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  • Voyage du Pape François - Conférence de Presse sur le vol du retour à Rome

    Pendant le vol qui le ramenait de Ciudad Juárez à Rome à la fin de son voyage apostolique au Mexique, le Pape François a rencontré en conférence de presse les représentants des médias à bord de l'avion.

    Il est revenu sur sa rencontre avec le peuple mexicain, mais a également abordé de nombreux thèmes tels que la crise en Europe, la pédophilie, l’avortement, ou encore le rôle des femmes dans l’Eglise et leur amitié avec les Papes.

    Le Saint-Père s’est également attardé longuement sur sa rencontre avec le Patriarche de Moscou et de toutes les Russies Kirill. Une rencontre qui a toutefois été perçue comme une trahison par de nombreux gréco-catholiques en Ukraine. Un sentiment dont s’est fait l’écho dimanche dernier Mgr Sviatoslav Shevchuk, le primat de l’Église gréco-catholique d’Ukraine. Le Pape a tout d’abord rappelé qu’il connaissait bien Mgr Shevchuk avec qui il a travaillé pendant quatre ans à Buenos Aires et pour lequel il a du « respect », puis il a invité à replacer ses déclarations dans leur contexte. Il s’agissait d’un entretien, et cette déclaration selon laquelle « le peuple ukrainien ou de nombreux ukrainiens se sentent profondément déçus et trahis », se trouve « au troisième et dernier paragraphe ». J’ai lu tout l’entretien, affirme le Saint-Père et « Shevchuk se déclare fils de l’Eglise, en communion avec l’évêque de Rome, avec l’Eglise, il parle du Pape, de sa proximité avec le Pape et de lui, de sa foi, et de la foi du peuple orthodoxe ».

    Le Pape poursuit, « comme dans chaque entretien, chacun peut exprimer ses idées personnelles pour dialoguer ». « Le document ? c’est un document qui peut être discuté, et il y a une chose à ajouter, précise le Saint-Père, l’Ukraine vit un moment de guerre, de souffrance, avec tellement d’interprétations ». Et le Pape rappelle qu’il a exhorté, à être proche, à prier à de nombreuses reprises pour le peuple ukrainien et il souligne que dans le document il y a « un appel à la fin de la guerre, à obtenir un accord ». « J’ai personnellement demandé, insiste le Saint-Père, que les accords de Minsk aillent de l’avant ». « Le Pape a toujours dit : cherchez la paix ». Pour conclure sur ce thème, le Saint-Père a appelé à voir dans cet entretien des points dogmatiques sérieux, « il y a un désir d’unité, d’aller de l’avant dans l’œcuménisme » et il invite à tirer une leçon : « une nouvelle doit être interprétée avec l’herméneutique de l’ensemble et non d’une partie ».

    Pédophilie

    Interrogé sur le thème de la pédophilie, le Saint-Père est catégorique : « un évêque qui se limite à changer de paroisse un prêtre pédophile est un inconscient. La meilleure chose qui lui reste à faire, c’est de présenter sa démission ». Le Pape François est formel, sans nuance, quand il s’agit de lutter contre les abus sexuels dans l’Eglise. A ce propos, il exhorte les journalistes à reconnaitre la contribution du cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI qui s’est battu avec courage contre ce fléau que le Saint-Père qualifie de monstrueux. « Un prêtre est consacré pour porter un enfant à Dieu et là dans un sacrifice diabolique, il le détruit ». Au Vatican, on continue à travailler sur ce dossier : un troisième secrétaire adjoint va être nommé à la Congrégation pour la doctrine de la Foi.

    Avortement

    Avec la même fermeté, le Saint-Père répète que « l’avortement n’est pas un moindre mal, c’est un crime, un mal absolu ». Eviter une grossesse, au contraire, peut être considéré comme un moindre mal. Et le Pape rappelle que « Paul VI avait lors d’une situation difficile en Afrique, permit aux sœurs d’utiliser des contraceptifs en cas de violences ». La contraception ne peut jamais être confondue avec un avortement qui pour les médecins est contraire au serment d’Hippocrate. Alors qu’il est légitime de recourir à la contraception dans certaines situations comme face à la propagation du virus Zika. « L’avortement n’est pas un problème théologique, c’est un problème humain, médical ».

    Famille

    Le Pape François, lors de cet échange réaffirme par ailleurs son désir de voir « réintégrer dans la vie de l’Eglise les familles blessées et les divorcés-remariés », tout en précisant que « réintégration ne veut pas dire accès à la communion eucharistique ». Le Saint-Père indique alors que l’exhortation apostolique post-synodale sur la famille, sortira bientôt, « peut-être avant Pâques ».

    Politique et Europe

    Quand on l’interroge sur des questions strictement politiques, le Pape François est plus discret, car, dit-il, il n’a pas à s’en mêler, que ce soit au sujet de la candidature de Donald Trump aux élections américaines, ou au sujet des discussions au parlement italien sur la possibilité pour les couples homosexuels d’adopter des enfants. Il affirme cependant, au sujet de Donald Trump, qu’« une personne qui ne pense qu’à ériger des murs et non à bâtir des ponts, n’est pas chrétienne ».

    Quant à l’Europe, il souhaiterait sa refondation, car, dit-il, le vieux continent a une force, une culture, une histoire que l’on ne peut pas gaspiller. Il faut donc tout faire pour que l’Union Européenne trouve l’inspiration, pour aller de l’avant.

    Le Souverain Pontife avoue qu’il aimerait tant se rendre en Chine. Il indique par ailleurs qu’il ne se rendra pas en Crête pour le Conseil panorthodoxe, mais qu’il sera « présent, spirituellement et à travers un message ». Autre déclaration, en réponse à une question d’un journaliste : le Saint-Père dit son souhait de rencontrer l’Imam d’Al Azhar. « Je veux le rencontrer et je sais que cela lui plairait, et nous sommes en train de chercher un moyen » de parvenir à cette rencontre.

