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  • Méditation - La voie de l'amour

    « Le disciple de Jésus-Christ peut arriver à la perfection chrétienne par deux voies.
    La première, c'est la loi du devoir : on va progressivement du travail des vertus à l'amour, qui est le lien de la perfection.
    Cette voie est longue et pénible : peu arrivent par elle à la perfection, car, après avoir gravi, pendant quelque temps, la montagne de Dieu, ils s'arrêtent, ils se découragent, à la vue de ce qu'il leur reste à gravir, et redescendent ou roulent au fond de l'abîme, en disant : « C'est trop difficile ! c'est impossible ! » [...]

    La seconde voie est plus courte et plus noble : c'est celle de l'amour, mais de l'amour souverain...
    Oui, pour servir le Roi des rois, il faut plus que de l'intérêt personnel, il faut plus que la simple espérance du ciel. Il faut l'amour royal, qui, sans exclure l'espérance, sert principalement son Maître pour lui-même, pour sa propre gloire, pour son bon plaisir ; qui ne veut, qui ne désire d'autre récompense, en ce monde, que celle d'être agréable, d'avoir plu... [...]

    Tel doit être le point de départ de tout vrai disciple de Jésus-Christ, en face du devoir, qui coûte à la nature, du sacrifice, qui l'immole, du plaisir, qui l'attire, du monde, qui le persécute. Jésus m'a aimé jusqu'à la mort ; je l'aimerai, au moins, jusqu'à ce sacrifice.
    Jésus est mort pour moi ; je vivrai, au moins, pour lui.
    Jésus m'a aimé jusqu'à se donner à moi ; il est juste que je me donne tout à lui.
    Tout pour l'amour de Jésus : voilà le mot d'ordre du chrétien, le premier pas à la victoire sur le monde et à la perfection des vertus. »

    St Pierre-Julien Eymard (1811-1868), Le Très Saint-Sacrement - Études sur l'Eucharistie.

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  • Méditation - « Mon enfant, tu dois prier »

    « Pourquoi es-tu sur terre, mon enfant ? n'est-ce pas, avant tout, pour connaître ton Dieu, l'aimer et le servir, et acquérir ainsi la vie éternelle ? Or, la prière n'est autre chose que la pratique de tout cela : dès que tu connais Dieu, n'est-il pas absolument nécessaire que tu l'adores ? Dès que tu connais Jésus et ses miséricordes infinies, n'est-il pas nécessaire que tu l'aimes ? Or, c'est en priant que tu adores, que tu aimes et que tu sers, comme tu le dois, ton Dieu et ton Sauveur.
    [...]
    En second lieu, cher petit enfant, tu dois prier parce que le bon Dieu veut absolument que tu le pries ; il te l'ordonne, si bien que, sans la prière, il n'y a pas de salut pour toi. Te recevrait-on dans le palais d'un prince, si tu te présentais tout nu ou en chemise ? On te mettrait à la porte comme un insolent ou même comme un fou, n'est-il pas vrai ? La prière est le beau vêtement de tous les enfants de Dieu ; c'est la livrée royale sans laquelle on ne peut entrer dans le palais éternel du grand Roi, dans le Paradis du bon Dieu.
    [...]
    En nous commandant de prier, le bon Dieu nous oblige à nous rappeler sans cesse que nous dépendons de lui, que sans lui nous ne sommes rien et ne pouvons rien : ce qui est très important pour éviter l'orgueil. Notre-Seigneur, qui veut que nous soyons toujours humbles, met la prière comme la condition indispensable de toutes les grâces. Il pourrait nous les donner sans que nous les lui demandions ; mais il ne le veut pas, afin de nous obliger à reconnaître que tout vient de lui. Pour que la porte s'ouvre, il faut tirer la sonnette ; sans cela on reste dehors. Or, la sonnette, c'est la prière. Jésus ouvre à celui qui prie.

    Mon enfant, tu dois prier, parce que tu es chrétien, et que ton Sauveur Jésus veut que tu pries avec lui. Tu sais que, par sa grâce, il habite dans ton petit cœur ; et il veut que ce cœur soit comme un oratoire d'où la prière s'élève sans cesse vers le ciel. Il prie en toi, avec toi et pour toi : il veut que tu lui tiennes compagnie ; il veut que ta prière s'unisse à sa très sainte prière, comme une petite lumière rapprochée d'une grande se fond avec elle pour ne plus faire qu'une seule et même lumière. [...] Prie donc, uni à Jésus, le maître et le modèle de la prière. Ne le laisse pas prier seul en toi ; ne sois pas comme les pierres insensibles de nos églises qui possèdent sans le savoir le grand trésor du ciel, Jésus-Christ.
    Tu es chrétien : donc tu dois prier ; donc tu dois être un enfant de prière. »

    Mgr de Ségur (1820-1881), La piété enseignée aux enfants (Seconde Partie, Livre premier, III), Paris, Librairie Saint-Joseph, Tolra, 1885 (Seizième édition).

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  • Préparons notre Carême - 2. L'effort

    (Rappel : 1. Ne perdons pas notre temps !)

    « Il est clair que nous écrivons, parlons et agissons beaucoup mieux quand l'être tout entier goûte la paix. Il est certain que l'activité, quand nous sommes fatigués ou secoués, est beaucoup plus pénible ; elle exige un effort énorme et souvent douloureux.

    Mais la force d'âme consiste précisément à dominer cette difficulté, à accomplir cet effort pénible, à agir en un mot « comme si on était bien ». Rien ne développe le moral comme cet effort dans lequel on ne tient compte ni de sa souffrance, ni de l'infériorité pénible des résultats.

    Et si les résultats immédiats sont inférieurs, le résultat éloigné est merveilleux. En se commandant l'action malgré la difficulté des dispositions pénibles, on acquiert l'habitude d'agir à peu près toujours et on supprime une perte de temps énorme. Nous devons nous rendre compte que si pour agir nous devions attendre d'être très bien, nous passerions la moitié de notre vie dans cette attente.

    Non ! N'attendons plus ce qui pour certains ne vient jamais. Avec les forces que nous avons au jour le jour, faisons ce que réclame le devoir de chaque moment, sans nous occuper du résultat. Le résultat dépend de Dieu : ce qui dépend de nous c'est l'effort. Cet effort nous fera peu à peu une volonté forte, une vie concentrée et féconde. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Écrits spirituels Tome II (Extraits de Lettres, Effort), Roma, Benedettine di Pricilla, 1967.

