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  • Méditation - Prière : au soir de notre vie...

    « Quand le soir tombe et que la fin d'un jour, en s'annonçant, me fait songer à la fin des choses, comme j'ai besoin de vous prier de me garder cette vie qui ne passe pas :
    "Écoutez, au moment où les ténèbres de la nuit s'approchent, nos prières qu'accompagnent nos larmes. Ne permettez pas que notre âme, appesantie par le poids du péché, se détourne des choses éternelles et qu'elle quitte cette patrie intérieure où l'on vous connaît, où l'on vous aime."
    Le péché vous chasse, il fait la nuit, il remplace la lumière, qui vous montre à moi dans votre splendeur radieuse d'être infini, par la clarté inférieure et douteuse qui m'égare vers la créature. Il ne me permet plus de discerner nettement ce qui est vérité et mensonge, vrai bien et faux bien. Écartez de moi ces ténèbres. Faites au contraire que le soir de ma vie soit de plus en plus cette fin apaisée des longues journées d'été, où les nuages ont pu s'amonceler, le tonnerre gronder, le soleil darder un rayon trop dur, mais qui s'achève dans le calme recueilli et confiant où s'annonce un beau lendemain.
    Donnez-moi cela, ô Vous pour qui il n'y a ni orage ni nuage menaçant, ni rayon qui brûle, ni tempête qui dévaste, ni jour qui finit. Donnez-moi de vous connaître et de vous aimer comme vous vous connaissez et vous vous aimez ; donnez-moi votre vie éternelle. Vivez en moi, ô Père, dans mon âme que l'effort quotidien, soutenu par votre grâce, fera de plus en plus limpide ; engendrez comme dans un pur miroir votre Image qui est votre Fils ; gravez en moi vos traits ou mieux faites que je fasse cela, que bien souvent ma pensée aimante se retourne vers Vous. Donnez-moi de vous reconnaître, de vous adorer, de vous bénir en tout ce que vous voulez, en tout ce que vous faites. Donnez-moi votre Esprit qui ainsi vous reconnaît, vous adore et vous aime. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Liturgie d'âme (Harmonies divines), 2e édition, Roma, Benedettine di Priscilla, 1962.

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    (Source et crédit photo)

  • Méditation - Prière du matin

    « Humblement prosternés aux pieds de votre souveraine et divine Majesté, ô mon Dieu, nous vous adorons, et nous nous reconnaissons très indignes de paraître devant votre divine Majesté, et encore plus de vous donner des louanges ; néanmoins, mon Dieu, puisque vous nous avez créés pour cette noble fin, ne nous rejetez pas de devant votre divine face, et agréez, Seigneur, que nous vous offrions le silence que nous allons garder, afin d'honorer celui que vous et votre sainte Mère avez voulu garder pour notre amour. Faites-nous la grâce, ô mon Dieu, de ne jamais rien dire qui vous déplaise, et d'être occupés à chanter éternellement vos louanges ; nous vous offrons celles qui vous sont rendues dans le Ciel et sur la terre, par les Anges et par les Saints, pour suppléer à celles que nous ne sommes pas capables de vous rendre. Bénissez aussi, Seigneur, le travail que nous allons faire le reste du jour, afin que toutes nos actions tendent à vous bénir et glorifier.
    Ainsi soit-il. »

    St Jean Eudes, Le Trésor des âmes dévouées aux S.S. Coeurs de Jésus et de Marie ("Exercice de Piété"), Nlle édition, Tours, Chez A. Mame et Cie, 1836.

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  • Homélie de la Messe de la Fête-Dieu à la Basilique du Latran

    Le Saint-Père a célébré la Messe de la solennité du Corpus Domini devant la Basilique du Latran, avant de présider la traditionnelle procession jusqu'à la Basilique Ste Marie Majeure. Son homélie s'est articulée autour de la multiplication des pains et des poissons. "Donnez-leur vous-mêmes à manger", dit Jésus à ceux qui l'accompagnent. "Qui sont ceux à qui il fallait donner à manger ?", a demandé le Pape François. L'extrait évangélique de Luc parle d'une multitude : "Jésus se tient au milieu d'elle, l’accueille, lui parle, s'en préoccupe, lui montre la miséricorde de Dieu. Au milieu d'elle il choisit les Douze pour rester avec lui et se plonger comme lui dans les problèmes concrets du monde. Et la foule le suit, l'écoute, parce que Jésus parle et agit d'une façon nouvelle, avec l'autorité de celui qui est authentique et cohérent, de celui qui parle et agit avec vérité, de celui qui donne l'espérance qui vient de Dieu, de celui qui est révélation d'un Dieu qui est amour. Et la foule, avec joie, bénit Dieu. Ce soir nous sommes la foule de l’Evangile, nous cherchons nous aussi à suivre Jésus pour l'écouter, pour entrer en communion avec lui dans l’Eucharistie, pour l'accompagner et pour qu'il nous accompagne. Demandons-nous comment nous suivons Jésus. Jésus parle en silence dans le mystère de l’Eucharistie et nous rappelle chaque fois que le suivre signifie sortir de soi-même et faisant de nos vies un don, pour lui et pour les autres".

