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  • Méditation - De la pauvreté intérieure

    « Nous sommes absolument pauvres, et la grande tromperie de l'argent est de nous masquer que nous sommes pauvres. Rien n'est naturel. Même ce que nous appelons la nature n'est pas naturel. Si nous savions regarder la vie autrement qu'avec des yeux habitués, nous y verrions un miracle constant, et nous verrions aussi notre dénuement total ; mais nous n'apercevons pas le miracle, parce que nous ne voulons voir que nous : alors, ce que nous avons comme objet de contemplation, c'est un pauvre bonhomme assez pénible et maladroit, et il faut avouer qu'il faut de la complaisance pour se régaler de ce spectacle ! J'ai connu un homme qui trouvait décourageant de devoir être, selon le mot de l’Évangile, un serviteur inutile. C'est extrêmement consolant au contraire. Quelle liberté totale l'âme trouve dans la conscience de son dénuement et de son inutilité ! Quand on croit être quelque chose, on n'est quand même jamais content : on a toujours quelque chose à demander et on ne demande jamais ce qu'il faut. Quand on sait qu'on n'est rien, on n'a plus qu'à tout demander et on a l'assurance que tout nous sera donné. Se mettre dans l'esprit de pauvreté, c'est simplement se mettre dans la vérité. »

    André Charlier (1895-1971), L'esprit de pauvreté, in revue "Itinéraires" n°109, Janvier 1967.

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  • Méditation 5ème semaine de Carême : la cupidité (1)

    « Ce qui me frappe dans la physionomie de la cupidité contemporaine, c'est son caractère d'universalité. Les ambitions cupides, les spéculations folles, les rêves de fortune sans travail ne sont plus, dans notre société, un fait isolé ; c'est le mouvement universel des générations nouvelles. Depuis le pauvre jusqu'au millionnaire, depuis le simple ouvrier jusqu'au spéculateur de profession, depuis la chaumière jusqu'au palais, depuis les derniers rangs de la hiérarchie sociale jusqu'à ses plus grandes hauteurs, il y a comme un vent de cupidité qui traverse toutes les âmes. Le bruit de l'argent remplit et enivre les multitudes. L'argent déborde dans les discours, dans les livres et les conversations. L'argent est au fond de tous les rêves, l'argent est au bout de toutes les carrières, l'argent est au faîte de tous les honneurs. Le langage lui-même se transforme au contact de la spéculation et de l'agiotage ; et, à voir la tendance générale qui nous emporte à la conquête de la fortune, on ne dirait plus un peuple de lettrés, de savants, d'artistes et de guerriers ; on dirait un peuple de gagneurs d'argent. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Quatrième conférence : la cupidité obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation : l'exemple des animaux, par St Jean Chrysostome

    « L'abeille vous enseignera l'amour du travail, plus l'amour du beau et de l'honnête, et l'amour du prochain. Oui, l’abeille travaille et se donne de la peine, et c'est moins pour elle que pour nous ; or, c'est surtout le propre du chrétien de rechercher l'intérêt des autres plutôt que le sien. L'abeille parcourt les prés, voltige tout le jour sur les fleurs pour composer un aliment qui n'est pas pour elle ; fais de même, ô homme ! Si tu amasses de l'argent, que ce soit pour en faire part à ton prochain ; si tu possèdes les trésors de la doctrine, n'enfouis pas tes talents, mais fais-en profiter les indigents ; en un mot, mes frères, quelque avantage que vous possédiez en propre, faites en profiter ceux qui en sont privés par eux-mêmes. Pourquoi l'abeille jouit-elle d'une estime plus grande que d'autres animaux ? ne le voyez-vous pas ? c'est moins parce qu'elle travaille que parce qu'elle travaille pour les autres. L'araignée aussi travaille, et file délicatement, et les toiles dont elle tapisse nos murailles surpassent l'art de la femme la plus adroite ; néanmoins, c'est un insecte peu noble, parce que son ouvrage n'est d'aucune utilité pour nous. Tels sont tous ceux qui ne travaillent que pour eux-mêmes. Imitez la simplicité de la colombe, imitez l'attachement de l'âne et du bœuf pour leur maître, imitez la sécurité et la confiance des oiseaux. Oui, il y a beaucoup à gagner aux exemples des animaux pour la correction des mœurs. »

    St Jean Chrysostome, XIIe Homélie (2), in "Œuvres complètes" Tome III (Homélies sur les Statues, au Peuple d'Antioche), Trad. M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1864.