    Femmes et Eglise

    Le Saint-Père dans cet entretien rend également un hommage appuyé aux femmes, précieuses conseillères au sein de l’Eglise. Interrogé sur une « intense correspondance » du Pape Jean Paul II avec la philosophe américaine Anna-Teresa Tymieniecka, évoquée par de nombreux médias, le Saint-Père François déclare avoir été au courant d’un « rapport d’amitié » entre Jean-Paul II et la philosophe quand il était à Buenos Aires et il ajoute « un homme qui ne sait pas entretenir de bon rapport d’amitié avec une femme (…) est un homme à qui il manque quelque chose ». « Moi aussi, poursuit-il, dans mon expérience personnelle lorsque j’ai besoin de demander un conseil, je le demande à un collaborateur, un ami mais j’aime aussi entendre l’opinion d’une femme : elle te donne tellement de richesse ! ». « Une amitié avec une femme, n’est pas un péché, souligne le Saint-Père, précisant que le Pape est un homme qui a besoin lui aussi de la pensée des femmes ». Le Pape aussi, poursuit-il, « a un cœur qui peut avoir une amitié saine, sainte avec une femme ». Et il conclut en déplorant que les femmes soient encore trop peu considérées. « Nous n’avons pas compris le bien qu’une femme peut faire à la vie du prêtre et de l’Eglise, en ce qui le conseil, l’aide et la saine amitié ».

    Source : Radio Vatican.

    Texte traduit en français des principales questions/réponses sur Vatican Information Service.

    Texte intégral original (italien / espagnol) sur le site internet du Vatican.

  • Voyage du Pape François - Déclaration commune avec le Patriarche Cyrille

    A l'issue de leur rencontre en privé, le Pape François et le Patriarche Cyrille ont signé une déclaration commune, un texte dense et dont chaque mot a été soupesé, qui comprend trente paragraphes témoignant d'une convergence sur de nombreux points. La déclaration revient sur les grands enjeux contemporains comme les conflits au Moyen-Orient, la liberté religieuse, la famille, la destruction de la création ou encore l'unité de l'Europe.

    Dans ce texte, les deux chefs spirituels font part de leur joie de se retrouver « comme des frères dans la foi chrétienne ». Ils reviennent sur l'importance de Cuba, symbole des espoirs du « Nouveau Monde » et des événements dramatiques de l’histoire du XXe siècle et théâtre de cette rencontre. « Conscients que de nombreux obstacles restent à surmonter, nous espérons que notre rencontre contribue au rétablissement de l’unité voulue par Dieu » écrivent-ils, faisant part de leur détermination commune à entreprendre tout ce qui est nécessaire pour surmonter les divergences historiques, et à répondre ensemble aux défis du monde contemporain.

    La déclaration revient aussi de façon précise sur la situation des Chrétiens persécutés surtout au Proche et Moyen-Orient et en Afrique du Nord (des chrétiens exterminés par familles et villages entiers, des églises détruites et pillées de façon barbare, des objets sacrés profanés), et évoquent l'exode massif qui a transformé l'Irak et la Syrie. Le Pape et le Patriarche de Moscou appellent la communauté internationale à trouver des actions urgentes pour faire cesser ces persécutions, mais les invitent aussi à tout faire pour rétablir la paix.

    Source : Radio Vatican.

    Allocution du Pape François après la signature de la Déclaration

    Sainteté,
    Eminences,
    Révérendes autorités religieuses,

    Nous nous sommes parlé comme des frères, nous avons le même Baptême, nous sommes évêques. Nous avons parlé de nos Eglises, et nous sommes tombés d’accord sur le fait que l’unité se fait en marchant. Nous avons parlé clairement, sans détours, et moi, je vous avoue que j’ai senti la consolation de l’Esprit dans ce dialogue. Je remercie Votre Sainteté pour l’humilité, pour la fraternelle humilité et le fort désir de l’unité.

    Nous nous quittons avec une série d’initiatives dont je crois qu’elles sont viables et pourront être réalisées. C’est pourquoi je voudrais remercier, une fois encore, Votre Sainteté pour l’accueil chaleureux, ainsi que les collaborateurs – et j’en nomme deux : Son Eminence le Métropolite Hilarion et Son Eminence le Cardinal Koch – qui y ont contribué avec toutes leurs équipes.

    Je ne saurais m’en aller sans exprimer une sincère gratitude à Cuba, au grand peuple cubain et à son Président ici présent. Je vous remercie de votre efficace disponibilité. Si vous continuez ainsi, Cuba sera la capitale de l’unité. Et que tout cela soit pour la gloire de Dieu, le Père, le Fils et le Saint Esprit, ainsi que pour le bien du saint peuple de Dieu, sous le manteau de la Sainte Mère de Dieu.

    (Librairie éditrice du Vatican)

    Texte intégral de la déclaration commune (version française) ci-dessous.

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  • Voyage du Pape François - Accolade historique avec le Patriarche Cyrille

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    Après douze heures de vol, le Pape François est arrivé à l'aéroport José Marti de La Havane ce vendredi peu avant 14 heures locales. A sa descente de l'avion, le Souverain Pontife a été accueilli par le Président cubain Raùl Castro. Étaient également présents sur le tarmac de l'aéroport le Cardinal Jaime Ortega, Archevêque de La Havane et Président de la Conférence épiscopale cubaine, mais aussi le Cardinal Kurt Koch, Président du Conseil Pontifical pour la promotion de l'unité des Chrétiens, arrivé sur l'île avant le Pape.

    Après s'être entretenu quelques minutes avec le Président cubain dans le pavillon d'honneur de l'aéroport, le Pape François a rencontré le Patriarche de Moscou, Cyrille Ier, chef spirituel de l’Église orthodoxe russe dans un salon. Les deux hommes se sont embrassés dans une accolade historique, avant de s’asseoir côte à côte, sur deux fauteuils identiques et devant un grand crucifix peint, sous l’œil des photographes et des caméras. « Enfin, nous nous voyons, nous sommes frères », s'est réjoui le Pape François, affirmant : « il est très clair que ceci est la volonté de Dieu ». Les deux chefs spirituels étaient particulièrement souriants. Ils étaient accompagnés par le métropolite Hilarion, responsable des relations extérieures du Patriarcat de Moscou et le Cardinal Koch. Il devaient ensuite se rencontrer en privé, loin des caméras, pendant deux heures environ. Une rencontre au terme de laquelle les deux hommes doivent signer une déclaration commune.

    Source : Radio Vatican (OB, avec Imédia et AFP).

  • Voyage Apostolique du Pape François au Mexique - 1er jour

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    Vendredi 12 février 2016
     
    07h45 locales : Départ de Rome

    14h00 locales : Arrivée de l'avion papal à La Havane (Cuba).

    14h15 locales - 20h15 en France : Rencontre privée avec SS Cyrille, Patriarche de Moscou et de toute la Russie.

    16h30 locales - 22h30 en France : Signature d'une déclaration commune.

    17h30 locales : L'avion papal repart à destination de Mexico.

