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larmes

  • Méditation - pèlerins sur la terre

    « Nos larmes sont faites pour la terre et nos regards pour le ciel. Pleure en levant les yeux. »

    Gustave Thibon (1903-2001), Le Pain de chaque jour, Éditions du Rocher, 1945.

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    (Photo Philippe Delval)

  • Méditation - Compassion

    « Il est des choses qu'on ne voit comme il faut qu'avec des yeux qui ont pleuré. »

    P. Henri-Dominique Lacordaire (1802-1861)

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  • Méditation - douce et humble prière

    « Quand tu pries, ne recherche pas de mots compliqués, car le bégaiement simple et sans variété des enfants a souvent touché leur Père des cieux.

    Ne cherche pas à beaucoup parler quand tu pries, de peur que ton esprit ne se distraie à chercher des mots. Un seul mot du publicain apaisa Dieu et un seul cri de foi sauva le larron. La loquacité dans la prière disperse souvent l'esprit et le remplit d'images, alors que la répétition d'une même parole ordinaire le recueille.

    Si une parole de ta prière te remplit de douceur ou de componction, demeure sur elle, car alors notre ange gardien est là, priant avec nous.

    Quelque pureté que tu aies acquise, ne sois pas trop confiant ; mais approche-toi plutôt avec une profonde humilité et tu recevras une confiance encore plus grande.

    Même si tu as gravi toute l'échelle des vertus, prie pour le pardon de tes péchés. Écoute Paul dire, en parlant des pécheurs : "Je suis le premier d'entre eux" (1 Tim 1,15).

    L'huile et le sel assaisonnent la nourriture ; la tempérance et les larmes donnent des ailes à la prière. Si tu es revêtu de douceur et libre de toute colère, tu n'auras pas à peiner beaucoup pour délivrer ton esprit de la captivité. »

    St Jean Climaque (+ v.649), L’Échelle Sainte (Vingt-huitième Degré, 9 à 15), Spiritualité Orientale n°24, Abbaye de Bellefontaine, 1978.

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  • Méditation - Compassion

    « Quand l'homme reconnaît-il que son cœur atteint la pureté ? Lorsqu'il considère tous les hommes comme bons sans qu'aucun lui apparaisse impur et souillé. Alors en vérité il est pur de cœur (Mt 5,8)…
    Qu'est-ce que cette pureté ? En peu de mots, c'est la miséricorde du cœur à l'égard de l'univers entier. Et qu'est-ce que la miséricorde du cœur ? C'est la flamme qui l'embrase pour toute la création, pour les hommes, pour les oiseaux, pour les bêtes... pour tout être créé. Quand il songe à eux ou quand il les regarde, l'homme sent ses yeux s'emplir des larmes d'une profonde, d'une intense pitié qui lui étreint le cœur et le rend incapable de tolérer, d'entendre, de voir le moindre tort ou la moindre affliction endurée par une créature. C'est pourquoi la prière accompagnée de larmes s'étend à toute heure aussi bien sur les êtres dépourvus de parole que sur les ennemis de la vérité, ou sur ceux qui lui nuisent, pour qu'ils soient gardés et purifiés. Une compassion immense et sans mesure naît dans le cœur de l’homme, à l'image de Dieu. »

    St Isaac le Syrien (7e siècle), Discours ascétique, § 81 (trad. AELF, 1974 ; cf trad. Touraille)

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  • Prière de confiance

    « Vous soutiendrez, ô mon Dieu, l’œuvre de votre miséricorde. Vous n'avez cessé de m'avertir par de pieuses inspirations, et, lorsque je vous fuyais, vous m'avez poursuivi avec une ineffable bonté ; m'abandonneriez-vous, Seigneur, lorsque je suis revenu à vous ? Ma coupable persévérance dans le péché n'a pu suspendre le cours de vos miséricordes, mon repentir et mes larmes m'en rendraient-elles indigne ? Vous ne m'avez pas rejeté, lorsque, prosterné aux pieds de Bélial, je ne voulais pas de vous ; ne voudriez-vous plus de moi aujourd'hui où je veux être tout à vous, en vous choisissant pour mon unique partage ? Si je ne consultais que ma faiblesse et l'inconstance de mes résolutions, j'aurais sans doute tout à craindre de mon propre cœur ; mais qu'aurais-je donc à redouter en combattant avec vous et sous vos yeux ?

    Les passions ont longtemps exercé sur moi leur détestable empire, je sentirai encore s'éveiller en moi le germe fatal de la concupiscence, j'aurai à soutenir de rudes assauts ; mais, Seigneur, vous connaissez mes besoins et toute l'étendue de ma misère, et si la voie nouvelle où vous me faites entrer offre d'immenses difficultés à ma faiblesse, vous me soulèverez sur les ailes de votre amour ; comme le bon Pasteur, vous me porterez sur vos épaules et vous ne vous éloignerez jamais de moi. J'ai placé toute ma confiance en vous, ô mon Dieu, et elle ne sera pas déçue. L'esprit tentateur pourra bien attaquer ma foi ; mais avec le secours de vos lumières, je ne m'en départirai jamais. Il cherchera à ébranler ma confiance, mais, soutenu par votre grâce, je me serrerai plus près contre vous ; et s'il voulait éteindre en moi le feu de la céleste charité, ah ! Seigneur Jésus, j'accourrais aussitôt la raviver au foyer divin de l'adorable Eucharistie. Vous confondrez mes ennemis, au jour de votre miséricorde, et après m'avoir laissé dans le feu de la tentation, assez longtemps pour me convaincre de mon néant, vous me ferez remporter sur eux une glorieuse et décisive victoire. »

    R.P. Ambroise de Bergerac (Pierre-Paul Guines, 1802-1871), Le Livre de la vie intérieure (Élévations & sentiments de l'âme intérieure, Psaume XII), Périgueux, Chez J. Bounet, 1808.