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  • Devant la communauté Sant'Egidio, le Pape appelle l'Europe à retrouver ses racines

    Les orages qui se sont abattus sur Rome ne les ont pas découragés, au contraire : ils sont venus par milliers accueillir et saluer le Pape dimanche après-midi dans le Trastevere, ce quartier romain populaire où est née il y a un peu plus de 45 ans la communauté Sant’Egidio (*), que François est allé rencontrer.

    Le Souverain Pontife a été accueilli vers 16h30 sur la place Saint-Calixte qui jouxte la basilique Sainte Marie in Trastevere par Andrea Riccardi, le fondateur de la communauté, et a cheminé jusqu’à la basilique en prenant le temps de saluer les très nombreuses personnes massées aux abords, parmi lesquelles de nombreux jeunes.

    Puis il est entré dans la basilique Sainte Marie pour présider une rencontre de prière. Un millier de personnes y avaient pris place. Des visages qui sont à l’image de ceux à qui vient en aide Sant’Egidio : des pauvres, des handicapés, des immigrés, des chômeurs mais aussi des enfants. Quelques réfugiés du drame de Lampedusa du 3 octobre dernier avaient également pris place dans l'église.

    Sant’Egidio est très active aussi dans la médiation de paix et le dialogue interreligieux et cette dimension était présente avec la présence de membres de la communauté juive, mais aussi celle de l’archevêque syro-orthodoxe de Damas qui a demandé à ce que l’on prie pour le peuple syrien, « otage de la guerre » qui ravage son pays.

    Aider l’Europe à retrouver ses racines

    En accueillant le Pape, Andrea Riccardi a souligné que « la périphérie » qui lui est chère est l’orientation de la communauté. Des témoignages émouvants se sont ensuite succédé : une personne âgée, un réfugié afghan, un rom ou encore une petite fille, tous ont rappelé combien la communauté Sant’Egidio avait changé leur vie en étant un lieu d’accueil, d’écoute et d’amitié.

    Le Pape François les a écouté très concentré, avant de prendre la parole. Le Saint-Père a ainsi rendu hommage au travail de la communauté et à ces personnes vulnérables. « Un peuple qui ne prend pas soin des personnes âgées, des enfants, est un peuple sans avenir, sans espérance », a-t-il dénoncé en pointant les maux de l’Europe, qui marginalise les personnes âgées et où le marché du travail met tant de jeunes au chômage. Le Pape a eu des mots durs envers cette Europe qui est repliée sur elle-même et où, a-t-il ajouté, nombreux sont ceux qui veulent enlever du dictionnaire le mot « solidarité ». « L’Europe est fatiguée, nous devons l’aider à se renouveler, à retrouver ses racines », a plaidé le Souverain Pontife.

    Au centre de l’économie mondiale, il n’y pas l’homme et la femme, détaille François, mais « l’argent idole ». Et à cause de cela, les enfants et les personnes âgées sont « écartés ». Derrière ce comportement se trouve une « euthanasie cachée », lâche le Pape : « ce qui ne sert à rien est écarté. Ce qui ne produit rien est écarté. La crise aujourd’hui est si grande que même les jeunes sont écartés ». Le pape a donc eu une pensée pour ces « 75 millions de jeunes jusqu’à 25 ans qui sont des “ni ni” : ni travail ni études. Et cela se passe dans une Europe fatiguée ».

    Prière pour l'Irak, la Centrafrique, l'Ukraine et le Nigeria

    « Vous avez appris à voir les autres, en particulier les plus pauvres », a aussi affirmé le Pape, en s’adressant aux membres de la communauté Sant-Egidio. En reprenant les mots d’Andrea Riccardi, il espère que se « confondent celui qui aide et celui qui est aidé ».