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    (Crédit photo : Stairs in the forest by RbknArnK)

  • Méditation - Prière du matin

    « Les voilà tous, groupés dans mon heureuse chambre,
    M'apportant du matin le sourire empressé,
    Eux que j'ai pour soleil dans mon pâle novembre...
    Et maintenant, amis, qu'on s'est bien embrassé,

    À genoux ! et pensons à notre Père, au Maître
    Qui fit vos petits cœurs et les remplit d’amour.
    Son doux regard commence à luire à ma fenêtre ;
    Disons vite au bon Dieu, disons notre bonjour.

    L’aurore le salue ; amis, faisons de même ;
    Parlons-lui cœur à cœur, nous, ses enfants chéris ;
    Répétons-lui d’abord la prière qu’il aime,
    Vers le père céleste élevons nos esprits.

    Mon Dieu ! notre famille entière
    Chaque jour vous fait sa prière
    Et cherche en vous son seul appui ;
    Gardez nos âmes dans la joie,
    Gardez-nous dans la bonne voie,
    Réunis tous comme aujourd’hui.

    Vous avez comblé notre enfance ;
    Vous nous donnez en abondance
    Le pain que tant d’autres n’ont pas.
    Accordez-nous le pain de l’âme ;
    Allumez en nous votre flamme,
    Éclairez chacun de nos pas.

    Faites que nous aimions sans cesse ;
    Aimer, c’est la grande sagesse ;
    Nos trésors à nous, c’est l’amour !
    L’amour, sainte et douce monnaie
    Dont l’humble enfant, mon Dieu, vous paie
    Le prix du pain de chaque jour.

    Donnez-nous à tous de répandre
    Sur nos pauvres cet amour tendre
    Qui se nomme la charité,
    Et qui jamais ne se repose…
    Mon Dieu, par-dessus toute chose
    Mon Dieu, donnez-nous la bonté,

    Donnez-nous encor davantage :
    La vigueur, le ferme courage.
    Redressez-nous si nous tombons.
    Ceux-là qui n’ont pas la vaillance,
    Qui n’ont pas lutté dans l’enfance,
    Ne sauraient être appelés bons.

    Demain, nous combattrons peut-être…
    Devant vous seul, ô Père ! ô Maître !
    Nous voulons fléchir les genoux.
    Dans ces champs qui seront les nôtres.
    Nous travaillerons pour les autres
    Comme on a travaillé pour nous.

    Enfants ! debout, la chambre est pleine de lumière.
    Aux pieds de notre Dieu nous reviendrons ce soir.
    Allons dans le travail poursuivre la prière,
    Et tous, petits et grands, faisons notre devoir.

    Juillet 1876. »

    Victor de Laprade (1812-1883),
    in "Œuvres poétiques de Victor de Laprade. Pernette, Le Livre d’un père" (XXXVI),
    Paris, Alphonse Lemerre, Editeur, s.d. (1878).

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  • Méditation - Voulons-nous devenir saints ?

    « La sainteté consiste à accomplir d'un cœur joyeux la volonté de Dieu... Le premier pas vers la sainteté est la volonté de devenir saint. A travers une volonté ferme et droite, nous aimons Dieu, nous choisissons Dieu, nous nous hâtons vers Dieu, nous L'atteignons, nous L'avons. La sainteté n'est pas un luxe réservé au petit nombre, mais simple devoir pour vous et moi ; aussi, soyons saints comme notre Père aux cieux est saint. Saint Thomas disait : « La sainteté n'est rien d'autre qu'une ferme résolution » - l'acte héroïque d'une âme qui s'abandonne à Dieu.
    Notre progrès dans la sainteté dépend de Dieu et de nous, de la grâce de Dieu et de notre volonté de devenir saint. Nous devons avoir la vivante et authentique détermination d'atteindre la sainteté. « Je serai un saint » veut dire : je me dépouillerai moi-même de tout ce qui n'est pas Dieu, je viderai mon cœur de toutes les choses créées, je vivrai dans la pauvreté et le détachement, je renoncerai à ma volonté, à mes penchants, à mes caprices et à mes fantaisies, et ferai de moi une esclave volontaire, soumise à la volonté de Dieu.
    Rien ne peut nous rendre saints, excepté la présence de Dieu... Et pour moi la présence de Dieu réside dans la fidélité à de petites choses.
    Nous pouvons ne pas accomplir de grandes choses - juste des petites, avec grand amour. Les Sœurs font des petites choses : aider les enfants, visiter les personnes solitaires, les malades, les indésirables. Quand quelqu'un me dit que les Sœurs n'ont entrepris aucun grand travail, qu'elles font tranquillement de petites choses, je réponds que même si elles n'aidaient qu'une seule personne, cela suffirait. Jésus serait mort pour une seule personne, pour un seul pécheur.
    Nous devons devenir saints, non parce que nous voulons nous sentir saints, mais parce que le Christ doit être capable de vivre pleinement Sa vie en nous. Nous devons être tout amour, toute foi, toute pureté... Je prie que chacun de vous soit saint, et ainsi répande l'amour de Dieu partout où il va. Que Sa lumière de vérité soit dans la vie de chaque personne, de façon à ce que Dieu puisse continuer à aimer le monde à travers vous et moi. »

    Bse Mère Teresa (1910-1997), L'amour, un fruit toujours de saison, Éd. du Roseau, Canada, 1986.

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  • Méditation - Les trois règles de la ferveur

    « La dévotion, la ferveur que le service de Dieu exige de nous, considérée dans l'opposition qu'elle a avec nos paresses et nos langueurs, est une prompte et ferme volonté d'accomplir de point en point tout le bon plaisir de Dieu, autant qu'on le peut connaître par l'une de ces trois règles. La première, quand il y a commandement, ou de la part de Dieu, ou de la part de l’Église, ou bien de ceux qui ont autorité sur nous, et dans le cas où la nécessité parle d'elle-même, il faut prendre la nécessité comme un commandement de Dieu, ou comme un signe et une marque de ses ordres et de ses volontés. La seconde, quand on est engagé en quelque affaire à cause de sa charge. Tout ce qui est nécessaire pour l'accomplissement des devoirs de la condition où Dieu nous a mis, doit être rapporté à la volonté de Dieu ; car il est certain que Dieu veut que nous nous acquittions parfaitement de nos obligations. La troisième, quand le Saint-Esprit nous déclare son bon plaisir par quelque inspiration qui nous porte à quelque acte de perfection. Suivant ces trois règles, on peut remarquer trois degrés et comme trois actes de la vertu que nous considérons, savoir : premièrement, de s'acquitter des choses nécessaires ; secondement, de remplir dignement sa charge et de satisfaire volontiers aux obligations qu'elle porte avec soi ; troisièmement, de passer au-delà de l'obligation et de faire plus qu'on est tenu, sans toutefois sortir des bornes que l'ordre, la raison et l'état de chacun lui prescrivent.