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  • Méditation - Heureuse faiblesse

    « A notre surprise, ce bonheur du Royaume, annoncé par Jésus, est presque toujours lié, à travers ses symptômes, soit à quelque disgrâce d'ici-bas : la pauvreté, les larmes, la faim et la soif, les persécutions ; soit à des attitudes qui, en ce monde, ne sont guère « payantes » comme on dit : la douceur, la miséricorde, le ministère de la réconciliation, des attitudes qui se retournent même souvent contre celui qui pense devoir les adopter.
    C'est comme si le Royaume de Jésus ne se laissait entrevoir qu'à travers un certain creux de l'existence humaine, à travers un vide qui attend d'être comblé, comme s'il se tenait dissimulé derrière un sentiment de dénuement, de besoins, qu'au premier abord nous n'arrivons pas à bien identifier. […]
    D'apercevoir ces signes au fond de son cœur, de sentir à quel point l'on est pauvre et faible et que sans Jésus l'on ne peut rien, c'est là la grâce des grâces. C'est la vraie pauvreté, notre seule richesse, dont l'avenir du Royaume dépend : "Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux." »

    Dom André Louf (1929-2010), Heureuse faiblesse – Homélies pour les Dimanches de l'Année A, 4° dimanche du Temps ordinaire, Paris, Desclée de Brouwer, 1998.

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  • Acte de compassion envers Jésus et sa tendre Mère (à réciter devant le crucifix)

    « Je me mets devant vous à deux genoux, Seigneur Jésus, vous que je vois suspendu pour moi à la croix. Je vous salue, ô vénérable image de mon Maître, de Jésus crucifié, de Jésus dont le sang m'a racheté des mains de l'ennemi. Salut, Sauveur du monde, qui avez enduré pour moi une mort aussi amère ! Je vous en conjure, doux Jésus, accordez-moi, selon toute l'étendue de votre miséricorde, de compatir à toutes vos peines, de partager, du fond du cœur, les douleurs de votre sainte Mère, et de verser des torrents de larmes, avec le bienheureux apôtre saint Jean, au pied de la croix. Quelle consolation pour moi, si la vivacité de cette compassion pouvait me faire verser extérieurement des larmes devant l'image de votre croix ; ô vous qui, pour moi, avez si souvent versé par flots votre sang précieux !

    Mais comme tout don excellent vient de vous (Jac., I, 17), remplissez, pour votre gloire, le désir que je vous manifeste, et que la mémoire de votre sainte Passion, et le souvenir spécial de votre glorieuse Mère, toujours accompagnée de son fidèle gardien, saint Jean, votre disciple chéri, produise dès cette heure, et à l'avenir, en moi, une ferveur plus vive, une vertu plus généreuse, un sentiment de piété plus intime, et une plus grande perfection de vie et de mœurs. Jamais je ne me lasserai de vous contempler sur la croix ; les douleurs de votre Mère seront ma consolation, et les larmes de saint Jean intercéderont pour moi. Jamais je ne considérerai cette mort ignominieuse, sans que mon âme éprouve intérieurement une vive compassion ; tel est du moins mon désir. Accordez-moi donc, chaque fois que je me rappelle le souvenir de votre Passion, ou que je vois le crucifix, votre fidèle image, d'éprouver intérieurement, en mon cœur, les sentiments que vous avez fait éprouver à tant d'âmes dévotes ; ô vous qui, étant Dieu, vivez et régnez pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il ! »

    Thomas A Kempis (1380-1471), in "Œuvres spirituelles" Tome VI, "Les Trois Tentes. Prières et autres opuscules" (Recueil de prières, III. Sur la Passion de Jésus-Christ, Troisième prière), Traduits du latin par le P. P.-M.-B. Saintyves, Paris, Victor Sarlit, 1860.

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    Crucifix de l'église Sanbuenaventura de Yaguaron, au Paraguay

  • Méditation - Les larmes de Pierre

    Pierre s'en prit donc à ses yeux, mais aucune prière ne tomba de ses lèvres. Je lis dans l’Évangile qu'il pleura, mais, nulle part, je ne lis qu'il prononça un mot de prière ; je vois couler ses larmes, mais je n'entends pas l'aveu de sa faute. Oui, Pierre a pleuré et il s'est tû : c'était justice, car, d'ordinaire, ce qu'on pleure ne s'excuse pas, et ce qu'on ne peut excuser peut se pardonner. Les larmes effacent la faute que la honte empêche d'avouer. Pleurer, c'est donc, tout à la fois, venir en aide à la honte et obtenir indulgence : par là, on ne rougit pas à demander son pardon, et on l'obtient en le sollicitant. Oui, les larmes sont une sorte de prière muette : elles ne sollicitent pas le pardon, mais elles le méritent ; elles ne font aucun aveu, et pourtant elles obtiennent miséricorde. En réalité, la prière de larmes est plus efficace que celle de paroles, parce qu'en faisant une prière verbale, on peut se tromper, tandis que jamais on ne se trompe en pleurant. A parler, en effet, il nous est parfois impossible de tout dire, mais toujours nous témoignons entièrement de nos affections par nos pleurs. Aussi Pierre ne fait-il plus usage de sa langue, qui avait proféré le mensonge, qui lui avait fait commettre le péché et perdre la foi ; il a peur qu'on ne croie pas à la profession de foi sortie d'une bouche qui a renié son Dieu : de là sa volonté bien arrêtée de pleurer sa faute, plutôt que d'en faire l'aveu, et de confesser par ses larmes ce que sa langue avait déclaré ne pas connaître. Si je ne me trompe, voici encore pour Pierre un autre motif de garder le silence : demander son pardon sitôt après sa faute, n'était-ce pas une impudence plus capable d'offenser Dieu, que de l'amener à se montrer indulgent ? Celui qui rougit en sollicitant son pardon, n'obtient-il pas ordinairement plus vite la grâce qu'il demande ? Donc, en tout état de faute, mieux vaut pleurer d'abord, puis prier. Nous apprenons ainsi, par cet exemple, à porter remède à nos péchés, et il s'ensuit que si l'Apôtre ne nous a pas fait de mal en reniant son Maître, il nous a fait le plus grand bien par la manière dont il a fait pénitence de son péché.

