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paradis

  • Méditation - « Qu'au nom de Jésus, tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers ! » (Ph 2, 10)

    « Jésus, c'est le prix du sang de l'agneau de Dieu ; Jésus, c'est le nom venu du ciel pour sauver le monde ; Jésus, c'est la lumière des âmes, la joie des cœurs, l'incomparable trésor de tous ceux qui aiment.
    Jésus, c'est la science des apôtres, la force des martyrs, la paix des confesseurs, l'allégresse des vierges, la couronne de tous les saints.
    Jésus, c'est la gloire du ciel, l'espérance de la terre, la terreur de l'enfer.
    Jésus, c'est le nom unique de l'unique époux ; c'est notre bien, notre bonheur, notre paradis, notre tout. En dehors de Jésus, nous n'avons rien ; et sans Jésus, tout ne nous est rien.
    Jésus, nous n'avons fait que dire votre nom, et nous avons assez de quoi méditer. Jésus ! Faites-nous connaître, faites-nous aimer, faites-nous goûter Jésus, uniquement Jésus, et éternellement Jésus. »

    P. Emmanuel André (1826-1903), Méditations pour tous les jours de l'année liturgique, Éditions Sainte-Madeleine, Le Barroux, 2004.

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    Carl Heinrich Bloch (1834-1890), Le Consolateur
    Chapelle du château de Frederiksborg, Copenhague (Danemark)

    (Crédit photo)

  • Méditation - Lourde pierre...

    « La lourde pierre n'était pas seulement sur le tombeau. Elle obstruait aussi tant de coeurs qui avaient besoin du choc pascal, du regard ou de la voix de Jésus ressuscité, pour la faire sauter. Marie-Madeleine, la toute première, dès qu'elle entendra son nom sur les lèvres de Jésus. Et les deux disciples d'Emmaüs, livrés à leur désespoir, dès qu'il leur rompra le pain. Et Pierre lui-même, encore tout à la honte de sa chute, dès que Jésus se fera voir de lui. Et plus rapidement encore, l'élu de la dernière heure, le larron sur la croix de droite, qui, dès aujourd'hui, c'est-à-dire, avant tout le monde, avant les saints et les justes de l'Ancien Testament, est avec Jésus dans le Paradis.
    Alors, comment désespérer de la pierre qui pèse encore sur notre propre cœur et dont nous savons très bien depuis longtemps que nous sommes incapables de la faire bouger. Nous aurions tant voulu que nos efforts aboutissent ; nous aurions surtout souhaité que cette pierre n'eût jamais été là. Mais Jésus a préféré qu'elle y soit comme sur le tombeau de sa Pâque, - Ô bienheureuse pierre ! - pour que nous aussi, un jour, nous nous heurtions à la force de sa résurrection, et qu'elle vole en éclats, Jésus réalisant en nous l'impossible, en ramenant sur ses épaules ce qui semblait irrémédiablement perdu.
    « Ô nuit de vrai bonheur, nuit où le ciel s'unit à la terre, où l'homme rencontre Dieu. » »

    André Louf (1929-2010), Seul l'amour suffirait. Commentaires d’Évangile pour l'année B (Nuit de Pâques), Paris, Desclée de Brouwer, 1984.

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  • Audience générale du mercredi 25 octobre 2017

    Lors de l’audience générale place Saint-Pierre, le Pape François a prononcé ce mercredi 25 octobre la dernière catéchèse de son cycle sur l’espérance chrétienne, qu’il avait entamé au début de l’année liturgique. Le Saint-Père est revenu à cette occasion sur le terme « paradis », l’une des dernières paroles de Jésus sur la croix, adressée au bon larron.

    Rappelant l’épisode de Jésus sur la Croix, le Pape François a rappelé qu’il n’était pas seul mais entourée de deux malfaiteurs. L’un d’entre eux en particulier a reconnu sa faute et qu’il méritait son supplice. Celui-là fait des reproches au premier qui demande au Fils de Dieu de le sauver, en ayant ces paroles : « après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. » (Lc 23, 41)

    Au Calvaire, Jésus atteint le sommet de sa solidarité avec nous pécheurs, a expliqué le Pape, c’est là qu’il a son ultime rendez-vous avec un pécheur pour lui ouvrir, à lui aussi, les portes de son Royaume. Le Saint-Père a relevé aussi que cet épisode de la mort du Christ en Croix est le seul dans les Évangiles où apparait le terme « Paradis ». C’est à un « pauvre diable » que Jésus promet le paradis, à quelqu’un qui n’avait rien, mais qui se confie à Lui. Les paroles humbles de repentance du bon larron sont suffisantes pour touche le Cœur de Jésus.

    Le bon larron nous rappelle notre véritable condition devant Dieu : que nous sommes ses fils, qu’Il éprouve pour nous de la compassion, qu’Il est désarmé chaque fois que nous manifestons la nostalgie de son amour. Dans les chambres de tant d’hôpitaux ou les cellules de tant de prison a poursuivi le Saint-Père, ce miracle s’est répété d’innombrables fois : il n’existe personne à qui ne reste que le désespoir, qui est privé de la grâce.

    Devant Dieu, nous nous présentons tous les mains vides, un peu comme le publicain de la parabole qui restait prier au fond du temple. Chaque fois qu’un homme découvre que ses manques dépassent de beaucoup ses œuvres bonnes, il ne doit pas se décourager, mais se confier à la miséricorde de Dieu, a expliqué le Pape, ceci nous donne de l’espérance, nous ouvre le cœur !

    Dieu est Père et attend notre retour, au fils prodigue qui reconnait ses fautes, le père lui ferme la bouche et le prend dans ses bras. C’est comme cela que Dieu nous aime. Le paradis n’est pas un conte de fées, a poursuivi le Pape, encore moins un jardin enchanté, mais il est le lieu de la tendresse de Dieu. Jésus nous y introduit avec le bien que nous avons fait dans notre vie et avec tout ce qui en nous a encore besoin d’être racheté (1). Le but de notre existence c’est que tout s’accomplisse et soit transformé en amour.

    Si nous croyons cela, a conclu le Saint-Père, la mort ne nous fera plus peur et nous pourrons partir de ce monde sereinement et avec confiance. Celui qui a connu Jésus ne craint plus rien. Nous pourrons alors répéter les paroles du vieillard Siméon : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole » (LC, 2, 29).

    Source : Radio Vatican (OB).

    Texte intégral de la catéchèse traduite en français sur Zenit.org.

    (1) : le Pape François ne fait ici aucune différence entre paradis et purgatoire. Pour mémoire, voici ce qu'en dit le Catéchisme de l’Église Catholique :

    1030 Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du ciel .