    Jésus l’a dit de lui-même a conclu François : « La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire ». Il en va de même pour la société : elle doit s’appuyer sur les personnes âgées et les pauvres. En partant, le Pape a invité les fidèles à prier pour les pauvres et pour les peuples qui souffrent de la guerre. Car la prière est « l’arme que nous avons pour toucher le Cœur de Dieu ». Il n’a enfin pas oublié de les inviter à prier pour lui, pour son travail qui est « insalubre ». Le Pape a ainsi affirmé avoir besoin « d’heures supplémentaires de prière ».

    A l'issue de la cérémonie où l'on a prié pour l'Irak, la Centrafrique, l'Ukraine ou encore le Nigeria, le Pape s'est entretenu en privé avec les dirigeants de Sant'Egidio. Il s'est rendu à pied dans leur siège, à quelques dizaines de mètres de la basilique, place Sant'Egidio.

    Une délégation de la communauté hébraïque de Rome a profité de cette visite pour inviter François à visiter la synagogue de Rome, où se sont déjà rendus Jean-Paul II en 1986 et Benoît XVI en 2009.

    Source : Radio Vatican.

    (*) : Née le 7 février 1968 à Rome, la communauté de Sant'Egidio revendique aujourd'hui quelque 50 000 membres dans plus de 70 pays à travers le monde.

  • Angélus de ce dimanche 02 mars 2014

    « Au centre de la liturgie de ce dimanche nous trouvons l'un des vérités les plus réconfortantes : la Providence divine. Le prophète Isaïe le présente comme l'image de l'amour maternel plein de tendresse, et dit ainsi : « Une femme peut-elle oublier son enfant, être sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si une femme l'oublie, moi je ne t'oublierai pas » (49,15). Que c'est beau cela ! Dieu ne nous oublie pas, il n'oublie aucun de nous ! Chacun de nous avec son nom et son prénom. Il nous aime et ne nous oublie pas. Quelle belle pensée... Cette invitation à la confiance en Dieu trouve un parallèle dans l'évangile de Matthieu : « Regardez les oiseaux du ciel - dit Jésus - ils ne sèment ni ne moissonnent, ni n'amassent dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. ... Observez comment grandissent les lys des champs : ils ne travaillent ni ne filent. Pourtant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'était pas vêtu comme l'un d'eux » (Mt 6,26.28-29).

    Mais en pensant à tant de personnes qui vivent dans des conditions précaires, ou même dans la pauvreté qui offense leur dignité, ces paroles de Jésus peuvent sembler abstraites, voire illusoires. Mais en réalité, elles sont plus que jamais d'actualité ! Elles nous rappellent que nous ne pouvons pas servir deux maîtres : Dieu et la richesse. Tant que tout le monde essaie d'accumuler pour soi-même, il n'y aura jamais de justice. Nous devons bien avoir conscience de cela ! Tant que tout le monde essaie d'accumuler pour soi-même, il n'y aura jamais de justice. Si toutefois, en se confiant dans la Providence de Dieu, nous cherchons ensemble son Royaume, alors personne ne ne manquera du nécessaire pour vivre dignement.

    Un cœur occupé par le désir de posséder est un cœur plein de cette soif d'avoir, mais il est vide de Dieu. C'est pourquoi Jésus a averti à plusieurs reprises les riches, parce que le risque est fort pour eux de placer leur propre sécurité dans les biens de ce monde, et la sécurité, la sécurité ultime, elle est en Dieu. Dans un cœur possédé par la richesse, il n'y a plus beaucoup de place pour la foi : tout est occupé par la richesse, il n'y a pas de place pour la foi. Si vous laissez à Dieu à la place qui lui revient, c'est à dire la première, alors son amour conduit à partager aussi la richesse, pour la mettre au service de projets de charité et le développement, comme en témoignent tant d'exemples, dont certains récemment, dans l'histoire de l’Église. Et ainsi la Providence de Dieu passe par notre service aux autres, par notre partage avec les autres. Si chacun de nous n'accumule pas la richesse seulement pour lui-même mais la met au service des autres, dans ce cas la Providence de Dieu se rend visible dans ce geste de solidarité. Si quelqu'un n'accumule que pour lui-même, que se passera-t-il quand il sera appelé par Dieu ? Il ne pourra pas apporter la richesse avec lui, parce que - vous le savez - le linceul n'a pas de poches ! Il est préférable de partager, parce que nous n'apportons dans le Ciel que ce que nous avons partagé avec les autres.

