en ces derniers jours, rappelle dans un communiqué Mgr Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron : Vincent Lambert et les chrétiens d'Orient.

    Communiqué de Mgr Marc Aillet, du 23 juillet 2015, au sujet de la France, des Chrétiens d'Orient et de Vincent Lambert.

    La France, les Chrétiens d'Orient et Vincent Lambert

    Tandis que s’achèvera bientôt la grande neuvaine de prière pour la France, qui a mobilisé tant de nos compatriotes durant neuf mois, suscité l’intérêt de nombreux hommes d’Eglise de divers horizons, qui ont prêté leur plume pour nourrir notre méditation, il y a deux drames qui nous invitent à redoubler de ferveur en ces derniers jours.

    L’abandon des chrétiens d’Orient par les pays occidentaux en général, et la France en particulier malgré ses engagements historiques. En Irak, les réfugiés bénéficient sans doute de l’aide humanitaire, mais voient s’amenuiser leurs chances de retourner dans leurs maisons dont ils ont été violemment expulsés par l’Etat Islamique, il y a un an. Découragés, beaucoup n’aspirent qu’à fuir sous des cieux plus cléments, espérant un avenir meilleur pour leurs enfants. Non seulement les visa sont accordés au compte-gouttes, j’en suis le témoin impuissant dans mon diocèse où nous aidons la communauté chaldéenne à accueillir les réfugiés, mais aucune décision politique d’envergure ne semble à l’ordre du jour, de telle sorte qu’ils se sentent abandonnés.

    En Syrie, les chrétiens sont en proie aux pires violences et vivent quotidiennement dans la terreur. Nos interventions de ces dernières années, au nom d’intérêts mercantiles et géopolitiques à la solde des  Etats-Unis qui continuent d’imposer au monde leur vision libérale-libertaire et de défendre leur volonté de Toute-Puissance, ont largement contribué à ce chaos. Pendant ce temps, l’Etat Islamique poursuit sa progression, trouve partout des complicités, renforce l’Islamisation et porte sur notre sol ses actions terroristes. Les minorités chrétiennes en Orient passeront-elles par pertes et profits, au nom de stratégies occidentales illisibles et attentistes ? D’ailleurs, quel intérêt leur sort pourrait-il susciter chez nos concitoyens, alors que s’instaure en France une laïcité de plus en plus cynique et sans Dieu qui imprègne, à grand renfort de campagnes médiatiques, toutes les strates de notre société, faisant ainsi le lit du fondamentalisme musulman ?

    La crise grecque vient révéler l’inanité d’une construction européenne qui n’a pas d’autre horizon que la protection de la zone euro ! Le reniement des racines chrétiennes de notre culture ne peut conduire qu’à l’autodestruction à laquelle nous assistons : « Et quiconque entend ces paroles que je viens de dire et ne les met pas en pratique, dit Jésus,  peut se comparer à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont rués sur cette maison, et elle s’est écroulée. Et grande a été sa ruine ! » (Mt 7, 26-27). Oui, comme l’a clamé haut et fort le Cardinal Robert Sarah, deux fois en tournée dans notre pays ces derniers mois : « La vraie crise que traverse le monde aujourd’hui, n’est pas une crise politique ou économique, mais une crise de Dieu ». 

    Le sort programmé de Vincent Lambert. Les évêques de la Province de Lyon viennent de publier un remarquable communiqué pointant précisément le drame, hautement symbolique, qui est en train de se jouer à Reims : avec l’autorisation de la bien mal nommée « Cour européenne des droits de l’homme », qui a perdu ainsi son statut de « conscience de l’Europe », on est prêt à arrêter l’hydratation et la nutrition de ce grand handicapé. Faut-il rappeler une fois encore que Vincent Lambert n’est ni en fin de vie, ni l’objet de soins disproportionnés, et qu’il n’est pas dans un état végétatif ? La décision qui semble incomber désormais au médecin, tandis que les parents de Vincent se battent pour lui sauver la vie, sonne comme une condamnation à mort et comme une grave menace pour les plus vulnérables. Serait-ce un retour déguisé à la peine de mort, mais pour un innocent, pour laquelle il faudrait demander la grâce présidentielle ? 

    A n’en pas douter, comme l’ont bien compris les médias, ce combat dépasse le cas isolé de Vincent Lambert : il en va du respect absolu que l’on doit à la dignité de toute personne humaine, à commencer par la plus fragile. Une nouvelle limite irréversible sera-t-elle franchie dans le déni d’humanité qui caractérise ce que le Pape François a appelé la « culture du déchet » ?  Comme le Saint-Père l’a indiqué de manière extrêmement claire et réaliste dans son encyclique Laudato si, dont tous semblent, mais bien hypocritement, faire l’éloge appuyé : « il n’y a pas d’écologie sans une anthropologie saine », il n’y a pas d’écologie intégrale sans le soin apporté à toute personne humaine, depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle !

    Je relaierai dans mon diocèse la proposition faite par Mgr Dominique Rey, le 15 août, de faire sonner les cloches et de se rassembler devant les églises pour alerter l’opinion publique en faveur des chrétiens d’Orient. 

    Sûr en outre que, lorsque tout a été entrepris de ce qui est de notre ressort, seule une intervention divine peut sauver une situation désespérée, je propose même, non seulement que l’on prie pour Vincent Lambert, mais que, s’il est encore temps, l’on double les derniers jours de la grande neuvaine pour la France, par une neuvaine à la Vierge Marie pour sa guérison, du 6 au 14 août, en s’aidant de  la prière du Père Louis-Edouard Cestac, qui vient tout juste d’être béatifié à Bayonne : « Auguste Reine des Cieux et souveraine Maîtresse des Anges ».

    Ce serait en effet très significatif : en effet, le jour de la Transfiguration, que l’on célèbre le 6 août, Jésus nous est présenté par le Père comme le seul Sauveur, anticipant même devant ses apôtres la victoire de sa résurrection sur sa passion et sa mort sur la croix ; nous n’oublions pas, d’autre part, que saint Maximilien Kolbe, avait été condamné à mourir de faim et de soif dans un bunker souterrain du Camp de concentration d’Auschwitz et que le 14 août 1941, après avoir aidé ses compagnons d’infortune à remettre pieusement leur vie entre les mains du Seigneur, au chant des litanies de la Sainte Vierge, il fut lâchement assassiné au moyen d’une injection létale : quelle lumière est ainsi portée sur le sort de Vincent Lambert et ses conséquences ! Alors pourquoi ne pourrions-nous pas obtenir de la Vierge Marie, dans le triomphe de son Assomption, des grâces particulières pour Vincent et toute sa famille ? Sursum Corda : ne manquons pas d’audace !

    + Marc Aillet

    Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

    23 juillet 2015

     

    Auguste Reine des Cieux

     Auguste Reine des Cieux,
    Souveraine Maîtresse des Anges,
    Vous qui, dès le commencement, avez reçu de Dieu
    le pouvoir et la mission d'écraser la tête de Satan,
    nous Vous le demandons humblement :
    envoyez vos légions célestes pour que,
    sous vos ordres et par votre puissance,
    elles poursuivent les démons, les combattent partout,
    répriment leur audace et les refoulent dans l'abîme.
    “Qui est comme Dieu ?”
    O bonne et tendre Mère,
    Vous serez toujours notre amour et notre espérance!
    O divine Mère,
    envoyez les Saints Anges pour me défendre
    et repousser loin de moi le cruel ennemi!
    Saints Anges et Archanges,
    défendez-nous, gardez-nous!