    1031 L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés. L’Église a formulé la doctrine de la foi relative au Purgatoire surtout aux Conciles de Florence (cf. DS 1304) et de Trente (cf. DS 1820 ; 1580). La tradition de l’Église, faisant référence à certains textes de l’Écriture (par exemple 1 Co 3, 15 ; 1 P 1, 7), parle d’un feu purificateur :

    Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu’il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu’affirme Celui qui est la Vérité, en disant que si quelqu’un a prononcé un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci, ni dans le siècle futur (Mt 12, 31). Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur (S. Grégoire le Grand, dial. 4, 39).

    1032 Cet enseignement s’appuie aussi sur la pratique de la prière pour les défunts dont parle déjà la Sainte Écriture : " Voilà pourquoi il (Judas Maccabée) fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché " (2 M 12, 46). Dès les premiers temps, l’Église a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique (cf. DS 856 ;), afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L’Église recommande aussi les aumônes, les indulgences et les œuvres de pénitence en faveur des défunts :

    Portons-leur secours et faisons leur commémoraison. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père (cf. Jb 1, 5), pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation ? N’hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux (S. Jean Chrysostome, hom. in 1 Cor. 41, 5 : PG 61, 361C).

    (Rappel : le CEC en ligne - ndlr)

    Résumé en français :

    « Frères et sœurs, « Paradis » est l’une des dernières paroles de Jésus sur la croix, adressée au bon larron. Au Calvaire, Jésus atteint le sommet de sa solidarité avec nous pécheurs. Et c’est là qu’il a son ultime rendez-vous avec un pécheur pour lui ouvrir, à lui aussi, les portes de son Royaume. C’est à un « pauvre diable » que Jésus promet le paradis, à quelqu’un qui n’avait rien, mais qui se confie à Lui. Une humble parole de repentir suffit pour toucher le Cœur de Jésus. Devant Dieu, nous nous présentons tous les mains vides. Chaque fois qu’un homme découvre que ses manques dépassent de beaucoup ses œuvres bonnes, il ne doit pas se décourager, mais se confier à la miséricorde de Dieu. Il est Père et jusqu’au bout il attend notre retour. Le paradis est le lieu de la tendresse de Dieu. Jésus nous y introduit avec le bien que nous avons fait dans notre vie et avec tout ce qui en nous a encore besoin d’être racheté (voir note ci-dessus). Le but de notre existence c’est que tout s’accomplisse et soit transformé en amour. Si nous croyons cela, la mort ne nous fera plus peur et nous pourrons partir de ce monde sereinement et avec confiance. Celui qui a connu Jésus ne craint plus rien. »

    « Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones, venant de Suisse, de Belgique et de France, en particulier les pèlerins de Coutances, Bayeux-Lisieux et Saint-Flour accompagnés de leurs évêques, ainsi que l’aumônerie Tamoule Indienne de France. Chers amis, je vous invite à mettre toute votre confiance dans la miséricorde et la tendresse de Dieu pour chacun et chacune de vous. Il n’abandonne jamais ses enfants.  Que Dieu vous bénisse ! »

    Source : site internet du Vatican.

  • Méditation - Prières des enfants de Fatima

    I - Entre les dizaines de chapelet (enseignée par la Sainte Vierge).
           « O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer et prenez au paradis toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. »

    II - Oraisons jaculatoires.
           « O Jésus, je vous aime ! »
           « Doux Cœur de Jésus, soyez mon amour ! Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ! »
           « Immaculé Cœur de Marie, convertissez les pécheurs, préservez leurs âmes de l'enfer ! »

    III - Formule d'offrande des sacrifices.
           « O Jésus, c'est pour votre amour, pour la conversion des pécheurs, pour le Saint-Père et en rémission des péchés qui offensent le Cœur Immaculé de Marie ! »

    IV - Prières enseignées par l'Ange (récitées par les enfants à genoux et le front incliné jusqu'à toucher terre)
           « Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je vous aime ! Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne vous aiment pas ! (Trois fois).
           « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément et je vous offre les Très Précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles du monde, en réparation des outrages par lesquels il est lui-même offensé.
           Par les mérites infinis de son Cœur Sacré et par l'intercession du Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »

    Chanoine C. Barthas (1884-1973), Jacinthe la confidente de Marie, Fides, Montréal et Paris, 1961.

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  • Méditation : Il faut croître tous les jours dans l'amour

    « La religion nous enseigne que le moyen d'atteindre à la félicité des saints, c'est de beaucoup aimer (1). Aimer Dieu sur la terre est le moyen de l'aimer dans le ciel : aimer est l'unique voie du bonheur. Si donc nous voulons aller au ciel, il ne faut plus vivre que d'amour ; il faut croître tous les jours dans l'amour, et avec cela on est sûr du paradis (2). Et qui n'aimerait un Dieu si magnifique envers ceux qui le servent ? Qui n'aimerait le Dieu que les saints trouvent toujours si aimable qu'ils ne peuvent se lasser de l'aimer ; le Dieu que les séraphins célèbrent par l'éternel cantique : Saint, saint, saint, est le Seigneur Dieu des armées ! le Dieu auquel les vierges chantent le cantique qu'elles seules peuvent chanter, et aux pieds duquel les vingt-quatre vieillards déposent leurs couronnes, en protestant qu'à lui seul appartient l'honneur, la louange, la bénédiction ? Oh ! comme ces hautes pensées que nous rappelle la fête de la Toussaint sont propres à embraser le cœur d'amour ! »

    1. Plenitudo legis est dilectio. (Rm XIII, 10). 2. Qui diligit... legem implevit. (Rm XIII, 8).

    Abbé André-Jean-Marie Hamon (1795-1874), curé de Saint Sulpice, Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année (Tome III, 3 novembre, Seconde méditation sur la Toussaint, III), Paris, Victor Lecoffre, 1886.

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  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (3)

    « C'est alors que les grandes erreurs se posent et se proclament avec audace dans la publicité des intelligences, consternées devant le règne de l'absurde, du mensonge et du blasphème.

    Des logiciens viennent et disent : « Entre le bien et le mal, la différence n'est que nominale. L'immuable est un non-sens, l'absolu n'existe pas, il n'y a que le relatif éternellement variable ; ce qui est vrai aujourd'hui sera faux demain. »
    Des moralistes viennent et disent : « Toutes les passions sont saintes, tous les instincts sont légitimes ; la répression est un crime, l'antagonisme est une erreur, la lutte une folie. Il n'y a dans l'homme que l'harmonie, et la libre expansion est toute la loi de l'humanité. »
    Des métaphysiciens viennent et disent : « Le paradis est un mythe, l'enfer un épouvantail : il n'y a pas d'enfer et il n'y a pas de paradis ; l'enfer, c'est la misère du peuple sur la terre, et le paradis, c'est la jouissance. »
    Enfin il vient des théologiens qui disent : « Dieu, c'est la nature ; Dieu, c'est le grand tout ; Dieu, c'est la loi des mondes ; Dieu, c'est l'humanité ; Dieu, c'est moi-même ! » Et élevant jusqu'à leur dernière puissance l'absurde et le blasphème, il s'en rencontre pour dire : Dieu, c'est le mal !

