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occupation

  • Méditation - Les exercices de piété

    « Pour vos exercices de piété, je ne vois que deux choses : l'une est de souffrir en paix l'ennui, la sécheresse et la distraction quand Dieu l'envoie, alors elle fait plus de bien que toutes les lumières, les goûts et les sentiments de ferveur ; l'autre est de ne se procurer jamais par infidélité cette espèce de distraction.

    ll faut se donner quelques amusements pour se délasser l'esprit ; mais il faut se les donner par pure complaisance, dans le besoin, comme on fait jouer un enfant. ll faut un amusement sans passion : il n'y a que la passion qui dissipe, qui dessèche et qui indispose pour la présence de Dieu. Prenez sobrement les affaires ; embrassez-les avec ordre, sans vous noyer dans les détails, et coupant court avec une décision précise et tranchante sur chaque article.

    Réservez-vous du temps pour être avec Dieu. Soyez-y dans la société la plus simple, la plus libre et la plus familière. Faites de toutes choses matière de conversation avec lui ; parlez-lui de tout selon votre cœur, et consultez-le sur tout ; faites taire vos désirs, vos goûts, vos aversions, vos préjugés et vos habitudes. Dans ce silence de tout vous-même, écoutez celui qui est la parole et la vérité : Audiam quid loquatur in me Dominus (1). Vous trouverez qu'un quart d'heure sera facilement rempli dans une telle occupation. Ne cherchez point plus qu'il ne faut dans l'oraison. Quand vous ne feriez que vous ennuyer avec Dieu, pour l'amour de lui, et que laisser tomber vos distractions quand vous les apercevez, sans vous rebuter de leurs importunités, ce serait beaucoup. ll faut une grande patience avec vous-même. Soyez gai, sans vous livrer avec passion à vos goûts. Il faut vous ménager sans vous flatter, comme vous ménageriez sans flatterie un bon ami que vous craindriez de gâter. La vraie charité place tout dans son ordre, et soi comme les autres. Point de tristesse, point d'évaporation, point de gêne, point de hauteur ni de mollesse. Pendant que vous êtes seul en liberté et en repos, accoutumez-vous à être souvent avec Dieu, en rappelant sa présence dans les occupations extérieures. Dès que vous sentez que quelque occupation vous passionne, flatte votre amour-propre, et vous éloigne de Dieu, interrompez-la : vous la reprendrez, s'il le faut, quand la passion n'y entrera plus. »

    1. Ps. 85 (84), 9 : "J'écouterai ce que le Seigneur va me faire entendre".

    Fénelon (1651-1715), Lettre 232 (Au Vidame d'Amiens, fils puiné du Duc de Chevreuse), 13 septembre 1710, in "Œuvres de Fénelon" Tome Cinquième, A Paris, Chez Lefèvre, Éditeur, 1858.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : paix de l'esprit et du coeur

    « Pourquoi est-il si difficile d'avoir la paix dans cette vie ? Pourquoi nous laissons-nous troubler par tant de petites choses et d'aussi petites choses ? Dieu, la source d'où nous tirons notre origine, est le père de la paix, pourquoi donc sommes-nous si agités ? [...] C'est que notre intelligence est d'une activité dévorante, et qu'en même temps elle n'a pas de plaisir comparable à celui d'errer libre et à l'aventure. Elle a besoin d'une occupation continuelle ; elle demande toujours à se nourrir d'images ; elle est prompte à les épuiser, et, néanmoins, elle est toujours insatiable. C'est ce besoin d'images qui rend la vie contemplative si difficile.
    [...]
    La plus grande partie du pouvoir que le monde exerce sur nous vient de ce que nous l'avons laissé prendre possession de notre intelligence. Il serait bien moins difficile de le chasser de nos coeurs, si nous pouvions une fois bannir ses images de notre esprit. Le pouvoir de Satan sur le coeur procède de son pouvoir sur l'esprit. Notre affaire à tous, dans la vie spirituelle, sera donc, ou de nous débarasser des images qui nous obsèdent, ou de les changer.
    [...]
    Tel est notre esprit, tel sera notre coeur. Si notre esprit est rempli d'images du monde, jamais nous ne serons détachés du monde ; s'il est rempli d'images de lui-même, jamais nous ne triompherons de notre amour-propre. Si notre esprit ne veut pas demeurer en repos sans que des processions sans fin se déroulent au dedans de lui, eh bien ! que ce soient des processions religieuses. Que les images qu'il admet soient les images de Dieu, de Jésus, de Marie, les images des choses célestes. Je ne prétends pas dire qu'il soit tout à fait facile d'arriver à ce résultat ; mais c'est comparativement peu difficile ; d'ailleurs, il faut nécessairement que nous en venions à bout. »

    R.P. F.W. Faber (1814-1863, Le Précieux Sang ou le Prix de notre salut, Ambroise Bray, Paris, 1867 (4e éd.).

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  • Méditation : l'usage du temps (la lecture)

    « L'usage du temps... voilà une autre grande difficulté de la vie spirituelle. Si nous pouvions bien voir la différence du voeu de sainte Thérèse, de faire toujours ce qu'il y a de plus parfait, et de celui de saint Alphonse, de ne jamais perdre un instant, c'est ce dernier qui nous effraierait le plus ; et parmi les merveilles des quatre-vingt-huit ans de saint André Avellin, la plus étonnante est de n'avoir jamais laissé un seul moment passer oisif et inaperçu. Il y a dans cette pensée de quoi effaroucher la foi, et nous pouvons douter sérieusement que même les saints puissent tenir si constamment leur attention fixée sur Dieu ; mais, n'ayant nulle expérience de la sainteté, nous ne pouvons nous prononcer sur ce qui les regarde. Quant à nous, ce serait une présomption de vouloir l'essayer : et cependant, presque dans toutes nos journées, il y aura des intervalles qui seront vraisemblablement remplis par des inutilités ; ces inutilités sont fort innocentes, mais malheureusement combien l'esprit s'y évapore ! C'est alors qu'une lecture bien choisie, même sur un sujet tout séculier (pour ne point parler de notre lecture spirituelle régulière qui nous met plus sérieusement et plus directement en rapport avec Dieu), viendra fort à propos, non seulement pour nous faire éviter le mal, mais encore pour nous procurer un bien positif.

    Ce passe-temps prend possession de l'âme, l'occupe et y met garnison de pensées plus ou moins directement divines, empêchant par là l'esprit du mal, qui est toujours en alerte, de pouvoir s'y insinuer. Il y a de nos jours, dans l'atmosphère qui nous environne, deux influences dont la contagion est très nuisible à la vie spirituelle : la multiplicité d'intérêts et la succession rapide des objets. Il est triste de voir combien ces deux choses réussissent à chasser Dieu de nos âmes en empiétant ligne par ligne ; de sorte que l'occupation à des sujets religieux est devenue pour nos esprits une chose importante en dévotion, surtout pour ceux qui, vivant dans le monde, sont obligés d'entendre le fracas et de voir les révolutions effrayantes de cette espèce de machine divine qui a brisé son frein. Je n'ai pas besoin d'insister là-dessus, mais il serait difficile d'exagérer le danger ; car on peut dire que ce qui s'empare de toutes nos pensées est maître de nous. Il est donc nécessaire d'avoir du goût pour la lecture, à cause des périls et des moeurs de notre temps. »

    R.P. Frederick William Faber (1814-1863), Conférences spirituelles, Bray et Retaux, Paris, 1872 (6e éd.).

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  • 25 avril : Audience générale du Pape Benoît XVI

    Benoît XVI met en garde contre l'activisme dans l'Eglise

    « Prière et service de la Parole sont liés. La vie des Saints manifeste l’unité profonde entre la prière et l’action, entre l’amour total pour Dieu et celui pour les frères. Trop d’occupations, une vie frénétique finissent souvent par endurcir le cœur. Chers amis, ce rappel est précieux aujourd’hui alors que nous évaluons tout à l’aune de la productivité et de l’efficacité ! Le travail est important, mais nous avons aussi besoin de Dieu, de sa lumière. Sans la prière quotidienne, l’activisme nous guette. La prière est la respiration de l’âme et de la vie. »

    A lire et écouter en intégralité sur Radio Vatican, ou sur le site internet du Vatican.