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empressement

  • Méditation - « Celui qui plante n’est rien, celui qui arrose n’est rien : Dieu seul compte, lui qui fait croître. » (1 Co 3, 7)

    « Il semble que les âmes empressées à la quête de leur perfection aient mis en oubli, ou qu’elles ne sachent pas ce que dit Jérémie (1) : O pauvre homme, que fais-tu de te confier en ton travail et en ton industrie ? Ne sais-tu pas que c’est à toi voirement de bien cultiver la terre, de la labourer et ensemencer, mais que c’est à Dieu de donner l’accroissement aux plantes, et faire que tu aies une bonne récolte et la pluie favorable à tes terres ensemencées ? Tu peux bien arroser, mais pourtant cela ne te servirait de rien si Dieu ne bénissait ton travail et ne te donnait, par sa pure grâce et non par tes sueurs, une bonne récolte : dépends donc entièrement de sa divine bonté. Il est vrai, c’est à nous de bien cultiver, mais c’est à Dieu de faire que notre travail soit suivi d’un bon succès. [...] De nous-mêmes nous ne pouvons rien sans la grâce de Dieu, en laquelle nous devons mettre toute notre confiance, n’attendant rien de nous-mêmes. Ne nous empressons point en notre besogne, je vous prie ; car pour la bien faire il faut nous appliquer soigneusement, mais tranquillement et paisiblement, sans mettre notre confiance en elle, mais en Dieu et en sa grâce. Ces anxiétés d’esprit que nous avons pour avancer notre perfection et pour voir si nous avançons, ne sont nullement agréables à Dieu, et ne servent qu’à satisfaire l’amour-propre, qui est un grand tracasseur qui ne cesse jamais d’embrasser beaucoup, bien qu’il ne fasse guère. Une bonne œuvre bien faite avec tranquillité d’esprit vaut mieux que plusieurs faites avec empressement. »

    (1) Ch. V, 24, IX, 23, XII, 13.

    St François de Sales (1567-1622), extrait du 7e Entretien spirituel (Septième Entretien : Prédication des lois que Monseigneur nous a donnée en l'Octave des Rois (De trois lois spirituelles), d’après les Anciens Manuscrits publiés par la Visitation d’Annecy).
    Texte intégral des Entretiens.

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  • Méditation de la 3ème semaine de l'Avent : le recueillement (1er jour)

    « La dissipation est opposée au recueillement. Être dissipé, c'est penser à plusieurs choses lorsqu'on ne devrait penser qu'à une seule. Être recueilli, c'est se fixer à ce qui doit occuper actuellement sans penser à autre chose.
    Le recueillement consiste à éviter la dissipation, et par conséquent à retenir ses sens intérieurs, qui sont l'esprit et l'imagination, ainsi que les sens extérieurs qui sont la langue, les yeux, les oreilles, afin qu'ils ne se portent pas à toutes sortes d'objets, et que l'esprit puisse s'appliquer entièrement à ce qui doit l'occuper.
    ...
    Évitez l'oisiveté. Un esprit oisif court partout et ne s'arrête nulle part ; c'est un oiseau, c'est un papillon qui ne fait que voltiger.
    Évitez l'empressement, modérez l'activité naturelle. Que votre âme ne sorte jamais de vos mains. Et si vous sentez que votre cœur veut vous échapper, dites-lui aussitôt : mon cœur, où vas-tu ? reviens, tu ne m'abandonneras pas.
    ...
    Dieu pense toujours à nous, pensons le plus souvent que nous pouvons à Dieu. Que les yeux de notre âme soient toujours, comme ceux du prophète, fixés sur le Seigneur (1). Puissions-nous dire avec lui : je ne perds point de vue le Seigneur, qui est ma défense ; il m'accompagne et me met à couvert de ce qui peut me nuire (2). Un saint abbé disait souvent à ses moines, que l'exercice de la présence de Dieu était le moyen des moyens pour devenir parfait ; il leur répétait sans cesse ces paroles du Seigneur au père des croyants, afin qu'ils les méditassent : « Marchez en ma présence et soyez parfait, j'établirai pour toujours une alliance entre vous et moi » (3). »

    1. "Oculi mei semper ad Dominum." (Ps 24, 15) - 2. "Providebam Dominum in conspectu meo semper, quoniam a dextris est mihi ne commovear." (Ps 15, 8) - 3. "Ambula coram me et esto perfectus ; ponamque foedus meum inter me et te." (Gn 17, 1-2).