    Ainsi un bouleversement radical apparaît de tous côtés dans le monde des idées ; les notions des choses ne sont plus seulement altérées, elles sont renversées. La vérité se nomme le faux ; le faux se nomme la vérité ; le bien se nomme le mal, et le mal se nomme le bien ; la nuit dit : « Je suis le jour », et elle dit au jour : « Tu es la nuit. » Les mots mentent aux idées, les idées mentent aux choses ; et les choses, à leur tour, semblent vouloir mentir et aux hommes et à Dieu. A la lettre, les intelligences sont retournées...

    Alors se réalise cette parole de l’Écriture : Non est intelligens, neque requirens Deum ("Il n'y en a pas un de sensé, ni qui cherche Dieu" cf. Ps XIII, 2). Personne ne comprend plus le mystère de la destinée, ni le mystère du progrès. Personne ne cherche plus Dieu, qui en est le terme et la consommation. Tous ont dévié de leur but, tous ont décliné, omnes declinaverunt (Rm III, 12). Les nations se sont troublées, et les royaumes ont penché vers leur décadence, conturbatae sunt gentes, et inclinata sunt regna (Ps XLV, 7). »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

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  • Méditation : n'oublions pas les âmes du Purgatoire (5)

    « Le bienheureux Henri Suso, de l'ordre des Frères Prêcheurs et connu par ses œuvres mystiques, menait une vie si pure et si détachée de la terre qu'il se sentait comme dévoré par le désir de l’Éternité bienheureuse. Dieu, qu'il honorait sous le nom d’Éternelle Sagesse, lui manifestait souvent les secrets de l'autre monde. Fréquemment les âmes des fidèles lui apparaissaient dans ses visions, lui parlaient de leur état, du lieu qu'elles habitaient, de leurs joies et de leurs peines.
    Un jour, il vit paraître devant lui l'âme d'un homme qui avait, sur la terre, vécu saintement et qui se nommait Eckard. Ce bienheureux lui déclara qu'il avait le bonheur d'être dans le ciel, au sein de la lumière et de la gloire et entièrement transformé en Dieu.
    Henri Suso lui demanda entre autres détails quelle récompense Dieu réservait à ceux qui sur la terre avaient pratiqué le saint abandon entre les mains de la Providence, la soumission et la conformité à la divine volonté.
    Eckard, prenant alors un visage plus radieux encore, lui répondit : « Ceux-là sont les bien-aimés du Seigneur ; leurs âmes, suavement unies à la divinité, sont toutes submergées dans l'abîme de son Essence adorable et jouissent d'une félicité qu'aucune parole humaine ne saurait exprimer. » Cette révélation fit une impression profonde sur l'esprit du bienheureux Henri Suso. Déjà abandonné depuis longtemps à la divine Providence, il prit la résolution de s'y livrer encore plus parfaitement et de se conformer en toutes ses actions à la volonté de Dieu.
    Suivons son exemple, et offrons les difficultés que nous rencontrerons certainement dans cette pratique, pour le soulagement et la délivrance des saintes âmes du Purgatoire. »

    R.P. Deidier, Considérations sur le Purgatoire (XVIII), Paris, P. Téqui, 1895.

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  • Méditation : Marie, "paradis de Dieu"

    « Il n'y a point et il n'y aura jamais créature où Dieu soit plus grand, hors de lui-même et en lui-même, que dans la divine Marie, sans exception ni des bienheureux, ni des chérubins, ni des plus hauts séraphins, dans le paradis même...

    Marie est le paradis de Dieu et son monde ineffable, où le Fils de Dieu est entré pour y opérer des merveilles, pour le garder et s'y complaire. Il a fait un monde pour l'homme voyageur, c'est celui-ci ; il a fait un monde pour l'homme bienheureux et c'est le paradis ; mais il en a fait un autre pour lui, auquel il a donné le nom de Marie ; monde inconnu presque à tous les mortels ici-bas et incompréhensible à tous les anges et bienheureux, là-haut dans le ciel, qui, dans l'admiration de voir Dieu si relevé et si reculé d'eux tous, si séparé et si caché dans son monde, la divine Marie, s'écrient jour et nuit : Saint, Saint, Saint. (Is 6, 3)

    Qu'on ne s'imagine donc pas, avec quelques faux illuminés, que Marie, étant créature, elle soit un empêchement à l'union au Créateur : ce n'est plus Marie qui vit, c'est Jésus-Christ seul, c'est Dieu seul qui vit en elle. Sa transformation en Dieu surpasse plus celle de saint Paul et des autres saints, que le ciel ne surpasse la terre en élévation.

    Marie n'est faite que pour Dieu, et tant s'en faut qu'elle arrête une âme à elle-même, qu'au contraire elle la jette en Dieu et l'unit à lui avec d'autant plus de perfection que l'âme s'unit davantage à elle. Marie est l'écho admirable de Dieu, qui ne répond que : Dieu, lorsqu'on lui crie : Marie, qui ne glorifie que Dieu, lorsque, avec sainte Elizabeth, on l'appelle bienheureuse. »

    St Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret de Marie (19 & 21), in "Œuvres complètes", Éditions du Seuil, Paris, 1966.

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    William-Adolphe Bouguereau (1825-1905), La Vierge avec des Anges
    Musée du Petit-Palais, Paris (Source et crédit photo)

  • Méditation avec St Jean Eudes : imitation de la Bse Vierge Marie

    « Je vous exhorte, mon cher fils, d'aimer notre très sainte dame et notre divine maîtresse ; car si vous désirez vous garantir d'une infinité de périls et de tentations dont cette vie est pleine, si vous désirez trouver de la consolation et n'être point accablé de tristesse dans vos adversités, si enfin vous souhaitez d'être uni inséparablement avec notre Sauveur, ayez une vénération et une affection singulières pour sa très pure, très aimable, très douce, très fidèle, très gracieuse et très puissante mère ; car si vous l'aimez véritablement et que vous tâchiez de l'imiter soigneusement, vous expérimenterez qu'elle vous sera aussi une mère pleine de douceur et de tendresse, et qu'elle est si pleine de bonté et de miséricorde, qu'elle ne méprise personne et qu'elle ne délaisse aucun de ceux qui l'invoquent ; n'ayant point de plus grand désir que d'élargir les trésors des grâces que son fils lui a mis entre les mains, à tous les pécheurs.