    (Bienheureux père Louis-Edouard Cestac)

    Source : Diocèse de Bayonne Lescar Oloron.

  • Communiqué de Mgr Aillet suite à la profanation de l'église Saint-Vincent d'Hendaye

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    Communiqué de monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, suite à la profanation de l’église Saint-Vincent de la paroisse Notre-Dame de la Bidassoa d’Hendaye où, vendredi 24 avril 2015, le ciboire, contenant les hosties consacrées, ainsi que la lunule contenant l’hostie utilisée pour l’Adoration du Très Saint Sacrement, ont été volés, sans dégradation ni effraction.

    Rome, le mardi 28 avril 2015

    Dans la journée du vendredi 24 avril 2015, une profanation a été commise dans l’église Saint-Vincent de la paroisse Notre-Dame de la Bidassoa d’Hendaye. Le ciboire, contenant les hosties consacrées, ainsi que la lunule contenant l’hostie utilisée pour l’Adoration du Très Saint Sacrement, ont été volés, sans dégradation ni effraction. [1]

    Je m’associe à la peine de la communauté catholique d’Hendaye, blessée au cœur même de son être, et tiens à assurer le curé, monsieur l’abbé Jean-Marc Lavigne, les prêtres et les fidèles de cette paroisse de ma prière et mon soutien le plus fraternel. Je remercie aussi le maire d’Hendaye, monsieur Ecenarro, d’avoir eu le courage des mots pour exprimer son soutien aux catholiques de sa ville et dénoncer l’acte de profanation qui « touche la société en général ».

    Quand le vol d’objets de culte, les dégradations d’églises ou de cimetières chrétiens, en hausse constante dans notre pays, atteignent durement nos consciences, combien plus la profanation de l’hostie consacrée, essence même de notre foi, heurte notre cœur ! Il ne s’agit plus de symboles, mais de la réalité même qui nous pousse à aller adorer Jésus-Christ en personne, à la messe ou à l’adoration eucharistique, sous l’apparence des hosties qui viennent précisément d’être volées. Comme l’exprimait l’abbé Jean-Marc Lavigne : « on touche au sacré, ce qui est grave, mais aussi à la vie intime de chacun ». Par son caractère gravissime, cet acte atteint directement la réalité la plus sacrée de notre culte et la communauté catholique tout entière à l’heure même où celle-ci est meurtrie par les persécutions de ses frères d’Afrique et d’Orient.

    Au nom de toute notre communauté catholique, et en particulier d’Hendaye, je supplie le ou les auteurs de ce sacrilège de prendre la mesure de l’acte qu’ils ont commis[2] en dérobant ces objets sacrés et de rendre le plus rapidement possible les hosties présentes dans le ciboire et la lunule volés.

    En communion avec le curé de la paroisse, monsieur l’abbé Jean-Marc Lavigne, qui m’a fait part très rapidement de cet acte de profanation qui l’a bouleversé, et auquel je réitère toute mon amitié et mon soutien dans cette épreuve qu’il n’a – en 31 ans de sacerdoce- jamais connu auparavant, j’invite les membres de notre communauté ecclésiale à entrer, à son initiative, dans la prière et le jeûne : « Il faut réagir sans peur, sans repli, avec calme et sérénité, en Christ, vainqueur du mal. ».

    Je serai en union de prière depuis Rome, ce mercredi 29 avril prochain à 19 heures, avec la paroisse d’Hendaye à l’occasion de la messe de réparation qui sera célébrée dans l’église Saint-Vincent et qui sera suivie de l'adoration eucharistique jusqu'à 21h30. J’invite tous les fidèles qui le pourront à participer à cet acte de réparation.

    + Marc Aillet

    [1] Vols à l'église d'Hendaye : « réagir sans peur », Sud-Ouest du mardi 28 avril 2015.

    [2] Code de Droit Canonique, 1367.

    Téléchargez le communiqué (format pdf)

    Source : Diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron.

  • La Neuvaine - Neuf mois de prière pour la France (Vendredi Saint)

    La Neuvaine,Neuf mois,prière,France,Méditation,abbé,Eric Iborra

    Vendredi Saint - Méditation de Mgr Aillet

    Disponible également en téléchargement ici.

  • Nouvelles de nos frères et soeurs au Niger (rappel) : Mgr Aillet invite à la solidarité, la prière et l’aide concrète

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    Dans un communiqué publié le vendredi 30 janvier 2015, Mgr Aillet invite à la solidarité, la prière et l'aide concrète en faveur des chrétiens du Niger qui subissent actuellement des actes de violence et de haine au nom de leur Foi. Cette proximité qu'il manifeste est d'autant plus forte que l'archevêque de Niamey au Niger, Mgr Michel Caratateguy est originaire du Pays basque.

    Chers amis,
     
    En ces jours d’épreuves et de souffrances pour les chrétiens du Niger, victimes de barbarie, je voudrais exprimer ici ma compassion et ma prière à toutes les personnes qui vivent cette situation, à cause de leur Foi et de la folie des hommes.
     
    Notre proximité dans leur souffrance est d’autant plus grande que notre responsabilité est engagée, parce que comme chrétiens nous souffrons avec toute l’Eglise dans ses membres blessés. Parce qu’occidentaux, nous déplorons qu'une nation, au nom d'une fausse conception de la liberté, oublie de respecter la chose sacrée, tandis que les auteurs des actes de violence à l'encontre de nos frères ne manquent pas quant à eux, d'associer les chrétiens à cette culture qui a pourtant rejeté ses racines chrétiennes.
     
    Cet élan qui nous pousse à témoigner de notre solidarité envers les chrétiens du Niger est d’autant plus spontané pour les membres de notre communauté que l’archevêque de Niamey, Mgr Michel Cartateguy, est originaire d’Hasparren, une ville de notre diocèse qui, au cours de l'Histoire, a donné cinq évêques à l’Eglise.
     
    A l’exemple de cet élan missionnaire qui a guidé notre frère dans son apostolat, et malgré les difficultés, prenons la mesure de notre propre engagement. A cette « apostasie tranquille » et cette prétendue liberté d’expression qui se rit de tout, dont nous souffrons en Occident et qui met en péril nos frères chrétiens en Orient et en Afrique, que pouvons-nous opposer ? La Foi, parce que la seule arme du chrétien c’est la prière, la Charité, parce son seul combat c’est l’Amour, et l’Espérance, parce qu’aux jours de déluge, elle est la colombe qui revient vers l’arche annonçant que la terre est proche.
     
    Aussi j’invite tous les membres de notre communauté ecclésiale à s’associer à ma prière pour nos frères et soeurs du Niger, et leur témoigner notre proximité par des œuvres concrètes de solidarité. A cet effet, vous trouverez ci-dessous un appel au don émanant de l’Eglise catholique au Niger.
     