    19h30 locales - 02h30 samedi matin en France (KTO) : Arrivée à l'aéroport “Benito Juárez” de Mexico.
           Accueil officiel

    Fuseau horaire
    Rome : +1h UTC
    La Havane : -5h UTC
    Mexico : -6h UTC
     

    Tout au long de ce voyage, les vidéos enregistrées par KTO et les interventions du Saint-Père seront reproduites ici dès qu'elles seront disponibles.
  • Voyage du Pape François - Programme du samedi 26 septembre

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    Statistiques
    Rappel du programme

    Samedi 26 septembre 2015
    08h40 : Départ en avion pour Philadelphie
    09h30 : Arrivée à l'’Aéroport international de Philadelphie
    10h30 : Messe avec les évêques, le clergé, les religieux et les religieuses de Pennsylvanie en la Cathédrale Saints-Pierre-et-Paul de Philadelphie (16h15 sur KTO)
    [Homélie]
    16h45 : Rencontre pour la liberté religieuse avec la communauté hispanique et d'autres immigrés à l’Independence Mall de Philadelphie (22h45 sur KTO)
    [Discours]
    19h30 : Fête des familles et veillée de prière au B. Franklin Parkway de Philadelphie (dimanche 01h30 sur KTO)
    [Discours]

    Vidéos KTO et textes mis en ligne dès que possible

    Fuseau horaire :
    New York / Philadelphie : -4h UTC
  • Voyage apostolique du Pape : Rencontre avec les familles en la Cathédrale de Notre-Dame de l'Assomption

    Galerie photographique

    Vers 10h30 heure locale, le Pape François s'est rendu à la Cathédrale de Notre-Dame de l'Assomption pour une rencontre avec les familles, dernière étape de son séjour à Santiago de Cuba. Après avoir écouté le témoignage d'un couple, le Pape a tenu à remercier le peuple de Cuba pour son accueil fraternel. « Nous sommes en famille. Et lorsqu’on est en famille, on se sent chez soi. Merci, familles cubaines, merci, Cubains, de faire que je me sens tous les jours en famille, de faire que je me sens chez moi. Cette rencontre avec vous est comme la "cerise sur le gâteau" ! », a-t-il lancé.

    Le Pape François ensuite a évoqué les noces de Cana, rappelant qu’il n’est pas anodin que Jésus ait commencé sa vie publique à la faveur d’un mariage. « Manger avec diverses personnes, visiter diverses maisons a été une occasion, privilégiée par Jésus, pour faire connaître le projet de Dieu. » Le Saint-Père a aussi rappelé l’importance de la vie ordinaire, du quotidien, de la fin de journée, quand les couples se retrouvent, pendant que les enfants font leur devoir pour l’école, et parfois se disputent… « Jésus choisit ces moments pour nous montrer l’amour de Dieu, Jésus choisit ces espaces pour entrer dans nos maisons et nous aider à découvrir l’Esprit vivant et agissant dans notre vie quotidienne. C’est à la maison que nous apprenons la fraternité, la solidarité, à ne pas être des dominateurs. C’est à la maison que nous apprenons à recevoir la vie et à en être reconnaissants comme une bénédiction, et c’est là que nous apprenons que chacun a besoin des autres pour aller de l’avant. »

    Le Saint-Père a toutefois regretté la désagrégation des familles, un phénomène qui touche particulièrement l'Europe mais face auquel l'Amérique latine n'est pas immunisée : « Dans beaucoup de cultures, aujourd’hui, ces espaces disparaissent progressivement, ces moments en famille sont en train de disparaître ; peu à peu tout conduit à la séparation, à l’isolement. Les moments passés en commun, pour être ensemble, pour être en famille, deviennent rares. » Cet isolement croissant n'est pas sans conséquence sur l'équilibre des sociétés, car « la famille protège de deux phénomènes actuels : la fragmentation et la massification, qui fait des personnes des individus isolés, faciles à manipuler et à gouverner. »

    « Des sociétés divisées, cassées, séparées ou très affectées par le phénomène de masse sont une conséquence de la rupture des liens familiaux. On oublie ces relations qui sont pourtant le fondement du nom que nous avons », a-t-il regretté. « Les familles ne sont pas un problème, elles sont d’abord une opportunité. Une opportunité que nous devons préserver, protéger, accompagner. »

    Sortant de son texte, le Pape François a alors dit sa joie de bénir régulièrement des femmes enceintes lors des audiences générales du mercredi à Rome, car « ces femmes sont enceintes de l’espérance. Un enfant, c’est de l’espérance », a estimé le Saint-Père.

    Il a conclu en évoquant la suite de son agenda américain et romain. « Dans quelques jours, je participerai avec les familles du monde entier à la Rencontre Mondiale des Familles et, dans moins d’un mois, au Synode des Evêques, qui a comme thème la Famille. Je vous invite à prier spécialement à ces deux intentions, pour que nous sachions tous nous aider à prendre soin de la famille, pour que nous sachions continuer à découvrir l’Emmanuel, le Dieu qui vit au milieu de son Peuple en faisant des familles son foyer. »

    Il s’est ensuite rendu sur la parvis de la Cathédrale pour donner sa bénédiction à la foule, improvisant quelques mots : « Je veux dire une parole d’espérance : il faut garder la mémoire de ceux qui nous ont donné la vie, des grands-parents. Ils sont notre mémoire vive. Et il faut prendre soin de la jeunesse et les enfants. Un pays qui prend soin de ses grands-parents et de ses jeunes tient le triomphe assuré ! » a-t-il lancé, avant de demander à la foule de prier pour lui.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

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  • Voyage apostolique du Pape : Messe au Sanctuaire de la "Virgen de la Caridad del Cobre" à Santiago

    Galerie photographique

    C'est à Santiago de Cuba, grand port de l'est de l'île, qui a vu naître la révolution cubaine, non loin de la base américaine de Guantanamo, que le Pape François a célébré la dernière messe de sa visite de trois jours à Cuba. La célébration s’est déroulée à la basilique de la Vierge de la Charité del Cobre, nichée dans les collines verdoyantes. Cette Vierge que les Cubains appellent familièrement "Cachita" a été proclamée patronne de Cuba et de tous les Cubains en 1916 par Benoît XV, et couronnée en 1936.

    Lié à l’histoire nationale de Cuba et à sa lutte pour l’indépendance nationale, ce sanctuaire est le plus fréquenté de l’île. C’est là que fut proclamé en 1801 le Manifeste pour la liberté des esclaves. La statuette, délicate et fragile, vénérée avec ferveur à Cuba, y compris par les non-croyants, aurait été retrouvée par trois jeunes esclaves dans les eaux d’une baie vers 1612. Il y a deux ans, la Vierge de la Charité a parcouru l’ensemble des paroisses de l’île. Cet événement fut perçu comme un signe révélateur du changement d’attitude du régime à l’égard du christianisme. Jean-Paul II en 1998, puis Benoît XVI en 2012 s’y sont rendus en pèlerinage.