    Quiconque aime cette Vierge immaculée, est chaste ; quiconque l'honore, est dévot ; quiconque l'imite, est saint. Personne ne l'aime sans ressentir les effets de son amour réciproque : pas un de ceux qui lui ont dévotion ne peut périr ; pas un de ceux qui tâchent de l'imiter ne peut manquer d'acquérir le salut éternel. Combien a-t-elle reçu dans le sein de sa miséricorde de misérables pécheurs qui étaient comme dans le désespoir et dans l'abandon à toutes sortes de vices, et qui avaient déjà, s'il faut ainsi dire, un pied dans l'enfer ; et qu'elle n'a pas néanmoins rejetés, lorsqu'ils ont eu recours à sa piété ; mais qu'elle a arrachés de la gueule du dragon infernal, les réconciliant avec son fils, et les remettant dans le chemin du paradis ; car c'est une grâce, un privilège et un pouvoir que son fils lui a donné, qu'elle puisse amener à la pénitence, ceux qui l'aiment, à la grâce ceux qui lui sont dévots, et à la gloire du ciel ceux qui s'efforcent de l'imiter. »

    St Jean Eudes, Le Cœur Admirable de la très sacrée Mère de Dieu ou La dévotion au très saint Cœur de la bienheureuse Vierge Marie (Livre IV, ch. IV), Troisième édition, Tome second, A Paris, chez L. D. Delossy, Libraire-Editeur, 1834.

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  • Méditation avec Ste Catherine de Sienne : gloire de la Résurrection

    « 1.- Ô notre Résurrection ! notre Résurrection ! puissante et éternelle Trinité, faites donc éclater mon âme ! Ô Rédempteur ! notre Résurrection ! Trinité éternelle ! Feu qui brûlez toujours, qui ne vous éteignez jamais, qui ne pouvez diminuer quand même vous vous communiqueriez à toute la terre ! Ô Lumière qui donnez la lumière, je vois dans votre lumière, et je ne puis rien voir sans vous, parce que vous êtes Celui qui êtes, et moi je suis celle qui ne suis pas! Je connais par vous mes besoins, ceux de l'Église et du monde ! C'est parce que je les connais que je vous conjure d'ébranler, d'enflammer mon âme pour le salut du monde ; non pas que je puisse porter quelque fruit par moi-même, mais je le puis par la vertu de votre charité, qui est la source de tout bien.

    2.- Oui, dans l'abîme de votre charité, l'âme agit pour son salut et pour celui de prochain, comme votre Divinité, ô éternelle Trinité, nous a sauvés au moyen de notre humanité bornée, qui nous a procuré un bien infini. C'est par cette vertu toute puissante de votre Divinité qu'a été créé tout ce qui participe à l'être, et qu'a été donné à l'homme le bien spirituel et temporel qui se trouve en lui. Ce bien, vous avez voulu que l'homme le cultivât par son libre arbitre.

    3.- Ô Trinité, Trinité éternelle ! votre lumière nous fait connaître que vous êtes le Jardin parfait qui renfermez les fleurs et les fruits. Vous êtes une Fleur de gloire qui vous glorifiez et qui fructifiez vous-même ! Vous ne pouvez rien recevoir d'un autre : sans cela vous ne seriez pas le Tout-Puissant, l’Éternel ! Celui qui vous donnerait ne paraîtrait pas venir de vous. Mais vous êtes votre gloire et votre fruit ; ce que vous offre votre créature vient de vous ; si elle ne recevait rien, elle ne pourrait rien vous rendre.

    4.- Ô Père éternel ! l'homme était renfermé dans votre sein ; vous l'avez tiré de votre sainte pensée, comme une fleur où se distinguent les trois puissances de l'âme. Dans chacune de ces puissances, vous avez mis un germe afin qu'elles puissent fructifier dans votre jardin et vous rendre le fruit que vous lui avez donné. Vous entrez dans l'âme pour la remplir de votre béatitude, et l'âme y est comme le poisson dans la mer et la mer dans le poisson.

    5.- Vous lui avez donné la mémoire afin qu'elle puisse retenir vos bienfaits, pour fleurir à la gloire de votre nom et porter de bons fruits. Vous lui avez donné l'intelligence afin qu'elle connaisse votre vérité et votre volonté qui veut toujours notre sanctification, et que, la connaissant, elle vous honore et produise des vertus ! Vous lui avez donné la volonté afin qu'elle puisse aimer ce que l'intelligence a vu et ce que la mémoire a retenu.

    6.- Si je regarde en vous, qui êtes la Lumière, ô Trinité éternelle, je vois que l'homme a perdu la fleur de la grâce par la faute qu'il a commise. Il ne pouvait dès lors vous rendre gloire et atteindre le but pour lequel vous l'aviez créé. Votre plan était détruit ; votre jardin était fermé, et nous ne pouvions recevoir vos fruits. Alors vous avez envoyé le Verbe, votre Fils unique, à notre secours.

    7.- Vous lui avez donné la clef de la Divinité et de l'humanité réunies pour nous ouvrir la porte de la grâce ; la Divinité ne pouvait l'ouvrir sans l'humanité, parce que l'humanité l'avait fermée par la faute du premier homme ; et l'humanité seule ne pouvait ouvrir sans la Divinité, parce que son action est finie et que la faute avait été commise contre la perfection infinie. La satisfaction devait égaler la faute ; tout autre moyen ne pouvait suffire. Et vous, doux et humble Agneau, vous nous avez ouvert les portes du jardin céleste ; vous nous livrez l'entrée du paradis et vous nous offrez les fleurs et les fruits de l'éternité.

    8.- Je comprends maintenant la vérité de ce que vous disiez, lorsque vous êtes apparu sous la forme d'un pèlerin à vos deux disciples, sur la route d'Emmaüs. Vous leur disiez qu'il fallait que le Christ souffrit et qu'il entrât dans la gloire par la voie de la Croix (Lc XXIV, 26) ; vous leur citiez les prophéties de Moïse, d'Élie, d'Isaïe, de David, et vous leur expliquiez les Écritures ; mais ils ne vous comprenaient pas, parce que les yeux de leur intelligence étaient obscurcis. Mais vous vous compreniez bien, doux et aimable Verbe, et vous saviez où était votre gloire ; il vous fallait souffrir pour entrer en vous-même. Ainsi soit-il. »

    Ste Catherine de Sienne (25 mars 1347 - 29 avril 1380), Prière faite à Rome le Jeudi 5 Avril 1379 (Prière XXI), in Œuvres, Trad. de l'italien par E. Cartier, Paris, P. Lethielleux, 1802.
    A lire en ligne et/ou à télécharger ici.