    Le chemin que Jésus nous indique peut sembler irréaliste par rapport à la mentalité commune et aux problèmes de la crise économique ; mais si vous y pensez bien, cela nous ramène à la juste échelle de valeurs. Il dit : « La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement ?" (Mt 6,25). Pour s'assurer que personne ne manque de pain, d'eau, de vêtements, de logement, de travail, de santé, nous devons tous reconnaître que nous sommes enfants du Père qui est dans les cieux, et donc des frères entre nous, et nous devons agir en conséquence. Je me souviens dans mon Message pour la Paix du 1er janvier : le chemin vers la paix est la fraternité : nous devons marcher ensemble, partager des choses ensemble.

    À la lumière de la Parole de Dieu de ce dimanche, invoquons la Vierge Marie comme la Mère de la Divine Providence. Nous lui confions nos vies, le chemin de l’Église et de l'humanité. En particulier, nous invoquons son intercession, afin que tous nous nous efforcions de vivre simplement et sobrement, avec un regard attentif aux besoins de nos frères et sœurs plus démunis. »


    « Je vous demande de prier à nouveau pour l'Ukraine, qui connaît une situation délicate. Je souhaite que toutes les parties du pays travaillent à surmonter les malentendus, et à construire ensemble l'avenir de la Nation. Je lance à la communauté internationale un vibrant appel afin qu'elle soutienne toute initiative en faveur du dialogue et de la concorde.

    « Cette semaine, nous commençons le Carême, qui est le chemin du Peuple de Dieu vers Pâques, un chemin de conversion, de lutte contre le mal avec les armes de la prière, du jeûne, de la miséricorde. L'humanité a besoin de justice, de réconciliation, de paix, et elle ne pourra les avoir qu'en retournant de tout son cœur à Dieu, qui est sa source. Bien que tous nous avons besoin du pardon de Dieu. Nous entrons dans le Carême dans un esprit d'adoration de Dieu, et de solidarité fraternelle avec ceux qui, en ces temps, sont les plus éprouvés par la pauvreté et les conflits violents. »

    Texte intégral italien sur le site internet du Vatican.

  • Le Téléthon en question - Mgr Aillet

    A l’approche de la 27ème édition du Téléthon, qui aura lieu le week-end des 6 et 7 décembre 2013, quelques diocésains ont souhaité connaitre ma position et celle de l’Église catholique à propos de cet événement dans lequel certains d’entre eux sont parfois impliqués.

    Je tiens avant toute chose à saluer le dévouement des bénévoles engagés dans la préparation du téléthon et bien entendu, la grande générosité des Français qui par solidarité vis-à-vis des personnes atteintes de myopathie et leurs familles, participent chaque année à cette formidable campagne médiatique de collecte de fonds au profit de la recherche médicale et de la lutte contre les maladies génétiques.

    Au cours des dernières années, l’Église catholique n’a cependant pas manqué d’exprimer, par la voix de plusieurs évêques ou de ses responsables, ses réserves et ses inquiétudes à propos du téléthon. C’est ainsi que le cardinal Ricard, alors président de la conférence des évêques de France, considérait dès le mois de décembre 2006, qu’il était « légitime qu’à l’occasion du téléthon, beaucoup de catholiques s’interrogent sur l’affectation de leurs dons », ou que le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, estimait il y a quelques années, qu’on ne saurait « signer des chèques en blanc » en faveur du téléthon. De même, un communiqué de presse du 2 décembre 2011 disponible sur le site du diocèse de Paris souligne qu’il est nécessaire de « s’engager résolument pour des recherches qui respectent pleinement la vie humaine ».