    Enfin, imitons-le relativement à ce qu'il a dit en une autre occasion. Le Sauveur lui avait, trois fois de suite, adressé cette question : « Simon , m'aimes-tu (3)? » et, chaque fois, il avait répondu : « Seigneur, vous le savez, je vous aime ». Et le Seigneur lui dit : « Pais mes brebis ». La demande et la réponse ont eu lieu trois fois pour réparer le précédent égarement de Pierre. Celui qui, à l'égard de Jésus, avait proféré un triple reniement, prononce maintenant une triple confession, et autant de fois sa faiblesse l'avait entraîné au mal, autant de fois, par ses protestations d'amour, il obtient la grâce du pardon. Voyez donc combien il a été utile à Pierre de verser des larmes : avant de pleurer, il est tombé ; après avoir pleuré, il s'est relevé : avant de pleurer, il est devenu prévaricateur ; après avoir pleuré, il a été choisi comme pasteur du troupeau, il a reçu le pouvoir de gouverner les autres, bien qu'il n'ait pas su, d'abord, se diriger lui-même. Telle fut la grâce que lui accorda Celui qui, avec Dieu le Père et le Saint-Esprit, vit et règne dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. »

    1. Gen. III, 9. - 2. Ps XXXIII, 16. - 3. Jean, XXI, 13. - 2. Ibid. 1.

    St Augustin (345-430), extraits du Onzième Sermon sur la chute de Pierre (3-4), in "Œuvres complètes de Saint Augustin" (Suite du Tome XI : sixième série, sermons inédits, troisième Supplément), traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Éditeurs, 1868.
    Source : Abbaye Saint Benoît de Port-Valais - CH 1897 Le Bouveret (VS).

    Voir aussi sur notre site, pour la Fête des Saints Pierre et Paul, apôtres :
    - St Bernard, extraits du Deuxième Sermon pour la Fête des Saints Apôtres Pierre et Paul (5-6)
    - St Augustin, extraits du Neuvième Sermon pour la Fête des Saints Apôtres Pierre et Paul (II)
    - St Bernard, Troisième Sermon pour la Fête des Apôtres Saint Pierre et Saint Paul.

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    Francisco de Zurbarán (1598–1664), Les larmes de Saint Pierre
    El Greco Museum, Tolède (Espagne)

    (Crédit photo)

  • Le 5 mai, une veillée de prière pour "essuyer les larmes" de ceux qui souffrent

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    Essuyez des visages ruisselant des larmes d'une souffrance physique ou spirituelle apporte réconfort et espoir. C’est le sens de la veillée de prière pour « essuyer les larmes », qui sera présidée par le Pape François le 5 mai à 18h dans la Basilique Saint-Pierre. Une veillée dédiée à ceux qui souffrent dans leur âme et dans leur corps.

    Cet événement jubilaire, comme l’explique le communiqué du Saint-Siège, veut être « un signe visible de la main miséricordieuse, tendue par le Père pour sécher les larmes d'une mère ou d'un père qui a perdu un fils, un fils qui a perdu un parent, de celui qui se bat contre une maladie, de celui qui a perdu son travail ou n’en trouve pas, de celui qui vit des situations de discorde dans sa famille, de celui qui expérimente la solitude du fait de son grand âge, de celui qui souffre d'un malaise existentiel, de celui qui a subi une injustice, de celui qui a perdu le sens de sa propre vie ou ne réussit pas à le trouver. Ce sont toutes sortes de petites ou grandes souffrances que chacun porte en lui, mais certainement toutes liées à une "fatigue" de vivre et, souvent, au manque d'espoir et de confiance. »

    Consoler les affligés, l'une des sept œuvres de miséricorde spirituelle, est le cœur de ce grand événement jubilaire ouvert à tous, mais surtout à ceux qui ressentent, du plus profond d’eux, le besoin d'une parole de soutien, de force et de consolation.

    Pendant la veillée, le reliquaire de Notre-Dame des larmes de Syracuse sera exposé à la vénération des fidèles en la Basilique de Saint-Pierre. Il est lié au phénomène prodigieux qui est arrivé entre le 29 août et 1er septembre 1953, quand un bas-relief de plâtre peint, représentant le Cœur immaculé de la Vierge Marie à la tête du lit des jeunes époux Lannuso, a laissé couler des larmes. Le reliquaire contient quelques-unes des larmes jaillies miraculeusement de l'image de la Vierge, et signe de l'amour maternel.

    Source : Radio Vatican.