    Chers amis, œuvrons ici et maintenant pour que la Charité unisse nos cœurs au diapason de ceux de Jésus et Marie, seuls capables d’alléger nos souffrances et de donner au monde la Paix.
     
    + Marc Aillet

    l'Eglise Catholique au Niger lance un appel au don

    Les 16 et 17 janvier 2015, les chrétiens du Niger ont subi des attaques d'une rare violence, suite aux manifestations de protestation contre les caricatures du Prophète Mohamed, réalisées par le journal français « Charlie Hebdo ». Des jeunes en furie s'en sont pris aux églises et écoles chrétiennes, à des orphelinats chrétiens, aux maisons des religieux... Les dégâts sont considérables. Tout est à reconstruire. Si vous souhaitez manifester votre solidarité pour nous aider à reconstruire, ci-dessous, voici nos références.

    1. En France

    Par Chèque à envoyer à : Missions Africaines, 150 cours Gambetta
    69361 LYON, Cedex 07
    Chèque libellé à l'ordre de : Missions Africaines
    Pour l'Eglise du Niger

    Par virement au compte : BANQUE POSTALE
    Centre financier de Lyon, 69900 LYON CEDEX 20
    Numéro 038 0063656 P / Missions Africaines
    Motif : Don Eglise Catholique Niger

    2. Au Niger

    BANQUE INTERNATIONALE POUR L'AFRIQUE – NIGER
    BIA AGENCE DE NIAMEY
    BP 10 350 Niamey (NIGER)
    E-mail : bia@intnet.ne
    Au compte numéro : NE 0040 01001 25110400584-52
    Intitulé : MISSION CATHOLIQUE
    Fonds Appui Pastorale
    BP 10 270 NIAMEY - NIGER

    Merci pour vos dons !

    source: Eglise catholique au Niger

    « Ce qui se passe en ce moment au Niger et dans d’autres pays devrait constituer une interpellation forte. Nous disons tous oui à la liberté sous toutes ses formes, mais en gardant toujours en esprit que « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ». Avec le Pape François, nous affirmons que la liberté d’expression doit s’accompagner de réalisme et de prudence. Autant nous déplorons l’intégrisme et le terrorisme destructeur, autant faut-il également que nous dénoncions « la dictature de la pensée unique » qui constitue une autre forme d’intolérance.

    La promotion de la « sacro-sainte liberté d’expression » ne devrait pas être aveugle au point d’ignorer et de nier la diversité multi culturelle et multi religieuse qui méritent considération et respect.

    Nous déplorons l’amalgame fait avec raccourci par certains, qui ont vite confondu le christianisme avec l’Europe, l’Eglise avec Charlie Hebdo, qui a caricaturé de façon grossière Jésus, la Vierge Marie et le Pape. » (Cardinal Philippe Ouédraogo, 21 janvier 2015)

     

    Télécharger les pièces jointes :
    Qui se soucie des « pogroms » contre les chrétiens au Niger ? - La Semaine du Pays basque

    Source : Diocèse Bayonne Lescar Oloron

    NB : Que soit remerciée ici la fidèle lectrice qui m'a transmis cette information de son diocèse. Il n'est jamais trop tard pour agir. N'hésitez pas à faire de même, afin que soient relayés sur ce blog les appels à la prière et à l'action concrète émanant des différents diocèses en faveur de nos frères et soeurs chrétiens persécutés à travers le monde.

  • Lettre de Mgr Aillet aux catholiques du diocèse de Bayonne (18 décembre 2014)

    "La publication, dans les colonnes de Sud-Ouest du dimanche 7 décembre, de l’article de Véronique Fourcade intitulé « Le croisé de Bayonne », a causé un certain trouble dans nos communautés chrétiennes et au-delà. Un grand nombre de fidèles ont, semble-t-il, écrit à la rédaction du quotidien pour exprimer leur indignation. Le Médiateur du Journal, dans son billet du samedi 13 décembre, en a même conclu à l’existence au sein de notre communauté diocésaine de « deux chapelles » opposées frontalement et à égalité, quand je suis bien placé pour savoir que la « majorité silencieuse » de notre diocèse se tient à distance de ces polémiques...

    C’est pourquoi, dans un souci de vérité et d’apaisement, et pour vous communiquer des informations plus exhaustives sur la vie de notre diocèse et la mission de son évêque, j’ai décidé de m’adresser à vous, en interne. Qui aurait intérêt à faire le jeu de la division et finalement du « diviseur » ?"

    Lettre de Mgr Aillet à lire en son entier sur le site du diocèse Bayonne Lescar Oloron.

  • Lettre de Mgr Aillet aux catholiques du diocèse au sujet de la Manif Pour Tous du 5 octobre 2014

     Lettre,Mgr Aillet,catholiques,diocèse,Manif Pour Tous,5 octobre 2014Le 5 octobre prochain, « la Manif pour tous », qui s’est constituée désormais en association, appelle les français à descendre à nouveau dans la rue, à Paris et à Bordeaux, pour faire entendre leur opposition à la Procréation médicalement assistée (PMA) et à la Gestation pour autrui (GPA). Ces rassemblements se situent dans l’exact prolongement des grandes manifestations de l’année 2013 contre la loi Taubira, en en soulignant les conséquences directes pour la dignité de l’enfant.

     

      Chers diocésains,

                    Le 5 octobre prochain, « la Manif pour tous », qui s’est constituée désormais en association, appelle les français à descendre à nouveau dans la rue, à Paris et à Bordeaux, pour faire entendre leur opposition à la Procréation médicalement assistée (PMA) et à la Gestation pour autrui (GPA). Ces rassemblements se situent dans l’exact prolongement des grandes manifestations de l’année 2013 contre la loi Taubira, en en soulignant les conséquences directes pour la dignité de l’enfant.

                    Au risque de paraître insistant sur ces questions sociétales, je ne peux qu’encourager tous ceux parmi les fidèles du diocèse qui le jugeront opportun, en pleine liberté et en conscience, à répondre favorablement à cette invitation à se mobiliser.

                    Je sais bien que les prises de parole de nombreux évêques en 2013 pour s’opposer au projet de loi Taubira et encourager les fidèles de leurs diocèses à faire entendre leur voix, n’ont pas toujours été bien reçues et qu’on les a même parfois accusé d’homophobie ou de division. Pour qui a participé à ces manifestations, ces accusations ne sont pas recevables : seule une forme de désinformation a pu rendre compte de ces rassemblements de manière aussi caricaturale. Loin de se situer sur le registre passionnel de la haine et de la condamnation, ces manifestants de tous âges et de toutes conditions, par-delà leurs appartenances religieuses ou politiques, n’ont jamais versé dans le jugement ou l’exclusion mais ont exprimé la voix du bon sens et de la raison de manière pacifique et respectueuse des personnes. Leur objectif était de rappeler que le Bien commun, qui doit profiter à tous, à commencer par les plus faibles et plus fragiles, exige premièrement la protection de l’enfant qui a droit à naître d’un père et d’une mère et ne saurait jamais être considéré comme une simple marchandise.

