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précipitation

  • Méditation - Désirer... en paix

    « Un désir qui fait perdre la paix, même si la chose désirée est excellente en soi, n'est pas de Dieu. Il faut vouloir et désirer, mais de manière libre et détachée, en abandonnant à Dieu la réalisation de ces désirs comme il le voudra et quand il le voudra. Éduquer son propre cœur dans ce sens est d'une très grande importance pour le progrès spirituel. C'est Dieu qui fait grandir (cf. 1Co 3,7), qui convertit, et non pas notre agitation, notre précipitation et notre inquiétude. »

    P. Jacques Philippe, Recherche la Paix et poursuis-la (2ème partie, 11), Éditions des Béatitudes, 1991.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : Précipitamment ou paisiblement ?

    « La nature est prompte, brusque, impétueuse et ardente en ce qu'elle désire, d'autant que la passion, qui est son guide, et dont le mouvement est de soi nécessaire, et non point libre, est ainsi faite. Omne vitium praeceps est, dit le chancelier de Paris : Tout vice est précipité et étourdi, même celui de la paresse qui va trop lentement en besogne, parce que tout vice est le défaut d'un esprit qui ne considère pas assez les choses. La grâce au contraire est retenue et considérée : Desiderium Justorum omne, dit Salomon, bonum est ; praestolatio impiorum furor (1), et comme traduit Vatable, Indignatio, excandescentia : Tous les désirs des justes sont bons, non seulement à raison de la matière et de l'intention, mais encore à cause de la façon, parce qu'ils ne sont point trop pressants ; ils ne sont ni trop chauds ni trop froids : tandis que ceux des pécheurs sont toujours brûlants ; ils ne sauraient attendre si on ne fait aussitôt ce qu'ils veulent ; ils se fâchent, ils tempêtent, ils entrent en fureur. Omnia tempus habent (2), dit le même : Chaque chose a son temps propre et déterminé ; celle que vous souhaitez n'est pas dans sa maturité ; son temps n'est pas encore venu ; donnez-vous un peu de loisir, l'impétuosité gâte tout.

    Da spatium tenuemque moram, male cuncta ministrat impetus.
    "Attends, diffère un moment : la précipitation est un guide funeste."
    Publius Papinius Statius (c.40-c.96), Thebais, X, 703.

    Comme nous voyons qu'en la montre d'une horloge, où toutes les heures du jour sont marquées, l'aiguille marche de l'une à l'autre sans se presser ni courir, mais posément et avec ordre ; nous devons faire de même aux actions de notre journée et de notre vie. Et pour prendre un exemple bien plus illustre, le décret en vertu duquel Dieu a créé le monde, a précédé d'une éternité toute entière son exécution, sans que Dieu se soit hâté d'un moment de le mettre en effet, mais attendant doucement et paisiblement l'heure qu'il avait résolue pour ce grand ouvrage. La grâce nous enseigne d'agir de la même sorte. »

    1. Prov. 11, 23. - 2. Eccl. 3, 1.

    P. J.-B. Saint-Jure s.j. (1588-1657), L'Homme spirituel où la vie spirituelle est traitée par ses principes (Chap. III Sect. XIV), Tome Premier, Nouvelle édition, Lyon, Pélagaud, Lesne et Crozet, 1836.

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  • Méditation : de la patience en la sanctification