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    Sainte Catherine de Sienne, église de Sainte-Marie du Rosaire à Prati, Rome
    (Source)

  • Mois de mars : mois de Saint Joseph

    « Saint Joseph m’a toujours exaucée au-delà de mes prières et de mes espérances. »
    Ste Thérèse d’Avila (1515-1582)
     
    « Mon saint Patriarche, je vous prie, au nom des peines que vous avez éprouvées lorsque vous avez vu le Verbe divin né dans une étable, en un tel état de pauvreté, sans feu, sans linge, et lorsque vous l’avez entendu pleurer par la souffrance que lui causait la rigueur du froid ; je vous prie, dis-je, de m’obtenir une vraie douleur de mes péchés, par lesquels j’ai été cause des larmes qu’a versées Jésus.

    Mais, au nom de la consolation que vous avez éprouvée lorsque, pour la première fois vous avez vu Jésus enfant, né dans une crèche, si beau, si gracieux, en sorte que dès cet instant votre cœur commença de brûler d’un plus ardent amour envers cet aimable et bien-aimé enfant, obtenez-moi la grâce de l’aimer moi aussi d’un grand amour sur la terre, pour être admis un jour à le posséder dans le ciel.

    Et vous, ô Marie, mère de Dieu et ma mère, recommandez-moi à votre fils, et obtenez-moi le pardon de toutes les offenses que j’ai commises envers lui, et la grâce de ne plus l’offenser.

    Et vous, mon bien-aimé Jésus, pardonnez-moi pour l’amour de Marie et de Joseph, et accordez-moi la grâce de pouvoir un jour vous voir en paradis pour vous y louer, et aimer votre beauté divine, et votre bonté qui vous a fait enfant pour l’amour de moi. Je vous aime, beauté infinie.

    Je vous aime, mon Jésus. Je vous aime, mon Dieu, mon amour, mon tout. »

    St Alphonse-Marie de Liguori

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  • Un mois avec Marie - Dix-neuvième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DIX-NEUVIÈME JOUR
    La Patience

    « La patience est la vertu des forts »
    Combien admirable fut la patience de Notre-Dame au cours de sa longue vie, et particulièrement durant la Passion de son divin Fils !
    Son Cœur agonise avec le Sien, elle le suit dans la voie douloureuse, entend ses gémissements sous les coups de marteau qui le fixent à la Croix. Broyée dans son Amour, elle demeure debout aux pieds de l'adorable Victime et lui voit exhaler son dernier soupir. Puis, on remet le Corps inanimé de son Jésus entre ses bras...
    Pas une plainte n'est montée à ses lèvres contre les décrets du Ciel ou la cruauté humaine. L'ombre même d'un murmure ne s'est point élevée dans son esprit. Pénétrée du néant de la créature, elle s'incline devant le Tout de Dieu. Plongée dans un océan de douleur, elle adore sa Volonté souveraine, elle s'y soumet, elle l'aime...
    La patience de notre céleste Mère brille, au Calvaire, d'un merveilleux éclat.
    Écoutons son invitation à l'imiter :
    « Soyez très patients, nous dit-elle par Jacintha, la patience conduit au Paradis. »
    Nous n'aurons pas sans doute à l'exercer, cette patience, dans les mêmes conditions que Marie ; mais oui bien chaque jour en maintes occasions diverses, menues ou importantes.
    Soyons d'abord patients avec nous-mêmes. Nos défauts ne font pas seulement souffrir le prochain, ils nous sont, à nous aussi, un fardeau, et d'autant plus lourd qu'il nous est impossible de nous en séparer. Améliorer, transformer notre « moi » égoïste, exigeant, plein d'orgueil et de vanité, s'impose comme un sérieux devoir. Mais ce n'est pas en nous irritant contre nos écarts et nos chutes, en nous dépitant de nos échecs dans la lutte, que nous pourrons l'accomplir. La répression des défauts, l'acquisition des vertus sont les fruits d'efforts aussi prolongés et soutenus que tenaces. On ne les obtient qu'au prix d'une longue, longue patience, ferme et douce à la fois.
    Pas plus que nous, le prochain n'est exempt de travers, de passions. Nos rapports avec lui nous sont une source de douces joies et... de souffrances ! Les incompréhensions, les heurts, les jalousies et rivalités sont inévitables en cette vie. Supportons patiemment les peines qui nous viennent d'autrui : déceptions, tracasseries, méchancetés peut-être...
    L'auteur de l'Imitation nous donne en ce point des enseignements précieux, sachons en tirer profit : « Celui-là n'est point patient, qui ne veut souffrir que de qui il lui plaît et qu'autant qu'il lui plaît. - On ne parvient pas sans combats à la couronne de la patience. Si vous désirez la couronne, combattez avec courage, souffrez avec patience » (1)
    Enfin soyons patients dans les événements contraires et affligeants : la foudre endommage ma maison, la grêle ruine mes récoltes, la maladie m'atteint, la mort frappe des êtres chers, etc..., et je suis tenté d'accuser le Seigneur de tout ce qui m'arrive de fâcheux et qui est la conséquence du péché.
    Pour satisfaire à nos exigences, Dieu devrait opérer des miracles à chaque instant. Or, il ne déroge point sans de graves raisons aux lois naturelles établies par sa Sagesse infinie, il n'annule point non plus la sentence portée contre Adam pécheur. Que n'a-t-il pas fait pour nous, cependant, dans son adorable Bonté ! Notre rachat lui a coûté le sacrifice de son Fils Unique et des épreuves qu'Il permet nous arriver, nous pouvons nous constituer un impérissable trésor.
    Patientons quelques mois, quelques années encore, puis nous expérimenterons dans l'éternelle allégresse, que « les souffrances du temps présent n'ont aucune proportion avec la gloire qui doit un jour éclater en nous » (2).
    Acceptons la croix lorsqu'elle nous est présentée. Que notre âme unie à la Vierge des Douleurs s'incline, adore, aime ! C'est l'attitude du vrai chrétien.

    PRIÈRE

    Ô Marie, vous êtes le meilleur de ces êtres doux et chers qu'il est bon de rencontrer à l'heure de la détresse. Nous avons à souffrir en ce monde et nous ne savons pas quelle sera la mesure de nos maux. Ô Mère, venez alors au devant de nos plaintes, mettez sur nos lèvres ce qui calme, apaise et fortifie. Ô Vous qui avez consolé l'Homme-Dieu sur le chemin du Calvaire, jetez sur nous un regard de Mère qui allège le poids de toute Croix. Ainsi soit-il.

    Ô Marie, Consolatrice des affligés, priez pour nous.

    (1) Imit. Jésus-Christ, III, XIX, 4.
    (2) Ep. Aux Romains, VIII, 18.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Un mois avec Marie - Treizième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    TREIZIÈME JOUR
    Le sérieux de la vie

    Hans Memling : Triptyque du Jugement dernier (détail du panneau de droite)Si tous comprenaient le sérieux de la vie !

