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  • Mois du Sacré-Coeur - Cinquième Jour

    Cinquième Jour
     
    Prions pour les âmes faibles qui sont sur le point de se laisser entraîner au mal.

    Jésus et le père affligé, le priant de guérir son enfant.

    Le Cœur de Jésus ne peut résister aux larmes, à celles surtout qu’on verse pour les autres… - « Va, dit-il à ce père aimant, ton fils est guéri. » Ah ! qui donc n’a autour de soi des âmes dont l’état est bien autrement dangereux que celui de ce jeune enfant ?... pour les guérir, allez à Jésus ; priez, pleurez et attendez… Mon Dieu, faites-moi bientôt, pour ceux que j’aime et que je veux saints, faites-moi bientôt entendre cette parole : « Console-toi, ils vivent tous pour le Ciel ! »

    Je me mortifierai aujourd’hui en ne disant aucune parole méchante.
  • Mois du Sacré-Coeur - Deuxième Jour

    Deuxième Jour
     
    Prions pour les âmes qui sont coupables de péché mortel et ne songent pas à se confesser.

    Jésus et Lazare.

    Jésus est debout près de la tombe de son ami et il pleure… Ô Jésus, vous les aimez donc bien vos amis ! Que vos larmes me touchent et qu’elles me montrent bien la tendresse de votre Cœur ! – Elles éveillent en moi un souvenir à la fois pénible et émouvant, celui de ces jours où, mon âme morte à la grâce, vous veniez à elle et vous pleuriez sur son sort… Mon Ange gardien, témoin de vos larmes, disait en rappelant la parole des Juifs : Comme Jésus aime cette enfant ! Merci de votre bonté, ô mon Dieu !
    Lazare s’attache à vous…, moi aussi je veux que toutes les facultés de mon âme, que mon être tout entier soient employés à votre service, et pour commencer aujourd’hui :

    Je serai fidèle à remplir tous mes devoirs en vue de plaire à Dieu.
  • Méditation : "Tout faire par son Sacré Coeur"

    « "Par le Sacré Cœur" désormais je veux animer toute ma vie. Il me le demande :
    "Tout faire par son Sacré Cœur ;"
    "Suppléer à ce qui nous manque et à ce qui manque aux autres par les mérites de son Sacré Cœur ;"
    "Apaiser la justice du Père et Lui rendre une gloire infinie, par l'offrande du Sacré Cœur..."
    Voilà ce qu'Il a chargé la Bse Marguerite-Marie de me répéter.
    Ma vie ne pourra qu'y gagner immensément. Ma tiédeur, en passant par les flammes du Sacré Cœur, se changera en ferveur.
    Mes lâchetés, ma faiblesse en face du sacrifice se convertiront en force et en courage, si je les fais toucher aux plaies, aux épines et à la croix, que je trouve associées au Sacré Cœur.
    Ma jalousie, mes étroitesses et mon peu de générosité devront céder devant l'universalité et le rayonnement de son infini amour.

    "Par Lui" j'offrirai toutes mes actions ; mes prières, mon travail, mes efforts. Lui demandant de suppléer par ses mérites infinis à toutes les imperfections de ma vie.
    "Par Lui" surtout, je sanctifierai mes souffrances et mes larmes, en les unissant à son sang divin pour l'expiation de mes péchés et de ceux de tous les hommes.
    "Par Lui" par ses sentiments si parfaits, je vivifierai toutes mes dévotions de Règle : ma dévotion à Marie, à St Joseph, aux Sts Anges, à mes Saints Patrons, aux Âmes du purgatoire.
    De la sorte, la dévotion au Sacré Cœur, loin de diminuer mes autres dévotions, deviendra leur lumière et leur stimulant. »

    Vénérable Marie-Clément (Joseph Staub, 1876-1936, fête ce jour), Vie d'union avec le Sacré Cœur, Centre américain de l'Archiconfrérie de Prière et de Pénitence, Collège de l'Assomption, Worcester, MA, U.S.A., 1917 (2e éd.).
    Prêtre et religieux français des Augustins de l'Assomption, Apôtre du Sacré-Cœur, fondateur des Sœurs de Ste Jeanne d'Arc, déclaré vénérable le 3 avril 2014.

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  • Méditation : simples conseils pour la prière

    « Quand tu pries, ne recherche pas de mots compliqués, car le bégaiement simple et sans variété des enfants a souvent touché leur Père des cieux.

    Ne cherche pas à beaucoup parler quand tu pries, de peur que ton esprit ne se distraie à chercher des mots. Un seul mot du publicain apaisa Dieu et un seul cri de foi sauva le larron. La loquacité dans la prière disperse souvent l'esprit et le remplit d'images, alors que la répétition d'une même parole ordinaire le recueille.

    Si une parole de ta prière te remplit de douceur ou de componction, demeure sur elle, car alors notre ange gardien est là, priant avec nous.

    Quelque pureté que tu aies acquise, ne sois pas trop confiant ; mais approche-toi plutôt avec une profonde humilité et tu recevras une confiance encore plus grande.

    Même si tu as gravi toute l'échelle des vertus, prie pour le pardon de tes péchés. Écoute Paul dire, en parlant des pécheurs : "Je suis le premier d'entre eux" (1 Tim 1,15).

