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jean baptiste

  • Angelus de ce dimanche 24 juin 2018

    A l'occasion de la prière de l’Angélus de ce dimanche 24 juin, le Pape a proposé place Saint Pierre une réflexion sur le mystère de la naissance, s’appuyant sur celle de Saint Jean-Baptiste dans les Écritures.

    Dans l’Évangile selon Saint Luc cité par le Pape François depuis la fenêtre du palais apostolique, l'annonce de la naissance de  Jean-Baptiste laisse Zacharie incrédule « parce que les lois naturelles ne le permettaient pas ». Ainsi apparait que « Dieu ne dépend pas de notre logique et de nos capacités humaines limitées ». Tout l'événement de la naissance de Jean-Baptiste est donc entouré d'un joyeux sentiment « d'étonnement, de surprise et de gratitude » que le Pape assimile « au mystère de la naissance ».

    Insistant sur l’importance de ces sentiments de joie, d’étonnement, de surprise et de gratitude, véritables « âmes de la foi », le Souverain Pontife a loué toutes les variables de l’existence humaine « qui ne peuvent être ni prévues ni contrôlées ». Et ce, malgré une époque qui a tendance à tout planifier, a-t-il relevé.

    « Plus on en sait et plus l’on reste étonné et fasciné ! », s’est donc réjoui le Saint-Père, car « la vie d'une personne dépasse toujours nos modèles et nos propres attentes »: elle est « don de Dieu ».

    Enfin, le Pape a surtout appelé chacun à demeurer toujours plus conscients « que dans la génération d'un enfant, les parents agissent comme des collaborateurs de Dieu ». Chaque parent est ainsi porteur d'une « mission sublime qui fait de chaque famille un sanctuaire de la vie ».

    Ces paroles du Pape François sur l'importance de la vie, de la conception à la naissance, résonnent tout particulièrement en ce 24 juin, veille de deux jours du Congrès sur la bioéthique mondiale à l'Académie pontificale pour la vie. Ces travaux présidés par Mgr Vincenzo Paglia, président de cette Académie pontificale, pencheront sur le rôle de l'éducation dans les problématiques de bioéthique, ainsi que sur « la santé maternelle et infantile ».

    Source : Vatican.News.

    Texte intégral des paroles du Pape traduites en français sur Zenit.org.

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    Bse María Felicia de Jesús Sacramentado (1925-1959)

    Après la prière de l'Angelus, le Pape a salué la béatification au Paraguay, ce samedi 23 juin, de Sœur Maria Felicia de Jésus au Saint-Sacrement (au siècle : Maria Felicia Guggiari Echeverría), moniale professe de l’Ordre des Carmélites Déchaussées, rappelant que son papa l’appelait – comme les Paraguayens aussi aujourd’hui encore – « la Chiquitunga », ce qui signifie « utile, simple, modeste » : un modèle que le Pape a proposé aux jeunes.

    Précisions et biographie sur Zenit.org.

  • Méditation : De la conversion, avec St Pierre Chrysologue

    « « Jean Baptiste proclamait : "Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche" » (Mt 3,1)... Bienheureux Jean qui a voulu que la conversion précède le jugement, que les pécheurs ne soient pas jugés, mais récompensés, qui a voulu que les impies entrent dans le Royaume et non sous le châtiment... Quand Jean a-t-il proclamé cette imminence du Royaume des cieux ? Le monde était encore en son enfance... ; mais pour nous qui proclamons aujourd'hui cette imminence, le monde est extrêmement vieux et fatigué. Il a perdu ses forces ; il perd ses facultés ; les souffrances l'accablent... ; il crie sa défaillance ; il porte tous les symptômes de sa fin...
    Nous sommes à la remorque d'un monde qui s'enfuit ; nous oublions les temps à venir. Nous sommes avides d'actualité, mais nous ne tenons pas compte du jugement qui vient déjà. Nous n'accourons pas à la rencontre du Seigneur qui vient...

    Convertissons-nous, frères, convertissons-nous vite... Le Seigneur, du fait qu'il tarde, qu'il attend encore, prouve son désir de nous voir revenir à lui, son désir que nous ne périssions pas. Dans sa grande bonté il nous adresse toujours ces paroles : « Je ne désire pas la mort du pécheur, mais qu'il se détourne de sa voie et qu'il vive » (Ez 33,11). Convertissons-nous, frères ; n'ayons pas peur de ce que le temps se fait court. Son temps à lui, l'Auteur du temps, ne peut pas être rétréci. La preuve en est ce brigand de l'Évangile qui, sur la croix et à l'heure de sa mort, a escamoté le pardon, s'est saisi de la vie et, voleur du paradis avec effraction, a réussi à pénétrer dans le Royaume (Lc 23,43). »

    St Pierre Chrysologue (v.406-450, fêté ce jour), Sermon 167, Trad. Sœur Baptista Landry, in "L’Évangile selon Matthieu commenté par les Pères", Coll. "Les Pères dans la foi", Desclée De Brouwer, Paris, 1985 (CCL 248, 1025 ; PL 52, 636).

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    (Crédit photo : Judit Klein)

  • Méditation : Nativité de saint Jean-Baptiste

    « Toute la vie du « plus grand parmi tous les enfants des femmes » est le miracle des miracles. En plus de la vie entière de Jean, prophète dès avant sa naissance et le plus grand des prophètes, c'est aussi tout ce qui arrive avant sa naissance et après sa mort qui surpasse tous les miracles. En effet, les prédictions des prophètes inspirés par Dieu à son sujet le décrivent non comme un homme mais comme un ange, comme un flambeau étincelant, comme l'étoile du matin diffusant la lumière divine – car il précède le Soleil de justice – et comme la voix du Verbe de Dieu lui-même. Or qu'y a-t-il de plus proche du Verbe de Dieu...que la voix de Dieu ?