    Pour longue qu'elle puisse être, quatre-vingt, quatre-vingt-dix années s'écoulent et c'est la chute dans l'Au-Delà, sur le seuil duquel le temps s'arrête en fixant irrévocablement notre sort.
    Heureuse ou malheureuse, c'est l’Éternité qui commence.
    L’Éternité ! une minute qui dure toujours, toujours ; qui ne finit jamais, jamais...
    Vaut-il la peine de la préparer cette Éternité ?... La vie ne nous est donnée que pour cela. Ne l'oublions pas.
    « Que sert à l'homme de gagner tout l'univers s'il vient à perdre son âme ? » (1)
    La Vierge au Cœur maternel connaît la valeur de notre existence. Afin d'en pénétrer ses trois petits Confidents - pour mieux en convaincre aussi tous ses enfants sur la terre - Elle ne craint pas de les soumettre à une effroyable vision. Le 13 juillet 1917, Elle leur adresse les recommandations suivantes :
    « Sacrifiez-vous pour les pécheurs et dites souvent lorsque vous faites des sacrifices : « Oh ! Jésus ! c'est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs et en réparation des offenses faites au Cœur Immaculé de Marie. »
    Notre-Dame ouvrant les mains comme aux deux apparitions précédentes, il s'en échappe encore une lumière intense.
    Écoutons Lucie nous dépeindre le spectacle d'horreur qui s'offrit alors à ses regards et à ceux de ses deux compagnons :
    « Le faisceau de lumière alors projeté sembla pénétrer la terre et nous vîmes comme une grande mer de feu. En cette mer étaient plongés, tout noirs et brûlés, des démons et des âmes sous forme humaine, ressemblant à des braises transparentes. Soulevés en l'air par les flammes, ils retombaient de tous les côtés comme les étincelles dans les grands incendies, sans poids ni équilibre, au milieu de grands cris et de hurlements de douleur et de désespoir, qui faisaient trembler et frémir d'épouvante.
    « Ce fut probablement à cette vue que je poussai l'exclamation d'horreur que l'on dit avoir entendue.
    « Les démons se distinguaient des humains par leurs formes horribles et dégoûtantes d'animaux épouvantables et inconnus, mais transparents comme des charbons embrasés.
    « Cette vue dura un instant et nous devons remercier notre bonne Mère du Ciel qui, d'avance, nous avait prévenus par la promesse de nous prendre au Paradis ; autrement, je crois, nous serions morts de terreur et d'épouvante.
    « Alors, comme pour demander du secours, nous levâmes les yeux vers la Sainte Vierge, qui nous dit avec bonté et tristesse :
    « Vous avez vu l'enfer, où vont aboutir les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, le Seigneur veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé... »
    Avons-nous un peu saisi maintenant, ce qu'est la damnation ? « Je crois être en état de grâce, dites-vous ; que ne suis-je sûr d'y persévérer. » - « Fais donc ce que tu ferais alors, répond l'auteur de l'Imitation de Jésus-Christ, et tu seras dans une assurance parfaite. »
    Mais gardons-nous de nous enfermer dans un étroit égoïsme. Beaucoup sont engagés dans une voie de perdition et, peut-être, sur le point de paraître devant le Juge suprême... Ils sont nos frères !... Ne les prendrons-nous pas en pitié ?... Les laisserons-nous tomber dans l'abîme entrevu par les Voyants de Fatima ?...
    « Priez, priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs, supplie notre « Maman du Ciel ». Rappelez-vous que beaucoup d'âmes vont en enfer parce qu'il n'y a personne qui prie et qui fasse des sacrifices pour elles. »
    A la vue de ses enfants en péril, le Cœur de Marie s'émeut. Que le nôtre vibre à l'unisson du sien. Aidons-lui à les sauver. Par la bonté qui donne et se donne sans rien réclamer en retour. Par la charité aux formes multiples : entraide, dévouement, bons exemples, prières, sacrifices. Gagnons à Notre-Dame une légion d'âmes qui lui devront leur salut éternel, à Elle et... un peu à nous !

    PRIÈRE

    Ô Marie, Mère des Douleurs, c'est nous qui avons transpercé votre âme en attachant par nos péchés, Jésus-Christ, votre Fils, à la Croix. Ne permettez pas qu'un tel sacrifice soit vain pour un certain nombre. Obtenez-nous, obtenez à tous les pécheurs les grâces de la conversion et du salut éternel, afin que nous puissions un jour Vous entourer et Vous aimer dans le séjour de la gloire.
    Ainsi soit-il.


    Doux Cœur de Marie, soyez mon salut !
    (300 j.)

    (1) Matth XVI, 26.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.
  • 29 mars : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La Sainte Passion du Christ

    « Qu’Avril de ses bourgeons Lui fasse une couronne !
    Pour les foules il a fait un tapis d’herbe : elles ont mangé tout leur saoul.
    Merveille que cette bombance sur une autre bombance étendue !
    L’Avril visible à l’invisible a fait un beau décor !
    Les victoires aux fleurs se mêlent,
    Et les lis des champs, dans toute leur splendeur,
    Aux signes éclatants que fait Notre-Seigneur.

    Refrain :   
    En Avril ils ont tué
    L’Agneau et L’ont mangé,
    L’Agneau de Dieu qui vit
    Et qui donne la Vie !

    Avril avait commencé : il a conclu, il a fini ;
    De ses fleurs il a couronné le Peuple indigne
    Qui mangeait et prisait plus que tout un agneau transitoire ;
    Au lieu d’herbes amères, ce sont épines qu’ils ont glanés, ces égarés,
    Pour tourner en dérision l’Agneau véritable,
    Pour couronner le Roi dans une comédie
    Et pour tuer le Juste ; oh ! quelle vilenie !

    Que Moïse des justes T’offre la couronne,
    Lui qui tressa aussi les ossements des justes, rassemblés ;
    Au tonnerre de Ta voix, les fleurs s’ouvrirent, s’épanouirent !
    Au mois d’Avril, ce fut un vrai printemps en Enfer !
    Le visage des morts s’est éclairé,
    Leurs os tout desséchés, les voilà mis en liesse,
    Et leur grâce fanée, la voilà qui rayonne !

    Le soleil en pleines ténèbres T’a fait belle couronne !
    En se retirant il l’a tressée, en trois heures il l’a achevée,
    Pour couronner les trois jours de Sa mort ;
    Il a proclamé qu’avec la Mort Il avait maille à partir ;
    Parce que sur la croix tout homme à la Mort succombe,
    Il a saisi la croix et par elle a vaincu la Mort,
    Comme périt Goliath, tué par sa propre épée.

    De Lui le soleil proclame qu’Il est invisible et visible,
    Que Son corps s’est habillé de souffrance, Sa Nature étant impassible ;
    Selon Son corps Il a pâti, selon Sa Force Il a relui.
    Ô soleil visible, de l’Invisible endeuillé !
    Ô luminaire, de la Lumière tout marri !
    Consolé, il s’est levé, nous a consolés,
    Car du tombeau Lui s’est levé pour Son Église.