    Nul ne peut en effet ignorer que les orientations et les choix de l’Association Française contre les Myopathies (AFM), qui est à l’origine du téléthon et qui l’organise chaque année, ne font pas l’unanimité et soulèvent de graves problèmes d’ordre éthique.

    Première difficulté : certaines recherches financées par le Téléthon concernent l’utilisation de cellules souches embryonnaires qui se traduit nécessairement par la destruction d’embryons humains (1).

    D’un point de vue strictement médical, l’utilisation de cellules souches embryonnaires est d’autant plus discutable que leur efficacité thérapeutique n’a jamais été démontrée, contrairement aux espoirs que font naître l’utilisation de cellules souches issues du sang de cordon ombilical, ou depuis deux ans, le recours aux cellules pluripotentes induites (dites cellules iPS) issues de la reprogrammation de cellules souches adultes (2).

    Mais quoi qu’il en soit, la destruction d’embryons humains est éthiquement inacceptable. Certes, la loi française autorise aujourd’hui l’expérimentation sur les embryons humains, mais faut-il rappeler que le « légal » n’est pas nécessairement « moral » ? Pour sa part, l’Église catholique défend, comme elle l’a toujours fait, le respect de la vie humaine de la conception jusqu’à la mort naturelle, en insistant particulièrement sur le fait que l’embryon humain doit être considéré comme une personne humaine.

    Seconde difficulté : le Téléthon revendique la mise en œuvre de pratiques d’inspiration eugéniste :

    Le diagnostic prénatal est utilisé pour repérer les fœtus atteints de myopathie qu’une « interruption médicale de grossesse » permet ensuite d’éliminer. Dans le même esprit, la technique du « diagnostic pré-implantatoire » consiste à sélectionner puis à supprimer tous les embryons conçus in vitro porteurs de la myopathie. Ainsi, et comme le soulignait dès 2006 le spécialiste en éthique médicale qu’est Mgr Michel Aupetit, aujourd’hui évêque auxiliaire de Paris, dans une note publiée sur le site internet du diocèse de Paris, « les "bébéthons" qui sont présentés comme un grand succès thérapeutique ne sont pas le fruit d’une guérison due à la recherche sur le génome, comme on aurait pu l’espérer, mais le fruit d’une sélection embryonnaire. On pratique une fécondation in vitro de plusieurs embryons et on sélectionne l’embryon sain en éliminant les autres. Ce n’est donc pas un bébé "guéri" mais un bébé "survivant" ».

    Troisième et dernière difficulté : les responsables du téléthon refusent obstinément la mise en place d’un système de fléchage des dons qui permettrait à de nombreux donateurs d’affecter leurs dons aux recherches de leur choix, en évitant de contribuer au financement de programmes impliquant l’utilisation et la destruction d’embryons.

    Ce fléchage des dons et la transparence financière qui en découlerait sont pourtant réclamés depuis plusieurs années par un certain nombre de personnalités et d’associations ainsi que par plusieurs diocèses. Telles sont les considérations qu’après avoir consulté l’Académie diocésaine pour la Vie et les experts qui travaillent en lien avec elle, je souhaite porter à la connaissance des fidèles du diocèse.

    Si l’Église est pleinement dans son rôle lorsqu’elle s’efforce d’éclairer ou d’alerter les consciences vis-à-vis de certaines dérives contraires au respect de la vie et de la dignité de la personne humaine, je ne peux pour ma part qu’inviter les personnes qui s’interrogent sur l’opportunité de soutenir ou non le téléthon, à faire preuve, en la matière, d’une grande prudence et d’un authentique discernement moral et spirituel.

    + Marc Aillet, le 23 octobre 2013.

    1) L’AFM souligne que le financement de recherches entrainant la destruction d’embryons ne dépasse pas un ou deux millions d’euros par an (soit moins de 2% du total des fonds collectés par le téléthon) ; ces programmes n’en sont pas pour autant plus légitimes...