    Dans son homélie, le Pape François n’a pas manqué de rappeler que la patrie cubaine est née et a grandi dans la chaleur de la dévotion à la Vierge de la Charité. Une homélie mariale, profondément spirituelle, mais ancrée dans le contexte historique. « L’âme du peuple cubain, a affirmé le Saint-Père, a été forgée dans les douleurs et les privations, mais celles-ci n’ont pas réussi à éteindre la foi. Cette foi s’est maintenue vivante grâce à la tendresse et au courage de tant de grand-mères et de mères. » Le Pape a relevé que « Marie a accompagné la gestation dramatique de nombreux peuples ; elle a protégé la lutte de tous les peuples qui ont souffert pour défendre les droits de leurs fils. Aujourd’hui, a-t-il dit, elle protège nos racines, notre identité pour que nous ne nous perdions pas sur les chemins du désespoir. »

    Évoquant la visite de Marie à sa cousine Élisabeth, le Souverain Pontife a souligné que « la présence de Dieu dans notre vie ne nous laisse jamais tranquilles ; elle nous pousse à nous mettre en mouvement. La joie qui jaillit de savoir que Dieu est avec nous, avec notre peuple, réveille le cœur, nous met en mouvement, nous conduit à partager la joie reçue comme service, comme dévouement. » Le Pape François a alors invité les catholiques cubains à vivre « la révolution de la tendresse », comme Marie, Mère de la Charité.

    « Comme Marie, nous voulons être une Église qui sert, qui sort de ses temples, de ses sacristies, pour accompagner la vie, soutenir l’espérance, être signe d’unité de ce peuple noble et digne. Comme Marie, nous voulons être une Église qui sort de chez elle pour établir des ponts, abattre les murs, semer la réconciliation. » Le Saint-Père exhorte l’Eglise cubaine à ne pas se cacher, mais à cheminer avec le peuple cubain ; « tous ensemble », a-t-il insisté. Elle devra donc accompagner toutes les situations difficiles des cubains, engagés dans la vie, la culture, la société.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral de l'homélie traduite en français ci-dessous.

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  • Voyage du Pape : l'autre visage de Cuba (2)

    Les « Damas de blanco » (Femmes en blanc) : « Ils nous ont empêchées de saluer le pape »

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    « Nous avons été bloquées par les autorités et nous n’avons pas pu nous approcher du pape François ». Une brève rencontre aurait pu avoir lieu avec l’accord tacite du gouvernement, mais samedi 19 et dimanche 20, par deux fois les autorités ont stoppé pendant quelques heures des représentantes des « Damas de blanco ». Ce sont les mères et épouses de détenus politiques qui s’habillent en blanc et se réunissent chaque semaine en procession vers une église pour attirer l’attention sur le sort réservé à leurs êtres chers. C’est ce qu’explique à Vatican Insider Berta Soler, lauréate du prix Sakharov pour les droits de l’homme du Parlement Européen et leader du groupe.

    Durant les visites des précédents papes, Jean-Paul II en 1998 et Benoit XVI en 2012, aucun contact n’avait été possible avec les dissidents à l’intérieur du pays. La diplomatie du Vatican travaillait depuis plusieurs jours pour qu’il soit possible, cette fois, d’effectuer une brève rencontre. Le pape François avait déjà reçu en audience au Vatican la veuve du dissident Oswaldo Payá, mort dans un accident de voiture suspect en juillet 2012.

    Samedi 19 septembre, Berta Soler accompagnée de l’économiste Marta Beatriz Roque et de la journaliste Miriam Leiva, allaient se rendre devant la Nonciature apostolique pour saluer le pape François qui arrivait de l’aéroport, lorsqu’elles ont été arrêtées pendant quelques heures par les autorités. Une seconde possibilité avait été prévue pour  le dimanche 20 septembre après-midi, place de la cathédrale. Cette fois, seules devaient se présenter Roque et Leiva, mais elles n’ont pas atteint la place. « Elles m’ont dit – raconte Berta Soler – qu’il s’est passé aujourd’hui la même chose qu’hier ».

    Un contact rapproché et fortuit avec un autre dissident a eu lieu dimanche matin Plaza de la Revolución avant la messe, lorsqu’un homme a réussi à s’approcher de la papamobile et a échangé quelques mots avec le pape François qui l’a béni en lui posant les mains sur la tête. L’homme est resté agrippé à la voiture du pape en hurlant et a été éloigné par les hommes de la sécurité.

    Source : Aleteia.

  • Voyage du Pape : l'autre visage de Cuba (1)

    À Cuba, la censure et le mensonge d’État règnent toujours en maîtres

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    « L’autre Cuba » n’a décidément pas son mot à dire dans le paysage politique cubain, et ce même dans le contexte de la visite du pape François. Les événements ayant précédé la célébration eucharistique du 20 septembre, organisée place de la Révolution, en sont l’illustration éclatante. Ils s’inscrivent dans la stratégie sécuritaire à l’encontre de l’opposition, visant à censurer les médias lors du séjour du Saint-Père sur l’île.

    Une politique de « nettoyage social, politique et religieux »

    Avant la messe, plusieurs militants se donnent rendez-vous rue 20 de Mayo, où sont postées diverses patrouilles de police. Les cris de« libertad, libertad » commencent à retentir, et les militants distribuent des tracts pour revendiquer leurs droits civils, ainsi qu’une « véritable ouverture démocratique de Cuba ». Ils sont alors battus et arrêtés par la police, comme cela est relaté dans le Diario de Cuba, un journal dissident. Or quelques heures auparavant, les autorités avaient bloqué les réseaux mobiles, empêchant ainsi tout échange au sein de l’opposition. Mais d’autres incidents ont précédé la visite papale…

    Différents journalistes indépendants ont fait part d’une politique de « nettoyage social, politique et religieux ». Il s’agissait de débarrasser les rues des sans-abris, le pape François étant connu pour son empathie envers les plus nécessiteux.

    « Les visites d’établissements pénitentiaires seraient également proscrites ; et quiconque assisterait à la messe serait strictement contrôlé par les fidèles, chargés de transmettre leurs données personnelles ensuite », ont déclaré plusieurs journalistes à la chaîne CNN en Español.