    Le soleil s’est caché là-haut, la lune tout en bas,
    Et les justes ont fui de tous côtés vers un refuge, un abri ;
    Le soleil correspond aux anges, la lune aux ensevelis ;
    Au milieu, les imposteurs déboussolés, meurtriers de leur Seigneur.
    Le soleil a paru, comme les anges envoyés ;
    La lune s’est levée avec les morts réveillés :
    Au piège, au beau milieu, les crucifieurs sont pris !

    Que l’Orient de sa droite Lui offre une couronne
    Tressée avec les symboles et les figures de l’Arche,
    Des fleurs que sur les Monts Qardu il a cueillies !
    Car c’est de là que viennent Noé, Sem et le Chef du monde,
    De là Abraham au grand nom,
    Et les Mages bénis, et puis l’Étoile encore,
    Et puis son glorieux voisin, le Paradis !

    Que l’Occident Lui offre deux couronnes magnifiques
    Dont le parfum s’en va en tout point cardinal,
    L’Occident où les deux Luminaires ont sombré !
    Les deux Apôtres ensevelis là-bas continuent de darder
    Leurs rayons qui jamais n’ont connu de couchant :
    Le soleil ? Voilà que Simon le surpasse,
    Tandis que par l’Apôtre la lune est éclipsée !

    Que du Parân le Sud Lui offre une couronne !
    Il a bourgeonné, il a fleuri de fleurs hébraïques !
    La redoutable Loi jamais accomplie par quiconque
    Est la couronne de Notre-Seigneur : Il l’a accomplie, Lui, bouclée.
    En prenant de l’âge, elle s’est calmée, assoupie,
    Et c’est en témoignage seulement qu’on la cite,
    Cette aïeule fourbue entrée en son repos.

    Le Nord était trop dur et sa terre sans fleurs…
    Rien que neiges et glaces, rien que violentes bises ;
    (les aquilons figurent le paganisme grec.)
    Mais voilà que de fleurs nouvelles il offre une couronne
    Au Soleil de l’Amour qui l’a rendu fécond !
    Voilà qu’exultent chez lui les ossements des martyrs,
    Que les vierges en fleur, radieuses, s’épanouissent !

    L’En Haut, l’En Bas, Seigneur, Te couronnent eux aussi :
    Voilà les six Côtés qui T’offrent leurs guirlandes,
    Puisque le sixième jour on T’a tressé une couronne d’épines.
    Qu’ils Te couronnent, et Ton Père par Toi !
    Le corps d’Adam par Toi triomphait :
    Grande humiliation lorsqu’il fut vaincu !
    Sa dette, sous les fleurs Tu l’as ensevelie.

    Au Né du Sixième Âge, merci de tous côtés !
    Parfait, le nombre Six : il n’est rien qui lui manque ;
    Couronne en la main droite : tel est le nombre Cent.
    En guise de couronne, notre droite offre des hymnes !
    De sénestre, par son symbole, sauve-nous,
    Et par ce qu’il représente conduis-nous à la Dextre,
    Là où le nombre Cent en guirlande est tressé ! »

    Saint Ephrem, Hymne VII sur la Passion, SC 459, Cerf, 2011.

  • Méditation : "qui ne porte pas sa croix..."

    « Pourquoi crains-tu de porter la Croix, par laquelle on va vers le Royaume ? Dans la Croix, le salut ; dans la Croix, la vie ; dans la Croix, la protection contre les ennemis ; dans la Croix, les douceurs d'en-haut ; dans la Croix, la force de l'esprit ; dans la Croix, la joie spirituelle ; dans la Croix, toutes les vertus ; dans la Croix, la perfection de la sainteté.
    Si tu portes de bon coeur la Croix, elle te portera et te conduira au terme désiré, où tu connaîtras la fin de l'épreuve, quoique ce ne sera pas ici-bas. Si tu la portes malgré toi, elle te sera pesante, tu en augmenteras toi-même le poids, et il te faudra quand même la porter. Si tu rejettes une croix, tu en trouveras certainement une autre, et peut-être plus lourde. Penses-tu échapper à ce qu'aucun mortel n'a pu éviter ? Quel saint, en ce monde, aura été sans croix ni épreuve ?
    Il n'est pas selon l'homme de porter la Croix, d'aimer la Croix, de châtier son corps et de le réduire en servitude, de fuir les honneurs, de souffrir volontiers les outrages, de se mépriser soi-même et de souhaiter d'être méprisé, de supporter les afflictions et les pertes, et de ne désirer aucune prospérité dans ce monde. Si tu te regardes, tu ne pourras rien de cela ; mais si tu t'en remets au Seigneur, la force d'en-haut te sera donnée, et la chair et le monde t'obéiront. Et quand tu seras arrivé à trouver que l'épreuve est douce et savoureuse à cause du Christ, alors estime-toi heureux, parce que tu auras trouvé le paradis sur terre. »

    Imitation de Jésus-Christ, Livre II, ch. 12.

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  • Juin : mois du Sacré-Coeur - 5ème jour

    Cinquième jour : Le Paradis de l’amour

    Courage donc, élève-toi, ô âme misérable et infirme, élève-toi sur les ailes de la foi et de la charité… monte au Paradis de l’amour pour recueillir le miel de la dévotion ; monte à ce Cœur si haut ; car Celui que tu cherches a été à la fois élevé et humilié. Il ne s’est pas élevé sur la croix pour se soustraire à ceux qui voudraient s’approcher de lui, mais au contraire afin de pouvoir être trouvé par eux. Approche-toi donc avec confiance de ce Paradis ; reconnais ton Sauveur à ses bras étendus, embrasse son amour qui t’appelle à ses étreintes et qui est prêt à recevoir les tiennes ; écoute l’accent de cette voix miséricordieuse et je puis le dire, digne de compassion, qui te crie : Reviens, reviens, afin que je te contemple. Reviens de ta volonté mauvaise ; de tes actions perverses, de tes obstinations, de ton désespoir… La science que tu apprendras de moi dans toute sa plénitude te donnera le pouvoir d’écarter l’obstacle que le Chérubin te présentait. Les fleuves de mon sang feront tomber les flammes redoutables de ce glaive embrasé. Entre donc, ô âme, dans ce « Paradis meilleur que tous les autres », maintenant avec toute l’affection de ton cœur, afin que tu puisses, plus tard, avec ton âme et ton corps, entrer dans le Paradis terrestre et dans le Paradis des cieux.
    Saint Bernard (1090-1153)