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    (Source photo)

    Site officiel du sanctuaire

  • Méditation - Prière d'offrande

    « Ô Dieu ! recevez mes louanges, mes adorations, tout mon amour. Hélas ! que puis-je rendre, moi qui suis si pauvre, si petite, mais je me sens si riche du désir de voir toutes les âmes vous consacrer leur cœur, leurs œuvres, leurs actions. Je fais le tour du monde et vais chercher et recueillir, pour vous les offrir, toutes les bonnes actions, grandes et petites, les œuvres, les travaux, les peines, les douleurs, les larmes, les épreuves de toutes sortes, les désolations, les souffrances, les soupirs des âmes qui ne pensent pas, qui oublient ou ne savent pas vous les offrir ; vous consacrer les joies, les espérances, les consolations, les succès, les bonheurs, les abondances de biens, toutes les grâces, les bienfaits qui, tous, sont l'effet de votre paternité et bonté envers nous, qu'elles ne savent reconnaître, vous attribuer, ne regardant jamais en haut ; toutes les prières faites trop en hâte, sans attention, celles récitées sur le bout des lèvres, et qui, pour cause, ne pénètrent pas jusqu'à vous, les communions faites sans véritable amour, avec trop peu de respect ou négligence : je vous apporte tout et vous offre tout, ô Dieu infiniment bon et miséricordieux, daignez les accepter et les agréer, vous à qui tout appartient, de qui tout découle, vers qui tout doit retourner. Soyez loué, béni de toutes les créatures qui furent, sont et seront jusqu'à la consommation des siècles. »

    Vénérable Marthe Robin (1902-1981), prière, 7 novembre 1930, in "Journal Décembre 1920 Novembre 1932", Les Cahiers de Marthe Robin, Editions Foyer de Charité, Châteauneuf-de-Galaure, 2013.

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  • Méditation - Prière à l'occasion d'un décès

    « Hélas, si vous l'aviez voulu, Seigneur, elles ne couleraient pas de mes yeux ces larmes brûlantes que je répands aujourd'hui en votre présence. Si vous l'aviez voulu, il vivrait et serait encore près de moi, cet être si tendrement aimé dont la mort a brisé mon cœur. Mais j'adore votre volonté dont les desseins sont impénétrables, et qui est toujours miséricordieuse jusque dans ses rigueurs apparentes. J'essaye de me soumettre sans murmure. Je courbe la tête, et j'accepte, ô mon Dieu, en l'unissant à la vôtre, la croix douloureuse dont vous m'accablez. Je vous conjure seulement de m'aider à la porter, afin de rendre possible à mon pauvre courage un sacrifice qui me semble au-dessus de mes forces.

    O Seigneur, soutenez mon cœur abattu ! Ranimez-le par les pensées consolantes de la foi, afin que je ne m'attriste pas comme ceux qui n'ont pas d'espérance ; car je le sais, ô mon Sauveur, vous avez vaincu la mort. Celui qui a cru en vous ne meurt pas à jamais ; et cette mort passagère qui n'est qu'un sommeil, nous fait entrer dans l'éternelle vie. Je le sais encore : les liens que vous avez formés vous-mêmes, les affections que vous avez bénies peuvent bien être séparés pour un temps sur cette triste terre, mais ils doivent se retrouver au ciel, là où l'on s'aime mieux encore parce qu'on s'aime en vous, ô mon Dieu ; là où les familles, dispersées ici-bas par la mort, se réunissent et se reforment pour ne plus se quitter. Recevez donc dans votre royaume celui que je pleure, ô mon Père, oubliez ses fautes, faites-lui miséricorde, donnez-lui votre paix. Et accordez-moi Seigneur, tant qu'il vous plaira que je vive, de me sanctifier de telle sorte par la souffrance que je sois un jour réuni à ceux que j'ai tant aimés, et à vous, mon Dieu, que je dois aimer plus que toutes choses. Ainsi soit-il. »

    Henri Lacordaire (1802-1861), cité in P. J.-B. Gosselin s.j., Sujets d'oraison pour tous les jours de l'année, Tome III (23), 3ème édition revue et notablement augmentée, Apostolat de la Prière, Toulouse, 1950.
  • Méditation : La prière, pieux mouvement du coeur

    « Il est bon et salutaire de prier longtemps quand on le peut, c'est-à-dire quand on n'en est pas empêché par d'autres bonnes œuvres et des devoirs essentiels ; du reste l'accomplissement de ces devoirs doit être, par notre désir, comme une prière continuelle. Prier longtemps, ce n'est pas comme quelques-uns le pensent, prier avec beaucoup de paroles : un long discours n'est pas un long amour. Il est écrit que Notre-Seigneur passait la nuit entière en prières, et qu'il priait longtemps (1). Il a voulu nous donner un exemple, en priant pour nous dans le temps, lui qui, avec son Père, exauce éternellement nos prières...
    S'il ne faut pas fatiguer son attention quand on voit qu'on ne peut la soutenir, il ne faut pas non plus l'interrompre trop tôt quand elle peut durer encore. Tant que dure cette vive et sainte ferveur de notre cœur, écartez de votre oraison les nombreuses paroles, mais priez beaucoup, priez longtemps. Beaucoup parler en priant, c'est faire une chose nécessaire avec des paroles inutiles. Prier beaucoup, c'est frapper longtemps à la porte de celui qu'on implore avec un pieux mouvement de notre cœur. La prière consiste plus dans des gémissements et dans des larmes que dans des paroles et des discours. Dieu met nos larmes en sa présence, et nos gémissements ne sont pas ignorés de celui qui a tout créé par sa Parole et qui n'a que faire des paroles humaines. Les mots nous sont nécessaires pour fixer notre attention sur ce que nous demandons, mais non pour faire connaître à Dieu nos besoins ou pour le fléchir. »