    « Nous devons non seulement vérifier que les choses que nous voulons soient bonnes en elles-mêmes, mais aussi que notre manière de les vouloir, la disposition du cœur dans laquelle nous la désirons soient bonnes. C'est-à-dire que notre vouloir doit toujours rester doux, paisible, patient, détaché, abandonné à Dieu. Et ne doit pas être un vouloir impatient, trop empressé, inquiet, irrité, etc. Dans la vie spirituelle, c'est souvent là que notre attitude est défectueuse : nous ne sommes plus certes de ceux qui voulaient des choses mauvaises, contraires à Dieu ; nous voulons désormais des choses qui sont bonnes, en conformité avec la volonté de Dieu. Mais nous les voulons d'une manière qui n'est pas encore la "manière de Dieu", c'est-à-dire celle de l'Esprit-Saint, esprit qui est doux, paisible, patient, mais à la manière humaine, tendue, empressée, découragée si elle n'arrive pas tout de suite à ce vers quoi elle tend.
    Tous les saints insistent pour nous dire que nous devons modérer nos désirs, même les meilleurs. Car si nous désirons à la manière humaine que nous avons décrite, cela trouble l'âme, l'inquiète, lui enlève sa paix et donc gêne les opérations de Dieu en elle et dans le prochain.
    Cela s'applique à tout, même à notre propre sanctification. Combien de fois nous perdons la paix parce que nous trouvons que notre sanctification ne progresse pas assez vite, que nous avons encore trop de défauts. Mais cela ne fait que retarder les choses ! Saint François de Sales va jusqu'à dire que "rien ne retarde tant le progrès dans une vertu que de vouloir l'acquérir avec trop d'empressement !"
    [...]
    Un désir qui fait perdre la paix, même si la chose désirée est excellente en soi, n'est pas de Dieu. Il faut vouloir et désirer, mais de manière libre et détachée, en abandonnant à Dieu la réalisation de ces désirs comme il le voudra et quand il le voudra. Éduquer son propre cœur dans ce sens est d'une très grande importance pour le progrès spirituel. C'est Dieu qui fait grandir (cf. 1Co 3,7), qui convertit, et non pas notre agitation, notre précipitation et notre inquiétude. »

    P. Jacques Philippe, Recherche la Paix et poursuis-la (2ème partie, 11), Éditions des Béatitudes, 1991.

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  • Méditation : la véritable douceur

    « L'homme d'aujourd'hui reste stupéfait devant cette affirmation du Sauveur : Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre. On nous a tellement étourdis avec l'éloge de la force, on a tellement exalté le surhomme qui se réalise en écrasant les autres, nous avons assisté à de si scandaleuses victoires de la violence, et les sages ont trouvé pour les absoudre de si péremptoires raisons que le mot de Jésus, pour les hommes du XXe siècle, ressemble à un paradoxe naïf.
    [...] On ne sait pas ce qu'est la douceur. La douceur est d'abord l'intelligence exacte, juste appréciation de sa valeur, de sa place, de ses possibilités, et de ses droits. Elle est sagesse, alors que la violence, qui ignore ces limites, est sottise.
    La douceur est maîtrise de soi. L'instinct, bouffi d'orgueil, nous porte à dépasser nos limites en des manifestations dangereuses. Il faut mater l'instinct pour rester doux ; il faut beaucoup de force pour rester maître chez soi.
    La douceur est respect et charité ; respect de la personne humaine et charité envers les hommes. L'homme a une dignité éminente, la violence le traite comme une chose ; tout homme est notre frère, la violence le traite comme un ennemi malfaisant.
    La douceur nous préserve de la colère, qui est une vraie folie, de la précipitation qui est un aveuglement, des gestes excessifs qui sont ridicules, des paroles amères qui sont un poison. Mais la douceur n'est pas doucereuse ni douceâtre : les doucereux sont hypocrites, les douceâtres sont pleutres ; les doux sont clairs et forts.
    Jésus a dit : beati mites ; et il a dit aussi : discite a me quia mitis sum. Il est doux ; mais il n'est pas doucereux ni douceâtre. Ses paroles les plus tendres ont un support ferme, presque rugueux, et quand il parle d'amour, il dit ou il sous-entend que l'amour est d'abord sacrifice. La vie dans son royaume n'est pas une idylle enrubannée. Il est venu apporter la guerre contre la nature corrompue, le couteau pour couper les attaches avec le monde ; il nous invite à nous dépouiller, à porter la croix, à boire le calice de l'amertume... »

    J. Calvet, La trame des jours (Ch. III - Béatitudes), La Colombe, Coll. Le Rameau, Paris, 1955.

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