    L'huile et le sel assaisonnent la nourriture ; la tempérance et les larmes donnent des ailes à la prière.Si tu es revêtu de douceur et libre de toute colère, tu n'auras pas à peiner beaucoup pour délivrer ton esprit de la captivité. »

    St Jean Climaque (fêté ce jour), L’Échelle Sainte (Vingt-huitième Degré, 9 à 15), Spiritualité Orientale n°24, Abbaye de Bellefontaine, 1978.

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  • Méditation - Prière : pour recevoir la grâce d'une constante ferveur

    « Je vous demande, ô mon Dieu, la grâce de n'être jamais du nombre des âmes tièdes, mais de celui des âmes ferventes. Si je n'ai pas encore la ferveur que je devrais posséder, ni même celle que j'avais dans les premières années de ma conversion, m'étant relâché par un effet de ma faiblesse et de mon inconstance, je n'en mettrai que plus d'application à vous prier de fortifier l'une, de fixer l'autre, et à supplier tous vos saints d'intercéder près de vous pour que je ne tombe pas dans la torpeur spirituelle.
    Vous, en particulier, saint Dominique, à qui l’Église attribue pour symbole une torche ardente, obtenez-moi de Dieu une ferveur semblable à la vôtre. Qu'il devait être beau de vous entendre chanter les louanges divines, avec les sentiments les plus vifs de dévotion, d'amour, d'adoration et de recueillement ! Vos nuits se passaient dans l'église, en présence de Jésus-Christ, dans d'admirables transports, tantôt prosterné à terre, tantôt à genoux, tantôt élevant les mains vers le ciel. Mais surtout, quelle ferveur quand vous célébriez le saint sacrifice de la messe et vous unissiez à votre Rédempteur en répandant des flots de larmes ! L'observance des pratiques régulières, malgré leur austérité, ne suffisait pas à votre ardeur, et vous y ajoutiez beaucoup de pratiques volontaires, toutes animées et embellies par votre amour de Dieu. Dans l’œuvre du salut des âmes, vous étiez si zélé et si fervent, que vous y employiez tous vos instants ; et après avoir prêché avec des fruits admirables, pendant de longues années, dans plusieurs provinces de l'Europe, loin d'être épuisé de courage, vous rêviez de plus grands travaux, et désiriez ardemment de passer les mers pour aller annoncer l’Évangile aux infidèles, dans les pays les plus reculés, espérant y gagner la couronne du martyr.
    Je mets toute ma confiance dans vos prières, vous si puissant auprès de Dieu, ici-bas, que vous avouâtes à l'un de vos intimes, ne lui avoir jamais rien demandé en vain. Maintenant, dans le ciel, vous nous obtiendrez plus facilement encore ce que nous vous demanderons, surtout si nous vous supplions de nous obtenir la disposition qui vous fut la plus agréable, une constante ferveur. En effet, avant de mourir, ayant fait assembler tous vos enfants, la première chose que vous leur recommandâtes, comme conseil suprême, fut celle-ci : "Soyez constants dans la ferveur d'esprit, et que cette ferveur anime tout ce que vous ferez pour le service de Dieu. In fervore spiritus consistite, et in ipso Domino deservite" (Act. canoniz.) »

    Bx Hyacinthe-Marie Cormier (1832-1916), Retraite fondamentale composée de méditations, examens et lectures à l'usage des ecclésiastiques, des religieux et des personnes pieuses (Huitième jour, conclusion), Paris, Librairie Charles Poussielgue, 1893.

    Provincial de la province de Toulouse, puis Maître général de l'Ordre des frères prêcheurs en 1904, et conseiller de St Pie X, on lui doit la fondation en 1908 à Rome du Collège de l'Angelicum, devenu aujourd'hui l'Université Pontificale Saint-Thomas d'Aquin.

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    Paroisse Notre Dame des Chênes dans les Vosges - église de Pouxeux, vitrail de St Dominique

    Notez en bas du vitrail le chien qui tient dans sa gueule un bâton enflammé. Ce chien portant une torche vient du rêve que la mère de Saint Dominique fit alors qu’elle était enceinte de lui. Dans ce rêve, elle enfantait un chien portant une torche qui embrasait le monde entier. Saint Dominique reprit cet emblème, disant qu’il serait ce chien qui embraserait le monde de la Vérité.

  • Méditation : les saints Innocents

    Les plus anciens témoins de la fête des saints Innocents en Occident sont les sermons de St Pierre Chrysologue (+ avant 451) et St Césaire d’Arles (+ 543) :

    « Où mène la jalousie ?… Le crime commis aujourd’hui nous le montre : la peur d’un rival pour son royaume terrestre remplit Hérode d’angoisse ; il complote de supprimer « le Roi qui vient de naître » (Mt 2, 2), le Roi éternel ; il combat son Créateur et met à mort des innocents… Ces enfants, quelle faute avaient-ils commise ? Leurs langues étaient muettes, leurs yeux n’avaient rien vu, leurs oreilles rien entendu, leurs mains n’avaient rien fait. Ils ont reçu la mort, eux qui ne connaissaient pas la vie…

    Pourquoi le Christ qui lit l’avenir et connaît les secrets des cœurs, qui juge les pensées et scrute les intentions (Ps 138), pourquoi a-t-il abandonné ceux qu’il savait devoir être poursuivis à cause de lui et mis à mort en son nom ? Le roi du ciel qui venait de naître, pourquoi a-t-il négligé ces compagnons de son innocence, méprisé cette armée de son âge, oublié les sentinelles en poste autour de son berceau, si bien que lorsque l’ennemi a voulu atteindre le seul roi, il a ravagé toute la cohorte ?