    Lorsque le moment de sa conception approche, ce n'est pas un homme mais un ange qui descend du ciel pour mettre fin à la stérilité de Zacharie et d'Élisabeth... Il prédit que la naissance de cet enfant sera la cause d'une grande joie, car elle annoncera le salut de tous les hommes : « Il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boissons fermentées, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès avant sa naissance. Il fera revenir de nombreux fils d'Israël au Seigneur leur Dieu ; il marchera avec l'esprit et la puissance d'Élie ». Jean, en effet, sera vierge comme Élie, surtout parce qu'il sera le précurseur de Dieu « car, est-il dit, il marchera devant le Seigneur »...

    Il vivait pour Dieu seul, attentif à Dieu seul, trouvant sa joie en Dieu. Il vivait donc en un endroit isolé, comme il est dit : « Il alla vivre au désert jusqu'au jour où il devait être manifesté à Israël »... De même donc qu'en ce temps-là, le Seigneur, poussé par son immense amour pour nous, est descendu du ciel pour nous qui étions tous pécheurs, de même en ce même temps Jean est sorti du désert pour nous, afin d'aider à la réalisation de ce dessein d'amour. Car, pour servir le Dieu de bonté dans son abaissement extraordinaire envers les hommes qui étaient alors plongés dans l'abîme du mal, il fallait un homme d'une vertu inégalable comme Jean. »

    (Références bibliques : Mt 11,11 ; Lc 1,44 ; Mt 11,9 ; Ml 3,1 Hébr ; Nb 24,17 ; Za 3,8 LXX ; Ml 3,20 ; Is 40,3 ; 1R 18,18 ; 21,20 ; Mc 6,18)

    St Grégoire Palamas (1296-1359), Homélie 40 ; PG 151, 496 (Trad. Delhougne, Les Pères commentent, Brepols, 1991, p. 490 rev.)

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    Fra Angelico : Zacharie nomme "Jean" (1334-1335)
    Fresque du Couvent San Marco, Florence. Italie

  • Méditation : Saint Jean-Baptiste

    « "Que sera cet enfant ?" se disent tous ceux qui entendent raconter les événements. Les espérances messianiques étaient alors assez ravivées dans le peuple. On attendait vaguement le roi d'Israël, le Sauveur qui délivrerait la race de Jacob de la domination romaine. Le trône de David était vide, les prophéties allaient peut-être se réaliser...
    Que sera cet enfant ? Personne ne pouvait prévoir le rôle de Jean, sauf Zacharie qui connaissait le divin secret.
    Sur chacun de nous, à notre naissance, cette question se pose. Nous recevons de Dieu la vie de nature et, par le baptême, la vie de grâce. Que ferons-nous de ces deux vies qui doivent se confondre et n'en faire qu'une pour l'éternité ? Question terrible, car la réponse décide de notre bonheur ou de notre malheur. Chacun de nous a selon les desseins de la Providence, sa route à parcourir pour atteindre le but suprême. Le tout est de la suivre, les yeux fixés sur ce but. La route, c'est le sens de Dieu pour nous. Tout ce qui est conforme à ce sens est bon, est vrai, car cette conformité nous met en rapport direct avec Dieu. Ce qui n'est pas conforme à ce sens, est péché, nous éloigne de la route, du but, par conséquent, qui est Dieu.
    [...]
    A l'Esprit-Saint, le grand illuminateur des âmes, d'ouvrir nos yeux pour voir et connaître Dieu. Notre pire faiblesse en ce monde, c'est l'ignorance de Dieu. Nous sommes assis dans "les ténèbres, dans l'ombre de la mort" et nous ne voyons pas plus haut, ni plus loin que la terre. Dieu nous échappe parce que notre âme n'est pas assez pure, assez limpide, assez dégagée de la terre, qui nous prend par tous nos sens. Ceux qui voient Dieu par la lumière de l'Esprit-Saint, ne peuvent pas ne pas l'aimer. Et c'est pourquoi il faut supplier Dieu de purifier nos yeux, afin que nous puissions le connaître. Que l'Orient se lève sur nos esprits enténébrés pour nous montrer la voie de la paix ! »

    R.P. Mortier, o.p., L'Evangile - Simples commentaires pour la vie chrétienne (Naissance de Jean-Baptiste), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer et Cie, Lille - Paris - Bruges, 1925.

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  • 8 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La décollation de Jean le Baptiste (Mc 6, 14-29 - cf Mt 14, 3-12 ; Lc 3, 19-20)

    « Le trait évangélique que nous avons entendu aujourd'hui, me donne occasion de dire à votre charité : Vous voyez que ce misérable Hérode aimait saint Jean, l'homme de Dieu ; mais que dans l'ivresse de la joie et des séductions d'une danseuse, il jura témérairement et promit de donner tout ce que lui demanderait cette jeune fille, qui l'avait captivé en dansant devant lui. Il s'affligea néanmoins lorsqu'il vit qu'on lui faisait une demande cruelle et criminelle ; à ses yeux c'était un crime horrible : mais placé entre son serment et la requête de la jeune fille, craignant tout à la fois et de commettre un forfait sanglant et de se rendre coupable de parjure, pour ne pas offenser Dieu en se parjurant, il prit le parti de l'offenser en versant le sang (Mc VI, 17-28).

    Que devait-il donc faire ? me demande-t-on. Répondrai-je : Il ne devait pas s'engager par serment ? Mais qui ne voit cette vérité ? D'ailleurs, on ne me consulte pas pour savoir s'il devait prêter ce serment ; mais ce qu'il devait faire après l'avoir prêté. La question est grave. Son serment était téméraire : qui l'ignore ? Il ne l'en a pas moins prêté ; et la jeune fille vient de requérir la tête de saint Jean. Que doit faire Hérode ? Donnons-lui un conseil. Lui dirons-nous : Epargne Jean, ne commets pas ce crime ? C'est conseiller le parjure. Lui dirons-nous : Ne te parjure pas ? C'est exciter au crime. Triste embarras !