    2) C’est pour cette découverte d’un intérêt scientifique considérable que le japonais Yamanaka a reçu, en 2012, le prix Nobel de médecine.

    Source : Diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron.

  • Audience générale de ce mercredi 5 juin 2013

    Ce matin Place St Pierre, le Pape François a consacré la catéchèse de l’audience générale à la défense de l'environnement, à laquelle l'ONU dédiée une journée mondiale : Lorsqu'on parle d'environnement, a-t-il dit, "on pense au livre de la Genèse qui rapporte que Dieu confia la terre à l'homme et à la femme pour qu'ils la cultivent et la protègent. Qu'est ce que cela signifie ? Cultivons-nous et protégeons-nous vraiment la nature, ou bien exploitons-nous et négligeons-nous la création ?... Cultiver et protéger est un ordre de Dieu valable dans le temps et applicable à chacun de nous. Cela fait partie de son projet qui est de faire grandir le monde dans la responsabilité, afin d'en faire un jardin, un espace vivable pour tous. Benoît XVI a plusieurs fois rappelé que la mission attribuée à l'humanité par le Créateur implique le respect des rythmes et de la logique de la création. Mais l'homme est souvent dominé par la tendance à dominer, posséder, manipuler et exploiter, et non par le respect de la nature considérée comme un don gratuit. Ainsi perd-on le sens de la contemplation et de l'écoute de la création, ainsi oublie-t-on de cueillir ce que Benoît XVI appelle le rythme de l'histoire d'amour entre Dieu et l'homme. Ce défaut vient de ce qu'on pense et vit de façon horizontale, loin de Dieu et loin de ses signes".

    "Mais ce 'cultiver et protéger' comprend aussi les rapports humains... Si la crise actuelle est largement liée à l'environnement, elle touche également l'homme. La personne est en danger et ceci justifie la priorité d'une écologie humaine. Ce danger est d'autant plus grave que sa cause est profonde. Il ne s'agit pas d'économie mais d'éthique et d'anthropologie...même si tout est dominé par une économie et une finance démunies d'éthique qui sacrifient les personnes au profit et à la consommation. Il s'agit d'une culture du gaspillage et du rejet...qui tend à devenir commune... La mode aujourd'hui c'est l'argent et la richesse, pas l'homme. C'est la dictature de l'argent. Dieu a chargé l'homme de gérer la terre, non l'argent. Là est le devoir de chacun de nous. A l'inverse, la vie et la personne n'y sont plus considérées comme des valeurs primaires... Cette culture rend insensible jusqu'au gâchis alimentaire... La société de consommation nous a habitués à l'excès et au gaspillage des aliments, auxquels on finit par ne plus accorder de valeur. Et ceci va bien au-delà des simples paramètres économiques car ces denrées sont en fait comme volées aux pauvres et aux affamés. Je vous invite donc à réfléchir sur cette problématique... Si une nuit d'hiver, tout près de cette place, quelqu'un meurt dans la rue, ce n'est pas une information" alors que si un réseau électronique saute c'est un drame ! "Si la bourse fléchit de quelques points, c'est une tragédie, mais pas que des êtres humains soient rejetés comme on jette des ordures... Partout de par le monde il y a des enfants qui n'ont rien à manger et on fait comme si c'était normal. Il ne peut pas en être ainsi !... Prenons tous l'engagement à respecter et protéger l'environnement et la création. Soyons attentifs à toute personne et luttons contre la culture du gaspillage et du rejet au profit d'une culture de la solidarité et du dialogue".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 5.6.13)

  • Discours du Pape aux nouveaux ambassadeurs : "L’argent doit servir et non pas gouverner"

    Ce matin, le Pape François a reçu quatre nouveaux Ambassadeurs, venus lui présenter leurs lettres de créance. Il s'est adressé collectivement à M. Bolot Iskovich Otunbaev, représentant le Kirghizistan, à M. David Shoul, représentant Antigua - Barbuda, à M. Jean-Paul Senninger, représentant le Luxembourg, M.Lameck Nthekela, représentant le Botswana :