    Exemple : Un martyr
    « Un jeune missionnaire du diocèse de Clermont, M. J.-M. Baptifaud, dut sa dévotion au Sacré Cœur de Jésus l’incomparable grâce du martyre, qu’il désirait très vivement. Le 29 juin 1871, jour où le jeune lévite avait le bonheur de se consacrer irrévocablement à Dieu, en recevant le sous-diaconat, il écrivait en tête de ses résolutions de retraite : Sous les auspices du Sacré Cœur, doux et humble, brûlant d’amour pour Dieu et les hommes, et ne cessant de crier : « Ecce venio, ut faciam, Deus, voluntatem tuam. » Il consacra de même au Sacré Cœur ses autres ordinations. Quand il apprit sa destination pour le Yun-Nan, la première question qu’il adressa à son directeur fut celle-ci : Peut-on être martyr au Yun-Nan ? Et M. le G***, son voisin de district et son ami, écrit de lui le 29 juin 1876 : « M. Baptifaud a de tout temps soupiré après le martyre : ses écrits l’attestent, et le post-scriptum de sa dernière lettre était un consentement formel et parfait de son sacrifice.
    « Dès que le danger fut menaçant, M. Baptifaud prépara ses chrétiens et se prépara lui-même pour la lutte, par la confession et la communion. Puis il les réunit dans la soirée du 15 septembre 1874, et tous se consacrèrent solennellement au Sacré Cœur. Vingt-quatre heures après, le 16 au soir, une victime d’agréable odeur fut immolée au Cœur de notre adorable Maître. On apprend au missionnaire que ses chrétiens sont en danger ; mais il est averti qu’il s’expose à un péril imminent s’il va les joindre. « Que d’autres n’y aillent pas, dit-il, c’est bien ; mais moi, qui suis Père, je dois aller au secours de mes enfants qui s’y trouvent. » Les ennemis avaient déjà escaladé le mur qui les déparait des chrétiens ; M. Baptifaud veut le franchir : un coup de lance le repousse : « Pourquoi ne voulez-vous pas que j’entre ? Je suis le Père des chrétiens !
    - C’est précisément celui-là que nous voulons tuer ! » fut-il répondu.
    M. Baptifaud s’élance pour sauter le mur ; on s’empare de lui ; il a les mains liées derrière le dos avec la tresse de fils de soie attachée à ses chevaux. Peu après il expire sous les coups, ayant invoqué le nom de Jésus jusqu’à son dernier soupir. »
    (Bulletin du Vœu National)

    Page d’histoire :
    Un trait de la vie du général de Sonis, un des amis les plus dévoués du Cœur de Jésus, nous montre l’énergie que donne pour le service de Dieu un amour sincère de Notre-Seigneur. Voici ce que raconte le héros lui-même : « un jour que, pour payer ce que je devais à l’esprit de corps, j’étais allé passer une heure au cercle des officiers, entouré de beaucoup de monde, je me trouvais adossé au chambranle d’une cheminée, tout près d’une fenêtre donnant sur la voie publique, lorsque j’entendis de ce côté le bruit d’une sonnette qui tintait par intervalles. Il me vint une pensée que c’était le bon Dieu qu’on portait à quelque malade. M’agenouillerai-je ? Resterai-je là debout comme tout le monde ? Il y eut en moi, je l’avoue, un moment de combat ; mais soudain une pensée me traversa l’esprit : si ces gens-là voyaient passer leur chef de corps, leur empereur, leur drapeau, est-ce qu’ils ne salueraient pas ? Et quand c’est mon Dieu qui passe !... Allons donc ! Là-dessus je m’approche de la fenêtre, me disposant déjà à mettre les deux genoux en terre. Mais, ô déception ! en levant les yeux, que vois-je ? C’était le vulgaire chariot de je ne sais quel marchand ambulant dont cette clochette hypocrite annonçait le passage… Le bon Dieu s’était contenté de ma bonne volonté. »
    (Le général de Sonis (1825-1887), par Mgr Bonnard)

    ☞   Des précisions dans notre dossier dédié au Sacré-Cœur, concernant le général de Sonis et la bataille de Loigny – voir les années 1870 et 1871

    Bouquet spirituel :
    Le Cœur de Jésus, source inépuisable de tous les biens, est comme un jardin d’une beauté extraordinaire et toute mystérieuse.
    Sainte Gertrude (1256-1302)

    Que le Seigneur est bon, que son Cœur est aimable ! Demeurons là en ce saint domicile ! Que ce Cœur vive toujours dans nos cœurs, que ce sang bouillonne toujours dans les veines de nos âmes.
    Saint François de Sales (1567-1622)

    Pratique :
    Triompher du respect humain.

    Oraison jaculatoire :
    Doux Cœur de Jésus, soyez mon amour !

    Reproduction autorisée à condition d'en mentionner la source... Merci !

    http://chemindamourverslepere.com


    "Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
    Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
    Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
    et
    "Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
    Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
    Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

  • 7 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre, un grand silence et une grande solitude, un grand silence parce que le Roi dort. La terre a tremblé et s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair et qu’il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles. Dieu est mort dans la chair et les enfers ont tressailli. Dieu s’est endormi pour un peu de temps et il a réveillé du sommeil ceux qui séjournaient dans les enfers. Il va chercher Adam, notre premier Père, la brebis perdue. Il veut visiter tous ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort. Il va, pour délivrer de leurs douleurs Adam dans ses liens et Ève captive avec lui, lui qui est en même temps leur Dieu et leur fils. (...)

    Le Christ, ayant saisi Adam par la main, lui dit : "Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts... Lève-toi, toi qui dormais, car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer. Relève-toi d’entre les morts, Je suis la Vie des morts. Lève-toi, oeuvre de mes mains, toi, mon effigie, qui a été faite à mon image. Lève-toi, partons d’ici, car tu es en moi et je suis en toi. À cause de toi, moi ton Dieu, je suis devenu ton fils ; à cause de toi, moi ton Seigneur, j’ai pris la forme d’esclave. Pour toi, homme, je me suis fait comme un homme, sans protection, libre parmi les morts. Pour toi qui es sorti du jardin, j’ai été livré dans le jardin et crucifié dans le jardin (...) Je me suis endormi sur la croix et la lance a percé mon côté à cause de toi. Et mon sommeil te fait sortir maintenant du sommeil de l’enfer. Lève-toi, partons d’ici, de la mort à la vie, de la corruption à l’immortalité, des ténèbres à la lumière éternelle."
    Levez-vous, et allons de la douleur à la joie, de la prison à la Jérusalem céleste, des chaînes à la liberté, de la captivité aux délices du Paradis, de la terre au ciel. Mon Père céleste attend la brebis perdue, la salle des noces est préparée, le Royaume des cieux qui existait avant tous les siècles vous attend. »

    Pseudo-Épiphane de Salamine, IVe siècle, Homélie sur l’ensevelissement du Christ 1...15.


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