    Mais "d'où vient l’invitation que Jésus fait aux disciples de nourrir eux-mêmes la multitude ? Elle naît de deux éléments : d'abord de la foule qui, en suivant Jésus, se trouve en rase campagne, loin des lieux habités, alors que le soir tombe, et puis de la préoccupation des disciples qui demandent à Jésus de renvoyer la foule pour qu'elle aille dans les pays voisins trouver de la nourriture et un logement. Face aux nécessités de la foule, la solution des disciples est que chacun pense à soi... Combien de fois nous chrétiens avons cette tentation ! Nous ne nous chargeons pas des besoins des autres, en les renvoyant avec un compatissant 'Que Dieu t'aide'... Mais la solution de Jésus va dans une autre direction, une direction qui surprend les disciples. Donnez-leur vous-mêmes à manger". Devant leurs arguments, "Jésus ne se décourage pas et demande aux disciples de faire asseoir la foule par groupes de cinquante. Il lève alors les yeux au ciel, récite la bénédiction, rompt les pains et les donne pour être distribués. C'est un moment de profonde communion. La foule désaltérée par la parole du Seigneur, est désormais nourrie par son pain de vie... Ce soir, nous aussi sommes à la table du Seigneur" qui "nous donne encore une fois son corps... C'est en écoutant sa Parole, en nous nourrissant de son Corps et de son Sang, qu'il nous fait passer de l'état de multitude à l'identité de communauté, de l’anonymat à la communion. L’Eucharistie est le sacrement de la communion, qui nous fait sortir de l’individualisme pour vivre ensemble dans l'amitié du Christ. Alors, nous devrions tous nous demander devant le Seigneur comment nous vivons l’Eucharistie. Est-ce que je la vis de façon anonyme ou comme moment de vraie communion avec le Seigneur, mais aussi avec tant de frères et soeurs qui partagent ce repas ?".

    Mais d'où vient la multiplication des pains ? a demandé le Pape. La réponse se trouve dans l'invitation de Jésus à donner, à partager : "Que partagent les disciples ? Le peu qu'ils ont, cinq pains et deux poissons. Mais ce sont justement ces pains et ces poissons qui, dans les mains du Seigneur, rassasient la foule. Et ce sont les disciples, perdus devant l'inutilité de leurs moyens, de la pauvreté de ce qu'ils peuvent mettre à disposition, qui expriment leur confiance en lui... Ceci nous dit que dans l’Eglise comme dans la société, il y a un mot-clef dont on ne doit pas avoir peur est, la solidarité. Ce mot signifie savoir mettre à disposition de Dieu ce que nous avons, nos humbles capacités, car c'est seulement dans le partage, dans le don, que notre vie sera féconde, portera du fruit. Solidarité est un mot mal vu par l'esprit mondain !".

    "Ce soir, encore une fois, le Seigneur distribue pour nous le pain qui est son Corps. Il se fait don et nous nous faisons l'expérience de la solidarité de Dieu..., une solidarité qui ne finit pas de nous surprendre. Dieu se fait proche de nous, par le sacrifice de la Croix il s'abaisse en entrant dans l'obscurité de la mort pour nous donner sa vie, qui vainc le mal, l’égoïsme, la mort. Ce soir aussi Jésus se donne à nous dans l'Eucharistie. Il partage notre chemin, ou plutôt se fait nourriture, la vraie nourriture qui soutient notre vie, y compris dans les moments où la route se fait difficile, et où les obstacles ralentissent nos pas. Et dans l'Eucharistie, le Seigneur nous fait parcourir sa route, celle du service, du partage, du don, et ce peu que nous avons, ce peu que nous sommes, s'il est partagé, devient richesse, car la puissance de Dieu, qui est celle de l'amour, descend dans notre pauvreté pour la transformer... Amitié, communion et partage ! Prions pour que la participation à l’Eucharistie nous incite toujours à suivre le Seigneur, à être jour après jour des instruments de communion, à partager avec lui et avec notre prochain ce que nous sommes. Ainsi seulement notre existence sera vraiment féconde".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 31.5.13)