    Quels que soient les moyens choisis pour « se manifester » et du moment que ce soit toujours dans le respect des personnes et sans condamner quiconque, l’essentiel est d’avoir une conscience claire des graves conséquences qu’une telle législation induirait de manière durable dans notre société.

                    Si la loi Taubira dite « du mariage pour tous » a finalement été approuvée par le Parlement et promulguée par le Gouvernement, je rappelle que devant l’ampleur des manifestations de 2013, la majorité actuelle, qui n’en a manifestement rien gagné dans l’opinion publique, a dû reculer précisément sur la PMA et la GPA. Des voix autorisées, dont celle de madame Taubira, ont même juré leurs grands dieux devant la Nation, que jamais la GPA ne serait légalisée ! Le Conseil constitutionnel, par décision du 17 mai 2013 a même clairement affirmé que le fait de se rendre à l’étranger pour recourir à la PMA ou à la GPA en fraude à la loi française, pour demander ensuite l’adoption en France, constituait un détournement de la loi et « qu’il appartient aux juridictions compétentes d’empêcher, de priver d’effet et, le cas échéant, de réprimer de telles pratiques ».

                    Les événements dramatiques qui ensanglantent aujourd’hui le Moyen Orient et exposent à la barbarie de « l’État islamique », non seulement les chrétiens et autres minorités religieuses en Irak ou en Syrie, mais encore les ressortissants français partout dans le monde, sont légitimement passés sur le devant de la scène médiatique. Pendant ce temps, dans l’indifférence générale, la Cour de Cassation, appelée à se prononcer le 23 septembre sur une PMA réalisée par une femme à l’étranger,  a considéré que cela ne constituait pas un obstacle à l’adoption de l’enfant par sa compagne. Autrement dit, en contradiction formelle avec la loi, il pourrait être admis de « fabriquer » un enfant en le privant délibérément de père pour le rendre adoptable en France par un couple de lesbiennes.

    C’est le concept même d’adoption qui se voit profondément modifié : là où l’adoption consiste à donner une famille à un enfant que les malheurs de la vie ont rendu orphelin, il s’agit ici pour un couple de femmes de mettre au monde un enfant, en le privant délibérément de père, afin de le rendre adoptable ! Qui ne s’accorderait sur le caractère pernicieux, voire machiavélique, d’une telle manœuvre ? Et qui pourrait empêcher, au nom de l’égalité hommes-femmes, de concéder à des couples d’hommes le droit de recourir à la GPA pour obtenir un enfant en le privant délibérément de mère, afin de le rendre adoptable ? C’est la dignité de l’enfant qui est gravement blessée, et celle de la femme, au nom de la marchandisation du corps.

                    Le sujet est assez grave pour que je me prononce encore une fois sur cette question. Comme nous y exhortait le Pape François dans sa lettre apostolique « La joie de l’Évangile », nous devons prendre soin de la fragilité, ajoutant : « Fréquemment, pour ridiculiser allègrement la défense que l’Église fait des enfants à naître, on fait en sorte de présenter sa position comme quelque chose d’idéologique, d’obscurantiste et de conservateur. Et pourtant cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré et inviolable, dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement. Il est une fin en soi, et jamais un moyen pour résoudre d’autres difficultés. Si cette conviction disparaît, il ne reste plus de fondements solides et permanents pour la défense des droits humains, qui seraient toujours sujets aux convenances contingentes des puissants du moment » (n. 213).

                    Il ne m’appartient pas évidemment de donner des consignes à quiconque, mais je me sens pressé, au nom de la dignité de la personne humaine dont l’Église se fait toujours le porte-voix, d’alerter les consciences sur la « rupture de civilisation » qui est ainsi en marche.

                    La prière et le jeûne restant les armes les plus efficaces, je ne saurais trop encourager les fidèles du diocèse à en user sans modération pour accompagner les actions qu’ils voudront bien entreprendre pour l’intérêt supérieur de l’enfant.

                    Avec mes sentiments dévoués dans le Christ et Son Église.

    + Marc Aillet

    Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

    Télécharger la lettre en cliquant sur le lien ci-dessous :

    Source : Diocèse Bayonne Lescar Oloron.

  • Ordinations à la Fraternité Saint-Pierre et à l'Institut du Christ Roi

    Ordinations,Fraternité,Saint-Pierre,FSSP,normalisation,cathédrale,Chartres,Mgr Aillet,communautés,Ecclesia Dei,motu proprio,Summorum pontificum,Benoît XVI,liturgie traditionnelle,John BergTrois diacres de la Fraternité Saint-Pierre seront ordonnés prêtres le samedi 28 juin dans la cathédrale de Chartres. L’occasion de faire le point sur les relations entre l’épiscopat français et les communautés Ecclesia Dei.

    Samedi 28 juin, trois diacres français de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) seront ordonnés prêtres dans la cathédrale de Chartres par Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Oloron et Lescar. Une première, puisque les ordinations sacerdotales des ordinants français de cette communauté de prêtres traditionnels ont habituellement lieu dans leur séminaire de Wigratzbad, en Bavière, ou plus rarement en France, à l’abbaye Notre-Dame de Fongombault.

    Sept ans après le motu proprio Summorum pontificum sur la liturgie traditionnelle, cet évènement serait-il le signe d’une normalisation des relations entre l’épiscopat français et les communautés Ecclesia Dei ?

    Pour l’abbé John Berg, Supérieur général de la FSSP, c’est « un geste fort » de Mgr Pansard, l’évêque de Chartres. « En nous ouvrant sa cathédrale, il montre que nous avons toute notre place dans l’Église. C’est aussi, ajoute-t-il, un signe de l’accueil toujours plus favorable des communautés attachées à la forme extraordinaire du rite romain en France. »

    Du côté de Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et de Lourdes, il est après tout « normal et logique » que ces prêtres soient ordonnés dans une cathédrale française et non pas en Allemagne, puisqu’ils sont « français et en communion avec Rome ». 

    De fait, depuis plusieurs années, certains évêques n’hésitent plus à confier des missions apostoliques à des prêtres issus de communautés Ecclesia Dei dont la qualité de leur formation théologique est appréciée. « Ils ont par exemple des missions dans des écoles catholiques, des officialités. Dans mon diocèse, deux prêtres de la Fraternité Saint-Pierre exercent leur ministère à Lourdes, l’un dans le sanctuaire, l’autre auprès d’une communauté de fidèles attachés au rite romain traditionnel », explique Mgr Brouwet. De son côté, Mgr Castet, évêque de Luçon, se félicite des relations « très fraternelles » qu’il entretient avec les deux prêtres de la Fraternité Saint-Pierre en exercice dans son diocèse : « Ils font un très bon travail, nous avons des contacts réguliers ».  

    Pour eux, cette situation récente est le fruit du motu proprio Summorum pontificum, publié en juillet 2007 par le pape Benoît XVI libéralisant la messe en forme extraordinaire. « Cela a créé un apaisement et une dynamique qui se poursuit aujourd’hui, analyse l’abbé Berg. Les aspirations des fidèles attachés à ce patrimoine liturgique sont reconnues comme légitimes, leurs demandes sont mieux accueillies dans les diocèses. Il faut ajouter à cela un contexte général de bienveillance et de meilleure compréhension entre les catholiques, qui ressentent un grand besoin d’unité face à la culture relativiste ambiante et qui se retrouvent dans les causes urgentes de défense de la vie, de la famille et des fondements de la société ». 