    Avant donc de vous jeter dans ce filet inextricable, renoncez aux serments téméraires ; oui, mes frères ; oui, mes enfants, je vous en supplie, renoncez-y avant d'en avoir contracté la funeste habitude. Est-il besoin de vous précipiter dans une impasse où nous ne savons quel conseil vous donner ?

    Toutefois, en examinant avec plus de soin les Écritures, j'y rencontre un exemple qui me montre un homme pieux et saint tombant dans un serment téméraire et aimant mieux ne pas accomplir ce qu'il avait promis, que d'être fidèle à son serment en répandant le sang humain. Je vais rappeler ce trait à votre charité.

    Pendant que Saül persécutait le saint homme David, celui-ci, pour échapper à Saül et à la mort, allait où il pouvait. Or, un jour il demanda à un homme riche, nommé Nabal, occupé de la tonte de ses brebis, les aliments nécessaires pour le soutenir, lui et ses compagnons d'armes. Cet homme sans entrailles les lui refusa, et, ce qui est plus grave, il répondit en l'outrageant. Le saint jura de le mettre à mort. Il avait des armes, en effet, et sans réfléchir assez il fit serment de tirer de lui une vengeance qui lui était facile et que la colère lui représentait comme juste. Il se mit donc en route pour accomplir son serment. L'épouse de Nabal, Abigaïl vint à sa rencontre, lui amenant les aliments qu'il avait demandés. Elle le supplia humblement, le gagna et le détourna de répandre le sang de son mari (I R XXV). Ainsi, après avoir fait un serment téméraire, David ne l'accomplit point, inspiré par une piété plus grande.

    Je reviens donc, mes très chers frères, à la leçon que je vous dois. Il est vrai, le saint roi dans sa colère ne répandit pas le sang de cet homme : mais qui peut nier qu'il ait fait un faux serment ? De deux maux il a choisi le moindre ; le dernier étant moins grave que n'eût été le premier. Bien que considéré en lui-même, le faux serment fait un grand mal. Vous devez donc travailler d'abord et lutter contre votre funeste, funeste, funeste et très funeste habitude, et faire disparaître les serments que vous avez à la bouche.

    "Que votre langage soit : Oui, oui ; non, non. Ce qui est en plus vient du mal." (Mt V, 37).

    Prenez garde au faux serment, prenez garde au jugement téméraire. Or, vous éviterez sûrement ces deux maux, si vous détruisez en vous l'habitude de jurer. »

    Saint Augustin, Sermon CCCVIII (1-5) sur la décollation de Saint Jean-Baptiste (Sermons détachés sur divers passages de l'Écriture sainte — Deuxième série : Solennités et Panégyriques), in Oeuvres complètes (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1868.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 13 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Baptême du Seigneur : "C'est toi mon Fils : moi, aujourd'hui, je t'ai engendré." (Lc 3, 21-22)

    « Si l'on dit que le Christ a reçu le Saint Esprit, c'est en tant qu'il s'est fait homme et en tant qu'il convenait à l'homme de le recevoir. Sans doute, il est le Fils de Dieu le Père et engendré de sa substance, et cela avant l'incarnation et même avant tous les siècles. Malgré cela, il n'éprouve aucune tristesse à entendre le Père lui dire, maintenant qu'il s'est fait homme : "Tu es mon Fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré." Celui qui était Dieu, engendré par lui avant les siècles, le Père dit qu'il est engendré aujourd'hui ; cela signifie qu'il nous accueille en lui comme des fils adoptifs, car toute l'humanité était contenue dans le Christ en tant qu'il était homme. En ce sens on dit que le Père, alors que son Fils possédait déjà son Esprit, le lui donne de nouveau : de telle sorte que nous soyons gratifiés de l'Esprit en lui. Le Christ n'a pas reçu l'Esprit Saint pour lui-même, mais plutôt pour nous, qui étions en lui. Car c'est par lui que nous parviennent tous les biens. »

    Saint Cyrille d'Alexandrie, Commentaire sur l'Evangile de Jean, V (2) ; P. G. LXXIII & LXXIV, col. 9-756 (Trad. P.E. Pusey, Oxford, 1872 et Bruxelles, 1965).

  • Jean Baptiste Lully (1632-1687) : Te Deum

    Le Concert Spirituel, Hervé Niquet

  • 19 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La naissance de Jean (Lc 1, 5-25)

    « La naissance de Jean est pleine de miracles. Un archange a annoncé l'avènement de notre Seigneur et Sauveur ; de même, un archange annonce la naissance de Jean. "Il sera rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère." Le peuple ne reconnaissait pas notre Seigneur qui accomplissait "des miracles et des prodiges" et guérissait leurs maladies, mais Jean, encore dans le sein maternel, exulte de joie. A l'arrivée de la mère de Jésus, on ne peut pas le retenir et il essaie d'aller à sa rencontre. "Dès l'instant que ta salutation a frappé mes oreilles, dit Elisabeth, l'enfant a tressailli de joie dans mon sein" (Lc I,44). Encore dans le sein de sa mère, Jean avait déjà reçu le Saint-Esprit... L'Ecriture dit ensuite "qu'il ramènera de nombreux fils d'Israël au Seigneur leur Dieu". Jean en ramena "un grand nombre" ; le Seigneur, non pas un grand nombre, mais tous. En effet, c'était son oeuvre de ramener le monde entier à Dieu le Père. "Et il marchera le premier en présence du Seigneur dans l'esprit et la puissance d'Elie"... Comme en tous les prophètes, il y avait en Elie puissance et esprit... L'Esprit, qui avait reposé sur Elie, est venu sur Jean et la puissance qui habitait Elie est apparue en lui. L'un a été transporté au ciel (2R 2,11) mais l'autre a été le précurseur du Seigneur, et il est mort avant lui pour descendre au séjour des morts annoncer son avènement. »

    Origène, Homélies sur saint Luc, n°4 (Trad. SC n°87).

