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Ce matin, à 10 heures, dans la Salle du Consistoire du Palais Apostolique du Vatican, lors de la célébration de Tierce, le Pape François a tenu le Consistoire ordinaire public pour la canonisation des Bienheureux :
- Vincenzo Grossi (1845-1917), prêtre diocésain, fondateur de l'Institut des Filles de l'Oratoire ;
- Marie de l'Immaculée Conception (1926-1998), religieuse, supérieure générale de la Congrégation des Sœurs de la Compagnie de la Croix ;
- Louis Martin (1823-1894) et Marie Guérin (1831-1877), laïcs mariés, parents de Ste Thérèse de Lisieux.
Lors de ce Consistoire, le Pape a décrété que les Bienheureux seront inscrits parmi les Saints le dimanche 18 octobre 2015.
A 10h00, pour la canonisation équipollente du St François de Laval (1623-1708, évêque de Québec) et Ste Marie de l'Incarnation Guyart Martin (1599-1672, missionnaire au Canada) avec les évêques et prêtres de l'Archidiocèse du Québec
« Que le Québec redevienne cette source de bons et saints missionnaires ! » : c’est l’exhortation lancée par le Pape François lors de la messe de remerciement pour la canonisation des deux saints franco-canadiens, François de Laval et Marie de l’Incarnation Guyart Martin.
Dans la basilique Saint-Pierre, aux côtés du cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec et Primat de l’Église au Canada, et du cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, et en présence des pèlerins qui se sont rendus sur les terres des deux saints en France cette semaine et de deux délégations venues du Québec et des diocèses d’origine de François de Laval et de Marie Guyart Martin, le Pape est revenu dans son homélie sur le rôle des missionnaires : « ils ont eu le courage, avec cette force de Dieu, de sortir sur les routes du monde avec la confiance dans le Seigneur qui appelle. La vie d’un missionnaire et d’une missionnaire est ainsi, pour finir ensuite loin de chez soi, loin de sa propre patrie, tant de fois tués, assassinés, comme ce fut le cas ces derniers jours pour tant de nos frères et de nos sœurs. »
Le Pape a rendu hommage à ces deux saints, considérés comme les fondateurs de l’Église catholique au Québec, au temps de la colonisation de la Nouvelle-France, au XVIIe siècle. Et si le Pape a évoqué leurs actions, c’est pour mieux rappeler aux Canadiens d’aujourd’hui leur devoir. « Que cette mémoire ne nous conduise pas à abandonner la franchise et le courage. Le diable est jaloux et il ne tolère pas qu’une terre soit ainsi féconde de missionnaires. Prions le Seigneur pour que le Québec revienne sur ce chemin de la fécondité, pour donner au monde de nombreux missionnaires. Que ces deux saints qui ont – pour ainsi dire – fondé l’Église du Québec, nous aident comme intercesseurs. Que la graine semée croisse et donne comme fruit de nouveaux hommes et femmes courageux, clairvoyants, avec le cœur ouvert à l’appel du Seigneur. Aujourd’hui, on doit demander cela pour votre pays. Eux, depuis le ciel, seront nos intercesseurs. Que le Québec redevienne cette source de bons et de saints missionnaires. »
Une invitation claire à retourner aux sources de la foi pour une province où l’Église a toujours été historiquement importante mais où la pratique religieuse est en baisse.
A l’issue de la messe, le cardinal Lacroix, dans son message de remerciement, s’est fait l’écho des paroles du Pape : « avec vous, nous croyons que « l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus » (Evangelii gaudium, No. 1). Saint François de Laval et sainte Marie de l’Incarnation en sont des témoins éloquents. Que Dieu fasse de nous les saints et les saintes du troisième millénaire, les missionnaires et les évangélisateurs qui témoignent par leur vie et proclament avec fierté la Bonne Nouvelle qu’est l’Évangile. »
C’est là le défi que le Pape a demandé aux Québécois de relever pour se montrer à la hauteur des deux nouveaux saints.
« Nous avons écouté la prophétie d’Isaïe : « Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages… » (Is 25, 8). Ces paroles, pleines de l’espérance de Dieu, indiquent le but, montrent l’avenir vers lequel nous sommes en chemin. Sur cette route, les saints nous précèdent et nous guident. Ces paroles esquissent aussi la vocation des hommes et des femmes missionnaires.
Les missionnaires sont ceux qui, dociles à l’Esprit Saint, ont le courage de vivre l’Évangile. Et aussi cet Évangile que nous venons d’entendre : « Allez donc aux croisées des chemins » - dit le roi à ses serviteurs (Mt 22, 9). Et les serviteurs sortirent et rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvaient, « les mauvais comme les bons », pour les conduire au banquet des noces du roi (cf. v. 10).
Les missionnaires ont accueilli cet appel : ils sont sortis pour appeler tous les gens, aux carrefours du monde ; et ainsi ils ont fait beaucoup de bien à l’Église, parce que si l’Église s’arrête et se ferme, elle tombe malade, on peut la corrompre, aussi bien par les péchés que par la fausse science séparée de Dieu, qu’est le sécularisme mondain.
Les missionnaires ont tourné leur regard vers le Christ crucifié, ils ont accueilli sa grâce et ils ne l’ont pas gardée pour eux. Comme saint Paul, ils se sont faits tout à tous ; ils ont su vivre dans la pauvreté et dans l’abondance, être rassasiés et souffrir de la faim ; ils pouvaient tout en celui qui leur donnait la force (cf. Ph 4, 12-13). Avec cette force de Dieu, ils ont eu le courage de “sortir” sur les routes du monde mettant leur confiance dans le Seigneur qui appelle. Ainsi est la vie d’un missionnaire, d’une missionnaire… pour finir ensuite loin de chez soi, de son propre pays ; bien des fois tués, assassinés ! Comme c’est arrivé ces jours-ci pour tant de nos frères et de nos sœurs.
La mission évangélisatrice de l’Église est essentiellement annonce de l’amour, de la miséricorde et du pardon de Dieu, révélés aux hommes dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Les missionnaires ont servi la mission de l’Église, en rompant le pain de la Parole aux plus petits et aux plus éloignés et en portant à tous le don de l’amour inépuisable, qui jaillit du cœur même du Sauveur.
C’est ainsi que furent saint François de Laval et sainte Marie de l’Incarnation. Je voudrais vous laisser en ce jour, chers pèlerins canadiens, deux conseils : ils sont tirés de la Lettre aux Hébreux, et en pensant aux missionnaires ils feront beaucoup de bien à vos communautés.
Le premier est celui-ci : « Souvenez-vous de ceux qui vous ont dirigés : ils vous ont annoncé la parole de Dieu. Méditez sur l’aboutissement de la vie qu’ils ont menée, et imitez leur foi » (13, 7). La mémoire des missionnaires nous soutient au moment où nous faisons l’expérience de la rareté des ouvriers de l’Évangile. Leur exemple nous attire, nous pousse à imiter leur foi. Ce sont des témoignages féconds qui engendrent la vie !
Le second est celui-ci : « Souvenez-vous de ces premiers jours où vous veniez de recevoir la lumière du Christ : vous avez soutenu alors le dur combat des souffrances… Ne perdez pas votre assurance ; grâce à elle, vous serez largement récompensés. Car l’endurance vous est nécessaire… » (10, 32.35-36). Rendre hommage à qui a souffert pour nous apporter l’Évangile signifie livrer nous aussi la bonne bataille de la foi, avec humilité, douceur et miséricorde, dans la vie de chaque jour. Et cela porte du fruit.
Mémoire de ceux qui nous ont précédés, de ceux qui ont fondé notre Église. Église féconde que celle du Québec ! Féconde de nombreux missionnaires qui sont allés partout. Le monde a été rempli de missionnaires canadiens comme ces deux-ci. Maintenant un conseil : que cette mémoire ne nous conduise pas à abandonner la franchise et le courage. Peut-être – ou plutôt non, sans peut-être ! – le diable est jaloux et il ne tolère pas qu’une terre soit ainsi féconde de missionnaires. Prions le Seigneur pour que le Québec revienne sur ce chemin de la fécondité, pour donner au monde de nombreux missionnaires. Que ces deux-ci qui ont – pour ainsi dire – fondé l’Église du Québec, nous aident comme intercesseurs. Que la graine semée croisse et donne comme fruit de nouveaux hommes et femmes courageux, clairvoyants, avec le cœur ouvert à l’appel du Seigneur. Aujourd’hui, on doit demander cela pour votre pays. Eux, du ciel, seront nos intercesseurs. Que le Québec redevienne cette source de bons et de saints missionnaires.
En cela se trouve la joie et le mot d’ordre de votre pèlerinage : faire mémoire des témoins, des missionnaires de la foi dans votre terre. Cette mémoire nous soutient toujours sur le chemin vers l’avenir, vers le but, quand « le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages … ».
« Exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés » (Is 25, 9). »
« Le Christ est tout pour nous ! Si tu veux guérir une blessure, il est le médecin ; si la fièvre te brûle, il est la source ; si tu es opprimé par l’iniquité, il est la justice ; si tu as besoin d’aide, il est la force ; si tu crains la mort, il est la vie ; si tu désires le ciel, il est le chemin ; si tu es dans les ténèbres, il est la lumière, si tu cherches de quoi te nourrir, c’est lui l’aliment… Goûtez et voyez comme le Seigneur est bon : bienheureux l’homme qui espère en lui ! » St Ambroise.
Le divin Maître nous dit, dans l’Evangile, que le premier commandement est d’aimer Dieu par-dessus toutes choses, et que le second, en tout semblable au premier, est d’aimer notre prochain comme nous-mêmes pour l’amour de Lui. Marie, notre Mère, ne manqua pas de pratiquer avec une grande perfection cette belle vertu de la charité ; Elle aimait son prochain parce qu’Elle aimait Dieu ; Elle le voyait en Lui, et plus tard Elle a porté cet amour jusqu’à la sublimité, puisque, au pied de la Crois, Elle a accepté la mort de son divin Fils pour le salut du genre humain. Ce n’est pas assez de reconnaître, d’une façon générale, que nous devons aimer nos frères ; il faut, dans la pratique, leur prouver cet amour, et cela nous sera d’autant plus facile, que nous nous laisserons guider par les motifs de la foi ; car alors, voyant comme la Très Sainte Vierge, Dieu dans nos frères, nous les aimerons malgré leurs défauts, et nous pourrons triompher des antipathies et des aversions naturelles qui, si souvent, nuisent à la paix des familles. Saint Jean, parvenu à un âge très avancé, se faisait porter dans l’assemblée des fidèles et leur répétait sans cesse : « Mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres », résumant ainsi cette sublime doctrine de la charité dont il avait été toute sa vie l’apôtre. Les premiers chrétiens l’avaient bien compris ; ils étaient si unis les uns aux autres, que les païens s’étonnaient de leurs vertus et disaient : « Voyez comme ils s’aiment ! » Leurs biens étaient en commun et ils mettaient en pratique ce commandement du Sauveur : Aimez votre prochain comme vous-même.
Exemple. – Par un hiver si rigoureux que beaucoup de monde mourait de froid, Saint Martin rencontra un jour auprès de l’une des portes de la ville d’Amiens, un pauvre qui était nu. Il fut touché de compassion, et voyant que nul autre n’avait égard à sa misère, il jugea que Dieu le lui avait particulièrement réservé pour le soulager. Mais que pouvait-il faire pour son assistance, ayant déjà distribué tout son argent en des œuvres de cette nature, et ne se voyant plus rien que le manteau dont il était couvert ? Il coupa ce manteau en deux avec son épée, et ne s’en réservant que la moindre partie, il donna l’autre à ce pauvre pour le revêtir. La nuit suivante, comme Saint Martin dormait, Jésus-Christ lui apparut couvert de cette partie de manteau, et il entendit ces paroles : « Bien que Martin ne soit encore que catéchumène, il m’a pourtant donné cet habit ! » rappelant ainsi que c’est Lui-même que nous revêtons et que nous nourrissons dans la personne du pauvre.
Prière de Saint Bonaventure. – Puisse, ô Marie, mon cœur brûler toujours et mon âme se consumer pour vous ! Jésus, mon Sauveur, et Marie, ma tendre Mère, accordez-moi, par vos mérites, de vous aimer autant que vous en êtes dignes. Ainsi soit-il.
Résolution. – J’assisterai les pauvres autant que je pourrai, et je verrai Notre-Seigneur souffrant en eux. Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.
"Mois de Marie pour tous", par M.A.G. Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874. Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.