    [...] C'est dans cette promptitude de notre volonté, que consiste proprement la dévotion. [...] Oh ! que vous êtes éloigné de cette dévotion, puisqu'après tant de connaissances que vous avez des volontés de Dieu, vous êtes encore à décider si vous les exécuterez ; ou si vous prenez quelques résolutions, vous les différez tellement, que vous faites assez voir qu'il n'y a pas grande dévotion dans un cœur qui est si lent et si peu affectionné... Reconnaissez ce défaut et demandez-en pardon... Oui, mon Dieu, et de bon cœur ; et si j'ai été paresseux à bien faire, je ne veux pas l'être à reconnaître ma faute et à m'en repentir. »

    P. Julien Hayneuve s.j. (1588-1663), Méditations sur la Vie de N.-S. Jésus-Christ Tome I (Lundi de la quatrième semaine de l'Avent, Premier point), Édition corrigée, rajeunie et disposée selon l'ordre du Bréviaire romain par M. l'Abbé J.-B. Lobry, Paris, Hippolyte Walzer, 1868.

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  • Méditation : Faisons de toutes nos actions des actes d'amour

    « « Puisque l'essence de la perfection, dit l'auteur du Précis de Théologie ascétique et mystique, consiste dans l'amour de Dieu, il en résulte que le chemin de raccourci pour y arriver, c'est de beaucoup aimer... Or, ce n'est pas seulement quand nous récitons un acte de charité que nous aimons Dieu, mais encore chaque fois que nous faisons sa volonté ou que nous accomplissons un devoir, même le plus minime, en vue de lui plaire... Vouloir aimer, c'est donc aimer ; prier, c'est aimer ; remplir ses devoirs d'état pour plaire à Dieu, c'est encore aimer ; bien plus, se récréer, prendre ses repas dans les mêmes intentions, c'est aimer. Il n'est donc rien de plus facile, avec la grâce de Dieu, que de pratiquer constamment la divine charité et par là même d'avancer sans cesse vers la perfection (1). »
    On ne peut trop souligner l'importance pratique de cette dernière affirmation. Il ne dépend que de nous de changer l'acte que nous accomplissons, même le plus banal, en cette perle précieuse qu'est la charité : du moment que cet acte est conforme à notre devoir d'état ou à la raison, rien n'empêche de l'offrir à Dieu et d'en faire un acte d'amour. Faire ce que Dieu veut, et le faire pour Dieu (c'est-à-dire pour son règne et pour sa gloire), c'est l'amour le plus authentique.
    Sainte Bernadette l'avait admirablement compris : « Je sais que les militaires, écrivait-elle à son frère Jean-Marie, appelé à la caserne, ont beaucoup à souffrir et en silence. S'ils avaient soin de dire tous les matins, en se levant, ces courtes paroles à Notre-Seigneur : Mon Dieu, aujourd'hui je veux tout faire et tout souffrir par amour pour vous ; que de mérites n'acquerraient-ils pas pour l'éternité ! »
    Transformons donc en actes de charité nos différentes occupations ; et ainsi nous ferons notre demeure dans le Coeur de Jésus. C'est par ce moyen que sainte Gertrude s'unissait merveilleusement au divin Sauveur. Les soulagements eux-mêmes qu'on lui imposait, durant ses maladies, elle les offrait avec tant d'amour à Notre-Seigneur que celui-ci s'en déclarait aussi touché que d'un sacrifice. Sainte Marguerite-Marie, elle aussi, ne vivait que pour aimer et faire aimer le Cœur de Jésus, pour le consoler et pour réparer.

    Seigneur Jésus-Christ, qui avez d'une manière admirable révélé à la bienheureuse vierge Marguerite-Marie les insondables richesses de votre Cœur, faites que par ses mérites et son imitation, nous méritions, vous aimant en tout et par-dessus toute chose, d'avoir une demeure permanente dans ce divin Cœur. »


    1. Tanquerey, Précis de Théologie Ascétique et Mystique, nos 320 et 350, Société de S. Jean l'Evangeliste - Desclée & Cie, Paris, 1924.

    P. J.-B. Gosselin s.j., Sujets d'Oraison pour tous les jours de l'année, Tome III (94, II), 3ème édition revue et notablement augmentée, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1950.

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  • Audience générale de ce mercredi 24 juin 2015

    Ce matin, à l'Audience générale tenue Place St Pierre, le Saint-Père a consacré sa catéchèse aux blessures de la famille :
    Toute famille, a-t-il dit, connaît des moments où le comportement d'un membre en blesse l'harmonie. Actes, paroles et même omissions deviennent des blessures qui, en s'aggravant, peuvent conduire à la crise du couple et de la famille. Cela porte souvent "à rechercher ailleurs des soutiens qui ne font pas de bien à la famille...et causent souvent sa désagrégation au dam des enfants". A ces blessures psychologiques s'ajoutent des blessures affectives, qui peuvent provoquer des troubles comportementaux. "Savons-nous encore ce qu'est une blessure de l'âme ? Un enfant peut se retrouver écrasé lorsqu'il est maltraité au sein de la famille...au point de provoquer la rupture de la fidélité conjugale... Lorsque les adultes perdent la tête...lorsque les parents se font du mal, l'enfant souffre beaucoup et ressent du désespoir. Ces blessures laissent leur marque. Or tout se tient dans la famille. Un point blessé et l'infection s'étend... Les époux sont une seule chair et leurs enfants la chair de cette chair. Pensons à la dureté de Jésus envers qui offense les plus petits ! Elle vaut pour qui a la grande responsabilité de maintenir le lien conjugal qui est à la base de toute famille. Les blessures que les époux s'infligent, ils les infligent à leurs enfants. Certes, il y a des cas où la séparation est inévitable, où elle est même moralement nécessaire, lorsqu'il faut protéger de la violence le conjoint le plus faible ou les enfants menacés de violence, de domination ou d'indifférence... Soutenus par la foi et par l'amour pour les enfants, tant de parents témoignent de la fidélité et d'un lien dans lequel ils croient, même s'ils savent ne pouvoir le raviver. Mais toutes les personnes séparées ne ressentent pas ce devoir. Toutes ne reconnaissent pas non plus dans la séparation un appel du Seigneur. Face à tant de familles en situation irrégulière il faut sérieusement s'interroger. Comment les aider, les accompagner de manière à ce que les enfants ne soient pas victimes de leurs parents ? Demandons au Seigneur d'avoir la force d'envisager la réalité avec le regard de Dieu. Il faut une grande charité et un coeur miséricordieux pour approcher ces personnes".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 24.6.15).