    Si le régime a annoncé la libération de 3 522 détenus au cours du weekend, il a aussi arrêté et menacé 17 « Femmes en blanc » dans plusieurs villes. Berta Soler, qui dirige ce mouvement, a elle-même été visée : « Ils m’ont arrêtée aux côtés de Moya, le DES (Département de la sécurité d’État) nous empêche d’assister à la Nonciature apostolique » a-t-elle déclarée sur son compte Twitter @bertasoler. Elle dénonce ces détentions visant à « éviter » que les opposants assistent aux messes prévues avec le Saint-Père. Antonio Rodriles, directeur du groupe d’opposition Estado de SATS, lui a fait écho, ajoutant que Leticia Ramos avait informé sa famille qu’elle était « enfermée dans une pièce pleine de cafards ».

    Comme Mme Soler, M. Rodriles a souligné que ces arrestations ont pour but « d’intimider les défenseurs des droits de l’homme à la veille de la visite ».

    Source et suite de l'article sur Aleteia.

  • Voyage du Pape François - Programme du mardi 22 septembre

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    Statistiques
    Rappel du programme

    Mardi 22 septembre 2015
    08h00 : Messe à la Basilique mineure du Sanctuaire de la « Virgen de la Caridad del Cobre » à Santiago (13h45 sur KTO)
    [Homélie]
    11h00 : Rencontre avec les familles en la cathédrale de Notre-Dame de l'Assomption à Santiago (17h00 sur KTO)
    [Discours]
           Bénédiction de la ville devant la Cathédrale de Santiago
    12h15 : Cérémonie de congé à l’Aéroport
    12h30 : Départ de l'Aéroport de Santiago pour Washington, D.C.
    16h00 : Arrivée à la Andrews Air Force Base à Washington, D.C.
           Accueil officiel à la Andrews Air Force Base de Washington, D.C. (22h00 - 00h00 sur KTO)

    Vidéos KTO et textes mis en ligne dès que possible

    Fuseau horaire :
    Santiago : -4h UTC
    Washington : -4h UTC
  • Voyage apostolique du Pape : Prière au Sanctuaire de la Virgen de la Caridad del Cobre à Santiago

    Galerie photographique

    Rediffusion en différé sur KTO ce mardi 22 à 11h00

    Après sa visite à Holguìn, le Pape François a été accueilli par des milliers de personnes à Santiago, grand port de l’est du pays. Le Souverain Pontife a rencontré dans la soirée les évêques avant de se rendre au Sanctuaire de la Vierge de la Charité del Cobre.

    Le Pape François a posé un bouquet de fleurs au pied de la statue de la Vierge, puis il a médité pendant plusieurs minutes, avant de réciter une prière. « Vierge de la Charité de Cobre ! Patronne de Cuba ! Votre nom et l'image sont sculptés dans l'esprit et le cœur de tous les Cubains. (…) Mère de la réconciliation ! Rassemble tes enfants dispersés à travers le monde. Fais de la nation cubaine une maison de frères et sœurs pour que ce peuple ouvre son esprit et sa vie au Christ ».

    Le Saint-Père a aussi offert un vase d'argent avec des fleurs et des pétales en céramique : un geste symbolique à l’image de celui que font les cubains, donner un bouquet de fleurs à la Vierge. Car ce lieu réunit de nombreux fidèles : Notre Dame de la Charité a été proclamée Sainte patronne de Cuba en 1916 par le Pape Benoit XV, à la fin de la guerre d’indépendance nationale. La statue a, elle, été finalement couronnée par St Jean Paul II, au cours de son voyage sur l’ile.

    Source : Radio Vatican.

    Texte original des prières en espagnol sur le site internet du Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape : Bénédiction de la ville de Holguín

    Galerie photographique

    Après la messe matinale sur la Place de la Révolution de Holguin, et un temps de déjeuner et de repos à l’évêché, le Pape François s'est rendu sur les hauteurs de la ville, sur une colline appelée "La Loma de la Cruz", pour procéder à la bénédiction de la ville. Cette colline, qui permet de profiter d'une vue sur un très vaste territoire, abrite, comme son nom l'indique une croix, installée dans les années 1990. La croix historique avait été déposée par un frère franciscain en 1790, mais a été détruite par la foudre. Cette colline est un lieu important de la piété populaire cubaine, de nombreux habitants de la région effectuant la montée de l'escalier de 458 marches dans le cadre du "Pèlerinage de la Croix".

    Accueilli par une chorale d'enfants, le Pape François, revêtu d'une étole rouge, a prié au pied de la Croix puis il a procédé au rite de bénédiction, en espagnol. Cette prière était avant tout une demande à Dieu de bénédiction pour la population locale : « Humblement nous te demandons que tu regardes avec bonté les enfants de cette terre qui implorent ta bénédiction (...). Qu'en regardant la Sainte Croix, élevée sur la cime de cette montagne, et qui illumine la vie des familles, les enfants, les jeunes, les malades et tous ceux qui souffrent reçoivent ta consolation et ta compagnie, et se sentent invités à la suite de ton Fils, unique chemin pour arriver à Toi. »

    Le Saint-Père, visiblement ravi et très souriant, a félicité les enfants pour leur participation musicale, tout en leur demandant, comme à son habitude, de prier pour lui. Il s'est ensuite dirigé vers l'aéroport afin de prendre son vol pour Santiago-de-Cuba, à 150 kilomètres plus au sud-est de l'île, pour la dernière étape de son voyage à Cuba.

    Source : Radio Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape : Messe sur la Plaza de la Revolución à Holguín

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    Le Pape François a poursuivi ce lundi son voyage à Cuba en se déplaçant à Holguin, une ville d’un million et demi d’habitants, considérée comme le berceau du christianisme cubain. François est le premier Pape à s’y rendre. Avant la bénédiction de la ville, depuis une colline qui abrite une immense croix, il a célébré une messe devant des milliers de fidèles. En cette fête liturgique de l’apôtre Saint-Matthieu, le Pape François a insisté sur la figure de Matthieu, un pécheur appelé par le Christ. Un pécheur auquel le Pape a appelé chacun à s’identifier.