  • 16 décembre : Toute l'année avec les Pères...

    "Moi, je vous baptise avec de l'eau... Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu" (Lc 3, 10-18)

    « Quand le Christ baptise dans le Saint-Esprit, il donne d'abord la rémission des péchés. Mais il donne aussi, en second lieu, l'ornement de diverses grâces. Car il a parlé de la grâce du pardon des péchés le jour de sa résurrection, quand, en soufflant sur ses disciples, qu'il avait déjà lavés de leurs péchés dans son sang, il a dit : Recevez l'Esprit Saint. Et il affirme qu'il le leur donne pour la rémission des péchés puisqu'il ajoute aussitôt : Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, et ceux à qui vous les maintiendrez, ils leur seront maintenus (Jn 20,22-23).

    Sur cette distribution des dons par laquelle, nous venons de le dire, il confère l'ornement de ses grâces, saint Luc nous rapporte, dans les Actes des Apôtres, cette parole de Jésus : Jean a baptisé avec de l'eau ; mais vous, c'est dans l'Esprit Saint que vous serez baptisés d'ici quelques jours (Ac 1,5).

    Le double don de ce baptême est exprimé par saint Jean Baptiste qui dit, chez les évangélistes Matthieu et Luc : Lui qui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu (Mt 3,11 Lc 3,16). Car il nous baptise par l'Esprit Saint quand la grâce invisible de cet Esprit descend dans la fontaine baptismale et remet tous leurs péchés à ceux qui reçoivent le baptême. Il baptise en outre par le feu lorsqu'il les rend embrasés par la ferveur du Saint-Esprit, forts dans l'amour et constants dans la foi, brillants de science et brûlants de zèle.

    Dans cette rémission des péchés, on ne trouve aucune division ; c'est d'une façon égale et uniforme qu'une seule et même grâce vient sur tous, mais en délivrant de toutes nos iniquités et en jetant au fond de la mer tous nos péchés.

    Au contraire, dans les dons de la grâce, tous n'en reçoivent pas autant, lorsque l'un reçoit le don de la foi, l'autre le langage de la connaissance de Dieu ou de la sagesse, un autre le don de parler en langues, un autre le don d'interpréter, et ainsi de suite. Mais celui qui agit en tout cela, c'est le même et unique Esprit : il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté (cf. 1Co 12,8-11).

    Chez les saints du Nouveau Testament, nous voyons ces charismes donnés par celui qui baptise, nous voyons ces marques éclatantes d'un baptême de gloire que nul d'entre eux, d'après l'Écriture, n'a reçu avant d'avoir été baptisé pour la rémission des péchés. Sauf dans le cas de Corneille et de ses compagnons : comme Pierre était encore en train de les instruire, le Saint-Esprit tomba sur eux, et ils se mirent à parler en langues et à glorifier Dieu.

    Or, si quelques Pères de l'Ancien Testament ont reçu le don des miracles, beaucoup reçurent le don de prophétie, alors qu'ils n'avaient pas été baptisés en rémission des péchés. Car il est certain que tous furent baptisés quand le Christ, mort sur la croix, répandit un flot de sang et d'eau de son côté percé par la lance, pour la purification de l'Église universelle. Celle-ci englobe tous les hommes, depuis l'origine du monde, depuis le premier des justes, Abel, jusqu'au bandit crucifié avec le Christ, à l'heure même de sa mort. Car, alors que cette effusion si précieuse et si salutaire n'avait pas encore jailli du côté du Christ, ce bandit reconnut qu'il était le Seigneur en croyant à la venue future de son règne, et il acheta son entrée dans celui-ci par cette confession de foi imprévue. »

    Rupert de Deutz (+ 1129), Homélie sur l'Evangile de Saint Jean, 2, CCM 9, 61-62.

    Source : clerus.org

    RUPERT DE DEUTZ. Né à Liège en 1070, il entre au monastère bénédictin liégeois de Saint-Laurent : silence, prière, étude. Il meurt en 1129 à 59 ans, étant abbé de Deutz, près de Cologne. Comme auteur de plusieurs commentaires et traités sur la Bible, Rupert est un représentant typique de la formation monastique reçue à Liège. Contre les méthodes dialectiques introduites en théologie par Anselme de Laon et Guillaume de Champeaux, il prend courageusement et efficacement la défense de la théologie spirituelle selon la tradition bénédictine.

    Source : clerus.org

  • 15 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Elie est déjà venu" (Mt 17, 10-13)

    « Il est visible, mes frères, que les apôtres n’avaient point appris de l’Ecriture ce qu’ils disent ici d’Elie ; mais seulement des docteurs de la loi, et que c’était un bruit commun parmi le peuple. C’est ainsi qu’il s’était répandu des traditions touchant Jésus-Christ. Ce qui fit dire à la Samaritaine : "Le Messie viendra, et lorsqu’il sera venu, il nous annoncera toutes ces choses" (Jn IV,25). C’est pourquoi les Juifs firent cette demande à saint Jean : "Etes-vous Elie ou le Prophète ?" (Jn I,21) Car, comme je viens de le dire, ce bruit s’était fort répandu parmi les Juifs touchant Jésus-Christ et touchant Elie, mais ils ne lui donnaient pas un bon sens.