    1. Luc III, 12 ; XXII, 43.

    St Augustin (345-430), extrait de la Lettre CXXX à Proba (19-21), in "Élévations Prières et Pensées", Trad. Cl. Peyroux, Paris, J. de Gigord, 1918.
    Texte intégral (Traduction M. Poujoulat, in Œuvres complètes, Bar-Le-Duc, 1864)

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  • Méditation : Sainte Marie-Madeleine

    « C'est une pécheresse, « peccatrix » (1), perdue par la liberté, le faste et les affections de la terre. Jésus, pour nous montrer la puissance de la grâce, nous dit qu'il y avait en elle tant d'esprits mauvais, qu'il fut obligé d'en chasser jusqu'à sept... Mais la voyez-vous coeur droit, ardent, généreux encore ? On lui a dit où est le Messie, le Sauveur ; elle y va, elle court vers ce Maître, son Dieu, sa fin... elle a besoin de Lui ; ses fausses joies font son tourment, son âme a soif d'un autre bonheur, est avide d'un autre amour. En un instant elle a tout compris : ses hontes et la sainteté divine... sous le rayon de cette double lumière, elle s'avance, elle se traîne aux pieds, sous les pieds, en arrière... Elle entend le mystère de l'amour d'un Dieu ; tout lui dit : « Tu es aimée ! » Elle veut répondre : « Je vous aime ! » mais elle n'ose, mais elle ne peut... Son être tout entier du moins parlera : ses yeux qu'elle purifie dans les larmes, ses lèvres par d'humbles et saints baisers, ses mains qu'elle emploie à une onction sacrée où se mêlent les parfums et les pleurs, ses cheveux dont, craintive et aimante, elle essuie les pieds du Sauveur, son cœur... C'est là surtout qu'il faut aller ; tout amour humain y est effacé ; ce ne sont plus les mêmes pensées, les mêmes aspirations, les mêmes démarches ; elle est convertie, elle est changée, il n'y a plus que fidélité et amour, un grand, un immense amour ! - Le pharisien murmure : « S'Il savait, Il ne souffrirait pas... » (2) Jésus sait, Jésus voit... Il reproche à l'hôte son inhospitalière réception : « Elle vient faire ce que tu n'as pas fait ; vois-tu cette femme ? (3) elle pleure, elle est délicate en ses soins pieux, elle aime, elle aime beaucoup, voilà pourquoi beaucoup lui est pardonné (4) ».
    « Vois-tu cette femme ?... » Mon âme, à toi aussi Jésus le demande. Elle a des larmes ; est-ce que jamais tu as pleuré ?... Elle a des parfums, elle a de la ferveur, elle a de l'amour... Et toi ? réponds... »

    1. Luc VII, 37. 2. Si esset propheta, sciret, Luc VII, 39. - 3. Vides hanc mulierem, Ibid. 44. - 4. Remittuntur ei peccata multa quoniam dilexit multum, Ibid. 47.

    Jésus-Christ médité et contemplé tous les jours de l'année, T. IV, Sainte Marie-Madeleine (1er Point), Imp. de la Société St-Augustin, Desclée, De Brouwer et Cie, Lille, 1888.

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    Marie-Madeleine aux pieds de Jésus, James Tissot (1836-1902)

  • Méditation : de la médisance

    « Qu'importe à votre frère, que vous déchirez par votre médisance, que ce soit en vous indiscrétion ou malice ? Un dard décoché imprudemment fait-il une plaie moins dangereuse et moins profonde que celui qu'on a tiré à dessein ? Le coup mortel que vous portez à votre frère est-il plus léger parce que c'est la légèreté et l'imprudence qui l'ont lancé ? D'ailleurs n'est-ce pas un crime que d'être capable d'indiscrétion sur la réputation de vos frères ? Y a-t-il rien qui demande plus de circonspection et de prudence ? Tous les devoirs du Christianisme ne sont-ils pas renfermés dans celui de la charité ? N'est-ce pas là, pour ainsi dire, toute la Religion ? Et n'être pas capable d'attention sur un point aussi essentiel, n'est-ce pas regarder comme un jeu tout le reste ? Ah ! c'est ici qu'il faut mettre une garde de circonspection sur sa langue, peser toutes ses paroles, les lier dans son cœur, comme dit le sage, et les laisser mûrir dans sa bouche. Vous échappe-t-il jamais de ces discours indiscrets contre vous-même ? Manquez-vous quelquefois d'attention sur ce qui intéresse votre honneur et votre gloire ?

    Je veux que les défauts que vous publiez de votre frère soient légers. Plus ils sont légers, plus vous êtes injustes de les relever, plus il mérite que vous usiez d'indulgence à son égard, plus il faut supposer en vous une malignité d'attention à laquelle rien n'échappe, une dureté de naturel qui ne saurait rien excuser. Si les défauts de votre frère étaient essentiels, la politesse et la Religion vous feraient un devoir de vous taire. Hé quoi ! vous le trouvez moins digne de vos égards, parce qu'il n'a pas de légères faiblesses ! Ce qui devrait vous le rendre respectable, vous autorise à le décrier !

    Quand même la faute de votre frère serait certaine et publique, d'où pouvez-vous savoir si la honte même de voir sa faute connue ne l'a pas fait revenir à lui, et si un repentir sincère et des larmes abondantes ne l'ont pas déjà effacée et expiée devant Dieu ? Il ne faut pas toujours des années à la grâce pour triompher d'un cœur rebelle ; et souvent une chute publique est le moment de miséricorde qui décide de la conversion du pécheur. Or, si votre frère s'est repenti, n'êtes-vous pas injuste et cruel de faire revivre des fautes que sa pénitence vient d'effacer et que le Seigneur a oubliées ? Souvenez-vous de la pécheresse de l’Évangile. Ses désordres étaient publics ; cependant lorsque le Pharisien les lui reprocha, son amour les avait effacés aux pieds du Sauveur.