    "L'humanité est à un tournant de son histoire, eu égard aux progrès enregistrés en divers domaines. S'il faut saluer les acquis positifs qui contribuent au bien-être authentique de l’humanité en matière de santé, d’éducation et de communication par exemple, il y a lieu de reconnaître que la plupart des hommes et des femmes de notre temps continuent de vivre dans une précarité quotidienne aux conséquences funestes. Certaines maladies augmentent, avec les conséquences psychiques que sont la peur et le désespoir pour beaucoup de gens, y compris dans les pays développés. La joie de vivre s’amenuise, l’indécence et la violence prennent de l’ampleur, la pauvreté y devient plus criante. Il faut lutter pour vivre, et pour vivre souvent de manière indigne. L’une des causes de cette situation réside dans le rapport que nous entretenons avec l’argent, et dans notre acceptation de son empire sur nos êtres et nos sociétés. Ainsi la crise financière que nous traversons fait-elle oublier que son origine plonge dans une profonde crise anthropologique. Dans la négation du primat de l’homme ! On s’est créé des idoles nouvelles. L’adoration de l’antique veau d’or a trouvé un visage nouveau et impitoyable dans le fétichisme de l’argent, et dans la dictature de l’économie sans visage, ni but vraiment humain".

    "La crise mondiale qui touche les finances et l’économie semble mettre en lumière leurs difformités, et surtout la grave déficience de leur orientation anthropologique qui réduit l’homme à une seule de ses nécessités : la consommation. Et pire encore, l’être humain est considéré comme étant lui-même un bien de consommation qu’on peut utiliser, puis jeter. De fait, nous nous sommes jetés dans une culture du déchet. Cette dérive se situe au niveau individuel et sociétal. Dans un tel contexte, la solidarité qui est le trésor du pauvre, est souvent considérée comme contre-productive, contraire à la rationalité financière et économique. Alors que le revenu d’une minorité s’accroît de manière exponentielle, celui de la majorité s’affaiblit. Ce déséquilibre provient d’idéologies promotrices de l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière, niant ainsi le droit de contrôle aux États chargés pourtant de pourvoir au bien-commun. S’installe une nouvelle tyrannie invisible, parfois virtuelle, qui impose unilatéralement, et sans recours possible, ses lois et ses règles. En outre, l’endettement et le crédit éloignent les pays de leur économie réelle, et les citoyens de leur pouvoir d’achat réel. A cela s’ajoute, si besoin en est, une corruption tentaculaire et une évasion fiscale égoïste qui ont pris des dimensions mondiales. La volonté de puissance et de possession est désormais sans limite. Derrière cette attitude se cache le refus de l’éthique, le refus de Dieu. Tout comme la solidarité, l’éthique dérange. Elle est considérée comme contre-productive et trop humaine, car elle relativise l’argent et le pouvoir ; comme une menace, car elle refuse la manipulation et l’assujettissement de la personne. Car l’éthique conduit vers Dieu qui, lui, se situe en-dehors des catégories du marché. Dieu est considéré par ces financiers, économistes et politiques, comme incontrôlable, voire dangereux. Or Dieu n'est pas contrôlable ! Puisqu’il appelle l’homme à sa réalisation plénière et à son indépendance de toute forme d'esclavage. L’éthique, naturellement non idéologique, permet de créer un équilibre et un ordre social plus humains. En ce sens, j’encourage les décideurs financiers et les gouvernants de vos pays, à considérer les paroles de saint Jean Chrysostome : Ne pas faire participer les pauvres à ses propres biens, c’est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens que nous détenons, mais les leurs".