    « Aujourd’hui nous célébrons l’histoire d’une conversion » a-t-il rappelé. « Nous savons que Matthieu était un publicain, c'est-à-dire qu’il percevait les impôts des Juifs pour les donner aux Romains. Les publicains étaient mal vus et même considérés comme des pécheurs, si bien qu’ils vivaient marginalisés, méprisés par les autres. On ne pouvait pas manger avec eux, ni parler, ni prier. »

    « Cependant, Jésus s’est arrêté, il l’a regardé avec des yeux de miséricorde ; il l’a regardé comme personne ne l’avait fait auparavant », a insisté le Pape, en invitant chacun à s’identifier à Matthieu. « Ce regard a ouvert son cœur, l’a rendu libre, l’a guéri, lui a donné l’espérance, une vie nouvelle comme à Zachée, à Bartimée, à Marie Madeleine, à Pierre, ainsi qu’à chacun d’entre nous. Bien que nous n’osions pas lever les yeux vers le Seigneur, lui nous regarde en premier. C’est notre histoire personnelle ; de même que beaucoup d’autres, chacun de nous peut dire : moi aussi je suis un pécheur sur qui Jésus a posé son regard. »

    Le Saint-Père a insisté sur la mise en mouvement, en chemin, provoquée par la rencontre du Christ. « Le regard de Jésus génère une activité missionnaire, de service, de don. Son amour soigne nos myopies et nous stimule à regarder au-delà, à ne pas nous arrêter aux apparences ou au politiquement correct. »

    « Jésus va de l’avant, il nous précède, il ouvre le chemin et nous invite à le suivre. », a-t-il relevé. « Son regard transforme nos regards, son Cœur transforme notre cœur. Dieu est le Père qui cherche le salut de tous ses enfants. »

    « Laissons-nous regarder par le Seigneur dans la prière, dans l’Eucharistie, dans la confession, dans nos frères, surtout ceux qui se sentent abandonnés, les plus esseulés. Et apprenons à regarder comme lui nous regarde. Partageons sa tendresse et sa miséricorde avec les malades, les prisonniers, les personnes âgées ou les familles en difficulté » a insisté une nouvelle fois le Pape.

    Et à la fin de son homélie le Pape François a salué l’existence à Cuba de « maisons de mission » qui, « face au manque de lieux de culte et de prêtres, permettent à de nombreuses personnes d’avoir un espace de prière, d’écoute de la Parole, de catéchèse et de vie de communauté. Ce sont des petits signes de la présence de Dieu dans nos quartiers », a-t-il rappelé, lui qui avait aussi développé ce système dans son ancien diocèse, à Buenos Aires. Il voulait que chaque habitant de la ville puisse trouver à moins de 500 mètres de son domicile un point de contact avec l’Église catholique.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral de l'homélie traduite en français ci-dessous.

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  • Voyage du Pape François : Programme du lundi 21 septembre

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    Statistiques
    Rappel du programme

    Lundi 21 septembre 2015
    08h00 : Départ en avion de La Havane pour Holguín
    09h20 : Arrivée à l'Aéroport international “Frank Pais” de Holguín
    10h30 : Messe sur la Plaza de la Revolución à Holguín (16h15 sur KTO)
    [Homélie]
    15h45 : Bénédiction de la ville depuis la Loma de la Cruz à Holguín (21h45 sur KTO)
    16h40 : Départ en avion pour Santiago
    17h30 : Arrivée à l'Aéroport international “Antonio Maceo” de Santiago
    19h00 : Rencontre avec les évêques au séminaire saint Basil le Grand à Santiago
    19h45 : Prière à la Virgen de la Caridad, avec les évêques et la suite papale dans la Basilique mineure du Sanctuaire de la Virgen de la Caridad del Cobre à Santiago (en différé mardi 22 à 11h00 sur KTO)

    Vidéos KTO et textes mis en ligne dès que possible

    Fuseau horaire :
    La Havane / Holguín / Santiago : -4h UTC
  • Voyage apostolique du Pape : Salut aux jeunes du Centro Cultural Padre Félix Varela

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    En conclusion de cette journée de dimanche à La Havane, le Pape s'est rendu au Centre Felix Varela, voisin de la cathédrale. Ce Centre qui porte le nom d'un prêtre cubain du XIXe siècle dont le procès en béatification est en cours accueille des jeunes Cubains, de toute sensibilité religieuse. Le recteur de ce Centre, le Père Yosvany Carvajal, a insisté dans son discours sur l'apport des chrétiens pour le bien commun de la société. « L'identité chrétienne est de matrice chrétienne », a-t-il insisté, précisant que les acteurs de ce centre veulent « continuer à travailler pour que dans notre présent soit soignée cette identité culturelle, pas seulement dans le sens des monuments du passé, mais spécialement dans son sens vivant, dynamique et participatif dans lequel personne ne reste exclu. »

    Rebondissant sur le témoignage d'un jeune, le Pape a insisté sur l'importance d'être capables de rêver. « Plus grande est la capacité de rêver, plus grand sera le chemin de la vie », a-t-il insisté. Il a mis l'accent sur la notion d'amitié sociale, qui doit permettre d'unir les forces de personnes de sensibilités différentes.

    « Les jeunes sont l’espérance d’un peuple », a estimé le Saint-Père, rappelant que l'espérance n'est pas une notion passive, mais consiste au contraire à « savoir souffrir, se sacrifier, pour aller de l’avant dans un projet. »

    Le Pape François, visiblement inquiet de la situation italienne qu'il peut observer au quotidien à Rome, a évoqué un « problème très grave en Europe : la quantité de jeunes sans travail », rappelant, sans les nommer, la situation des pays qui comptent 40% voire 50% de jeunes sans travail. « Un peuple qui ne se préoccupe pas du travail des jeunes n’a pas de futur. Les jeunes font partie de cette culture du rejet, on jette les choses, les personnes. On écarte les jeunes, les anciens, car ils ne produisent pas. Il y a des lois d’euthanasie dans certains pays, et dans d’autres, il y a une euthanasie cachée », a-t-il rappelé.

    Il a donc appelé les jeunes Cubains à préserver leur identité culturelle, et à prendre leur destin en main, au nom de « cette douce espérance de la patrie », une expression de l'écrivain José Marti, figure très admirée à Cuba.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français ci-dessous.

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  • Voyage apostolique du Pape : Célébration des Vêpres en la Cathédrale de La Havane

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    Le Pape François a présidé dans l’après-midi de dimanche la célébration des Vêpres à la cathédrale de La Havane, en présence des religieux et religieuses, prêtres, diacres et séminaristes. Il a salué la foule réunie sur le parvis de la cathédrale, puis dans la cathédrale, il est entré en saluant personnellement prêtres religieux âgés et handicapés, assis au premier rang.