    Ce n'est point à moi de guérir la faiblesse des hommes, ni e corriger la délicatesse de leurs esprits et de leurs humeurs : c'est à moi de m'y accommoder, et de les supporter en Chrétien ; et puisque les hommes sont sensibles à une parole et à une raillerie jusqu'à rompre la charité, cette raillerie, cette parole doit être pour moi quelque chose de grand. De tout temps les hommes ont été faibles et délicats. Voilà ce que je dois supposer comme le fondement de tous mes devoirs en matière de charité : car si, pour avoir de la charité, j'attendais que les hommes n'eussent plus d'imperfections ni de faiblesses, comme il est certains qu'ils en auront toujours, je renoncerais pour toujours à cette vertu.

    Dieu me commande de les aimer faibles et imparfaits comme ils sont : or je n'obéis pas si je ne respecte en eux jusqu'à leurs moindres intérêts, et si je ne suis circonspect jusque dans les sujets les plus légers dont ils ont coutume, quoique dans raison, de s'offenser. J'aurai bien plutôt fait de condescendre à leurs faiblesses, que de prétendre qu'ils réforment leurs idées ; et il me sera bien plus avantageux d'être à leur égard humble et patient, que de m'opiniâtrer à vouloir les rendre raisonnables. S'il y a même un moyen de les faire revenir de leurs erreurs, ou de corriger leurs défauts, c'est l'exemple d'une vertu aimable et compatissante. On ne résiste guère à la douceur et à la beauté de ses manières ; au lieu qu'on brave la censure, on s'aigrit de l'impatience, et on hait la médisance la plus fine. »

    Abbé François Champion de Pontalier s.j. (1731-1812), Le trésor du chrétien, ou principes et sentiments propres à renouveler et consommer le christianisme dans les âmes... Tome I (ch. XIII, III-V & VII), Nlle éd., Paris, Chez Méquignon fils aîné, 1815 (1ère éd. 1778).

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  • Méditation : les saintes larmes

    « Espérons, espérons, nous tous qui pleurons, qui versons des larmes innocentes ; espérons, si nous pleurons les douleurs de notre corps ou de notre âme : elles nous servent de purgatoire, Dieu s'en sert pour nous faire lever les yeux vers lui, nous purifier, nous sanctifier.

    Espérons encore plus si nous pleurons les douleurs des autres, car cette charité nous est inspirée de Dieu et lui plaît ; espérons encore plus si nous pleurons nos péchés, car cette componction est mise dans nos âmes par Dieu lui-même. Espérons encore plus si nous pleurons d'un cœur pur les péchés des autres, car cet amour de la gloire de Dieu et de la sanctification des âmes nous sont inspirés de Dieu et sont de grandes grâces.

    Espérons, si nous pleurons de désir de voir Dieu et de douleur d'être séparés de lui ; car ce désir amoureux est l'œuvre de Dieu en nous. Espérons encore plus si nous pleurons seulement parce que nous aimons, sans rien désirer ni craindre, voulant pleinement tout ce que Dieu veut et ne voulant que cela, heureux de sa gloire, souffrant de ses souffrances passées, pleurant tantôt de compassion au souvenir de sa Passion, tantôt de joie à la pensée de son Ascension et de sa gloire, tantôt simplement d'émotion parce que nous l'aimons à en mourir !

    Ô très doux Jésus, faites-moi pleurer pour toutes ces causes ; faites-moi pleurer toutes les larmes que fait répandre l'amour en vous, par vous et pour vous. Amen. »

    Bx Charles de Foucauld (1858-1916), Méditations sur les passages des saints Évangiles relatifs à quinze vertus, Nazareth 1897-98 (n°15), Œuvres Spirituelles, Seuil, 1958.

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    Colijn de Coter (v.1450-v.1540), Marie-Madeleine en deuil (détail)
    Museum of Fine Arts, Budapest, Hongrie

    (Crédit photo)

  • Syrie : « je pleure à haute voix ! » le cri d’une religieuse d’Alep

    "Assez ! Assez ! Assez de la guerre en Syrie !"  Patriarche Grégoire III

    Syrie,je pleure,larmes,haute voix,cri,religieuse,Alep,combats,raid aérien,AEDAprès un nouveau raid aérien sur une école à Alep hier tuant 9 personnes dont 5 enfants, Soeur Annie, religieuse sur place, a lancé à l’AED un appel à l’aide décrivant la situation tragique dans cette deuxième ville de Syrie.  Nous publions ci-dessous l’intégralité de son message. Samedi, la veille du raid, au moins 35 personnes avaient été tuées dans des bombardements.

    « Chers amis de l’AED,

    Je vous écris pour vous partager notre grande tristesse sur ce qui se passe à Alep. Il me semble qu’Alep est une ville oubliée, les gens et le monde entier gardent le silence. Il y a des massacres contre l’humanité et personne n’en parle.

    Combien de temps encore le monde va-t-il rester silencieux, comme un spectateur ?

    Notre fête de Pâques s’est transformée en fête de douleur, les gens sont en deuil suite à la perte d’un être cher de leur famille. Certaines personnes se retrouvent sans maison et d’autres ne voient plus la vie mais uniquement la mort sous les décombres parce qu’ils sont victimes de violence.

    Jusqu’à quand cela va-t-il durer ??