    L’Ecriture nous marque deux avènements de Jésus-Christ. L’un est déjà passé, et l’autre est encore à venir. Saint Paul nous en parle, lorsqu’il dit : "La grâce salutaire de Dieu s’est manifestée à tous les hommes pour nous apprendre à renoncer à l’impiété et aux désirs du siècle, afin de vivre avec modestie, avec piété et avec justice." (Tit II,11) Cet apôtre décrit ainsi le premier de ces deux avènements, puis il passe ensuite au second, lorsqu’il ajoute : "Dans l’attente d’une bienheureuse espérance, et de l’avènement du grand Dieu Notre-Sauveur Jésus-Christ." (Tit II) Les prophètes même ont parlé de l’un et de l’autre de ces deux avènements, et ils ont dit qu’Elie serait le précurseur du second, comme saint Jean l’était du premier. C’est ce qui fait que Jésus-Christ lui donne le nom d’Elie ; non parce qu’il était en effet Elie, mais parce qu’il en accomplissait le ministère, puisque saint Jean a été le précurseur du premier avènement comme Elie le doit être du second. Mais les scribes confondaient ces deux choses, et pour mieux corrompre le peuple, ils ne lui parlaient que du second avènement. Si ce Jésus, disaient-ils, était le véritable Christ, Elie serait déjà venu. Et c’est dans cette pensée que les apôtres disent ici au Fils de Dieu, "qu’il fallait qu’Elie vînt auparavant" ; c’était aussi la pensée des pharisiens, lorsqu’ils envoyèrent demander à Jean s’il était Elie. Mais voyons ce que Jésus-Christ répond à cette difficulté.

    "Jésus leur répondit : Il est vrai qu’Elie doit venir auparavant, et qu’il rétablira toutes choses." (Mt XVII,11) Il dit qu’Elie viendrait en effet avant son second avènement ; mais il ajoute qu’il était déjà venu, désignant par là son précurseur Jean-Baptiste. C’est là cet Elie qui est déjà venu ; car pour le prophète Elie : "Il viendra et rétablira toutes choses", c’est-à-dire toutes les choses que le prophète Malachie a marquées. «Le Seigneur dit : je vous enverrai Elie le Thesbite, qui réunira les coeurs des pères avec leurs enfants, afin que lorsque je viendrai je ne frappe point la terre d’une plaie "qui soit incurable". (Mal IV,5) Remarquez, mes frères, l’exactitude des paroles de ce prophète. Comme la ressemblance du même ministère pouvait faire donner à saint Jean le nom d’Elie, il a soin, pour éviter cette confusion, de marquer le pays de l’un, et il l’appelle "Thesbite", pour le distinguer de saint Jean qui n’était pas de cette ville. Il les distingue encore l’un de l’autre par cette seconde marque, "afin", dit-il, "que lorsque je viendrai," je ne frappe point la terre d’une plaie qui soit "incurable" : paroles qui nous font voir quelle sera la terreur du second avènement. Car il n’est pas venu la première fois pour "frapper la terre". Il dit lui-même : "Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour le sauver". (Jn III,16) Le prophète Malachie marque donc cette circonstance, pour faire voir qu’Elie ne précéderait que le dernier avènement de Jésus-Christ, lorsqu’il viendrait juger le monde.

    Il exprime en même temps le sujet pour lequel Elie lui servirait de précurseur. Il dit que ce serait pour persuader aux Juifs de croire en Jésus-Christ, et de ne s’exposer pas au danger de périr tous lorsqu’il viendrait. C’est ce que Jésus-Christ leur rappelle lorsqu’il dit : "Quand Elie viendra, il rétablira toutes choses", c’est-à-dire qu’il rétablira la foi des Juifs qui seront alors, et qu’il les amènera de leur incrédulité passée à une foi humble et fervente. Et il faut encore remarquer l’exactitude de ce prophète. Il ne dit pas : "Il réunira les coeurs des enfants avec leurs pères", mais "le coeur des pères avec leurs enfants". Comme les Juifs étaient les pères des apôtres, l’Ecriture marque qu’Elie réunirait les coeurs des pères, c’est-à-dire les sentiments des Juifs avec leurs enfants, c’est-à-dire avec les apôtres, et qu’il leur ferait embrasser leur doctrine sainte.

    "Mais je vous déclare qu’Elie est déjà venu, et ils ne l’ont point connu, mais ils l’ont traité comme il leur a plu ; ils feront souffrir de même le Fils de l’homme (12). Alors ses disciples, reconnurent que c’était de Jean-Baptiste qu’il leur avait parlé (13)". Les apôtres comprennent cela d’eux-mêmes. Les docteurs de la loi, ni l’Ecriture ne leur en disaient rien. Mais comme ils devenaient plus éclairés, et plus attentifs à ce que Jésus-Christ leur disait, ils le comprennent sans difficulté, surtout après ce que Jésus-Christ leur avait déjà dit dans une autre rencontre : "Que Jean était Elie qui doit venir". (Mt XI,27) Et il ne faut pas s’étonner si, après avoir dit "qu’Elie est déjà venu", il dit néanmoins qu’il doit venir encore pour rétablir toutes choses. L’un et l’autre était véritable. Quand il dit "qu’Elie viendrait pour rétablir tout", il marque, comme j’ai dit, le véritable Elie et la conversion des Juifs ; et lorsqu’il dit "qu’il est déjà venu", il marque saint Jean qu’il appelle Elie, parce qu’il remplissait la mission que remplissait Elie. Les prophètes usent de cette manière de parler, lorsqu’ils donnent en beaucoup d’endroits le nom de "David" aux rois qui ont imité la piété et le zèle du véritable David ; et lorsqu’ils appellent les Juifs "princes de Sodome et enfants d’Ethiopie" (Is 1,13), à cause de la corruption et du dérèglement de leurs moeurs. Ainsi, parce que saint Jean avait été le précurseur du premier avènement comme Elie le devait être du second, Jésus-Christ lui donne le nom d’Elie. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie LVII sur Saint Matthieu (1), in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • 14 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Jean le Baptiste et Jésus : la voix et la Parole (Mt 11,16-19)

    « Jean était la voix, mais le Seigneur au commencement était la Parole. Jean, une voix pour un temps ; le Christ, la Parole au commencement, la Parole éternelle.

    Enlève la parole, qu'est-ce que la voix ? Là où il n'y a rien à comprendre, c'est une sonorité vide. La voix sans la parole frappe l'oreille, elle n'édifie pas le coeur.

    Cependant, découvrons comment les choses s'enchaînent dans notre propre coeur qu'il s'agit d'édifier. Si je pense à ce que je dis, la parole est déjà dans mon coeur ; mais lorsque je veux te parler, je cherche comment faire passer dans ton coeur ce qui est déjà dans le mien.