    Dans son discours d’accueil, le Cardinal Jaime Ortega, Archevêque de La Havane a notamment souligné la présence de « prêtres jeunes et anciens, cubains ou venus de divers pays du monde comme missionnaires qui nous prêtent un appui inestimable dans l’évangélisation. »

    « L’Église qui vit à Cuba est une Église pauvre, et le témoignage de pauvreté de nos prêtres diocésains et religieux, des diacres et des personnes consacrées, est admirable. Peut-être que c’est justement la pauvreté qui contribue de façon singulière à la solidarité et la fraternité entre tous. Nous espérons que votre témoignage personnel nous stimulera tous à aimer cette pauvreté belle et fructueuse de l’Église dans notre terre. »

    Puis une jeune religieuse, Sœur Yaileny Ponce Torres, Fille de la Charité, a livré, très émue son témoignage sur son service auprès de l’Âge d’Or, une institution publique pour personnes souffrants de pathologies en relation avec des encéphalopathies chroniques. Elle a évoqué sa peur, ses larmes en apprenant son affectation dans ce lieu difficile, mais aussi le soutien d’une Sœur qui qui lui avait dit « Tu vas à la maison de la miséricorde, celle qui exige le plus de ta part, mais la plus grande exigence sera que tu n’arrêtes pas de fixer ton regard sur Jésus. Remplie de Dieu, tu sauras embrasser la misère humaine, c’est cela, être miséricordieuse, et surtout tu sauras être la mère des pauvres. »

    « La vie religieuse à Cuba, avec ses différents charismes, dans l’action et la contemplation, cherche à se rapprocher avec "amour de miséricorde", des malades, enfants, personnes âgées et handicapées, comme une reconnaissance de la dignité de chaque personne et comme une partie inséparable et de la Bonne Nouvelle de l’Évangile, de laquelle, avec tous, comme Église, nous sommes témoins au milieu de notre peuple, en nous confiant toujours à Jésus-Christ, le Bon Pasteur, et à Marie notre Mère », a conclu la Sœur.

    Suite à ces deux interventions, le Pape François a totalement délaissé le texte de l'homélie qui était prévue, pour livrer une longue et ample méditation spontanée sur les thèmes abordés par le Cardinal et la Sœur, qu'il a qualifié de « prophètes » : la pauvreté, et la miséricorde. « La pauvreté est un mot inconfortable, qui va contre toutes les structures culturelles du monde, Le Cardinal Jaime (Ortega, ndlr) l'a répété plusieurs fois, je pense que le Seigneur voulait que nous le recevions dans le cœur. L’esprit mondain ne l’aime pas, la cache, non par pudeur, mais par mépris. Et s’il doit pécher pour y échapper, il pèche. L’esprit mondain n’aime pas le chemin du Fils de Dieu qui s’est humilié pour nous. »

    Le Pape François a évoqué la parabole du jeune homme riche qui a eu peur de la pauvreté, en mettant en garde les personnes consacrées contre la tentation du confort matériel. Il a repris une expression de Saint Ignace de Loyola ( « et ceci n’est pas une propagande publicitaire de famille », a précisé le Pape jésuite, faisant rire l'assemblée) : « La pauvreté est le mur et la mère de la vie consacrée, car elle la protège de toute vie mondaine. »

    « Combien de vie qui commencent bien, d'âmes généreuses, se perdent dans l’amour pour cette vie mondaine, riche, et qui se terminent mal, sans amour. (...) La richesse appauvrit » a-t-il regretté.

    « Quand une communauté religieuse commence à compter l’argent à épargner, Dieu est bon de lui donner un économe désastreux pour la mener à la ruine, pour la rendre pauvre ! Dieu veut notre Église pauvre ! » a insisté le Pape invitant chaque personne consacrée à se demander : « Comment est mon esprit de pauvreté ? ».

    Le Pape s'est ensuite adressée à la Sœur qui venait de témoigner sur son engagement auprès de personnes malades et handicapées. « Vous avez pleuré… vous étiez jeune. Une jeune femme, pleine d’illusions, commence sa vie religieuse en faisant vivante la tendresse de Dieu, sa miséricorde. Vous êtes allée là où la tendresse et la miséricorde de Dieu se font "caresse". Combien de religieuses "brûlent" en caressant ceux que le monde rejette », s'est exclamé le Pape François.

    « Ce que tu as fait au plus petit de tes frères, tu l’as fait à moi. Quand quelqu’un recherche le plus petit, celui qui personne n’aime, il suit Jésus de façon absolue. Jésus, pour parler de la miséricorde du Père, s’est anéanti ! », a insisté le Saint-Père, reprenant les paroles de Saint-Paul aux Philippiens.

    S'adressant aux prêtres, il leur a rappelés qu'il y a un lieu privilégié pour faire vivre la miséricorde, pour rencontrer les plus petits, « c’est le confessionnal ! Quand un homme et une femme te montre sa misère, s’il te plait, ne l’arrête pas, ne le punis pas ! Si tu n’as pas de péché, jette la première pierre ! Sinon, pense que toi, à ce moment, tu tiens un trésor dans la main, la miséricorde du Père... Ne vous fatiguez pas de pardonner, comme le faisait Jésus ! »

    Avec un mélange d'humour et de gravité, le Pape François a cité Saint Ambroise : « Là où il y a la miséricorde, il y a l’esprit de Jésus. Là ou il y a de la rigidité, il n’y a que ses ministres. »

    « Là où sont les plus petits, resplendit Jésus. Là où sont la pauvreté et la miséricorde, il y a Jésus », a conclu le Pape François.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral de l'homélie qui était prévue, traduite en français, ci-dessous.

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  • Voyage apostolique du Pape : Visite au Président cubain Raoul Castro au palais de la Révolution

  • Voyage apostolique du Pape : Rencontre privée avec Fidel Castro

    Le Pape François a rencontré l’ancien président Fidel Castro, ce dimanche à La Havane. Le Vatican avait laissé entendre que cette rencontre était plus que probable. L’entretien, qui a duré de trente à quarante minutes, s’est déroulé au domicile de l’ancien leader de la révolution cubaine, en présence d’une quinzaine de membres de sa famille, dont son épouse Dalia Soto del Valle.

    Le Saint-Père, qui a effectué cette visite juste après la messe célébrée sur place de la Révolution,  était notamment accompagné du nonce apostolique à Cuba, Mgr Giorgio Lingua. Selon le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège la conversation s’est déroulée dans une ambiance très familière et informelle. Il a notamment été question des atteintes contre l’environnement dont parle l’encyclique Laudato sì'. Le Pape François a offert à Fidel Castro un ouvrage écrit par un jésuite qui avait été son professeur à l’école primaire. Fidel Castro a offert au Pape François le recueil de ses entretiens sur la religion avec le dominicain brésilien Frei Betto, théologien de la libération.