    Syrie,je pleure,larmes,haute voix,cri,religieuse,Alep,combats,raid aérien,AEDJe vous demande de bien vouloir partager et diffuser ce message. Le silence n’est plus possible. Nous devons faire quelque chose pour sauver Alep et les gens d’Alep. Il y a deux jours, environ 165 familles ont quitté la ville après qu’une pluie d’obus s’est abattue sur Alep. Toutes sortes d’obus, tel un cadeau de Pâques pour un peuple pacifique qui ne veut rien d’autre que vivre en paix. Je pleure à haute voix : s’il vous plaît, sauvez Alep, sauvez nos familles.

    Je ne pouvais pas vous écrire plus tôt car il n’y a plus internet ici depuis plusieurs semaines, mais finalement cela a fonctionné au milieu de cette nuit. Hier, dimanche, un obus a explosé sous notre cuisine et par la providence du Seigneur, nous sommes sauvés. Seules les fenêtres ont été brisées. Nous avons perdu beaucoup de personnes, nous connaissions la plupart d’entre eux, les gens sont dans la peur et la plupart étaient chers à nos cœurs. Les habitants de Soulemaneh et Telfon ont dû aussi abandonner leurs maisons, soit parce que certains bâtiments ont été détruits ou gravement endommagés, soit parce qu’ils sont terrorisés.

    Encore une fois, faites que mon appel aujourd’hui pour le monde entier retentisse ; s’il vous plaît, faites quelque chose pour sauver notre peuple.

    Sœur Annie, d’Alep »

    Source : Aide à l'Eglise en Détresse (AED).

  • Méditation 5ème semaine de Carême : le luxe (1)

    « Heureusement que la charité et le dévouement nous demeurent encore dans une élite de la société chrétienne, pour amoindrir les effets que produit sous nos yeux le luxe contemporain. Ah ! le ciel en soit béni ! la charité est vivante encore parmi nous, et elle défend la misère des injures d'un luxe égoïste et brutal. Mais, nous essayerions en vain de nous le dissimuler, ce luxe des vêtements, des habitations, des ameublements et des festins, qu'on croirait mieux d'un peuple païen vivant sous l'emprise de l'égoïsme, que d'un peuple chrétien élevé dans la loi d'amour, ce luxe a je ne sais quoi qui insulte l'humanité autant que l’Évangile, quelque chose d'inhumain. Ce luxe si brillant, si soyeux, si élégant, si poli, est comme le tigre : sous sa robe lustrée et chatoyante il porte des instincts féroces ; c'est un monstre qui mange le pain de ceux qui ont faim et boit les larmes de ceux qui pleurent. Aussi, partout, sur ce luxe qui se déploie aux regards des affamés, insolent et provocateur, mon oeil consterné croit voir des pleurs, pour ne pas dire du sang ; tant il y a de douleurs qui gémissent, de misères qui souffrent, et quelquefois de vies qui meurent de ces raffinements cruels !... »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Sixième conférence : le luxe obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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    Le pauvre Lazare et le banquet du mauvais riche, tableau de Leandro Bassano (1557-1622)

  • Méditation : épreuves, souffrances, et... joie

    « Celui qui va son chemin avec des larmes intérieures selon Dieu, il ne cesse pas d'être en fête. »
    Saint Jean Climaque, l'Echelle sainte, 7e degré, 38 (41)
     
    « Certes, la terre restera toujours la vallée des larmes, le lieu du combat. La joie, même celle qui vient de l'amour de Dieu, n'y est jamais parfaite et sans mélange. D'ailleurs Jésus n'a pas condamné les larmes (1).
    Mais ne l'oublie pas, mon frère, la souffrance elle même n'est pas exempte de joie ; la joie de l'espérance peut demeurer au milieu des larmes et de la douleur.
    Sache supporter avec endurance les difficultés, et tu obtiendras la victoire dans la paix.
    Le détachement de ceux en qui règne sans conteste la charité qui fait posséder Dieu leur permet de vivre dans la joie au milieu de toutes les dérélictions, de toutes les épreuves. La souffrance devient une occasion d'aimer davantage.
    Le monde extérieur n'accable que celui qui n'a pas la vraie vie intérieure.
    Cependant il est nécessaire de lutter contre la tristesse ; celle ci s'insinue parfois traîtreusement dans le cœur et revêt tant de formes variées.
    Si tu t'y abandonnes, tu deviens incapable de supporter avec vaillance les difficultés de la vie. Sois convaincu que la tristesse est une mauvaise passion qu'il faut bannir coûte que coûte. La joie est nécessaire à la santé morale, elle est un facteur de vie, une exigence de la vie.
    Tâche de prévenir les pensées et les impressions tristes.
    Si parfois la colère, la crainte, la tristesse te surprennent à l'improviste, que le trouble ne dure guère ! Que la lumière du cœur t'oriente vers Dieu, détaché de toi même !
    Dans la souffrance, prie l'Homme des douleurs qui a vaincu la mort et introduit la joie dans le monde par la croix. Ne seras tu pas heureux de Lui ressembler un peu et d'achever en ton âme ce qui manque à ses souffrances pour que sa rédemption te soit pleinement appliquée ? Aie recours à la mère de Jésus, la Vierge bénie, ta mère qui dans le froid et les ténèbres veille sur toi. Dans la nuit noire on croit difficilement que, hors des espaces obscurs, il puisse régner en ce moment une clarté radieuse. Et, cependant, il en est ainsi ; en pleine nuit, le soleil darde dans le ciel, là où tu ne vois rien, des rayons qui vivifient d'autres parties de la terre. Ainsi, pendant que ton âme se trouve dans la nuit obscure, d'autres âmes sont plongées dans un océan de lumière. Patience ; tu auras ton tour, tu ne seras pas toujours dans l'ombre ni le demi jour. Sache attendre et profiter de l'obscurité qui t'entoure pour purifier tes intentions, vivre dans l'espérance de la clarté et de la chaleur du jour, et te concentrer davantage en Dieu, source de la vraie lumière et de la vraie joie.
    […]
    Je le dis et le redis encore : Sers Dieu non dans la dépression, l'abattement, l'âpreté ou le scrupule ; mais dans la joie et l'épanouissement de l'âme (2).
    Si tu t'habitues à écouter toutes les voix joyeuses, à voir tout ce qui t'invite à la joie, tu ne tarderas pas à être joyeux du matin à ton réveil au soir à ton coucher. Alors tu auras trouvé l'atmosphère qui convient à ton âme, l'atmosphère sereine dans laquelle doit s'étendre toute ton existence.
    Heureux l'homme qui se complaît dans la vie intérieure, dans ce monde de pensées élevées, de sentiments généreux et nobles, de vouloirs énergiques !
    Ces réalités transfigurent sa conduite, resplendissent dans sa vie courante.
    Heureux surtout l'homme qui se délecte dans les pensées de foi, trouve sa joie dans l'amour de son Dieu, du Christ, dans la charité, et conforme sa conduite à la loi de Dieu, aux préceptes de l’Église !
    Oh ! Bienheureux est il s'il est prêt à sacrifier toute chose pour cet idéal qui dépasse infiniment tout autre idéal ! »