    « Le motu proprio Summorum pontificum publié par Benoît XVI en 2007 a créé un apaisement et une dynamique qui se poursuit aujourd’hui. »

    Un bémol cependant, lié justement à la célébration de la messe. « Les prêtres des communautés Ecclesia Dei ne célèbrent pas la messe dans la forme ordinaire, ce qui m’empêche de leur confier certains ministères, regrette Mgr Brouwet. C’est dommage car cela me donnerait un bon coup de main. Je ne peux pas imposer la forme extraordinaire aux fidèles. Il faut qu’ils aient accès à la messe ordinaire. » Une opinion que partage Mgr Castet qui « regrette simplement que leur choix liturgique empêche leur ardeur apostolique de se développer plus largement ».

    Cette demande de bi-ritualisme pose la question du respect de la spécificité des communautés Ecclesia Dei, dont le pape François a souligné le « charisme propre » lorsqu’il a accordé le 28 octobre dernier sa bénédiction apostolique à la FSSP à l’occasion de son vingt-cinquième anniversaire.

    Pour sa part, de manière pragmatique, l’évêque de Fréjus-Toulon, Monseigneur Rey, a ouvert en septembre 2013 une formation au sein du séminaire La Castille : la Maison Saint Charles Borromée. Elle accueille les futurs prêtres diocésains attachés à la forme extraordinaire du rite romain et souhaitant la célébrer de manière principale, sans exclure la célébration dans la forme ordinaire.

    Élisabeth Caillemer

    Source : Famille chrétienne - Crédit photo ©P.RAZZO-CIRIC.

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    « A nos Amis et Bienfaiteurs »

    Si l’on comprenait bien le prêtre sur la terre, on mourrait, non de frayeur, mais d’amour ! Ces paroles du saint Curé d'Ars résonnent à nos oreilles, à quelques jours de notre ordination sacerdotale. Alors que le monde rejette plus que jamais le prêtre et ce qu'il représente, il nous faut pénétrer davantage ce mystère du sacerdoce auquel Notre-Seigneur nous a appelés. Écoutons ce que disait le pape François lors d'une cérémonie d'ordinations sacerdotales le 11 mai dernier :

    Parmi tous ses disciples, le Seigneur Jésus veut en choisir quelques-uns en particulier, pour qu’en exerçant publiquement dans l’Église en son nom la charge sacerdotale en faveur de tous les hommes, ils poursuivent sa mission personnelle de maître, prêtre et pasteur. (...) 

    Ils seront en effet conformés au Christ, prêtre suprême et éternel, c’est-à-dire qu’ils seront consacrés comme véritables prêtres du Nouveau Testament, et à ce titre, qui les unit dans le sacerdoce à leur évêque, ils seront les prédicateurs de l’Évangile, les pasteurs du peuple de Dieu, et ils présideront les actes du culte, en particulier lors de la célébration du sacrifice du Seigneur. 

    Quant à vous, frères et fils bien-aimés, qui allez être élevés à l’ordre du presbytérat, considérez qu’en exerçant le ministère de la sainte doctrine vous participerez de la mission du Christ, unique maître. Dispensez à tous cette Parole, que vous avez vous-mêmes reçue avec joie, de vos mères, de vos catéchistes. Lisez et méditez assidûment la parole du Seigneur pour croire ce que vous avez lu, pour enseigner ce que vous avez appris dans la foi, pour vivre ce que vous avez enseigné. 

    Que votre doctrine, qui n’est pas la vôtre, soit donc la nourriture du peuple de Dieu : vous n’êtes pas les maîtres de la doctrine ! C’est la doctrine du Seigneur, et vous devez être fidèles à la doctrine du Seigneur ! Que votre doctrine soit donc une nourriture pour le peuple de Dieu, le parfum de votre vie, une joie et un soutien pour les fidèles du Christ, pour qu’avec la parole et l’exemple vous édifiiez la maison de Dieu, qui est l’Église. 

    Et ainsi vous continuerez l’œuvre sanctificatrice du Christ. À travers votre ministère, le sacrifice spirituel des fidèles est rendu parfait, car il est lié au sacrifice du Christ, qui par vos mains au nom de toute l’Église est offert de manière non sanglante sur l’autel lors de la célébration des saints mystères.

    Chers amis, conscients de notre faiblesse, nous nous confions à vos prières pour être des prêtres selon le Cœur de Jésus, n'hésitez pas à nous confier les vôtres !

    Vos futurs prêtres.

    Abbé Francis Altiere

    Abbé Benjamin Coggeshall

    Abbé Joel Estrada

    Abbé Robert Vignaud

    Abbé Similien Waché de Corbie

    Abbé Andrew Todd

    Abbé Louis Poucin de Wouilt

    Abbé François de Beaurepaire

    Source : Institut du Christ Roi Souverain Prêtre - Lettre juin 2014.

  • Mgr Aillet fait une mise au point (sans langue de bois) sur son voyage d'études en Russie

    Note sur mon voyage d’études en Russie
    31 mars – 4 avril 2014

    Certains organes de presse se sont fait l’écho de mon voyage d’études en Russie, en rendant compte des intentions qui y ont présidé de manière passablement erronée ; c’est la raison pour laquelle je me propose de donner quelques éclaircissements. Il semble que les auteurs de ces articles se soient laissé aller à ce péché que le Pape François a dénoncé récemment devant un parterre de journalistes catholiques italiens sous le nom de « désinformation ». En énumérant les péchés les plus graves que commettent les médias, il a notamment déclaré : « Ils sont trois : la désinformation, la calomnie et la diffamation » ; ajoutant : « Mais le plus grave, c’est la désinformation », ainsi définie : « La désinformation, c’est ne dire que la moitié des choses, celles qui me conviennent, et ne pas dire l’autre moitié : de sorte que celui qui regarde la télévision ou écoute la radio ne peut bien juger les choses parce qu’il n’a pas tous les éléments, car ils ne lui ont pas été livrés » (Cf Site de Radio Vatican, le 22 mars 2014, audience aux radios et télévisions d’inspiration catholique du réseau Corallo). Je renvoie aussi le lecteur à l’entretien que j’ai donné à Aymeric Pourbaix sur le site de Famille Chrétienne, le 3 avril, et qui rend bien compte de l’esprit dans lequel j’ai effectué ce voyage.

    1. La genèse d’un voyage d’études en Russie

    Le colloque international que l’académie diocésaine pour la Vie avait organisé à Biarritz en novembre 2012, avait rassemblé une trentaine d’intervenants de plusieurs nationalités, dont un certain nombre d’associations françaises, comme la Fondation Jérôme Lejeune et Alliance Vita. L’objectif était de souligner des convergences de vue et d’action en faveur de la vie et de la famille, par-delà les frontières et de susciter ainsi une coopération internationale en ces matières.