    [Jean-Baptiste Lasausse], La science de l'oraison mentale ou Instructions pour chaque jour du mois (IXe Jour), A Paris, De l'Imprimerie de Crapart, 1791.

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  • Méditation : de la patience en la sanctification

    « Nous devons non seulement vérifier que les choses que nous voulons soient bonnes en elles-mêmes, mais aussi que notre manière de les vouloir, la disposition du cœur dans laquelle nous la désirons soient bonnes. C'est-à-dire que notre vouloir doit toujours rester doux, paisible, patient, détaché, abandonné à Dieu. Et ne doit pas être un vouloir impatient, trop empressé, inquiet, irrité, etc. Dans la vie spirituelle, c'est souvent là que notre attitude est défectueuse : nous ne sommes plus certes de ceux qui voulaient des choses mauvaises, contraires à Dieu ; nous voulons désormais des choses qui sont bonnes, en conformité avec la volonté de Dieu. Mais nous les voulons d'une manière qui n'est pas encore la "manière de Dieu", c'est-à-dire celle de l'Esprit-Saint, esprit qui est doux, paisible, patient, mais à la manière humaine, tendue, empressée, découragée si elle n'arrive pas tout de suite à ce vers quoi elle tend.
    Tous les saints insistent pour nous dire que nous devons modérer nos désirs, même les meilleurs. Car si nous désirons à la manière humaine que nous avons décrite, cela trouble l'âme, l'inquiète, lui enlève sa paix et donc gêne les opérations de Dieu en elle et dans le prochain.
    Cela s'applique à tout, même à notre propre sanctification. Combien de fois nous perdons la paix parce que nous trouvons que notre sanctification ne progresse pas assez vite, que nous avons encore trop de défauts. Mais cela ne fait que retarder les choses ! Saint François de Sales va jusqu'à dire que "rien ne retarde tant le progrès dans une vertu que de vouloir l'acquérir avec trop d'empressement !"
    [...]
    Un désir qui fait perdre la paix, même si la chose désirée est excellente en soi, n'est pas de Dieu. Il faut vouloir et désirer, mais de manière libre et détachée, en abandonnant à Dieu la réalisation de ces désirs comme il le voudra et quand il le voudra. Éduquer son propre cœur dans ce sens est d'une très grande importance pour le progrès spirituel. C'est Dieu qui fait grandir (cf. 1Co 3,7), qui convertit, et non pas notre agitation, notre précipitation et notre inquiétude. »

    P. Jacques Philippe, Recherche la Paix et poursuis-la (2ème partie, 11), Éditions des Béatitudes, 1991.

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  • Méditation : tendre la main...

    « L'homme n'a rien de plus commun avec Dieu que la capacité de faire le bien ; et même si nous n'en sommes capables que dans une mesure toute différente, faisons du moins tout ce que nous pouvons. Dieu a créé l'homme et l'a relevé après sa chute. Toi donc ne méprise pas celui qui est tombé dans la misère. Dieu, ému par la grande détresse de l'homme, lui a donné la Loi et les prophètes, après lui avoir donné la loi non écrite de la nature. Il a pris soin de nous conduire, de nous conseiller, de nous corriger. Finalement il s'est donné lui-même en rançon pour la vie du monde...
    Lorsque toi tu navigues le vent en poupe, tends la main à ceux qui font naufrage. Quand tu es en bonne santé et dans l'abondance, porte secours aux malheureux. N'attends pas d'apprendre à tes dépens combien l'égoïsme est un mal et combien il est bon d'ouvrir son cœur à ceux qui sont dans le besoin. Prends garde, parce que la main de Dieu corrige les présomptueux qui oublient les pauvres. Tire leçon des malheurs d'autrui et prodigue à l'indigent ne serait-ce que les plus petits secours. Pour lui, qui manque de tout, ce ne sera pas rien.
    Pour Dieu non plus d'ailleurs, si tu as fait ton possible. Que ton empressement à donner ajoute à l'insignifiance de ton don. Et si tu n'as rien, offre-lui tes larmes. La pitié jaillie du cœur est un grand réconfort pour le malheureux, et une compassion sincère adoucit l'amertume de la souffrance. »

    Saint Grégoire de Nazianze (330-390), De l'amour des pauvres, 27-28 ; PG 35, 891-894 (Trad. Orval et coll. Icthus, vol. 6, Grasset, Paris)

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