    Mes frères, le Christ n’a pas abandonné ses soldats, mais il les a comblés d’honneur en leur donnant de triompher avant de vivre, et de remporter la victoire sans avoir à combattre… Il a voulu qu’ils possèdent le ciel de préférence à la terre…, il les a envoyés devant lui comme des hérauts. Il ne les a pas abandonnés : il a sauvé son avant-garde, il ne l’a pas oubliée…

    Bienheureux ceux qui sont nés pour le martyre et non pour le monde ! Bienheureux ceux qui ont échangé les travaux pour le repos, les douleurs pour le soulagement, les souffrances pour la joie ! Ils vivent, oui, ils vivent de la vraie vie, ceux qui ont subi la mort pour le Christ. Heureuses les mères qui ont porté de tels enfants et les ont nourris de leur lait, heureuses les larmes qu’elles ont répandues pour eux et qui leur ont valu la grâce du baptême. Car les mères comme les enfants ont été baptisées par un don unique, elles dans leurs larmes, eux dans leur sang. Les mères ont souffert le martyre de leurs enfants : l’épée qui transperçait les corps des petits atteignait le cœur des mères ; et si elles furent associées à leur passion, il est juste qu’elles partagent aussi leur récompense.

    Que celui qui écoute le comprenne bien : le martyre ne dépend pas du mérite, il est donné par la grâce. Dans ces petits enfants, où donc était la volonté, où donc la décision, alors qu’en eux la nature humaine était, pour ainsi dire, prisonnière ? Le martyre est un don de Dieu, il ne doit rien à nos efforts. Livrer son corps, mépriser sa chair, supporter les tortures, s’emparer de la gloire par les souffrances, de la vie par la mort, cela n’appartient pas à la force humaine, c’est une grâce de Dieu.

    Que celui qui a daigné reposer dans notre étable veuille nous conduire nous aussi aux pâturages du ciel. »

    Saint Pierre Chrysologue, Sermon 152 (PL 52, 604), Trad. En Calcat et Bouchet, & Lectionnaire monastique pour le 28 décembre, Solesmes-Cerf, 1993.

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    Le Massacre des Innocents, Giotto  (1304-1306)
    (Fresque, Chapelle des Scrovegni, Padoue, Italie)

  • Méditation : notre misère et la miséricorde divine

    « Êtes-vous tombé ? Relevez-vous, et tournez-vous vers le médecin de votre âme ; il vous ouvrira les entrailles de sa miséricorde. Êtes-vous tombé une seconde fois ? Relevez-vous derechef, gémissez et criez : celui qui a répandu son sang pour vous, vous recevra dans sa grâce. Êtes-vous tombé une troisième et quatrième fois ? Relevez-vous encore, pleurez, soupirez, humiliez-vous et Dieu ne vous abandonnera point, car il ne rejette point les cœurs humiliés, ni ceux qui retournent à lui par la pénitence. Autant de fois que vous vous relèverez, autant de fois il vous recevra. La malice ni l’infirmité de l’homme ne saurait être si grande, qu’elle surpasse la divine miséricorde, qui n’a ni bornes ni limites ; et partant, que vos péchés ne vous rendent pas pusillanime, mais humble.

    [...] Ne vous attristez pas de ne pouvoir offrir à Dieu une douleur sensible de vos péchés. C’est assez qu’elle soit en la raison et en la volonté, pour être agréable à Dieu. Et bien que votre cœur soit aride et que vous ne puissiez tirer une larme de vos yeux, cette douleur ne laissera pas d’opérer la rémission de vos péchés. L’humilité qui nous fait connaître notre propre misère et juger imparfaites et viles toutes les bonnes œuvres que nous faisons, et la pieuse confiance que nous avons en Dieu, par laquelle nous espérons miséricorde, fondées sur les mérites de la vie et de la mort de Jésus-Christ, son Fils, surpassent toutes les actions pénibles que nous pouvons faire pour la satisfaction de nos péchés... »

    Sébastien Zamet (1588-1655), Avis spirituels (I-II), in "Lettres spirituelles publiées d'après les copies authentiques, avec une introduction et des notes par Louis N. Prunel. Et précédées des Avis spirituels du même prélat", Paris, Alphonse Picard et fils, 1912.

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    "Le Retour de l’enfant prodigue", eau-forte de Rembrandt
    (Pierpont Morgan Library, New York)

  • Un mois avec Marie - Vingt-troisième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    VINGT-TROISIÈME JOUR
    La Conversion

    Combien elle nous aime, notre Mère du Ciel !
    Elle nous l'a prouvé tout au long de sa vie terrestre en coopérant à notre Rédemption. Et depuis lors, a-t-elle cessé de s'occuper de ses enfants d'ici-bas ?
    Que de fléaux nous ont été épargnés, grâce à sa puissante et maternelle intercession ! Que d'avertissements elle nous a fait entendre par les messagers de son choix, pour nous maintenir dans la voie du salut ou nous y faire rentrer !
    Le monde est resté sourd à ses appels. Le flot toujours montant de ses iniquités n'a cessé de s'étendre, et déjà en 1846, Notre-Dame déclarait ne plus pouvoir retenir le bras de son Fils prêt à nous frapper. Elle le retint encore cependant jusqu'en 1870. En 1914, ce fut la Grande Guerre, dont elle nous obtenait la cessation quatre ans après.
    La reconnaissance eut dû nous jeter à genoux et nous décider à une vie toute nouvelle de fidélité et d'amour. Ce furent, au contraire, la noire ingratitude, le dévergondage effréné, toutes les insanités de la bête humaine, l'athéisme, le blasphème... une course folle vers l'abîme !
    Préférant pour ses enfants le châtiment à la perte éternelle, le Père des Cieux nous laissa subir alors les conséquences de nos fautes.
    Toujours en éveil, la tendresse de Marie nous donne à Fatima le secret de cet amour véritable et nous invite à y répondre enfin selon les désirs du Seigneur.
    Le 13 juin 1917, Lucie intercède pour un malade qui lui a été recommandé :
    « Qu'il se convertisse, répond Notre-Dame, et il guérira dans l'année ! »
    Se convertir : « se tourner vers » Dieu, dont le péché nous a éloignés. Telle est la condition de la santé de l'âme et... très souvent aussi de celle du corps.
    Le Ciel, d'ailleurs, ne se laisse point tromper sur la droiture de nos intentions : en septembre, ce sont plusieurs malades qui sollicitent leur guérison, certains au détriment de leur âme :
    « J'en guérirai plusieurs, dit la Vierge bénie, mais non pas tous, parce que le Seigneur ne se fie pas à eux. »
    Pour être exaucé, l'heure doit être également opportune. A un malade qui fait demander sa délivrance, Marie déclare qu' « il ne doit pas être si pressé de mourir, qu'Elle sait mieux que lui quand il faudra venir le prendre ».
    Toujours c'est le même divin souci de procurer notre vrai bien, car Notre-Dame connaît le prix des âmes. Le Christ a racheté l'homme en donnant tout son Sang et Marie a coopéré à ce rachat au pied de la Croix par les inénarrables douleurs de son âme. A cette Œuvre unique il fallait les déchirements ineffables du Cœur et du Corps du Sauveur, la dernière goutte de son Sang et la dernière larme de la Vierge. Ce déluge inouï de souffrances est l'enfantement de nos âmes. Notre céleste Mère n'entend point le laisser inachevé. En nous acceptant pour ses enfants, un sublime dessein naît dans son Cœur : celui de retracer en chacun de nous les traits de son adorable Premier-Né. Que ne pouvons-nous pénétrer sa maternelle sollicitude à notre égard ?...
    C'est tantôt un danger qu'elle écarte, une mauvaise compagnie qu'elle éloigne ; tantôt un remords salutaire, une bonne pensée, un saint désir qu'elle inspire. Elle éclaire notre esprit des clartés surnaturelles qui orientent vers le bien, elle fortifie notre volonté, elle veille à nos progrès dans la vertu.
    Comment répondre à tant d'amour ?...
    Oh ! tout d'abord, en nous montrant dociles, en ne mettant pas d'obstacles à l'action de notre Mère, en la secondant au contraire par les plus généreux et persévérants efforts. Oui, donnons-lui la joie de retrouver en nous l'image de son Jésus aussi ressemblante que possible.
    Aidons-la de plus, par prières, vertus et sacrifices à reproduire parmi nos frères de la terre, un très grand nombre d'autres « Jésus ».

    PRIÈRE

    Daignez, ô Mère de Miséricorde, venir au secours de notre fragilité, afin que nous puissions avec l'aide de votre intercession, nous affranchir des liens de nos iniquités et parvenir à la béatitude éternelle. Ainsi soit-il.

    Jésus, Marie, Joseph, je vous donne mon cœur, mon esprit et ma vie.
    Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi dans ma dernière agonie.
    Jésus, Marie, Joseph, faites que j'expire en paix dans votre sainte et aimable compagnie.

    (7 ans et 7 quarantaines)

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation avec St Jérôme : les tentations

    « Oh ! combien de fois moi-même, retenu dans le désert, et dans cette vaste solitude qui, dévorée des feux du soleil, n'offre aux moines qu'une demeure affreuse, je croyais assister aux délices de Rome ! Je m'asseyais seul, parce que mon âme était pleine d'amertume. Mes membres étaient couverts d'un sac hideux, et mes traits brûlés avaient la teinte noire d'un Éthiopien. Je pleurais, je gémissais chaque jour, et si le sommeil m'accablait malgré ma résistance, mon corps décharné heurtait contre une terre nue. Je ne dis rien de ma nourriture ni de ma boisson, car, au désert, les malades eux-mêmes boivent de l'eau froide, et regardent comme une sensualité de prendre quelque chose de cuit. Eh bien ! moi qui, par terreur de l'enfer, m'étais condamné à cette prison, habitée par les scorpions et les bêtes farouches, je me voyais en imagination transporté parmi les danses des vierges romaines. Mon visage était pâle de jeûnes, et mon corps brûlait de désirs ; dans ce corps glacé, dans cette chair morte d'avance, l'incendie seul des passions se rallumait encore. Alors privé de tout secours, je me jetais aux pieds de Jésus-Christ, je les arrosais de larmes, je les essuyais de mes cheveux, et je domptais ma chair indocile par des jeûnes de plusieurs semaines. Je ne rougis pas de mon malheur ; au contraire, je regrette de n'être plus ce que j'ai été (*). Je me souviens que plus d'une fois je passai le jour et la nuit entière à pousser des cris, et à frapper ma poitrine, jusqu'au moment où Dieu renvoyait la paix dans mon âme (cf. Lc 8,24). Je redoutais l'asile même de ma cellule ; il me semblait complice de mes pensées. Irrité contre moi-même, seul je m'enfonçais dans le désert. Si je découvrais quelque vallée plus profonde, quelque cime plus escarpée, j'en faisais un lieu de prière et une sorte de prison pour ma chair misérable. Souvent, le Seigneur m'en est témoin, après des larmes abondantes, après des regards longtemps élancés vers le ciel, je me voyais transporté parmi les chœurs des anges, et triomphant d'allégresse, je chantais : "Nous courrons après vous, attirés par l'odeur de vos parfums". »

    (*) : C’est-à-dire : de n’être plus aussi fervent qu’au début de ma profession monacale.

    St Jérôme (fêté ce jour), Lettre XVIII à Eustochium, in "Lettres de St Jérôme" traduites par J.-F. Grégoire et F.-B. Collombet (Tome I), Librairie catholique de Perisse Frères, Lyon - Paris, 1837.
    Source : Bibliothèque Saint Libère.

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    Saint Jérôme au désert - Tableau de Lazzaro Bastiani (v.1430-1512)

  • Méditation - Prière : Seigneur, réconcilie-moi avec moi-même...

    « Seigneur, réconcilie-moi avec moi-même.
    Comment pourrai-je rencontrer et aimer les autres
    si je ne me rencontre et ne m’aime plus ?
    Seigneur, Toi qui m’aimes tel que je suis et non tel que je me rêve,
    aide-moi à accepter ma condition d’homme,
    limité mais appelé à se dépasser.
    Apprends-moi à vivre avec mes ombres et mes lumières, mes douceurs et mes colères, mes rires et mes larmes, mon passé et mon présent.
    Donne-moi de m’accueillir comme Tu m’accueilles,
    de m’aimer comme Tu m’aimes.
    Délivre-moi de la perfection que je veux me donner,
    ouvre-moi à la sainteté que Tu veux m’accorder.
    Donne-moi le courage de sortir de moi-même.
    Dis-moi que tout est possible à celui qui croit.
    Dis-moi que je peux encore guérir,
    dans la lumière de ton regard et de ta Parole.
    Amen. »

    P. Michel Hubaut, franciscain (ordonné prêtre en 1969).

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  • Méditation : prier pour nos ennemis

    « Il y a des hommes qui souhaitent à leurs ennemis et aux ennemis de l'Eglise les peines et les tourments du feu éternel. Ils ne connaissent pas l'amour de Dieu en pensant ainsi. Qui a l'amour et l'humilité du Christ pleure et prie pour tout le monde.
    Seigneur, de même que tu as prié pour tes ennemis, de même enseigne-nous par ton Saint Esprit à les aimer et à prier pour eux avec des larmes. Ceci est cependant bien difficile pour nous, pécheurs, si ta grâce n'est pas avec nous !...
    Si la grâce de l'Esprit Saint habite le coeur d'un homme, même en une mesure infime, cet homme pleure pour tous les hommes ; il a plus encore pitié de ceux qui ne connaissent pas Dieu ou qui lui résistent. Il prie pour eux jour et nuit afin qu'ils se convertissent et reconnaissent Dieu. Le Christ priait pour ceux qui le crucifiaient : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font" (Lc 23,34). Etienne, lui aussi, priait pour ses persécuteurs afin que Dieu ne leur impute pas ce péché... (Ac 7,60). Il faut prier pour nos ennemis si nous voulons conserver la grâce, car celui qui n'a pas compassion du pécheur n'a pas en lui la grâce du Saint Esprit. Louange et grâce à Dieu et à sa grande miséricorde, car il nous a accordé, à nous autres hommes, la grâce de l'Esprit Saint...
    L'Amour ne souffre pas la perte d'une seule âme... »

    Saint Silouane (1866-1938), Spiritualité Orientale n°5, Abbaye de Bellefontaine, 1976.

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  • Méditation - Prière : supplication...

    « Donnez-moi, Seigneur, la reconnaissance que je dois avoir de toutes vos bontés. Dans ces longues nuits que vous passiez en oraison pour attirer sur moi les bénédictions du ciel, tous mes péchés étaient présents à votre esprit. En souffrant la faim et la soif, vous pensiez à mes intempérances ; dans vos travaux, vous prévoyiez ma lâcheté ; vous connaissiez, en répandant sur moi des larmes de tendresse, toute la dureté de mon coeur ; rempli de l'amour éternel qui vous livrait à la mort pour moi, vous me voyiez sans amour pour vous ; parmi les austérités de votre vie, vous considériez la licence et la délicatesse de la mienne ; dans les idées de votre sagesse infinie, je courais déjà à ma perte tandis que vous étiez occupé de mon salut.
    Ah ! mon Dieu, voici le pécheur pour qui vous avez tant souffert, le même qui était dès lors présent à votre connaissance éternelle, et qui est toujours pauvre, misérable, infidèle. Je me jette à vos pieds tel que je suis, mais j'apporte avec moi les mérites de vos souffrances et la promesse de vos miséricordes. Je vous les demande, Seigneur ; et pour les obtenir, je vous offre vos jeûnes, vos veilles, vos oraisons, vos austérités. Regardez les maux que vous avez endurés, et pardonnez-moi ceux que j'ai commis. »

    Père Alphonse de la Mère des Douleurs, Pratique journalière de l'oraison et de la contemplation divine d'après la méthode de Sainte Thérèse et de Saint Jean de la Croix, Tome IV (Mardi de la septième semaine), Desclée de Brouwer & Cie, Lille - Paris - Bruges, 1917.

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  • Méditation : St Benoît et la prière

    Au calendrier est inscrit aujourd'hui le Dies Natalis de St Benoît de Nursie, patriarche des moines d'Occident (Mémoire le 11 juillet).

    « Si, quand nous voulons présenter quelque requête aux hommes puissants, nous n’osons le faire qu’avec humilité et révérence, combien plus devons-nous supplier le Seigneur Dieu de l’univers en toute humilité et très pure dévotion ! Et ce n’est pas par l’abondance des paroles, mais par la pureté du cœur et les larmes de la componction que nous serons exaucés, sachons-le bien. Aussi l’oraison doit-elle être brève et pure, à moins qu’elle ne vienne à se prolonger sous l’effet d’un sentiment inspiré par la grâce. »

    Règle de Saint Benoît, ch. XX (De la révérence dans la prière), Trad. OSB.

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  • Méditation : premier jour de Carême

    « "Rappelle-toi, ô homme, que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière"...

    L'Eglise ne nous fait entendre ce langage si dur... que pour nous inspirer, dès ce premier jour de Carême, les sentiments d'une sainte et amère componction. La componction du coeur, c'est la seconde disposition essentielle à quiconque veut atteindre une des principales fins du Carême : faire une salutaire pénitence. Si nos oeuvres de mortification et de pénitence sont unies aux sentiments d'un coeur vraiment contrit et humilié, Dieu les aura pour agréables. Il nous pardonnera ; sa parole y est engagée : "Jamais, dit le prophète royal, Dieu ne rejettera un coeur contrit et humilié. Cor contritum et humilitatum, Deus, non despicies" (Ps 18). Mais si ces dispositions nous manquent, ne devons-nous pas craindre que tous les exercices du Carême, si pénibles qu'ils soient, ne nous apportent que très peu d'avantages ?

    Demandez à Dieu instamment qu'il veuille déposer dans votre âme les sentiments d'un "coeur contrit et humilié" ; dites-lui avec le prophète : "Nourrissez-moi, Seigneur, du pain des larmes, et que mes pleurs me tiennent lieu de breuvage" (Ps 79). »

    Père Bruno Vercruysse, Nouvelles méditations pratiques pour tous les jours de l'année..., Tome I, Braine-le-Comte / Paris, Charles Lelong / Jouby et Roger, 1874 (6e éd.).

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  • Méditation : L'ivresse de l'Amour

    « S'oublier non par vertu mais par ivresse, parce qu'on a goûté à la drogue de l'amour : Jésus, Marie, Marie-Madeleine, le lavement des pieds, Nazareth, les folies des saints ne font que monnayer cette ivresse. Il n'y a pas de chemin pour y parvenir : on l'a ou on ne l'a pas. Mais quand on l'a, et plus on l'a, plus on est terrifié par l'horreur d'être habité aussi par l'orgueil, la dureté de coeur et le démon, qui persécutent inlassablement cette humilité. Alors commence le combat spirituel, les stratégies, la sagesse des Anciens, les conseils de l'Eglise, les traditions monastiques, l'ascèse quotidienne, etc. Au terme de ce périple il y a un océan de larmes, qui est en même temps l'Océan de Dieu. Mais au départ il faut au moins pleurer pour la première fois, comme Zampano à la fin de La Strada. »

    P. Marie-Dominique Molinié, op, présentation de "Coupable de tout pour tous - Variations sur le mystère du Salut", La Nef, 2008.

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  • Méditation : le don des larmes

    « J'entends parler de Vous, Seigneur Jésus, je pense à Vous, je suis en votre présence...
    Je vous offre mes louanges, mes prières, mes oraisons,
    Oh ! alors, en toutes ces circonstances, exaucez-moi !
    Accordez-moi ce que tout mon coeur désire, tout ce que je Vous implore ;
    Accordez-moi des larmes, les larmes qui jaillissent, spontanément, de cette source cachée au tréfonds de moi-même,
    et que votre miséricordieuse bonté veuille bien y créer.
    Je sais la puissance de ces larmes.
    Je sais que vous les écoutez bien plus tôt que les prières elles-mêmes, que les louanges, que les oraisons...
    Je sais qu'elles vous ravissent, qu'elles vous touchent, qu'elles vous émeuvent divinement,
    et que vous ne pouvez en supporter plus longtemps l'invincible séduction.

    Qu'à l'audition de votre seul Nom, ô Jésus, qu'à votre seule pensée, et qu'au seul fait de me rappeler que vous êtes, là, près de moi,
    mes yeux se mouillent,
    ma langue se fige en ma gorge.
    et que je me taise !...
    Oh ! ce silence des larmes qui coulent et coulent, sans plus s'arrêter, devant Votre Face adorable, se mêlant à celles qui découlent d'Elle-même !
    C'est une faveur immense que je sollicite, ainsi, ô mon Dieu ;
    je la comprends, je l'apprécie, je la place au-dessus de tant d'autres grâces ;
    car, elle me révèle que vous m'aimez, que vous ne méprisez pas la voix qui Vous parle, la pensée qui Vous cherche, la louange qui passe sur mes lèvres, et l'oraison qui Vous cherche.
    Saintes larmes de la Face de Jésus, qui pleurez sur moi, venez et que je vous rende, à Lui, pour l'amour de son Amour !... »

    Dom Eugène Vandeur, Les voies à la Fournaise d'Amour - Elévations, Beyaert, Bruges, 1953.

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    Antonello da Messina (v.1430-1479) : Le Christ à la colonne (Paris, Musée du Louvre)

  • 15 octobre : Prière

    « O Dieu de mon âme, comme nous sommes prompts à vous offenser ! Mais comme vous l'êtes davantage à nous pardonner ! D'où nous vient donc, ô Seigneur, une si folle audace, si ce n'est de ce que, voyant l'étendue de votre grande miséricorde, nous oublions l'équité de votre justice ? "Les douleurs de la mort m'ont environné", dites-vous. Oh ! que le péché est un grand mal, puisqu'il a pu donner la mort à un Dieu au milieu des plus poignantes douleurs ! Et comme ces douleurs vous environnent encore aujourd'hui, ô mon Dieu ! Où pouvez-vous aller, que vous ne soyez tourmenté ? De toutes parts les mortels vous font des blessures.
    O chrétiens, il est temps de défendre votre Roi et de lui tenir compagnie dans l'isolement profond où il se trouve. Ils sont rares les vassaux qui lui restent fidèles ! c'est le grand nombre qui marche à la suite de Lucifer. Le pire, c'est qu'il y en a qui en public se montrent ses amis, et qui en secret le vendent. Il ne trouve presque plus personne à qui il puisse se fier. O ami véritable, qu'il vous paye mal celui qui vous trahit ! O véritables chrétiens, venez donc pleurer en compagnie de votre Dieu ! ce n'est pas seulement sur Lazare qu'il a répandu des larmes pleines de compassion, mais sur ceux qui, malgré les cris répétés de sa Majesté, devaient ne pas vouloir ressusciter.
    O mon Bien, comme vous aviez présentes les fautes que j'ai commises contre vous ! Qu'elles ne se renouvellent jamais, ô Seigneur, qu'elles ne se renouvellent jamais, ni celles de tous les pécheurs ! [...] Malgré ma misère, je vous le demande pour les âmes qui ne veulent pas vous le demander. Vous voyez bien, ô mon Roi, quel tourment j'endure quand je vois les pécheurs songer si peu aux supplices affreux qu'ils endureront toute une éternité, s'ils ne reviennent à vous.
    [...] O dureté des coeurs humains ! Que votre immense miséricorde, ô mon Dieu, les attendrisse ! »

    Ste Thérèse de Jésus (d'Avila), Exclamation X, in Oeuvres complètes (Trad. du R.P. Grégoire de Saint Joseph), Editions du Seuil, Paris, 1948.

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  • 20 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Elle m'a versé un parfum précieux sur les pieds..." (Lc 7, 36-50)

    « Aujourd'hui la miséricorde et la vérité se sont rencontrées, et l'abondance des miséricordes du Seigneur s'est épanchée sur une femme pécheresse. Car le fils de la Vierge est touché par les mains d'une créature coupable et souillée, une femme qui avait perdu toute honte porte les mains sur Dieu et sur le Fils de Dieu. Impure, elle touche les pieds de celui qui est pur et qui purifie ; coupable, elle tombe aux pieds de son Créateur. Celle qui avait prévariqué revient à de meilleurs sentiments et rentre dans son coeur ; elle condamne, par l'abondance de ces larmes, la multitude de ses crimes. La bonté de celui qu'elle touche ainsi laisse accomplir cet acte, l'oeil bienfaisant de sa majesté, par un heureux dédain, ne méprise point l'empressement de l'office qu'on lui rend. Marie couvre de baisers fréquents les pieds de Jésus-Christ, elle les arrose de ses larmes insaisissables, elle les essuie de ses cheveux, et les oint de parfums embaumés. L'ami de la singularité le voit et est envieux, et l'orgueil du Pharisien accuse Jésus d'ignorance et Madeleine de présomption. Mais la clairvoyance divine délibère et suspend son jugement ; tant qu'elle reçoit cet hommage, elle retient le reproche qu’elle a préparé, jusqu'à ce que le sacrifice de Marie s'achève en holocauste. Les anges se réjouissent à la vue d'une pécheresse qui fait pénitence, et leur assemblée céleste est parfumée de cette odeur, et toute la douceur de la miséricorde entoure celui qui sauve et celle qui va être sauvée. Où le péché a abondé, la grâce a surabondé (Rm. V, 20), et la piété, en devenant prépondérante, arrête le cours de nombreux péchés. Que l'étendue de votre piété est grande, Seigneur, dans la confession de cette pécheresse, que vous réprimandez justement l'orgueil et l'illusion du Pharisien. Vous rappelez les attentions de celle qui vous honore, et vous blâmez indirectement l'injustice de celui qui s'indigne dans l'ensemble de ce passage dirigé contre la jalousie de Simon. Et parce que là où est l'esprit du Seigneur, là se trouve la liberté (II Cor. III, 17), beaucoup de péchés sont remis à celle qui a beaucoup aimé, et beaucoup sont le partage de ceux qui se montrent bien négligents. Ce pharisien ne s'était pas rassasié aux mamelles de l'Épouse, il n'avait point pris des sentiments de compassion, il lisait la loi qui ignore la miséricorde, il ne connaissait que la justice. Loi divine, gravée sur des pierres dures, prête à frapper, ne sachant point pardonner. Loi qui ne laisse jamais de place au pardon, qui refuse l'indulgence et ignore le changement. Vin âpre et acide sorti de grappes fort amères, destiné aux hommes cruels, versé à Israël et offert au Sauveur. Vice qui agace les dents de ceux qui le boivent, et qui ne vient point de cette espèce de vigne, dont le Sauveur boit le jus nouveau dans le royaume de son Père...

    Que l'affection de l'âme pénitente oigne l'un et l'autre pied, mais que, tantôt embrassant la miséricorde, tantôt baisant la justice, elle offre l'holocauste d'un coeur contrit. Voyez Marie s'attachant fortement au pied du jugement, lorsque, femme noble et pécheresse, elle ne regarde pas ceux qui sont assis à table, mais, le corps prosterné, se roule aux pieds de la majesté divine, remplie de douleur, impatiente de crainte, et blessée des traits de la componction. Mais elle embrasse avec plus d'affection le pied de la miséricorde, espérant qu'on l'exercera à son endroit ; elle se colle fortement aux pieds du Rédempteur, jusqu'à ce qu'elle entende : "Vos péchés vous sont remis".

    C'est là un parfum bien précieux, il embaume non-seulement la maison de la terre, mais encore le palais des cieux. Ce sont des espèces bien viles qui le composent, on en peut trouver une grande quantité dans nos jardins. Nos péchés plantés dans nos consciences, en nombre incalculable, en sont les ingrédients. Placés dans le mortier de la pénitence, broyés par la macération, arrosés de l'huile de la discrétion, mis au feu de la douleur, cuits dans le vase de la discipline, ils forment un parfum précieux et agréable aux pieds du Sauveur. Nous le confectionnons d'une manière plus abrégée, en abandonnant entièrement toutes choses à celui qui le goûte. Et quoique la matière paraisse indigne, ce parfum est bon néanmoins, il remplit la maison, pénètre les cieux, réjouit les anges, et procure allégresse et joie à la cité bienheureuse. C'est là le sacrifice de justice : "Parce qu'un esprit brisé de douleur est un sacrifice à Dieu" (Ps. L, 19). »

    Nicolas de Clairvaux († v. 1176 ou 1178), Sermon pour la fête de la Bienheureuse Marie-Madeleine (1,4,5), in Oeuvres complètes de Saint Bernard, Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Louis de Vivès Editeur, 1866.

    (Nicolas de Clairvaux, qui fut l'un des secrétaires de saint Bernard, s'est attribué de nombreux sermons qui ne sont que des copies d'autres auteurs, notamment d'Hugues de Saint-Victor ('Adnotationes in Psalmos'), et surtout de saint Bernard. C'est sans doute le cas du sermon présenté ci-dessus, inclus dans les oeuvres complètes du Père de l'Eglise.)

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 11 juillet : Méditation

    « Quand l'homme reconnaît-il que son cœur atteint la pureté ? Lorsqu'il considère tous les hommes comme bons sans qu'aucun lui apparaisse impur et souillé. Alors en vérité il est pur de cœur (Mt 5,8)...
    Qu'est-ce que cette pureté ? En peu de mots, c'est la miséricorde du cœur à l'égard de l'univers entier. Et qu'est-ce que la miséricorde du cœur ? C'est la flamme qui l'embrase pour toute la création, pour les hommes, pour les oiseaux, pour les bêtes, pour les démons, pour tout être créé. Quand il songe à eux ou quand il les regarde, l'homme sent ses yeux s'emplir des larmes d'une profonde, d'une intense pitié qui lui étreint le cœur et le rend incapable de tolérer, d'entendre, de voir le moindre tort ou la moindre affliction endurée par une créature. C'est pourquoi la prière accompagnée de larmes s'étend à toute heure aussi bien sur les êtres dépourvus de parole que sur les ennemis de la vérité, ou sur ceux qui lui nuisent, pour qu'ils soient gardés et purifiés. Une compassion immense et sans mesure naît dans le cœur de l’homme, à l'image de Dieu. »

    Saint Isaac le Syrien (7° siècle), Discours ascétique, § 81 (trad. AELF, 1974 ; cf trad. Touraille)

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  • 6 avril : Méditation (4)

    « Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde : il ne faut pas dormir pendant ce temps-là.
    [...]
    "Je pensais à toi dans mon agonie, j’ai versé telles gouttes de sang pour toi.
    [...]
    Veux-tu qu'il me coûte toujours du sang de mon humanité, sans que tu donnes des larmes ?" »

    Blaise Pascal, Pensées, 736 [87-89], in "Oeuvres de Pascal", Bibliothèque de la Pléiade, NRF, 1939.

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