    Parmi ces intervenants, il y avait Gregor Puppinck, qui dirige une ONG de juristes (Centre européen pour le droit et la justice) auprès du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne des Droits de l’homme à Strasbourg. En contact étroit avec l’higoumène Philippe Ryabykh, représentant du Patriarcat orthodoxe de Moscou auprès du Conseil de l’Europe, il nous avait fait connaître Pavel Parfentiev, jeune catholique russe qui préside l’association For Family Rights à Moscou et qui était intervenu lors de notre colloque.

    C’est fort de ces liens que j’ai demandé à Guillaume d’Alançon, Délégué épiscopal à la Pastorale de la Famille et de la Vie, d’organiser un voyage d’études en Russie pour aller à la rencontre de ce qui se vit, tant dans la société russe que dans l’Église orthodoxe, pour promouvoir le mariage, la famille et l’accueil de la vie.

    Nous avons eu l’idée d’y associer des représentants d’associations françaises, non confessionnelles mais d’inspiration catholique, très engagées dans la promotion de la culture de la famille et de la vie. J’étais donc accompagné de :

    - Caroline Roux, Secrétaire générale d’Alliance Vita, qui était intervenue, il y a trois ans, avec Xavier Mirabel et Tugdual Derville, à Bayonne et à Pau, dans le cadre de la formation permanente du Clergé, et qui a été invitée à parler devant l’assemblée plénière des évêques à Lourdes, en novembre dernier, dans le cadre du groupe de travail sur le phénomène social de l’avortement.
    - Thierry de la Villejégu, Directeur général de la Fondation Jérôme Lejeune. Je vous rappelle que le Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a ouvert le procès de béatification du célèbre généticien et avocat de la vie des plus fragiles, et qu’il a célébré le 5 avril en la cathédrale Notre-Dame de Paris, une messe pour le 20e anniversaire de sa mort (le 3 avril 1994).
    - Grégor Puppinck, président du Centre européen pour le droit et la justice, dont l’action a été déterminante par exemple pour le succès de l’initiative citoyenne européenne « One of us », qui est celle qui a reçu le plus grand nombre de signatures dans toute l’Europe (1 721 626 signatures validées) et dont l’audition publique aura lieu le 10 avril 2014 au Parlement européen de Bruxelles.
    - Aymeric Pourbaix, directeur de la rédaction de l’hebdomadaire catholique Famille Chrétienne, qui en a profité pour faire une enquête sur la Russie actuelle, pour un prochain dossier indépendant de notre voyage d’études.
    - Guillaume d’Alançon, Délégué épiscopal à la Pastorale de la famille et de la vie du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron.

    Il s’agissait pour nous de découvrir les initiatives de nos hôtes russes et de porter notre modeste témoignage d’un sursaut dans la société civile française et dans l’Église catholique de France, dont « la Manif pour tous » a été tout au long de l’année 2013 une réelle expression.

    Je précise que c’est au nom des liens d’amitié qui nous unissent que ce voyage a été organisé et que notre « délégation », comme l’ont appelée nos amis russes, n’avait aucun caractère officiel, sauf celui que le Patriarcat de Moscou a voulu lui donner : nous n’avions la prétention de ne représenter ni la Conférence des évêques de France, ni aucune organisation quelle qu’elle soit, encore moins « La manif pour tous », comme nous l’avons toujours précisé à nos interlocuteurs. Le voyage étant organisé sur place par le Père Philippe Ryabykh, en lien avec le Patriarcat de Moscou, il est vrai que beaucoup de portes nous ont été ouvertes.

    Il n’était pas question pour nous d’interférer avec la politique internationale, en particulier à propos de l’Ukraine et de la Crimée, ni de nous rendre à Moscou pour faire la propagande de Vladimir Poutine, comme de nombreux communistes français le faisaient sans vergogne au temps de l’union soviétique, sans d’ailleurs que cela n’émeuve beaucoup les médias de l’époque en France ! D’ailleurs, lorsque ce voyage a été organisé, il n’était pas encore question de la Crimée… Je précise que sur ce dernier point, le Pape François, toujours prompt à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme dans le monde, n’a émis à ce jour aucun jugement sur la situation de la Crimée, refusant même une déclaration commune avec le Président Obama qui l’y enjoignait.

    2. Rencontres avec les catholiques

    Je me devais de rencontrer premièrement le Nonce apostolique à Moscou (qui nous recevait à déjeuner à la nonciature le premier jour) et l’archevêque catholique de Moscou, Mgr Paulo Pezzi, que j’avais informés de ma visite, pour prendre la mesure de notre voyage et leur demander conseil pour aborder nos interlocuteurs russes.

    Tous les deux nous ont encouragés dans notre démarche informelle et amicale et nous ont confirmé qu’il y a bien aujourd’hui en Russie un contexte politique et législatif favorable à la famille et à la vie, permettant aux chrétiens, en particulier au Patriarcat de Moscou, de mettre en oeuvre toute une pastorale de la famille et de l’accueil de la vie.

    Une rencontre au centre culturel « Pokrovskie vorota » avec des membres de la communauté catholique francophone et des laïcs orthodoxes, nous a permis de partager sur le thème : « Témoignage d’une autre Europe : doit-on protéger la famille et la vie ? ».

    3. Rencontres avec le monde des élus

    Nos rencontres avec des représentants du Conseil de la Fédération de Russie (sorte de Sénat composé de deux représentants par Région), des députés de la Douma (Assemblée) membres d’un groupe parlementaire, tous partis politiques confondus, pour « la promotion des valeurs traditionnelles », ou du président de la commission des affaires étrangères de la Douma, nous ont permis d’apprécier le changement du pouvoir politique en faveur de la vie et de la famille. La situation délétère laissée par 70 ans de dictature soviétique, avec une démographie des plus préoccupantes (deux avortements pour une naissance à la fin de l’ère communiste !), mettant en péril l’avenir même de la Russie, le Président Poutine, dans son deuxième mandat, a cherché à redresser la situation en favorisant « la promotion des valeurs traditionnelles » du mariage et de la famille. Le nombre d’avortements a donc beaucoup diminué.

    Il semble que le pouvoir politique ait eu l’intelligence d’écouter le peuple russe dans son rejet de l’ultra-libéralisme destructeur (tant du point de vue de l’économie que des mœurs) qui a marqué les premières années de l’après-soviétisme, et qu’il a senti monter au sein de la société civile un désir de valeurs plus traditionnelles qui correspondent mieux à l’âme russe. Dire pour autant qu’il y a dans la société un grand débat autour des questions du respect de la vie, ce serait aller trop vite en besogne, et les lois restrictives sur l’avortement s’accommodent paradoxalement d’une législation en faveur de la GPA (gestation pour autrui) ! Mais, à n’en pas douter, Poutine a bien saisi le caractère très religieux du peuple russe et la très bonne opinion des Russes envers leur patriarcat de Moscou (près de 70% des russes font confiance à l’Église orthodoxe, selon un sondage récent). Aussi le gouvernement favorise-t-il l’influence et l’action du Patriarcat de Moscou dans la société. Il est évident que notre conception d’une laïcité pure et dure est loin de correspondre à la mentalité russe et que personne ne s’étonne là-bas de voir le Patriarche associé aux grands événements de la nation.