    "Il serait donc souhaitable de réaliser une réforme financière qui soit éthique et qui entraînerait à son tour une réforme économique salutaire pour tous. Celle-ci demanderait toutefois un changement courageux d’attitude des dirigeants politiques. Je les exhorte à faire face à ce défi, avec détermination et clairvoyance, en tenant certes compte de la particularité des contextes. L’argent doit servir et non pas gouverner. Le Pape aime tout le monde, les riches comme les pauvres. Mais le Pape a le devoir au nom du Christ, de rappeler au riche qu’il doit aider le pauvre, le respecter, le promouvoir. Le Pape appelle à la solidarité désintéressée, et à un retour de l’éthique pour l’humain dans la réalité financière et économique. Pour sa part, l'Eglise oeuvre toujours pour le développement intégral de toute personne. En ce sens, elle rappelle que le bien commun ne devrait pas être un simple ajout, un simple schéma conceptuel de qualité inférieure inséré dans les programmes politiques. Elle encourage les gouvernants à être vraiment au service du bien commun de leurs populations. Elle exhorte les dirigeants des entités financières à prendre en compte l’éthique et la solidarité. Et pourquoi ne se tourneraient-ils pas vers Dieu pour s’inspirer de ses desseins ? Il se créera alors une nouvelle mentalité politique et économique qui contribuera à transformer l’absolue dichotomie entre les sphères économique et sociale en une saine cohabitation. Pour terminer, je salue chaleureusement, par votre entremise, les pasteurs et les fidèles des communautés catholiques de vos pays. Je les invite à poursuivre leur témoignage courageux et joyeux de la foi et de l’amour fraternel enseignés par le Christ. Qu’ils n’aient pas peur d’apporter leur contribution au développement de leurs pays, en ayant des initiatives et des attitudes inspirées par l'Ecriture !".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 16.5.13)

  • 11 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    L'obole de la veuve : "Elle a tout donné, tout ce qu'elle avait pour vivre." (Mc 12, 38-44)

    « Les richesses dont nous disposons ne doivent pas ne servir qu'à nous ; avec des biens injustes on peut faire une oeuvre juste et salutaire, et soulager l'un de ceux que le Père a destinés à ses demeures éternelles... Qu'elle est admirable, cette parole de l'apôtre Paul : "Dieu aime celui qui donne avec joie" (2Co 9,7), celui qui fait l'aumône de bon coeur, sème sans compter afin de moissonner aussi abondamment, et partage sans murmure, hésitation ou réticence... Et il est encore plus grand, ce mot que le Seigneur dit ailleurs : "Donne à quiconque te demande" (Lc 6,30)... Réfléchis alors à la récompense magnifique promise à ta générosité : les demeures éternelles. Quel beau commerce ! Quelle affaire extraordinaire ! On achète l'immortalité pour de l'argent ; on échange les biens caducs de ce monde contre une demeure éternelle dans les cieux ! Si donc, vous les riches, vous avez de la sagesse, appliquez-vous à ce commerce... »

    Saint Clément d'Alexandrie (150-v.215), Homélie "Quel riche peut être sauvé ?" (Trad. coll. Icthus, vol.6 rev.).

  • 10 novembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent" (Lc 16, 9-15)

    « Vouloir mettre son espoir et sa confiance en des biens passagers, c'est vouloir poser des fondations dans une eau courante. Tout passe ; Dieu demeure. S'attacher au transitoire c'est se détacher du permanent. Qui donc, emporté par les tourbillons agités d'un rapide, peut demeurer fixe à sa place dans ce torrent bouillonnant ? Si donc on veut refuser d'être emporté par le courant, il faut fuir tout ce qui coule ; sinon l'objet de notre amour nous contraindra à en arriver à ce que l'on veut précisément éviter. Celui qui s'accroche à des biens transitoires sera sûrement entraîné là où dérivent ces choses auxquelles il s'accroche.
    La première chose à faire donc est de se garder d'aimer les biens matériels ; la seconde, de ne pas mettre toute sa confiance dans ceux de ces biens qui nous sont confiés pour en user et non pour en jouir. L'âme attachée à des biens qui ne font que passer perd très vite sa propre stabilité. Le courant de la vie actuelle entraîne celui qu'il porte, et c'est une illusion folle, pour celui qu'emporte ce courant de vouloir s'y tenir debout. »

    Saint Grégoire le Grand (v.540-604), Morales sur Job, 34 (Trad. Soleil Levant, 1964 rev.).