    Si je cherche donc comment la parole qui est déjà dans mon coeur pourra te rejoindre et s'établir dans ton coeur, je me sers de la voix, et c'est avec cette voix que je te parle : le son de la voix conduit jusqu'à toi l'idée contenue dans la parole ; alors, il est vrai que le son s'évanouit ; mais la parole que le son a conduite jusqu'à toi est désormais dans ton coeur sans avoir quitté le mien.

    Lorsque la parole est passée jusqu'à toi, n'est-ce donc pas le son qui semble dire lui-même : Lui, il faut qu'il grandisse ; et moi, que je diminue ? Le son de la voix a retenti pour accomplir son service, et il a disparu, comme en disant : Moi, j'ai la joie en plénitude. Retenons la parole, ne laissons pas partir la parole conçue au fond de nous.

    Tu veux voir comment la voix s'éloigne, tandis que demeure la divinité de la Parole ? Où est maintenant le baptême de Jean ? Il a accompli son service, et il a disparu. Maintenant le baptême du Christ se multiplie. Tous nous croyons au Christ, nous espérons le salut dans le Christ : c'est cela que la voix faisait entendre.

    Il est difficile de distinguer la parole de la voix, et c'est pourquoi on a pris Jean pour le Christ. On a pris la voix pour la parole ; mais la voix s'est fait connaître afin de ne pas faire obstacle à la parole. Je ne suis pas le Messie, ni Elie, ni le Prophète. On lui réplique : Qui es-tu donc ? Il répond : Je suis la voix qui crie à travers le désert : Préparez la route pour le Seigneur. La voix qui crie à travers le désert, c'est la voix qui rompt le silence. Préparez la route pour le Seigneur, cela revient à dire : Moi, je retentis pour faire entrer le Seigneur dans le coeur ; mais il ne daignera pas y venir, si vous ne préparez pas la route.

    Que signifie : Préparez la route, sinon : Priez comme il faut ? Que signifie : Préparez la route, sinon : Ayez d'humbles pensées ? Jean vous donne un exemple d'humilité. On le prend pour le Messie, il affirme qu'il n'est pas ce qu'on pense, et il ne profite pas de l'erreur d'autrui pour se faire valoir.

    S'il avait dit : Je suis le Messie, on l'aurait cru très facilement, puisqu'on le croyait avant même qu'il ne parle. Il l'a nié : il s'est fait connnaître, il s'est défini, il s'est abaissé.

    Il a vu où se trouvait le salut. Il a compris qu'il n'était que la lampe, et il a craint qu'elle ne soit éteinte par le vent de l'orgueil. »

    Saint Augustin (354-430), Homélie 293 (3) pour la nativité de Jean Baptiste.

    Source : Les Pères de l'Eglise.

  • 13 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Tous les prophètes, ainsi que la Loi, ont parlé jusqu'à Jean." (Mt 11, 11-15)

    « Jusqu'à saint Jean, la Loi et les Prophètes avaient leurs sacrements préfiguratifs des événements futurs ; aujourd'hui nous possédons dans toute leur réalité les sacrements qui n'étaient alors qu'à l'état de prophétie. Or, de tous les Prophètes, saint Jean fut celui qui toucha de plus près à Jésus-Christ. Avant lui tous les justes et tous les Prophètes avaient désiré devenir les témoins de l'accomplissement des oracles sacrés ; de là ces paroles du Sauveur : "Beaucoup de justes et de Prophètes ont désiré voir ce que vous voyez et ne l'ont pas vu ; ils ont désiré entendre ce que vous entendez et ne l'ont point entendu" (Mt XIII, 17). Quant au précurseur, s'il est dit de lui qu'il fut plus que prophète, et le plus grand des enfants des hommes (Mt XI,9-11), c'est parce que les justes qui l'ont précédé n'ont pu qu'annoncer la venue de Jésus-Christ, tandis qu'il lui fut donné, à lui, de l'annoncer absent, de le voir présent et de jouir ainsi du bonheur après lequel les autres Prophètes avaient longtemps soupiré. »

    Saint Augustin, Controverse avec les Donatistes, "Contre les lettres de Petilien" Livre 2 (87), in Oeuvres complètes de saint Augustin (Tome XVII) traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Traduction de M. l'abbé Burleraux, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Cie éditeurs, 1869.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Angélus de ce 2ème dimanche de l'Avent

    "En ce temps de l'Avent, accueillons les migrants"

    Benoît XVI en ce deuxième dimanche de l’Avent nous a parlé d’une figure qui prépare à la venue de Jésus, Saint Jean Baptiste.

    Le Pape est parti de Saint Luc, pour nous parler de la figure de Jean Baptiste, car elle apparaît différemment chez lui, par rapport aux autres évangélistes. S’il est considéré chez les autres comme un précurseur de Jésus, Saint Luc, lui, place bien avant la connexion entre les deux hommes et leur missions respectives. Dès la conception et la naissance, nous dit Luc, Jésus et Jean le Baptiste sont mis en rapport entre eux. Ce qui nous aide à comprendre qu’il est non seulement le dernier des prophètes, mais qu’il prépare les hommes au culte spirituel de la Nouvelle Alliance inaugurée par Jésus. Saint Jean Baptiste a dès lors un rôle important, mais toujours en fonction du Christ. Saint Augustin nous dit ainsi : Jean est la voix. Et du Christ il nous dit : « Au commencement était le Verbe ». Jean est la voix qui passe, le Christ est le Verbe éternel qui était dès le commencement. Si à la voix on enlève la parole, que reste-t-il ? a demandé le Pape. Avant de répondre : Juste un vague son. La voix sans la parole frappe l’oreille, mais n’édifie pas le cœur. Il nous est donc demandé aujourd’hui d’écouter cette voix pour faire de la place et accueillir dans nos cœurs Jésus, la Parole qui sauve. En ce Temps de l’Avent, déclarait encore le Pape, préparons-nous à voir avec les yeux de la foi le Salut de Dieu dans l’humble grotte de Bethléem. Dans notre société de consommation, où nous sommes tentés de chercher la joie dans les choses, Jean le Baptiste nous enseigne à vivre de manière essentielle, afin que ce Noël soit vécu non seulement comme une fête extérieure, mais comme la fête du Fils de Dieu qui est venu porter aux hommes la paix, la vie et la vraie joie.