    4. Rencontres avec le monde orthodoxe

    Commission patriarcale pour la promotion de la famille

    Plusieurs rencontres très significatives ont été organisées avec le monde orthodoxe. D’abord avec la « Commission patriarcale pour la promotion de la famille, du mariage et de l’accueil de la vie », l’équivalent en plus modeste de notre Conseil pontifical pour la famille ou en plus grand du Conseil épiscopal Famille et Société de la Conférence des évêques de France.

    Le président en est l’archiprêtre Dimitry Smirnov, les membres sont des fidèles laïcs orthodoxes, hommes et femmes, très engagés dans la foi et dans la culture de la famille et de la vie, souvent par le biais d’organisations non gouvernementales. Il faut noter que notre ami Pavel Parfentiev, président de For Family Rights, assume la particularité d’être le seul laïc catholique membre de la Commission patriarcale de la famille !

    Nous en avons tiré de nombreuses leçons. D’abord, si les orthodoxes se félicitent du changement politique en faveur de la famille et de la vie, ils ne sont pas dupes sur l’appropriation par les citoyens, dans leur vie personnelle, de ces valeurs traditionnelles, et ils ont conscience d’avoir à relever un grand défi d’évangélisation et de catéchisation, en particulier à l’occasion des grandes demandes sacramentelles comme le baptême et le mariage, ou encore la célébration des funérailles. D’où l’institution de cette toute récente Commission qui regarde beaucoup vers l’Église catholique, présentant déjà à leurs yeux une grande expérience dans cette pastorale conjugale et familiale…

    On voit que le gouvernement et le parlement russes donnent beaucoup de liberté à l’Église dans ces domaines où ils ne sont pas très engagés. Et comme le dit l’archiprêtre Smirnov, « le grand obstacle, c’est l’ignorance ; en cela, le peuple est resté soviétique et l’école aussi » ; d’autre part, il y a toute une mentalité appelé ultra libérale en provenance de l’Occident, qui continue de faire des ravages auprès des jeunes : il y a là tout un effort de formation qui doit investir les nouvelles technologies de communication. En ce sens, nous avons rencontré aussi pas mal d’organisations non gouvernementales, associées à cette rencontre, rompues à ces techniques de diffusion de la bonne doctrine par internet… Ces organisations manifestent un vrai réveil au sein même de la société civile, ce que nous connaissons aussi en France depuis plusieurs décennies avec des associations comme celles que j’ai nommées plus haut et qui ont été parties prenantes des grands mouvements citoyens de 2013 en faveur du mariage et de la famille.

    Rencontre avec le monde religieux

    Cet engagement dans l’action est très lié au renouveau religieux et spirituel que l’on enregistre aussi depuis 20 ans dans la Russie d’aujourd’hui après 70 ans de communisme. Cela ne veut pas dire que la pratique soit plus importante que chez nous, mais on observe un réel engouement religieux chez les jeunes.

    Notre participation au service dit de sainte Marie d’Égypte, dans la cathédrale du Saint-Sauveur, a été particulièrement évocatrice de ce renouveau. Il faut dire, entre parenthèses, que cette cathédrale, comme une église sur deux à Moscou, avait été rasée par Staline qui avait fait construire à sa place une piscine ouverte. C’est Poutine qui a entrepris, il y a quinze ans, la reconstruction complète de cette cathédrale. Ce qui nous a frappés, au cours de ce service, un soir de semaine, c’est le nombre impressionnant de jeunes hommes et de jeunes femmes, en station debout, participant à cet office de trois heures avec beaucoup de gravité et de recueillement.

    Notre rencontre, plus protocolaire si je puis dire, avec le Métropolite Hilarion, Président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a été très courtoise. Dans son discours, il a fait mention des grandes manifestations de l’an dernier en France en faveur du mariage et de la famille et s’est dit très impressionné de ce sursaut, affirmant que de nombreux fidèles orthodoxes en France en avaient été les témoins directs (Plus de 50 paroisses en France). Il a en particulier affirmé que les contradictions entre la Russie et l’Europe se renforcent en ce moment, en partie à cause d’une différence de point de vue sur bien des questions de géopolitique, en particulier le Moyen Orient, et il a déploré le silence des médias occidentaux sur ce qu’il a appelé le « génocide des chrétiens » en Syrie, comme en Lybie ou en Irak… Il a en outre beaucoup insisté sur nos positions communes sur les questions de la famille et de la dignité de la vie humaine et a appelé de tous ses vœux à consolider les relations entre les églises chrétiennes autour de ces questions.

    On doit noter aussi notre participation à la session ordinaire du Conseil interreligieux de la Russie où nous avons été très bien accueillis.

    Une mention spéciale doit être faite à la visite du Monastère de Stréténié, qui se trouve en plein centre de Moscou, dans le quartier Lumbianka du tristement célèbre hôtel du KGB. Ce monastère, confisqué pendant l’ère soviétique, a été le témoin de nombreux martyrs (torturés et assassinés) de l’Église russe. Il connaît aujourd’hui une vraie renaissance : un nombre important de jeunes moines, mais aussi un Séminaire de 200 séminaristes pour les paroisses de Moscou (et il y a aujourd’hui trois séminaires à Moscou). Sur ce site historique, à bien des égards, une église est en construction pour faire mémoire des nouveaux martyrs de la Russie. Là se vérifie la parole de Tertullien : « Sanguis martyrum, semen christianorum ».

    5. La culture et les médias

    Sous cette rubrique, je n’oublie pas les belles visites que nous avons pu faire du Kremlin, avec ses belles cathédrales de la Dormition et de l’Archange saint Michel, joyaux de l’architecture et de l’iconographie russe et aussi de la célèbre Place Rouge, avec sa cathédrale Saint-Basile, qui portent le témoignage de l’histoire de ce grand pays.

    Nous avons aussi visité la Galerie Triatiakov et sa superbe collection d’icônes : nous avons pu admirer et prier devant la célèbre icône de la Trinité de Rublev. Hélas, nous n’avons pas pu prier devant l’icône miraculeuse de la Vierge de Vladimir, mais nous avions pu en contempler les copies, elles-mêmes miraculeuses, du XVe et du XVIe s, exposées à la vénération des fidèles dans la cathédrale de la Dormition au Kremlin.

    Il faut ajouter une conférence de presse à l’agence Tass, devant un parterre de journalistes russes intéressés par notre témoignage d’une France ou d’une Europe dont ils n’ont pas toujours des échos très flatteurs…

    Conclusion

    Dire que nous avons été séduits par tout ce que nous avons vu et entendu, comme par les rencontres plus personnelles que nous avons faites, n’est pas trop fort. Je pense en particulier à la qualité humaine et spirituelle du P. Philippe Ryabykh, qui s’est montré des plus fraternels, et de plusieurs pieuses jeunes femmes qui nous ont accompagnés ici ou là.