    Dès son arrivée samedi soir à Cuba, dans son premier discours sur le tarmac de l’aéroport, le Pontife argentin avait demandé à Raul Castro de « transmettre ses sentiments de spéciale considération et de respect à son frère Fidel ». Âgé de 89 ans, Fidel Castro a dirigé Cuba de 1959 à 2008 lorsqu’il a définitivement cédé sa place à son frère Raul. Reçu au Vatican par Jean-Paul II en 1996, il avait également rencontré Jean-Paul II et Benoît XVI lors de leurs visites respectives à Cuba, en 1998 et en 2012.

    Source : Radio Vatican.

  • Voyage apostolique du Pape : Angélus

    À la fin de la messe, avant la prière de l’Angélus, le Pape François a tourné ses pensées vers la Colombie qui vit un moment crucial. La Havane accueille depuis fin 2012 des pourparlers de paix entre le gouvernement colombien et la guérilla des Farc après un conflit armé qui a fait officiellement 220.000 morts en un demi-siècle, et provoqué le déplacement de six millions de personnes.

    La rébellion marxiste avait exprimé le souhait que le Pontife argentin puisse rencontrer les négociateurs des deux parties pendant sa visite à Cuba ; le Vatican avait indiqué qu’aucune rencontre de ce type ne figurait au programme.  Mais à la fin de sa première messe, le Pape François a tenu à redire le soutien du Saint-Siège au processus de paix. Il a souhaité que « le sang versé par des milliers d’innocents durant de nombreuses décennies de conflit armé soutienne tous les efforts actuellement en cours en vue d’une réconciliation définitive, dans le respect des institutions comme du droit national et international, pour une paix durable. »

    Toujours à l’occasion de l’Angélus, le Pape François a relevé que « nous avons la tentation de fuir nos croix personnelles et celles des autres, de nous éloigner de celui qui souffre. Il faut apprendre à voir Jésus en chaque homme prostré sur le chemin de la vie ; en chaque frère qui a faim ou soif, qui est nu ou en prison, ou malade, à avoir le cœur éveillé et attentif aux besoins des autres dans les petites choses de la vie, et à ne pas faiblir dans la prière, surtout pour ceux qui ont perdu l’espérance, qui ne parviennent plus à lutter ; pour ceux qui souffrent d’injustice, d’abandon et de solitude, pour toutes les familles en difficulté. Mère Sainte, a-t-il lancé, je te recommande tes enfants de Cuba : ne les abandonne jamais ! »

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral traduit en français ci-dessous.

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  • Voyage apostolique du Pape : Messe sur la Plaza de la Revolución à La Havane

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    C’est entouré des symboles de la révolution cubaine que le Pape François a célébré ce dimanche la première messe de son 10e voyage apostolique à l’étranger. La cérémonie s’est déroulée sur l’immense place de la Révolution à la Havane, théâtre de nombreux événements marquants de l’histoire cubaine, notamment les messes célébrées par Jean-Paul II en 1998 et Benoît XVI en 2012. La place est dominée par un portrait gigantesque du révolutionnaire marxiste argentin Che Guevara, un portrait retravaillé sur du métal, et par le monument dédié au héros national cubain José Marti, apôtre de la lutte pour l’indépendance.

    L’autel du Saint-Père avait été placé sur une estrade jaune, surmontée d’un toit blanc, avec au sommet une simple croix. Une banderole sur la façade du théâtre national représentait le Pape François lavant les pieds aux laissés pour compte. Malgré les tracasseries administratives, la foule immense était au rendez-vous, plusieurs centaines de milliers de fidèles catholiques mais aussi des militants du Parti communiste. Car cette visite a mobilisé l’ensemble des cubains. La messe solennelle, en présence du président Raul Castro, et de 3500 invités officiels parmi lesquels la présidente argentine Cristina Kirchner, a été animée par des chants cubains exécuté par un chœur de 350 personnes.

    À bord d'une papamobile entourée d'une dizaine de gardes du corps, sous une chaleur accablante, le Pape a été accueilli dans la ferveur populaire par les vivats de la foule qui brandissait des drapeaux cubains, des portraits et des pancartes avec des messages d'amour. Sans descendre du véhicule, il a ensuite effectué un petit parcours ponctué de nombreux arrêts pour saluer de près ses fidèles. Selon l’AFP, certains fidèles avaient commencé à converger vers la grande esplanade dès le milieu de la nuit.

    Dans son homélie, commentant l’Évangile de ce dimanche, le Souverain Pontife s’est attardé sur le sens chrétien du service qui, a-t-il dit, « n’est jamais idéologique. Il ne sert pas les idées mais les personnes. Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus affirme : "si quelqu’un veut être grand il doit servir les autres, pas se servir lui-même". Loin de tout type d’élitisme, l’horizon de Jésus n’est pas pour quelques privilégiés capables d’arriver à la connaissance désirée ou à divers niveaux de spiritualité. Jésus bouscule la logique humaine en disant que la vie authentique se vit à travers l’engagement concret pour le prochain. »

    « Servir signifie, en grande partie, prendre soin de la fragilité. L’amour se manifeste à travers les diverses tâches qu’en tant que citoyens, nous sommes invités à accomplir. Être chrétien implique lutter pour la dignité de nos frères. C’est pourquoi le chrétien est toujours invité à laisser de côté, ses aspirations, ses envies, ses désirs de toute puissance. » Le Pape François met par ailleurs en garde contre « la tentation du service qui se sert des autres, qui vise comme intérêt le bénéfice des miens, au nom de ce qui est nôtre et qui génère une dynamique d’exclusion. La prise en charge mutuelle par amour ne vise pas à asservir, au contraire. Voilà pourquoi, le service n’est jamais idéologique, puisqu’il ne sert pas les idées, mais les personnes. »

    Le Saint-Père a exhorté le peuple cubain à conserver ses valeurs : « le sens de la fête, de l’amitié, de la beauté. C’est un peuple qui a des blessures, comme tout peuple, mais qui sait ouvrir les bras, qui marche avec espérance, parce que sa vocation a de la grandeur. Ne négligez pas le service de vos frères les plus fragiles pour des projets qui peuvent être séduisants, mais qui se désintéressent du visage de celui qui est à côté de vous. La vie de celui qui ne vit pas pour servir ne vaut pas la peine d’être vécue. »

    Le Pape François a donné la communion à une dizaine d'enfants, une première dans le contexte de ses voyages apostoliques : jusqu'à présent, seuls des adultes avaient reçu la communion de ses mains.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral de l'homélie traduite en français ci-dessous.

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