  • Méditation : vivre en Jésus-Christ

    « Silence ! Patience, recueillement ! N'ouvrir la bouche que pour demander des choses indispensables, pour répondre avec douceur, amabilité, ou encore pour un mot à propos, inspiré de Jésus, pouvant faire du bien et plaisir autour de moi ; à part cela : silence absolu, silence d'humilité, de douceur, de recueillement, en Dieu, en Jésus crucifié.
    Parler de la manière dont Jésus eût parlé. Ecoutant sa réponse et la disant à travers Lui. On a la voix de son cœur, ma voix doit être celle du Cœur de Jésus. Attention, mon âme, noblesse oblige !
    Avec les visiteurs : parler peu encore et bien à propos. Répondre aimablement, en peu de mots, pour ce qui me concerne... Ecouter si on parle bien. Sinon, écarer les banalités très délicatement, tout doucement, par une "joyeuseté"... Accueillir toutes les âmes que Jésus m'envoie. Le voir, Lui, en toutes. Ne parler que sous l'inspiration de Jésus Sagesse infinie, de Jésus Lumière, de Jésus Charité.
    Donner simplement, à la façon délicate du Cœur de Jésus, ce que l'on désire que je dise, lorsqu'il s'agit du bien des âmes et de la gloire divine. Jésus sera "mon verbe", donc : ma prudence, ma discrétion, ma donation... Lui seul, et tout en Lui seul. Rien d'inutile. Mortifier ma langue de toute façon, mais me renoncer pour parler, écouter, accueillir, supporter, patienter, dans toutes les occasions.
    Il faut me faire "toute à tous" dans la charité de notre Christ. Devenir absolument le bon pain que chacun puisse manger, attaquer à son gré, sans être obligé de calculer si le "pain" sentira l'inévitable "coup" qui le brise pour le prendre.
    Etre douce, aimable, compatissante, ... prévenante, indulgente, très respectueuse, et très bonne avec tous et avec chacun.
    L'être plus encore avec qui m'aurait fait de la peine. L'être surtout avec les personnes dont l'ignorance grossière ou indélicate me peinerait.
    Tout excuser ! tout pardonner avant d'avoir senti la blessure. Aimer et bénir. Ne savoir qu'aimer et bénir... que défendre et excuser... couvrir de la divine charité les fautes ou faiblesses d'autrui, excusables à tant de titres !
    Le Coeur de Jésus doit être mon seul mouvement, ma seule vie. Donc si Jésus vit en moi, je dois "Le manifester" et non "Le défigurer". Dieu est charité, Jésus est amour, et ma vie doit, sous tous rapports, être cachée en Dieu avec Jésus-Christ.
    Parler "Jésus". Ecrire de même. Ma vie c'est Jésus-Christ ! »

    Séraphie-Adèle, 5 avril 1914, in "Une âme victime et hostie" (1882-1915), par le P. Fleury-Divès, P. Lethielleux, Paris, 1919.

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  • 31 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Que tes oeuvres, Seigneur, te rendent grâce
    et que tes fidèles te bénissent !"
    (Psaume 144)

    « Bénissons Dieu toujours, dans la prospérité comme dans le malheur ; mais nulle prospérité n’est comparable à celle de posséder Dieu, que nul ne saurait nous ravir, que le malheur n’enleva point à Job. Croyons dès lors qu’il agit toujours avec miséricorde ; louons sans fin sa grandeur sans borne. Ainsi font ceux qui ne passent par la mort que pour arriver à la terre des vivants. Bénissons-le dans ses oeuvres, surtout dans celles qui nous connaissons. Toute génération le bénira. Elles annonceront la puissance de Dieu, en laquelle se résument toutes ses oeuvres ; et tout ce que l’on peut louer vient de celui qui a tout fait, qui gouverne tout. Louer les oeuvres de Dieu, c'est nous louer nous-mêmes, et nous louer sans orgueil. Ces oeuvres sont pour nous des degrés pour nous élever jusqu’à lui ; ses faveurs sont accompagnées de menaces afin de nous encourager et de nous contenir. Ils raconteront ce mémorial du Seigneur qui n’a point oublié l’homme, quand l’homme l’oubliait. Ils tressailliront dans cette justice de Dieu qui nous refaits par sa grâce, et sans que nous ayons rien mérité par aucune oeuvre, puisque toute bonne oeuvre vient de lui. Il est miséricordieux envers les pécheurs, qu’il encourage contre le désespoir, qu’il détourne d’une folle espérance. Sa bonté s’étend sur toutes ses oeuvres, puisqu’il fait luire son soleil sur les bons et sur les méchants, et néanmoins il donne, c’est-à-dire qu’il est sévère pour nos oeuvres, et nous force à retrancher les mauvaises, ou les retranche lui-même.

    Les créatures intelligentes loueront le Seigneur, puisqu’elles révèlent sa grandeur, sa puissance ; elles le loueront sans voix, car on ne saurait en considérer la beauté sans louer Dieu.

    Les saints feront connaître la beauté de Dieu, beauté supérieure à toutes les beautés visibles, et que nous découvre la foi ; sa fidélité dans ses promesses, dont plusieurs qui sont accomplies nous font croire au reste ; sa bonté à soutenir cens qui tombent, c’est-à-dire ou ceux qui se séparent du mal, ou ceux qui tombent de leur prospérité comme Job ; sa miséricorde qui donne en temps opportun, mais non tout ce que nous demandons, et quand nous le demandons. Souvent il diffère, ou nous accorde ce que nous ne demandons point, mais ce qui nous convient le mieux. Qu’il frappe ou qu’il guérisse il est toujours juste ; il est proche de ceux qui l’invoquent, mais en vérité, c’est-à-dire qui méprisent le reste pour ne désirer que lui-même, qui ne l’en aiment pas moins quand il nous ôte les biens terrestres. Il fera la volonté de ceux qui le craignent en leur accordant le salut, en perdant les pécheurs obstinés et murmurateurs. »

    Saint Augustin, Discours sur le Psaume CXLIV, in Oeuvres complètes de Saint Augustin, Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869.

    Source : Abbaye Saint Benoît.