    Message aux pèlerins francophones :

    « Chers pèlerins francophones, l’Avent nous invite à aller à la rencontre du Seigneur, et donc à nous mettre en route. Cette réalité est bien familière aux personnes obligées de quitter leur région, pour différentes raisons, dont les guerres ou la pauvreté. Les migrants connaissent la précarité et rencontrent souvent peu de compréhension. Puissent-ils être accueillis et avoir une existence digne ! En ce temps préparatoire à Noël, qu’une solidarité fraternelle et joyeuse vienne en aide à leurs besoins et soutienne leur espérance ! N’oublions pas que tout chrétien est en route vers sa vraie patrie : le Ciel. Le Christ est le seul chemin ! Que la Vierge Marie qui a connu les voyages et l’exil accompagne notre marche ! Bon dimanche à tous ! »

    Source : Radio Vatican.

  • 27 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Jean le Baptiste

    « "C’est lui dont il a été dit par le prophète Isaïe, on entendra dans le désert la voix de  celui qui crie : Préparez la voie du Seigneur, rendez droits ses sentiers." Il est bon de considérer le rapport qui se trouve sinon dans les paroles, du moins dans les pensées d’Isaïe et de saint Jean. Isaïe dit de saint Jean, que lorsqu’il viendra il criera : "Préparez la voie du Seigneur, rendez droits ses sentiers." (Is XL, 3). Et saint Jean disait : "Faites de dignes fruits de pénitence." (Lc III, 8). Vous le voyez, et la prédiction d’Isaïe et la prédication de Jean montraient une seule et même chose, savoir : que Jean était le précurseur du Messie et qu’il lui préparerait la voie, non en donnant la grâce et en remettant les péchés, mais en disposant les coeurs à recevoir le Seigneur et le Dieu de l’univers.

    Saint Luc va plus loin, il ne se contente pas de rapporter seulement le commencement de la prophétie, il y ajoute encore la suite : "Toute vallée", dit-il, "sera remplie, et toute montagne et toute colline sera abaissée. Les chemins tordus deviendront droits, et les raboteux seront aplanis et tout homme verra le Sauveur envoyé de Dieu." (Lc III, 5). Voyez-vous comme le prophète embrasse tous les événements, et le concours du peuple, et l’heureux changement qui devait s’opérer, et la facilité de la doctrine, et la cause qui devait tout mettre en mouvement ? ...  Il entend par ces "chemins tordus", tout ce qu’il y a de corrompu parmi les hommes, les publicains, les prostituées, les voleurs et les magiciens, qui égarés auparavant ont marché ensuite par un chemin droit. C’est ce que le Fils de Dieu a marqué lui-même, lorsqu’il a dit aux Juifs : "Les publicains et les femmes perdues, vous précéderont dans le royaume des cieux." (Mt XXI, 31).

    [...]

    La vie même de Jean leur paraissait encore plus admirable. Car Elie allait dans les villes et dans les maisons, et il y trouvait de quoi se nourrir, au lieu que celui-ci avait vécu dans le désert depuis le berceau. Il fallait que le précurseur de Celui qui devait détruire tout l’ancien état de l’homme, la peine, la malédiction, les travaux et la douleur, portât par avance sur lui-même quelques marques de cette grâce nouvelle, et qu’il parût déjà élevé au-dessus des choses auxquelles les hommes avaient été premièrement condamnés. C’est pourquoi il ne travaille point à la terre ; il ne l’ouvre point avec la charrue, il ne mange point son pain à la sueur de son visage, mais il trouve une nourriture sans préparation, un habillement moins recherché que la nourriture et une demeure encore plus aisée que l’un et l’autre. Il n’avait besoin ni de maison, ni de lit, ni de table, ni d’aucune chose semblable. Il faisait éclater dans un corps mortel une vie tout angélique.

    Il avait un habit de poil de chameau, pour apprendre aux hommes par son vêtement même à mépriser tout ce qui est humain, à n’avoir rien de commun avec la terre, mais à retourner à cette première noblesse dont le premier homme a joui durant son état d’innocence, avant qu’il fût obligé d’avoir le soin de la nourriture et du vêtement. Ainsi son vêtement était un symbole et de royauté et de pénitence tout ensemble.

    [...]

    Si donc, mes frères, un homme dont toute la vie a été si sainte, qui était plus pur que le ciel même, le plus excellent des prophètes, le plus grand de tous les hommes, et qui s’approchait de Dieu avec tant de liberté et de confiance, ne laisse pas néanmoins de souffrir tant de travaux, de mépriser si hautement les délices et de passer toute sa vie dans les rigueurs et dans les austérités, comment pourrons-nous, nous autres, excuser notre délicatesse, puisqu’après tant de grâces que nous avons reçues, après tant de péchés qui nous accablent, nous n’imitons pas la moindre partie de sa pénitence ? Nous nous plongeons dans les festins et dans les excès de table ; nous recherchons les plus excellents parfums ; nous nous habillons comme ces femmes perdues qui montent sur le théâtre ; et, dans cette mollesse générale à laquelle nous nous abandonnons, nous ouvrons cent portes au démon afin qu’il entre dans notre âme et s’en rende maître. »

    Saint Jean Chrysostome, Commentaire sur l'Evangile selon saint Matthieu, Homélie X (3-4), in Oeuvres complètes (Tome VII) traduites pour la première fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît

  • 24 juin : Angélus de ce dimanche par Benoît XVI

    Ce dimanche 24 juin, au cours de la prière de l'Angélus, Benoît XVI est revenu sur cette fête de saint Jean Baptiste, le seul saint dont la naissance est célébrée par la liturgie, car, a souligné le Pape, Jean-Baptiste est directement lié au mystère de l'incarnation de Dieu, rappelant que son nom signifie "Dieu fait grâce".