    Nous ne saurions avoir une vision exhaustive de la Russie d’aujourd’hui et nous ne saurions en idéaliser l’évolution. On peut s’étonner de la longévité politique et de l’impressionnante popularité de Vladimir Poutine, souvent décrié en Europe. Il ne s’agit pas pour nous de lui donner un blanc-seing ! Il reste qu’il représente à coup sûr une figure charismatique qui a redonné à la Russie sa fierté de grande nation. Quant à sa politique des droits de l’homme, nous n’avons pas pu l’apprécier dans le détail, mais je ne crois pas que nous ayons beaucoup de leçons à donner : quand le Président chinois a été reçu en grande pompe par le Président de la République française, on n’a pas entendu beaucoup d’indignation de la part des médias, on s’est même félicité des contrats commerciaux qui ont été remportés ! D’ailleurs les français expatriés en Russie pour raison professionnelle nous ont dit ne pas avoir constaté de déviances particulières par rapport aux droits de l’homme.

    N’oublions pas que la Russie a vécu durant 70 ans sous une dictature soviétique, sanglante de manière récurrente, où les droits de l’homme ont été bafoués comme jamais, sans que cela n’ait jamais été vraiment dénoncé, y compris dans nos rangs et dans nos médias. Le Cardinal Albert Decourtray n’avait-il pas en son temps, en janvier 1990, osé parler « des connivences de la hiérarchie catholique avec le marxisme » ? Pourquoi faut-il qu’en Occident, Poutine soit plus décrié encore que Brejnev au plus fort de la guerre froide ? Quels intérêts économiques ou géopolitiques cela sert-il ? Il ne m’appartient sans doute pas de répondre complètement à cette question. Ce n’était d’ailleurs pas l’objet de notre voyage d’études. Disons que la Russie est en pleine reconstruction et en seulement un peu plus de 20 ans, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas constater des évolutions plus que prometteuses

    + Marc Aillet
    Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron

    Source : Diocèse Bayonne - Lascar - Oloron

  • Le Téléthon en question - Mgr Aillet

    A l’approche de la 27ème édition du Téléthon, qui aura lieu le week-end des 6 et 7 décembre 2013, quelques diocésains ont souhaité connaitre ma position et celle de l’Église catholique à propos de cet événement dans lequel certains d’entre eux sont parfois impliqués.

    Je tiens avant toute chose à saluer le dévouement des bénévoles engagés dans la préparation du téléthon et bien entendu, la grande générosité des Français qui par solidarité vis-à-vis des personnes atteintes de myopathie et leurs familles, participent chaque année à cette formidable campagne médiatique de collecte de fonds au profit de la recherche médicale et de la lutte contre les maladies génétiques.

    Au cours des dernières années, l’Église catholique n’a cependant pas manqué d’exprimer, par la voix de plusieurs évêques ou de ses responsables, ses réserves et ses inquiétudes à propos du téléthon. C’est ainsi que le cardinal Ricard, alors président de la conférence des évêques de France, considérait dès le mois de décembre 2006, qu’il était « légitime qu’à l’occasion du téléthon, beaucoup de catholiques s’interrogent sur l’affectation de leurs dons », ou que le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, estimait il y a quelques années, qu’on ne saurait « signer des chèques en blanc » en faveur du téléthon. De même, un communiqué de presse du 2 décembre 2011 disponible sur le site du diocèse de Paris souligne qu’il est nécessaire de « s’engager résolument pour des recherches qui respectent pleinement la vie humaine ».

    Nul ne peut en effet ignorer que les orientations et les choix de l’Association Française contre les Myopathies (AFM), qui est à l’origine du téléthon et qui l’organise chaque année, ne font pas l’unanimité et soulèvent de graves problèmes d’ordre éthique.

    Première difficulté : certaines recherches financées par le Téléthon concernent l’utilisation de cellules souches embryonnaires qui se traduit nécessairement par la destruction d’embryons humains (1).

    D’un point de vue strictement médical, l’utilisation de cellules souches embryonnaires est d’autant plus discutable que leur efficacité thérapeutique n’a jamais été démontrée, contrairement aux espoirs que font naître l’utilisation de cellules souches issues du sang de cordon ombilical, ou depuis deux ans, le recours aux cellules pluripotentes induites (dites cellules iPS) issues de la reprogrammation de cellules souches adultes (2).

    Mais quoi qu’il en soit, la destruction d’embryons humains est éthiquement inacceptable. Certes, la loi française autorise aujourd’hui l’expérimentation sur les embryons humains, mais faut-il rappeler que le « légal » n’est pas nécessairement « moral » ? Pour sa part, l’Église catholique défend, comme elle l’a toujours fait, le respect de la vie humaine de la conception jusqu’à la mort naturelle, en insistant particulièrement sur le fait que l’embryon humain doit être considéré comme une personne humaine.

    Seconde difficulté : le Téléthon revendique la mise en œuvre de pratiques d’inspiration eugéniste :

    Le diagnostic prénatal est utilisé pour repérer les fœtus atteints de myopathie qu’une « interruption médicale de grossesse » permet ensuite d’éliminer. Dans le même esprit, la technique du « diagnostic pré-implantatoire » consiste à sélectionner puis à supprimer tous les embryons conçus in vitro porteurs de la myopathie. Ainsi, et comme le soulignait dès 2006 le spécialiste en éthique médicale qu’est Mgr Michel Aupetit, aujourd’hui évêque auxiliaire de Paris, dans une note publiée sur le site internet du diocèse de Paris, « les "bébéthons" qui sont présentés comme un grand succès thérapeutique ne sont pas le fruit d’une guérison due à la recherche sur le génome, comme on aurait pu l’espérer, mais le fruit d’une sélection embryonnaire. On pratique une fécondation in vitro de plusieurs embryons et on sélectionne l’embryon sain en éliminant les autres. Ce n’est donc pas un bébé "guéri" mais un bébé "survivant" ».

    Troisième et dernière difficulté : les responsables du téléthon refusent obstinément la mise en place d’un système de fléchage des dons qui permettrait à de nombreux donateurs d’affecter leurs dons aux recherches de leur choix, en évitant de contribuer au financement de programmes impliquant l’utilisation et la destruction d’embryons.

    Ce fléchage des dons et la transparence financière qui en découlerait sont pourtant réclamés depuis plusieurs années par un certain nombre de personnalités et d’associations ainsi que par plusieurs diocèses. Telles sont les considérations qu’après avoir consulté l’Académie diocésaine pour la Vie et les experts qui travaillent en lien avec elle, je souhaite porter à la connaissance des fidèles du diocèse.

    Si l’Église est pleinement dans son rôle lorsqu’elle s’efforce d’éclairer ou d’alerter les consciences vis-à-vis de certaines dérives contraires au respect de la vie et de la dignité de la personne humaine, je ne peux pour ma part qu’inviter les personnes qui s’interrogent sur l’opportunité de soutenir ou non le téléthon, à faire preuve, en la matière, d’une grande prudence et d’un authentique discernement moral et spirituel.

    + Marc Aillet, le 23 octobre 2013.

    1) L’AFM souligne que le financement de recherches entrainant la destruction d’embryons ne dépasse pas un ou deux millions d’euros par an (soit moins de 2% du total des fonds collectés par le téléthon) ; ces programmes n’en sont pas pour autant plus légitimes...

    2) C’est pour cette découverte d’un intérêt scientifique considérable que le japonais Yamanaka a reçu, en 2012, le prix Nobel de médecine.

    Source : Diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron.