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invocation

  • Méditation - confiance, confiance, confiance... (suite)

    « Pour que notre attention soit toujours fixée sur Christ et pour que notre ardeur ne tiédisse à aucun moment, invoquons-Le en tout temps ! Qu'Il soit l'objet de nos méditations ! Il ne nous est demandé aucune forme particulière de prière. Pour L'invoquer : point n'est besoin d'un lieu spécial, ni de grandes vociférations. Il n'est absent d'aucun endroit. Il est impossible qu'Il ne soit pas en nous. Pour ceux qui Le cherchent, Il est en eux, plus intimement que leur propre cœur.
    Ainsi, nous croyons fermement que nos prières seront exaucées. Nous ne devons pas en douter malgré notre péché. Soyons pleins de courage, car Celui que nous invoquons est bon pour les ingrats et les méchants (Lc 6, 35). Bien loin de Lui d'oublier les supplications de Ses serviteurs qui L'ont offensé, avant même que nous Le priions, et alors que nous ne faisions aucun cas de Lui, Il est descendu sur terre en personne ; Il nous a, le premier, appelés en nous disant : Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs (Mt 9, 13).
    Comment Celui qui a cherché ceux qui ne Le désiraient pas traiterait-Il ceux qui font appel à Lui ? S'Il nous a aimés quand nous Le haïssions, comment nous rejetterait-Il, si nous L'aimons ?... »

    St Nicolas Cabasilas (XIVe siècle), La vie en Christ (Livre VI, 12), Trad. Daniel Coffigny, Éditions du Cerf, Paris, 1993.

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  • 1er vendredi du mois, dédié au Sacré-Coeur de Jésus

    « Un jour que sainte Gertrude cherchait, parmi les différentes faveurs qu'elle avait reçues, celle qu'il serait le plus utile de manifester aux hommes pour leur avancement spirituel, Notre-Seigneur lui indiqua précisément cette disposition miséricordieuse de son Cœur à réparer toutes nos fautes : « Fais connaître aux hommes, lui dit-Il, l'avantage qu'ils trouveront à se rappeler sans cesse que moi, le Fils de la Vierge, je me tiens debout pour leur salut devant Dieu le Père et que, s'ils viennent à commettre quelque faute, j'offre pour eux mon Cœur sans tache à la justice divine. » La seule chose qu'Il demande pour cela, c'est que nous venions lui apporter nos misères avec un cœur contrit et confiant, avec une bonne volonté qui se relève courageusement après chaque chute, lui demandant de suppléer à notre indigence et d'acquitter entièrement toutes nos dettes.

    Vous voyez combien cette doctrine est encourageante et enrichissante et comme la dévotion au Sacré-Cœur, ainsi pratiquée, peut nous élever rapidement à une haute perfection, puisque si nous savons lui apporter, chaque jour, nos œuvres, nos manquements, nos dettes, Il réparera tout, compensera tout et revêtira nos moindres bonnes actions d'une valeur infinie. Et pour lui exposer ainsi notre misère et lui demander d'y suppléer, disons-lui simplement comme sainte Gertrude : « Ô mon frère, puisque vous vous êtes fait homme pour payer les dettes des hommes, daignez maintenant, je vous en prie, suppléer à mon indigence et acquitter entièrement toutes mes dettes. »

    Cœur Sacré de Jésus, j'ai confiance en vous ! Ce sera donc là désormais une de nos invocations favorites. Nous la redirons au moment des difficultés, des tentations, des ennuis. Nous la redirons pour la redire par plaisir et pour être agréables au Cœur de Jésus. Nous la redirons chaque fois que nous aurons une grâce à demander, un secours à solliciter.

    Cœur Sacré de Jésus, j'ai confiance en vous ! Oui, nous la redirons sans cesse, cette belle prière, et quand Dieu devra nous juger, elle sera encore une dernière fois sur nos lèvres, et l'entier pardon qu'elle nous obtiendra alors, sera la meilleure réponse de Jésus à tous ces cris de foi et d'amoureuse confiance qui seront sortis si souvent de notre cœur, au cours de notre vie. »

    Abbé A. Comerson, Entretiens spirituels sur le Sacré Cœur & La Garde d'Honneur (Deuxième année, Juin, III), Librairie Catholique, Chambéry, 1922.

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  • Méditation - Prières : "O Dieu de mon cœur..."

    « Dans le courant de ce jour, où tu vaqueras à l’amour, afin que tes sens soient embrasés du vrai Soleil qui est Dieu, et que ta flamme ne s’éteigne pas, mais que tu ailles toujours croissant en amour, tu rumineras assidûment un de ces versets :

    Bienheureux les yeux qui te voient, ô amour Dieu ! Oh ! quand donc arriverai-je là où tu es, ô Dieu vraie lumière, Dieu et agneau ? Je sais qu’enfin je te verrai de mes yeux, ô Jésus, Dieu mon Sauveur !

    Bienheureuses les oreilles qui t’entendent, ô amour Dieu, Verbe de vie ! Oh ! quand donc serai-je consolée de ta parole pleine d’une suavité plus douce que le miel, et par elle appelée vers toi ? De grâce, que je n’aie point à craindre la sentence formidable, mais que j’entende bientôt ta voix m’appelant à la gloire. Amen.

    Bienheureux l’odorat qui te respire, ô amour Dieu, très doux arôme de vie ! Oh ! quand donc soufflera pour moi la suave odeur de ta divinité d’où coule le miel ? De grâce, que bientôt j’arrive aux pâturages riches et délicieux de ta vision éternelle. Amen.

    Bienheureuse la bouche qui goûte, ô amour Dieu, tes consolantes paroles plus douces que le miel, que le miel en rayon ! Oh ! quand mon âme sera-t-elle donc nourrie, rassasiée de ta divinité, et enivrée de l’abondance de tes délices ? De grâce, mon Seigneur, qu’ici-bas je goûte combien tu es doux, afin que là dans l’éternité, j’aie le bonheur de jouir de toi, ô Dieu de ma vie. Amen.

    Bienheureuse l’âme qui dans un embrassement d’amour s’est inséparablement attachée à toi, et bienheureux le cœur qui sent le baiser de ton cœur, ô amour Dieu, contractant avec toi une alliance d’indissoluble amitié. Oh ! quand donc serai-je serrée dans tes bras, ô Dieu de mon cœur, et quand donc te verrai-je sans milieu ? De grâce que bientôt, bientôt retirée de cet exil, je voie dans la jubilation ta face d’où coule le miel. Amen. »

    Ste Gertrude, Les Exercices, Cinquième exercice, pour exciter le divin amour (Oraison et versets), Trad. du Père Emmanuel, OSB oliv., Paris, 1919.

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  • Déroulement de la rencontre du 8 Juin au Vatican

    Ce midi, le P. Lombardi, Directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, a précisé le déroulement de la rencontre de prière pour la paix voulue par le Pape François et à laquelle ont été invités le Président palestinien Mahmud Abbas et le Président israélien Shimon Peres.

    Dimanche prochain, peu après 18h00, les chefs d'état seront accueillis séparément par le Pape à Ste Marthe, avant de se joindre au Patriarche œcuménique Barthélémy et de gagner ensemble les jardins du Vatican.
    La cérémonie s'ouvrira par un moment musical et l'exposé en anglais de son déroulement.
    Se succéderont dans l'ordre la prière juive récitée en hébreux suivie d'une méditation musicale, la prière chrétienne prononcée en anglais, italien et arabe, suivie d'une méditation musicale, la prière musulmane en arabe suivie d'une méditation musicale.
    Après quoi le Saint-Père prononcera son invocation à la paix, avant d'inviter chacun des deux présidents à prononcer la leur.
    En conclusion, avec le Patriarche et le Pape, les Présidents Peres et Abbas échangeront un geste de paix, puis iront planter ensemble un olivier symbolique.

    Après la cérémonie, le Saint-Père invitera ses trois hôtes à la 'Casina di Pio IV' pour un entretien privé.
    Les chefs d'état quitteront ensuite le Vatican et le Pape regagnera Ste Marthe en compagnie du Patriarche.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 6.6.14).

  • Méditation : "Appelle à l'aide !"

    « Ne te décourage pas, ne te laisse pas aller au désespoir lorsque tu sens dans ton âme un souffle meurtrier, un bouillonnement de méchanceté et de mal, d'impatience et de blasphème, ou un fléchissement sous l'emprise des mauvaises pensées. Combats sans relâche et résiste courageusement, invoque de tout ton cœur le Seigneur Jésus-Christ, le vainqueur de l'enfer. Humilie-toi profondément, profondément, reconnaissant du fond de l'âme que tu es le premier des pécheurs (1), indigne d'être compté parmi les hommes, et le Seigneur, voyant ton humilité et ton combat, te viendra en aide. Appelle aussi à ton secours notre Protectrice, la très sainte Vierge Mère de Dieu, et dis-lui : "Guéris, ô toute Pure, les blessures amères de mon âme, et terrasse les ennemis qui ne cessent de me faire la guerre. (2)" »

    1 : cf. 1 Tim 1, 15
    2 : Canon à l’Ange Gardien

    Saint Jean de Cronstadt (1829-1908), Ma vie en Christ, Abbaye de Bellefontaine, 1979.

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  • Méditation : la Toussaint

    « L'intention de l’Église est d'honorer aujourd'hui tous les saints ensemble. Je les aime, je les invoque, je m'unis à eux, je joins ma voix aux leurs pour louer Celui qui les a faits saints. Que volontiers je m'écrie avec cette Église céleste : Saint, Saint, Saint ! à Dieu seul la gloire ! que tout s'anéantisse devant lui !

    Je vois les saints de tous les âges, de tous les tempéraments, de toutes les conditions : il n'y a donc ni âge, ni tempérament, ni condition qui exclue de la sainteté. Ils ont eu au dehors les mêmes obstacles, les mêmes combats que nous ; ils ont eu au dedans, les mêmes répugnances, les mêmes sensibilités, les mêmes tentations, les mêmes révoltes de la nature corrompue ; ils ont eu des habitudes tyranniques à détruire, des rechutes à réparer, des illusions à craindre, des relâchements flatteurs à rejeter, des prétextes plausibles à surmonter, des amis à craindre, des ennemis à aimer, un orgueil à saper par le fondement, une humeur à réprimer, un amour-propre à poursuivre sans relâche jusque dans les derniers replis du cœur.

    Ah ! que j'aime à voir les saints, faibles comme moi, toujours aux prises avec eux-mêmes, n'ayant jamais un seul moment d'assuré ! J'en vois dans la retraite livrés aux plus cruelles tentations ; j'en vois dans les prospérités les plus redoutables et dans le commerce du siècle le plus empesté. Ô grâce du Sauveur, vous éclatez partout, pour mieux montrer votre puissance, et pour ôter toute excuse à ceux qui vous résistent ! Il n'y a ni habitude enracinée, ni tempérament ou violent ou fragile, ni croix accablantes, ni prospérités empoisonnées, qui puissent nous excuser, si nous ne pratiquons pas l’Évangile. [...]

    Dirai-je avec le monde insensé : Je veux bien me sauver, mais je ne prétends pas être un saint ? Ah ! qui peut espérer son salut sans la sainteté ? Rien d'impur n'entrera au royaume des cieux ; aucune tache n'y peut entrer ; si légère qu'elle puisse être, il faut qu'elle soit effacée, et que tout soit purifié jusque dans le fond par le feu vengeur de la justice divine, ou en ce monde ou en l'autre : tout ce qui n'est pas dans l'entier renoncement à soi et dans le pur amour qui rapporte tout à Dieu sans retour, est encore souillé. Ô sainteté de mon Dieu, aux yeux duquel les astres mêmes ne sont pas assez purs ! Ô Dieu juste, qui jugerez toutes nos imparfaites justices ! mettez la vôtre au dedans de mes entrailles pour me renouveler ; ne laissez rien en moi de moi-même. » (VI, 70)

    Fénelon, Pour la fête de tous les saints, in "Œuvres spirituelles", Manuel de piété, Coll. Les maîtres de la spiritualité chrétienne, Aubier, Paris, 1954.

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    Tableau du Tintoret (Jacopo Robusti Tintoretto, 1518-1594)

  • Méditation : "Et le nom de la vierge était Marie"

    « "Et le nom de la vierge était Marie." Quelques mots sur ce nom de Marie, dont la signification désigne l'étoile de la mer : ce nom convient merveilleusement à la Vierge mère ; c'est en effet avec bien de la justesse qu'elle est comparée à un astre, car de même que l'astre émet le rayon de son sein sans en éprouver aucune altération, ainsi la vierge a enfanté un fils sans dommage pour sa virginité. D'un autre côté, si le rayon n'enlève rien à l'éclat de l'astre qui l'émet, de même le Fils de la Vierge n'a rien diminué à sa virginité. Elle est en effet la noble étoile de Jacob qui brille dans les cieux, rayonne dans les enfers, illumine le monde, échauffe les âmes bien plus que les corps, consume les vices et enflamme les vertus. Elle est belle et admirable cette étoile qui s'élève au dessus du vaste océan, qui étincelle de qualités et qui instruit par ses clartés. O vous qui flottez sur les eaux agitées de la vaste mer, et qui allez à la dérive plutôt que vous n'avancez au milieu des orages et des tempêtes, regardez cette étoile, fixez vos yeux sur elle, et vous ne serez point engloutis par les flots. Quand les fureurs de la tentation se déchaîneront contre vous, quand vous serez assaillis par les tribulations et poussés vers les écueils, regardez Marie, invoquez Marie. Quand vous gémirez dans la tourmente de l'orgueil, de l'ambition, de la médisance, et de l'envie, levez les yeux vers l'étoile, invoquez Marie. Si la colère ou l'avarice, si les tentations de la chair assaillent votre esquif, regardez Marie. Si, accablé par l'énormité de vos crimes, confus des plaies hideuses de votre cœur, épouvanté par la crainte des jugements de Dieu, vous vous sentez entraîné dans le gouffre de la tristesse et sur le bord de l'abîme du désespoir, un cri à Marie, un regard à Marie. Dans les périls, dans les angoisses, dans les perplexités, invoquez Marie, pensez à Marie. Que ce doux nom ne soit jamais loin de votre bouche, jamais loin de votre cœur ; mais pour obtenir une part à la grâce qu'il renferme, n'oubliez point les exemples qu'il vous rappelle. En suivant Marie, on ne s'égare point, en priant Marie, on ne craint pas le désespoir, en pensant à Marie, on ne se trompe point ; si elle vous tient par la main, vous ne tomberez point, si elle vous protège, vous n'aurez rien à craindre, si elle vous conduit, vous ne connaîtrez point la fatigue, et si elle vous est favorable, vous êtes sûr d'arriver ; vous comprendrez ainsi par votre propre expérience pourquoi il est écrit : "Le nom de la vierge était Marie." Mais arrêtons-nous un peu, de peur que nous ne voyions aussi qu'en passant, la belle clarté de cet astre. Car, pour me servir des paroles de l'Apôtre : "Il est bon pour nous d'être ici" (Mat, XVII), et c'est un bonheur de pouvoir contempler en silence ce qu'un long discours serait incapable de bien expliquer. »

    Saint Bernard, Seconde homélie "Sur les gloires de la Vierge mère" (“Super Missus”), in œuvres complètes de Saint Bernard (Tome II, Sermons du Temps), Traduction nouvelle par M. l'Abbé Charpentier, Paris, Librairie Louis de Vivès, Editeur, Paris, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

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  • Méditation : nous et... DIEU

    « Une des qualités que Dieu s'attribue lui-même en sa parole et un des noms de sa grandeur, et qu'il a révélé à ses serviteurs avec plus de puissance et de mystère, est de se nommer CELUI QUI EST, pour nous apprendre qu'il est seul être infini, absolu et indépendant de tout être ; qu'il est la source et le soutien de tout ce qui a existence, et que tout ce qui procède de lui se termine en lui comme en la fin dernière et principale de toutes choses. Aussi un de nos premiers devoirs en l'usage de notre être et de notre vie, sitôt que nous avons l'usage de la raison, est de référer à Dieu l'usage de notre vie, et nous offrir à lui en reconnaissance, adorant et son être infini et son autorité suprême sur nous, et comme nous ne sommes que par lui, n'être aussi que pour lui au monde. Cette grandeur et qualité de son être, et la petitesse du nôtre, nous oblige à plusieurs devoirs. Le premier est de relever notre être de lui, et adorer sa grandeur par notre petitesse ; le second est de l'invoquer souvent ; car nous avons une continuelle et momentanée dépendance de lui ; le troisième, de vivre selon lui, et nous référer à lui, et nous approcher de sa gloire et de son royaume par la droiture et sainteté de nos oeuvres, comme nous approchons sans cesse de son jugement par la brièveté de nos jours ; et d'autant que chaque jour fait partie de notre vie, et que, lorsque nous le commençons, nous ignorons tous sur la terre si ce ne sera point le dernier... ; nous le devons commencer en nous mettant entre les mains de Dieu et en nous consacrant à lui. A cet effet donc, ouvrant nos yeux pour voir la lumière, ouvrons notre esprit pour penser à Dieu, et employons cette belle puissance qu'il nous a donnée en la contemplant de son vrai objet, qui est lui-même. »

    Cardinal de Bérulle (1575-1629), Opuscules de piété, CLXIII. Exercice pour le matin, et de récollection pendant la journée, Aubier (Coll. "Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne"), Paris, 1944.

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  • 12 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Et le nom de la Vierge était Marie". Arrêtons-nous un peu à ce nom, qui signifie, dit-on, Etoile de la mer, et qui convient à merveille à la Vierge Mère. Il est tout indiqué de la comparer à un astre : car si l'astre émet un rayon sans en éprouver de tort, la Vierge met au monde son Fils sans la moindre lésion d'elle-même. Ni le rayon ne diminue l'éclat de l'astre, ni le Fils l'intégrité de la Vierge. C'est donc bien elle, "l'étoile glorieuse qui s'est levée de Jacob", dont le rayon éclaire l'univers entier, dont l'éclat brille au ciel et pénètre jusqu'aux enfers, parcourant toute la terre et y réchauffant les âmes plus que les corps, excitant les vertus et brûlant les vices. C'est elle, dis-je, cette étoile étincelante et incomparable, qui se balance au-dessus de notre mer immense et dangereuse, radieuse par ses mérites, nous éclairant le chemin par ses exemples.

    Oh, qui que tu sois, si tu te sens entraîné par le courant du siècle et balloté au milieu des orages et des tempêtes, au lieu de marcher sur la terre solide, ne détourne pas tes regards de cette lumineuse étoile, si tu ne veux pas sombrer dans la tourmente. Si le vent des tentations s'élève, si tu cours droit aux écueils des tribulations, regarde l'étoile, invoque Marie. Si tu es roulé par les flots de l'orgueil, de l'ambition, du dénigrement, de l'envie, regarde l'étoile, appelle Marie. Si la colère, l'avarice, la passion charnelle, bat à coups redoublés la nacelle de ton âme, tourne tes regards vers Marie. Si, déconcerté par l'énormité de tes crimes, confus de tes souillures de conscience, effrayé par l'horreur du jugement, tu te sens glisser dans le gouffre de la tristesse et l'abîme du désespoir, que ta pensée aille vers Marie. Dans les dangers, dans les difficultés, dans les incertitudes, pense à Marie, invoque Marie.

    Que son nom ne soit jamais loin de tes lèvres, ni loin de ton coeur ; et pour obtenir l'appui de sa prière, ne t'écarte pas des exemples de sa vie. En la suivant, on ne s'égare pas ; en la priant, on ne désespère pas ; qui se règle sur elle ne quitte pas le droit chemin. Si elle te tient par la main, tu ne tombes pas ; si elle te protège, tu n'as rien à craindre ; si elle te précède, tu marches sans fatigue, et avec son aide tu parviens au but : ainsi éprouves-tu, par ton expérience personnelle, combien pleine de sens est cette parole : "Et le nom de la Vierge était Marie". »

    Saint Bernard (1091-1153), Sur l'Evangile 'Missus Est', II, 17 ; P.L. t. 183, col.70-71.


    "Que Votre nom est glorieux, ô sainte Mère de Dieu ! s'écrie saint Bonaventure ; qu'il est glorieux, ce nom qui a été la source de tant de merveilles !" – "O nom plein de suavité ! s'écrie le bienheureux Henri Suzo. O Marie ! Qui êtes-Vous donc Vous-même, si Votre nom seul est déjà si aimable et si rempli de charmes ?" – "Votre nom, ô Marie, dit saint Ambroise, est un baume délicieux qui répand l'odeur de la grâce !" – Mais surtout le nom de Marie est un nom de salut. Saint Éphrem l'appelle la Clef du Ciel. "Le nom seul de Marie, dit saint Bernard, met en fuite tous les démons..." Ce n'est là qu'un faible écho de l'apologie du nom de Marie faite par les Saints.

    Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.