    (1) : « Mieux vaut au cœur humain pleurer et se consoler que de cesser en ne pleurant pas, d'être un vrai cœur humain », dit saint Augustin. (Sermon 179).
    (2) : « Ce n'est pas bien faire que de faire le bien à contrecœur. » (Saint Augustin, Confessions, L, I, c. 12.)

    Dom Idesbald Van Houtryve, o.s.b., Dans l'Esprit du Christ (Introduction à "La Vie dans la Paix"), Abbaye du Mont César – Louvain, L’Édition Universelle, S.A., Bruxelles, 1939.

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  • Méditation - Prière : au soir de notre vie...

    « Quand le soir tombe et que la fin d'un jour, en s'annonçant, me fait songer à la fin des choses, comme j'ai besoin de vous prier de me garder cette vie qui ne passe pas :
    "Écoutez, au moment où les ténèbres de la nuit s'approchent, nos prières qu'accompagnent nos larmes. Ne permettez pas que notre âme, appesantie par le poids du péché, se détourne des choses éternelles et qu'elle quitte cette patrie intérieure où l'on vous connaît, où l'on vous aime."
    Le péché vous chasse, il fait la nuit, il remplace la lumière, qui vous montre à moi dans votre splendeur radieuse d'être infini, par la clarté inférieure et douteuse qui m'égare vers la créature. Il ne me permet plus de discerner nettement ce qui est vérité et mensonge, vrai bien et faux bien. Écartez de moi ces ténèbres. Faites au contraire que le soir de ma vie soit de plus en plus cette fin apaisée des longues journées d'été, où les nuages ont pu s'amonceler, le tonnerre gronder, le soleil darder un rayon trop dur, mais qui s'achève dans le calme recueilli et confiant où s'annonce un beau lendemain.
    Donnez-moi cela, ô Vous pour qui il n'y a ni orage ni nuage menaçant, ni rayon qui brûle, ni tempête qui dévaste, ni jour qui finit. Donnez-moi de vous connaître et de vous aimer comme vous vous connaissez et vous vous aimez ; donnez-moi votre vie éternelle. Vivez en moi, ô Père, dans mon âme que l'effort quotidien, soutenu par votre grâce, fera de plus en plus limpide ; engendrez comme dans un pur miroir votre Image qui est votre Fils ; gravez en moi vos traits ou mieux faites que je fasse cela, que bien souvent ma pensée aimante se retourne vers Vous. Donnez-moi de vous reconnaître, de vous adorer, de vous bénir en tout ce que vous voulez, en tout ce que vous faites. Donnez-moi votre Esprit qui ainsi vous reconnaît, vous adore et vous aime. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Liturgie d'âme (Harmonies divines), 2e édition, Roma, Benedettine di Priscilla, 1962.

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    (Source et crédit photo)

  • Mois du Sacré-Coeur - Neuvième Jour

    Neuvième Jour
     
    Prions pour celles de nos compagnes que nous aimons le plus.

    Jésus prend la défense de Magdeleine.

    Elle avait été coupable Magdeleine, mais elle était repentante et elle pleurait aux pieds de Jésus. Il n’en faut pas autant pour toucher le Cœur du bon Maître ; non seulement il pardonne, mais entendez comme il prend sa défense contre ceux qui, au fond de leur cœur, disaient : « Elle est pécheresse ! » - Elle est plus aimante que vous, répond Jésus. Je suis venu chez vous, vous ne m’avez point donné d’eau pour mes pieds et elle les a arrosés de ses larmes ; vous ne m’avez pas donné le baiser de paix, et elle n’a cessé de baiser mes pieds… Aussi, je lui dis : « Tout est pardonné, allez en paix ! » Leçon de miséricorde que je n’oublierai pas, ô mon Dieu ! Peut-être ceux que je méprise au fond du cœur, et ceux que j’accuse, sont plus chéris de Dieu, parce qu’ils l’aiment davantage.

    Je veillerai sur mes jugements, afin de ne penser mal de personne ; et je me priverai de quelque chose à mon repas, si je me laisse aller à un jugement téméraire.