    Résumé :

    « Frères et sœurs, il arrive souvent que des paroles ou des actes blessent l’amour conjugal au lieu de le fortifier. Et lorsque ces blessures, encore guérissables, sont négligées, elles se transforment parfois en hostilité, en mépris, en déchirures profondes. L’homme ou la femme cherche alors ailleurs un soutien et une consolation, au détriment du bien de la famille. Ce sont les enfants qui souffrent profondément de ces séparations. Comprenons-nous à quel point l’âme d’un enfant se trouve blessée lorsque dans la famille, on se fait du mal, au point de rompre le lien conjugal ? L’homme et la femme sont devenus une seule chair dans le mariage, et leur recherche obsessive de liberté et de gratification personnelle atteint profondément le cœur et la vie de leurs enfants, qui sont la chair de leur chair. D’ailleurs, Jésus fait un grave devoir aux parents de conserver le lien conjugal, et la grâce ne manque pas à ceux qui veulent y demeure fidèles. Tous, cependant n’y parviennent pas, ce qui nous pousse à nous demander : comment les aider, comment les accompagner ? »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les membres du mouvement Foi et Lumière.
    Chers amis porteurs d’un handicap, vous êtes précieux pour l’Église. Par votre proximité avec Jésus et Marie, vous êtes des témoins privilégiés de l’amour de Dieu pour chacun de nous.
    Que Dieu vous bénisse. »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Méditation 4ème semaine de Carême : le sensualisme (3)

    « Et voilà ce qui empêche à jamais le sensualisme de faire du progrès : c'est que le sensualisme est la suppression de l'effort. La sensation, par sa nature, exclut tout effort ; s'il faut à l'homme de l'énergie, ce n'est pas pour la faire naître ; c'est pour la faire mourir. L'imagination, elle aussi, est impuissante à l'effort ; elle ne sait pas se gouverner. Si l'effort est nécessaire, ce n'est pas pour l'exalter, c'est pour la contenir. Le sentiment lui-même ne demande pas l'effort ; il jaillit des profondeurs de notre amour, sans avoir besoin des ordres de notre volonté (*).
    Le progrès moral, c'est la marche dans le bien ; la marche dans le bien, c'est la vertu ; et la vertu, c'est l'effort déployé pour accomplir le devoir. Or ce qui accomplit le devoir, ce qui fonde en nous la base du progrès moral, ce n'est ni une sensation suscitée par un attrait, ni un sentiment provoqué par un charme, ni une imagination exaltée par un rêve ; c'est une volonté gouvernée par une règle. »

    (*) : « Je le sais, le sentiment est une grande force ; et quand il se fait l'instrument docile d'une volonté sainte, il donne à l'homme, vers le bien qu'il poursuit, des élans généreux... Mais je le répète, le sentiment, pas plus que l'image et la sensation, n'est le fruit d'un effort. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Troisième conférence : le sensualisme obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation : austérité chrétienne et sainteté (3)

    « Ce qui devait se faire pour le progrès du monde, s'est fait par l'héroïsme des saints. C'est la réalité de notre histoire chrétienne ; partout et toujours cette minorité généreuse s'est trouvée sur les traces de Jésus-Christ, émue par cette parole : Si vis perfectus esse (*), prête à s'élancer avec lui dans la voie du bien par delà les limites du précepte et la frontière du devoir. Sous le charme du Crucifié qui les avait divinement séduits en leur communiquant la sainte passion du sacrifice, des hommes de toutes les classes et de toutes les conditions se sont rencontrés dans une même résolution. Ils ont dit : Le bien, ce n'est pas assez, il nous faut le mieux ; le devoir, c'est trop peu, il nous faut le sacrifice. Le courage pour les soldats de Jésus-Christ, c'est vulgaire : à qui veut le suivre de près, ce divin capitaine demande l'héroïsme. Or, nous voulons le suivre, le suivre jusqu'où il veut nous entraîner sur sa trace ; et voilà qu'il abaisse devant nous les barrières du précepte, et qu'ouvrant devant notre ambition le champ illimité de la perfection, il nous crie : Plus loin ; franchissez la limite ; et élancez-vous, sur la trace de mes pas, vers cet idéal que je vous ai montré, et qui n'est autre que moi-même. Et ces légions choisies répondent d'une voix unanime : Allons, marchons vers le parfait qui nous appelle ; allons, croissons de toute manière, jusqu'à ce que nous atteignions avec Jésus-Christ la plénitude de l'homme parfait. »

    (*) : Si tu veux être parfait

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Deuxième conférence : le progrès moral par la sainteté chrétienne), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation : louange et adoration, un devoir

    « L'adoration est un profond abaissement de l'âme devant la Majesté suprême, devant celui qui, d'un seul mot, a créé le ciel et la terre, qui, d'un regard, fait fondre les nations comme la cire, sous les pas duquel les collines se courbent avec respect, devant ce Dieu qui envoie les foudres et les tempêtes, pour être les ministres de sa colère, et qui les enchaîne, quand il lui plaît d'exercer sa miséricorde. A la vue de la grandeur de Dieu, l'âme s'humilie, se confond et s’anéantit en sa présence ; elle fait l'humble aveu de sa dépendance ; elle loue et glorifie le saint nom de Dieu ; elle lui rend grâce des biens qu'elle a reçus de lui, et lui demande humblement ceux qui lui manquent, et qu'elle n'attend que de sa seule bonté ; elle s'offre elle-même et se consacre à lui sans réserve, pour accomplir en tout sa sainte volonté. Ces sentiments intérieurs se manifestent au-dehors par des actions qui y répondent, comme des génuflexions, des prières, et surtout par le sacrifice de la Messe, qui est de tous les actes d'adoration le plus excellent et le plus auguste.

    Vous devez donc, mon cher Théophile, rendre à Dieu tous les jours, principalement le matin et le soir, le tribut de louange et d'adoration qu'il exige de vous. C'est par cet exercice de religion qu'il faut commencer et finir la journée. Ne manquez jamais de remplir un devoir si important et si essentiel ; que votre première pensée, que le premier mouvement de votre cœur s'élève vers celui qui vous a créé, qui vous conserve, et qui vous comble chaque jour de nouveaux bienfaits. »

    Abbé Lhomond (1727-1794), Doctrine chrétienne en forme de lectures de piété (Seconde Partie, Des commandements, XXXIXe Lecture), Nouvelle édition, Lyon, Chez Rusand, 1808.

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  • Méditation : chaque matin du chrétien

    « C'est dès le matin qu'il faut prendre un parti décidé et affirmer par un premier acte l'acceptation du devoir.
    Le matin est un départ, le matin est une naissance. Quand je me réveille, je sors, comme par une création nouvelle, du néant relatif du sommeil. J'étais, mais je ne le savais pas, et c'était comme si je n'étais pas. Maintenant, je renais et je rentre en moi-même comme dans une demeure qu'on avait quittée.
    Je suis ; j'inaugure l'existence diurne ; je prends essor comme l'astre sur sa couche d'horizon. Où vais-je ? Quelle trajectoire correcte ou vacillante vais-je suivre ?
    Quand je vois par ma fenêtre la lueur du matin, que les liturgistes ont chantée mieux que tous les poètes ; quand le coq dressé et tout vibrant lance son hymne, dont saint Ambroise a formé le sien ; quand les bruits du travail renaissent, fleurs du silence qui pullulent peu à peu sur ses calmes eaux, et que, poussée par la lumière vers une autre nuit, la vie infatigable s'élance, mon âme aussi s'élance et transpose au surnaturel, en priant, le mystérieux départ du réveil.
    L'aurore, ne serait-ce point la lumière de la foi ? « VOUS ÉTIEZ AUTREFOIS TÉNÈBRES, dit saint Paul, VOUS ÊTES MAINTENANT LUMIÈRE DANS LE CHRIST » (Eph V, 8). Le coq, conscience sonore sonore de saint Pierre lors du reniement, ne réveille-t-il pas toujours les âmes pécheresses ou indifférentes ? Les bruits qui passent dans la trame de mon oraison disent la continuité de l'effort pour le bien. La reprise de vie dont tout rend témoignage à mes sens marque une étape vers les réalités éternelles. Le matin, c'est l'Eden. Je suis Adam sur son tertre, comme dans la fresque de Michel-Ange. Dieu apparaît, car j'ai dit : « AU NOM DU PÈRE, ET DU FILS, ET DU SAINT-ESPRIT ». La Trinité ineffable est mon horizon : elle s'enveloppe dans les brumes intérieures comme dans la draperie de la Sixtine. « ME VOICI, SEIGNEUR », semble dire le colosse enfant de Buonarotti soulevant sa poitrine large et la fine pesanteur de sa tête ; - me voici, dit le chrétien au réveil : que voulez-vous de moi, Seigneur, aujourd'hui ? »

    Abbé Sertillanges O.P. (1863-1948), La prière, Librairie de l'Art Catholique, Paris, 1917.

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    La Création d'Adam par Michel-Ange (Buonarroti, 1475-1564), plafond de la chapelle Sixtine, au Vatican.
    (Source et crédit photo)

  • Mois de Marie - Dix-huitième jour

    Dix-huitième jour

    Vase insigne de la dévotion, priez pour nous.
     
    Vase insigne de la dévotion, qui fut jamais rempli comme vous, Vierge sainte, de cette vraie dévotion intérieure, réglée, constante et invariable ! Toujours intimement unie à Dieu, dans la pratique de tous vos devoirs, au milieu de toutes les épreuves, vous avez toujours augmenté en vertus et en mérites. Obtenez-nous le remède à nos tiédeurs, à nos lâchetés, à notre inconstance, et faites revivre en nous le feu d’une sainte ferveur, pour le service de Dieu et le vôtre.

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  • Méditation : tout en vue de Dieu seul

    « "Si ta main droite te scandalise, coupe-la." (cf. Mt 18,8) - Ne nous attachons qu'à Dieu seul... et si quelque chose de créé nous fait obstacle dans notre recherche de Dieu, retranchons-la. N'ayons en vue que Dieu seul... Si nous nous apercevons que quelque créature tend à se substituer dans nos affections, dans nos intentions, dans les motifs de nos actes à Dieu, séparons-nous en violemment, retranchons impitoyablement cette cause d'infidélité... Séparons-nous sans retard de tout ce qui nous empêche d'aller droit à Dieu, de tout ce qui tend à se substituer à lui dans les motifs de nos actes, dans les sujets de nos pensées, de tout ce qui détourne de lui nos regards, de tout ce qui tend à nous faire agir en vue de soi et non en vue de lui. Nous lui devons, à lui, toutes nos pensées, nos paroles et nos actions, nous devons en tout l'avoir seul en vue pendant tous les instants de notre vie, faire tout en vue de lui seul toujours : c'est notre devoir strict, c'est la stricte justice : c'est rendre à Dieu ce qui est à Dieu : car il est notre "Créateur", notre "Rédempteur", et l'"Être infiniment parfait" que nous devons aimer de tout notre être. »

    Bx Charles de Foucauld, En vue de Dieu seul (13), in "Œuvres spirituelles" IV. Méditations sur les passages des saints évangiles relatifs à quinze vertus, nouvelle cité, Paris, 1973.

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  • Méditation : les petites choses...

    « Attacher beaucoup d'importance aux petites choses bien faites, par amour. Il n'y a que le fini qui compte, en matière de perfection comme en matière d'art.

    Crainte des petites négligences qui peuvent mener aux abîmes. Amour des petits devoirs de chaque instant qui, bien remplis, conduiront sûrement à la perfection.

    Soyez fidèle dans les détails, mais avec liberté d'esprit et grand désir de faire plaisir à Jésus.

    Sanctifiez-vous dans votre emploi et par votre emploi. C'est une mine si vous savez l'exploiter. Élevez souvent votre âme à Dieu dans les allées et venues.

    Demandez souvent la générosité dans les petites choses.

    [...]

    Les détails ont leur importance, malheureusement ce ne sont pas les plus importants qui nous touchent, mais seulement ceux où nous sommes personnellement en jeu.

    Ne voir que Dieu en tout : ne pas s'arrêter à éplucher des minuties. Il serait préférable que vous fissiez quelques faux pas en allant tout droit votre chemin que de tâtonner comme cela.

    Communiez donc tout le long du jour à la volonté de Dieu, cachée sous les espèces souvent amères pour la nature, du petit devoir présent. »

    Robert de Langeac (P. Augustin Delage p.s.s., 1877-1947), Conseils aux âmes d'oraison - Deuxième série (ch.I), Paris, Lethielleux, 1954.

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  • Méditation : le 31 décembre...

    « Le jour d'aujourd'hui parle pour moi ; voilà que nous sommes à la fin de cette année qui s'en va engloutir dans le néant, où tant d'autres se sont abîmées.

    Le temps passe, les années finissent, et nous passons et finissons avec elles ; mais il faut faire de fortes et absolues résolutions, que, si Notre-Seigneur nous donne l'année qui vient, nous l'emploierons mieux que ces autres passées. Cheminons d'un pas nouveau à son service divin et à notre perfection ; prenons donc de grands courages pour travailler tout de bon à la ruine de nous-mêmes, afin que cette année prochaine ne s'aille derechef abîmer dans son gouffre, et que, cependant, nous ne demeurions toujours dans nos imperfections, misères et iniquités. [...]

    Car ce n'est rien de commencer des années, si nous ne commençons de mettre la main à la besogne ; autrement nous serons tout étonnées, que nous verrons le temps couler, et nous avec lui, sans aucun profit pour notre âme. Je désire bien que cela ne soit pas, mais que vous considériez comme le temps s'en va. La figure de ce monde passe ; rien n'y est permanent et durable que la parole de Dieu ; le ciel et la terre, et tout ce qui se trouve en iceux, passe et s'évanouit de nos yeux. Que faire donc, parmi ces vicissitudes ? Ce que dit le bon David : Fais bien et espère en Dieu. Faisons le mieux notre devoir qu'il nous sera possible ; employons le temps que Dieu nous donne, avec grand soin, puis, espérons en sa souveraine miséricorde ; mais souvenons-nous de faire bien, car notre fin s'approche : nous vieillissons et approchons journellement de notre mort, à mesure que nos jours, les mois, les ans s'écoulent, et que tout prend fin. [...] Car, je vous assure, que c'est une sainte et salutaire cogitation que celle de notre fin, qui nous fait opérer plusieurs bonnes œuvres et fuir beaucoup de mal. [...]

    Or sus, commençons donc l'année au nom de Notre-Seigneur mais avec des efficaces résolutions de commencer à le servir fidèlement, selon notre petit pouvoir ; car il ne veut que ce que nous pouvons, mais cela il le veut : soyons soigneuses de le lui donner, faisant bien, puis espérant et nous confiant en son infinie miséricorde. »

    Sainte Jeanne-Françoise de Frémyot de Chantal (1572-1641), Exhortation VI pour le dernier samedi de 1629 (Exhortations pour quelques fêtes et principaux temps de l'année), in "Sa vie et ses œuvres", Tome 2, Œuvres diverses (Petit livret - Questions de sainte de Chantal ; réponses de saint François de Sales - Papiers intimes - Exhortations - Entretiens - Instructions), Paris, E. Plon & Cie, 1875.
    Édition authentique publiée par les soins des religieuses du premier monastère de la Visitation d'Annecy.
    Les 8 volumes peuvent être consultés et/ou téléchargés ici (Bibliothèque Sainte-Geneviève).

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  • Méditation : apôtres et apostolat

    « Est-ce à quelques hommes choisis et rares qu'a été dite cette parole : "Allez et enseignez" (Mt 28,19) ? L'apostolat est-il une particularité dans l'Église catholique, ou est-il une généralité ? Est-ce à ses disciples seulement que le Christ a dit : "Allez et enseignez" ? Non, l'Église tout entière est solidaire de tout ce qui se fait dans l'Église. Il y a communion de tout et en tout entre tous les membres de la famille du Christ. Dire : "Ceci est le devoir de tels chrétiens dans l'Église et n'est pas mon devoir à moi", c'est dire une parole antichrétienne. Saint Pierre, s'adressant aux premiers fidèles, leur disait : "Vous autres, vous êtes la nation sainte, la race élue, le peuple acquis à Dieu, le sacerdoce royal, afin que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière" (1P 2,9). Héritiers de la lumière par nos ancêtres, nous sommes les dispensateurs de la lumière à nos contemporains et à notre postérité.

    Ce n'est pas seulement pour vous que "le soleil de justice" (Mal 4,2) a été allumé en vous ; c'est pour qu'il éclaire tout autour de vous. Dans la nature, vos yeux mêmes n'ont pas reçu la lumière pour la garder ; ils la réfléchissent. Ils rendent votre âme au dehors, et quiconque veut communiquer avec vous regarde dans vos yeux pour y discerner la lumière qui y est, et par elle cette lumière plus éclatante qui est votre esprit. Vous rayonnez dans tout ce que vous êtes, et par conséquent, si vous avez le rayonnement naturel de vos facultés, de toutes vos puissances, combien plus devez-vous l'avoir dans l'ordre surnaturel ! »

    P. Lacordaire (1802-1861), Sermon du 3.05.1850, in "Sermons, instructions et allocutions", 1885, Tome II, Poussielgue Frères, Paris, 1885.
    (Tome I : 1825-1849 - Tome II : 1850-1856 + Instructions 1854-1861 - Tome III : Allocutions 1888)

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  • Un mois avec Marie - Quinzième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    QUINZIÈME JOUR
    L’Éducation

    enfant en prièreMarie est la Mère parfaite, éclairée, tendre et forte à la fois. Regardons-la à Bethléem.

    Elle entoure l'Enfant divin de son amour, Elle lui prodigue ses soins, et avec quelle joie, quelle douceur ! Mais bientôt le saint vieillard Siméon plante le glaive dans son Cœur maternel...
    Elle pressent pour son cher « Premier-Né » les contradictions, les blasphèmes, la persécution...
    Auprès du berceau de Jésus flotte déjà une vision de mort... Une couronne sanglante s'esquisse autour de sa tête blonde…
    La Vierge adhère pleinement au plan de l’Éternel ; Elle accepte la part immense des douleurs qui la submergeront... Plus encore, s'élevant au-dessus de ses sentiments naturels, sa volonté perdue en celle du Père, Elle accepte, Elle veut avec Lui, la Passion de son Bien-Aimé.
    Il lui en coûte tout le sang de son Cœur, car sa tendresse est incommensurable ; mais le but est sublime... Elle sacrifie tout et se sacrifie elle-même pour l'Œuvre de la Rédemption.
    Au pied de la Croix, une nouvelle maternité s'offre à Marie. Son Cœur se dilate pour accueillir tous les humains.
    Toujours Mère parfaite : éclairée, tendre et forte à la fois, Elle ne les aimera point d'autre façon que son Jésus, car Elle ambitionne pour eux le plus beau, le meilleur.
    En chacun, Elle voudrait mouler un Saint. Pour cela - vu la déchéance originelle - il faut passer par l'épreuve, à sa suite et à celle du Sauveur. Elle le sait, Elle y consent pour nous, mais Elle accourt à notre premier appel pour nous secourir, nous aider.
    Éducatrice incomparable, lorsqu'Elle apparaît aux trois petits enfants de Fatima, Elle leur apprend à réprimer leurs défauts, Elle les exhorte aux sacrifices généreux, à l'acceptation de la souffrance. Elle les aime trop pour trahir leurs intérêts majeurs, aussi les élève-t-elle à une hauteur morale et spirituelle qui, devenue leur félicité et leur gloire, excite aujourd'hui notre admiration.
    Quelle leçon pour nous !
    Si nous avons charge d'âmes, prenons conscience de nos responsabilités.
    La Foi abreuvait nos pères de l'éternelle Vérité ; son affaiblissement ruine en nous l'esprit surnaturel. La matière, le temporaire nous subjuguent, ils captent notre attention, nos activités, s'emparent de la première place, et l'âme est sacrifiée.
    Combien d'enfants sont les victimes de ce dangereux renversement des valeurs !
    Certes, il convient de bien soigner ces chers petits, de les acheminer peu à peu vers une situation convenable. Cela est nécessaire, mais insuffisant.
    Le Baptême dépose en nos enfants un germe divin qui demande à être cultivé, développé par la répression des défauts naissants, le redressement des inclinations fâcheuses, la formation à la vertu. C'est la belle mission des parents. On ne peut l'accomplir sans parfois faire souffrir l'enfant. Souffrance salutaire, agent souvent indispensable de l'éducation et recommandé par l'Esprit-Saint.
    Trop nombreux, hélas ! sont parmi les chrétiens ceux qui, pour s'éviter une peine, car il en coûte, ou bien par une faiblesse coupable, une sensibilité cruelle, ont manqué de courage pour contrarier leurs enfants, les punir et les corriger à propos. Ils ont compromis leur bonheur ici-bas - car le joug des passions est le pire des tourments -, et peut-être aussi leur avenir éternel.
    A l'égard même de la société, ils ont failli à leur devoir, contribuant à entretenir et accroître en son sein la veulerie et la dépravation, dont nous subissons aujourd'hui les terribles conséquences.
    Il est temps de réagir.
    Parents chrétiens, regardez Marie, votre Modèle. Sachez vouloir à son exemple, pour les vôtres, en vue d'un bien supérieur, même l'épreuve et le juste châtiment.
    Veillez à la santé de vos enfants, entourez-les d'affection, mais aussi appliquez-vous sans faiblir, à leur donner un esprit juste, une volonté énergique, une âme loyale et généreuse, qui ne transige jamais avec le devoir quel qu'il soit et quoi qu'il lui en puisse coûter.

    PRIÈRE

    Très Saint Cœur de Marie, doux et fort à la fois, apprenez-nous à marcher vaillamment à votre suite, sans rien négliger de ce qui est pour nous le devoir. Aidez-nous à accomplir parfaitement la mission que le Seigneur a bien voulu nous confier.

    Bénie soit la très pure, très sainte et très immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie. Mère de Dieu. Ainsi soit-il.
    (300 j. plénière une fois le mois.)

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • Un mois avec Marie - Douzième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DOUZIÈME JOUR
    Pénitence, pénitence !

    Notre Dame de FatimaLe 19 septembre 1846, Notre-Dame apparaissait à Mélanie et à Maximin de La Salette. Son beau visage était baigné de larmes :

    « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, dit-Elle, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils ; il est si lourd, si pesant que je ne puis plus le retenir. Depuis le temps que je souffre pour vous ! Jamais vous ne pourrez reconnaître les peines que je me donne pour vous. »
    Ce qui appesantit si fort le bras du Seigneur, que notre céleste Mère ne peut plus nous préserver de ses coups, ce sont les jurons, les blasphèmes, la violation du repos dominical et des lois du jeûne, de l'abstinence, le mépris de la Messe, le dimanche surtout, tous les péchés de la chair, de l'orgueil, de la vanité, etc...
    « Je hais le péché et l'ai en exécration » (1), déclare le Seigneur par son prophète.
    Le 11 février 1858, l'Immaculée renouvelle à Bernadette ses avertissements : « Pénitence, pénitence ! » redit-elle.
    Célestes avis tombés dans une terre ingrate : le flot des iniquités monte, monte toujours... La Grande Guerre passe sans provoquer l'amendement.
    La Vierge au grand Cœur maternel se montre en 1917 à Fatima. Elle insiste de nouveau sur la nécessité pressante de changer de vie et de faire pénitence :
    « La guerre (de 1914-18) va finir vite. Mais si l'on ne cesse d'offenser le Seigneur, il ne s'écoulera pas un long temps avant qu'une autre, pire, commence... A cause de ses nombreux péchés, le monde sera bientôt châtié par la guerre, la famine, les persécutions contre l'Église et le Saint-Père... »
    Il ne tenait qu'à nous d'éviter les malheurs annoncés, mais les esprits étaient faussés, les cœurs pervertis, les volontés aveulies. Ce fut partout une effrayante recrudescence du mal.
    Alors, la guerre se déchaîne, atroce, en Espagne d'abord, puis en d'autres pays. La conflagration devient à peu près universelle. Presque seul, le Portugal demeure un oasis de paix, parce qu'il s'est montré docile aux avis de Notre-Dame.
    Instruits par la souffrance, hâtons-nous de l'imiter. Notre Mère nous y invite ; notre Mère dont le Cœur, navré de nos malheurs, est inlassable dans ses interventions miséricordieuses.
    Même à présent, si nous savons nous ressaisir, écouter le céleste Message, fuir le péché et faire pénitence, le châtiment pourra être très adouci et rapidement terminé.
    Que la crainte et l'amour s'unissent pour nous y décider : « Si vous ne faites pénitence, vous périrez tous » (2), nous dit le divin Maître.
    « C'est dans la conscience individuelle que doit s'élaborer le redressement national et mondial. »
    Demandons-nous donc chacun, loyalement, devant Dieu, si nous acceptons avec résignation les douleurs qui nous atteignent et si nous accomplissons courageusement tous les devoirs que la situation impose plus impérieusement que jamais aux âmes qui veulent vivre de la foi et de la charité.
    Le péché qui se multiplie, le règne de l'égoïsme et de la sensualité chez un trop grand nombre de chrétiens sont parmi les causes profondes de l'immense épreuve de l'humanité, aussi ne peut-on travailler efficacement au retour de la paix et de l'amour fraternel parmi les hommes sans s'attacher à une réforme énergique de soi-même, à une prière plus fréquente et plus fervente, à une générosité plus grande dans l'esprit de pénitence et de réparation.
    N'oublions pas, n'oublions jamais que les exigences spirituelles et morales d'une vie vraiment chrétienne demeureront toujours les conditions sine qua non de la tranquillité dans l'ordre, c'est à-dire de la paix et de la prospérité de notre cher pays.
    Marie n'a jamais failli à aucun de ses devoirs.
    Puisons dans le Cœur de notre Mère admirable les nobles audaces et les saintes énergies qui feront de nous de véritables chrétiens et d'excellents français.