    "Saint Jean-Baptiste, le plus grand des enfants des hommes, a su reconnaître le Seigneur, a précisé Benoît XVI. Après avoir baptisé Jésus dans les eaux du Jourdain et l’avoir désigné comme le Messie, il s’est effacé humblement devant lui. Son exemple nous invite à nous convertir, à témoigner du Christ et à l’annoncer à temps et à contre-temps, en étant comme lui la voix qui crie dans le désert, et cela jusqu’au don de notre vie".

     

    Source : Radio Vatican.

  • 24 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « "Or Jean avait un habillement de poils de chameau, une ceinture de cuir autour de ses reins, et pour son manger des sauterelles et du miel sauvage." Vous voyez comme les prophètes ont dit certaines choses et qu’ils ont laissé aux évangélistes à dire les autres. Saint Matthieu commence donc par les paroles du Prophète et parle ensuite lui-même, et il n’a pas cru inutile de décrire le vêtement du saint Précurseur. C’était en effet une chose admirable, étonnante, de voir que le corps d’un homme fût capable de supporter une vie si dure. Aussi était-ce ce qui attirait le plus les Juifs ; ils voyaient revivre en saint Jean le grand prophète Elie, et dans le spectacle qu’ils avaient sous les yeux la mémoire vénérée de ce bienheureux des anciens âges.

    La vie même de Jean leur paraissait encore plus admirable. Car Elie allait dans les villes et dans les maisons, et il y trouvait de quoi se nourrir, au lieu que celui-ci avait vécu dans le désert depuis le berceau. Il fallait que le précurseur de Celui qui devait détruire tout l’ancien état de l’homme, la peine, la malédiction, les travaux et la douleur, portât par avance sur lui-même quelques marques de cette grâce nouvelle, et qu’il parût déjà élevé au-dessus des choses auxquelles les hommes avaient été premièrement condamnés. C’est pourquoi il ne travaille point à la terre ; il ne l’ouvre point avec la charrue, il ne mange point son pain à la sueur de son visage, mais il trouve une nourriture sans préparation, un habillement moins recherché que la nourriture et une demeure encore plus aisée que l’un et l’autre. Il n’avait besoin ni de maison, ni de lit, ni de table, ni d’aucune chose semblable. Il faisait éclater dans un corps mortel une vie tout angélique.

    Il avait un habit de poil de chameau, pour apprendre aux hommes par son vêtement même à mépriser tout ce qui est humain, à n’avoir rien de commun avec la terre, mais à retourner à cette première noblesse dont le premier homme a joui durant son état d’innocence, avant qu’il fût obligé d’avoir le soin de la nourriture et du vêtement. Ainsi son vêtement était un symbole et de royauté et de pénitence tout ensemble.
    [...]

    Si donc, mes frères, un homme dont toute la vie a été si sainte, qui était plus pur que le ciel même, le plus excellent des prophètes, le plus grand de tous les hommes, et qui s’approchait de Dieu avec tant de liberté et de confiance, ne laisse pas néanmoins de souffrir tant de travaux, de mépriser si hautement les délices et de passer toute sa vie dans les rigueurs et dans les austérités, comment pourrons-nous, nous autres, excuser notre délicatesse, puisqu’après tant de grâces que nous avons reçues, après tant de péchés qui nous accablent, nous n’imitons pas la moindre partie de sa pénitence ? Nous nous plongeons dans les festins et dans les excès de table ; nous recherchons les plus excellents parfums ; nous nous habillons comme ces femmes perdues qui montent sur le théâtre ; et, dans cette mollesse générale à laquelle nous nous abandonnons, nous ouvrons cent portes au démon afin qu’il entre dans notre âme et s’en rende maître. »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie X sur Saint Mathieu (4), in "Oeuvres complètes" (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît

  • 24 juin : Méditation

    « Que la naissance de Jean soit commémorée quand les jours diminuent, et celle du Seigneur lorsqu'ils commencent à augmenter, comporte une signification symbolique. Jean, en effet, a lui-même révélé le secret de cette différence. Les foules le prenaient pour le Messie en raison de ses vertus éminentes, tandis que certains considéraient le Seigneur non comme le Messie mais comme un prophète, à cause de la faiblesse de sa condition corporelle. Et Jean dit : "Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse" (Jn 3,30). Le Seigneur a vraiment grandi car, alors qu'on le regardait comme un prophète, il a fait connaître aux croyants du monde entier qu'il était le Messie. Jean a décru et diminué car lui qu'on prenait pour le Messie est apparu non comme le Messie, mais comme l'annonciateur du Messie.
    Il est donc normal que la clarté du jour commence à diminuer à partir de la naissance de Jean, puisque la réputation de sa divinité allait s'évanouir et son baptême bientôt disparaître. Il est également normal que la clarté des jours les plus courts recommence à grandir dès la naissance du Seigneur : il est, en vérité, venu sur terre pour révéler à tous les païens la lumière de sa connaissance dont, auparavant, les Juifs seuls possédaient une partie, et pour répandre partout dans le monde le feu de son amour. »

    Saint Bède le Vénérable († 735), Homélie sur la naissance de Jean et celle de Jésus (trad. Roguet et Pirlot, cf. Les Pères de l'Eglise commentent l'Evangile, Brepols).

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  • Dimanche 24 juin : Solennité de la Nativité de Saint Jean Baptiste

    De même au calendrier traditionnel : Nativité de Saint Jean-Baptiste


    Les chants grégoriens de la Messe du jour peuvent être écoutés sur "Radiophonium Spes"