    PRIÈRE (Sub tuum)

    Nous avons recours à votre protection, sainte Mère de Dieu, ne rejetez pas les prières que nous Vous adressons dans nos besoins ; mais délivrez-nous toujours de tous les dangers, ô Vierge glorieuse et bénie.

    Marie, notre Espérance, ayez pitié de nous.
    (300 j. - Pie X, 1906)

    (1) Psaumes.
    (2) Luc XIII, 3.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • 7 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Envoi des Douze en mission (Mc 6, 7-13 - cf Mt 10, 1,9-14 ; Lc 9, 1-6)

    « Rien n'est plus froid qu'un chrétien qui ne sauve pas ses frères. Vous ne pouvez pas ici objecter la pauvreté ; la femme aux deux petites pièces de monnaie parlerait contre vous. Pierre disait : "Je n'ai ni or ni argent" (Ac III,6). Paul était pauvre, à tel point que souvent il ressentit la faim et manqua de la nourriture nécessaire. Vous ne pouvez pas objecter votre obscurité : les apôtres étaient obscurs et sortis d'hommes obscurs. Vous ne pouvez pas prétexter de votre ignorance dans la littérature ; eux aussi étaient des hommes sans lettres. Et seriez-vous un esclave, seriez-vous un esclave fugitif, vous pouvez toujours faire ce qui dépend de vous. Tel était Onésime ; et voyez le nom que Paul lui donne, à quelle dignité il l'élève : "Afin", dit-il, "qu'il communique avec moi dans mes liens" (Phm I,10). Vous ne pouvez pas objecter vos maladies ; car Timothée aussi avait des maladies fréquentes ; écoutez la preuve qu'en donne Paul : "Usez d'un peu de vin, à cause de votre estomac et de vos fréquentes maladies". (ITm V,23). Il n'est personne qui ne puisse être utile au prochain, avec la volonté de faire ce qui dépend de lui. Ne voyez-vous pas combien les arbres stériles sont vigoureux, beaux, élancés, unis, élevés ; cependant, si nous avions un jardin, nous préférerions à ces arbres des grenadiers, des oliviers couverts de fruits ; car ces arbres stériles sont pour le plaisir, non pour l'utilité ; l'utilité qu'ils peuvent avoir est mince ; à eux ressemblent ceux qui ne considèrent que leur intérêt propre ; ou plutôt ils ne leur ressemblent même pas, ils ne sont bons qu'à subir la vengeance. Ces arbres stériles servent à construire des édifices, à en consolider l'intérieur. Telles étaient ces vierges, chastes, parées, pratiquant la continence, mais inutiles ; aussi on les brûle. Tels sont ceux qui n'ont pas nourri le Christ. Et maintenant, voyez : aucun d'eux n'est accusé pour ses péchés, pour ses fornications, pour ses parjures, pour rien ; la grande accusation, c'est d'avoir été inutile. Tel était celui qui enfouissait le talent ; sa vie était sans reproche, mais inutile. Comment, je vous le demande, un tel homme peut-il être un chrétien ? Répondez-moi : si le ferment, mêlé à la farine, ne transforme pas toute la pâte, est-ce, à vrai dire, un ferment ? Et encore, si un parfum n'embaume pas ceux qui approchent, pouvons-nous l'appeler un parfum ? Ne dites pas qu'il vous est impossible d'agir sur les autres ; si vous êtes chrétien, ce qui est impossible, c'est que vous n'agissiez pas. Ce qui est dans la nature n'admet pas de contradiction ; il en est de même de ce que nous disons ici : Ce que nous demandons est dans la nature du chrétien ; n'outragez pas Dieu. Dire que le soleil ne peut pas briller, c'est outrager le soleil ; dire qu'un chrétien ne peut pas être utile, c'est outrager Dieu et l'accuser de mensonge. Car il est plus facile pour le soleil de n'avoir ni chaleur ni clarté, que pour le chrétien de n'avoir pas de lumière ; il est plus facile à la lumière de devenir les ténèbres, que de voir une telle contradiction. Ne dites pas impossible ; l'impossible c'est le contraire. N'outragez pas Dieu. Si nous disposons bien nos affaires, ce que je dis se fera comme une conséquence naturelle ; la lumière du chrétien ne peut rester cachée ; on ne peut dérober aux regards cette lampe brillante. Donc, pas de négligence. De même que la vertu profite et à nous et à ceux à qui notre vertu est utile, ainsi la malignité est doublement funeste et à nous et à ceux que nous blessons. Supposez un ignorant, si vous voulez, souffrant, de la part d'un ennemi, des maux sans nombre, et personne ne le venge, et il répond à ses ennemis par des bienfaits : quel enseignement, quelle parole, quelle exhortation ne serait pas au-dessous de cette conduite ? Donc, pénétrés de ces vérités, attachons-nous à la vertu, puisque c'est le seul moyen de conquérir le salut, puisqu'il faut les bonnes oeuvres de la vie présente pour entrer dans le partage des biens à venir, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, la force, l'honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie XX (4) sur les Actes des apôtres, in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Texte intégral le site de l'Abbaye Saint Benoît.