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  • Méditation - Accepter la correction d'autrui

    « Je souhaite fort que vous ayez la paix au-dedans. Vous savez qu'elle ne se peut trouver que dans la petitesse, et que la petitesse n'est réelle qu'autant que nous nous laissons rapetisser sous la main de Dieu en chaque occasion. Les occasions dont Dieu se sert consistent d'ordinaire dans la contradiction d'autrui qui nous désapprouve, et dans la faiblesse intérieure que nous éprouvons. Il faut nous accoutumer à supporter au-dehors la contradiction d'autrui, et au-dedans notre propre faiblesse. Nous sommes véritablement petits quand nous ne sommes plus surpris de nous voir corrigés au-dehors, et incorrigibles au-dedans. Alors tout nous surmonte comme de petits enfants, et nous voulons être surmontés ; nous sentons que les autres ont raison, mais que nous sommes dans l'impuissance de nous vaincre pour nous redresser. Alors nous désespérons de nous-mêmes, et nous n'attendons plus rien que de Dieu. Alors la correction d'autrui, quelque sèche et dure qu'elle soit, nous paraît moindre que celle qui nous est due. Si nous ne pouvons pas la supporter, nous condamnons notre délicatesse encore plus que nos autres imperfections. La correction ne peut plus alors nous rapetisser, tant elle nous trouve petits. La révolte intérieure, loin d'empêcher le fruit de la correction, est au contraire ce qui nous en fait sentir le pressant besoin. En effet, la correction ne peut se faire sentir qu'autant qu'elle coupe dans le vif. Si elle ne coupait que dans le mort, nous ne la sentirions pas. Ainsi, plus nous la sentons vivement, plus il faut conclure qu'elle nous est nécessaire. »

    Fénelon (1651-1715), Lettre 178 (A la Duchesse Douairière de Mortemart), 22 août 1708, in "Œuvres de Fénelon" Tome Cinquième, A Paris, Chez Lefèvre, Éditeur, 1858.

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    (Crédit photo)

  • Méditation - « Portez les fardeaux les uns des autres : ainsi vous accomplirez la loi du Christ. » (Ga VI, 2)

    « Si tu sais prendre sur toi la douleur d'autrui, le Seigneur prendra sur Lui la tienne et la fera Sienne, c'est-à-dire ouvrière de salut.
    Si tu sais prendre sur toi la douleur d'autrui, le Seigneur prendra sur Lui cette douleur, en toi, et la fera Sienne c'est-à-dire ouvrière de salut. Il la prendra avec d'autant plus d'élan qu'Il la trouve déjà comme déracinée et transplantée en ton cœur.
    Et comme Il l'y trouve purifiée de tout égoïsme, transfigurée par la pitié, sanctifiée par l'amour chrétien, la consolation sera plus forte en autrui, la bénédiction plus vivante en toi, la joie de demain plus grande en tous deux. »

    Bx Vladimir Ghika (1873-1954), Pensées pour la suite des jours, Beauchesne, Paris, 1936.

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  • Méditation : pour que cessent les médisances

    « S. Bonaventure établit cette règle pour parler des absents : Que l'on ait honte de dire d'un homme, en son absence, ce qu'on ne pourrait pas dire en sa présence sans blesser la charité. Que chacun sache qu'en tout temps il est en sûreté avec vous. Cette règle est sans doute très bonne, et elle n'embrasse pas moins les choses importantes que celles qui nous paraissent légères et qui nous trompent souvent par cette apparence : car elles ne sont pas toujours aussi légères qu'elles nous le semble ; de sorte qu'il ne faut point alléguer qu'elles ne sont d'aucune conséquence, ni que les autres n'y prennent pas garde, ni que ce sont des choses publiques ; car la perfection que nous nous sommes proposée, ne reçoit point ces sortes d'excuses. C'est ce que notre saint instituteur nous a enseigné par son exemple (1) : il ne parlait jamais des vices ni des défauts d'autrui, quelque publics qu'ils pussent être, et il voulait que chacun en usât de même. Suivons une pratique aussi sage et aussi sainte ; faisons en sorte que tout le monde soit bon, vertueux et honnête dans notre bouche, et faisons connaître à tout le monde que la réputation de personne ne court le risque d'être diminuée par nos paroles.

    Si par hasard vous avez su que votre frère ait commis quelques fautes, faites ce que dit le Sage : Vous avez entendu dire quelque chose contre votre prochain, que cela demeure enseveli au-dedans de vous, et soyez assuré que vous n'en étoufferez point (2). Le Sage fait ici allusion à ceux qui, ayant avalé du poison, sentent des étouffements d'estomac et de cruelles douleurs d'entrailles, et ne peuvent être soulagés qu'ils ne l'aient entièrement rejeté ; et il éclaircit encore plus particulièrement ceci par ces deux comparaisons : Dès qu'un fou a la moindre chose à dire, les douleurs de l'enfantement semblent lui prendre ; il ne peut non plus s'empêcher de parler, qu'une femme d'accoucher. Une parole dans le cœur d'un fou est comme une flèche dans le corps d'une bête (3). Comme une bête à qui une flèche est demeurée dans le corps, s'agite sans cesse avec violence jusqu'à ce qu'elle l'ait fait sortir, ainsi le médisant qui sait quelque faute de son prochain, ne se donne aucun repos qu'il ne s'en soit déchargé en le publiant. Ne soyons point du nombre des fous, s'il est possible ; mais tâchons d'être de celui des sages, qui enterrent si bien ces sortes de choses dans leur cœur, qu'on n'en entend jamais parler. »

    1. : In vita sancti Ignatii, lib. 5. 6. - 2. Si 19, 10. - 3. Si 19, 11 & 12.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j., Pratique de la perfection chrétienne (Deuxième Partie, Second Traité, Ch. IX), Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Tome II, Poitiers, 1866.

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  • Méditation : "Quels retentissements ont dans l'âme des autres nos paroles et nos actes ?"

    « Jamais l'âme intérieure ne se moque de rien, ni de personne. Elle ne voit ni les travers des hommes, ni le petit côté des choses, ou si elle les voit, elle ne les souligne pas d'un rire ironique et méchant. Elle sourit sans doute parfois, mais d'un sourire plein de douceur, de bienveillance et de grâce. Pour l'ordinaire, sa parole est paisible, grave même. On sent qu'elle se tient sous le regard et dans l'intimité de Dieu. Il en est, en effet, de tous ses discours, comme de toutes ses affections, de toutes ses pensées et de toute sa vie.

    Il serait important de démêler ce qui heurte dans notre manière de faire afin de nous en corriger. Quels retentissements ont dans l'âme des autres nos paroles et nos actes ? Voilà le point. »

    Robert de Langeac [Abbé Augustin Delage p.s.s. (1877-1947)], La vie cachée en Dieu (p.60), Coll. "La vigne du Carmel", Ed. du Seuil, 1947.

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  • Méditation : "si je n'ai pas la charité..."

    « "Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ" (1Co 4,16 ; 11,1). Voilà la règle du christianisme dans toute sa perfection ; voilà la définition la plus exacte, la cime la plus haute, rechercher l'intérêt de tous. Ce que l'apôtre déclare en ajoutant : "Comme je le suis moi-même du Christ". En effet rien ne peut nous rendre des imitateurs du Christ comme notre zèle pour le prochain. Vous aurez beau jeûner, coucher par terre, vous étrangler, si vous n'avez pas un regard pour votre prochain, vous n'avez rien fait de grand, et quoi que vous ayez pu faire, vous demeurez encore bien loin de ce modèle... C'est qu'il ne peut pas être de vertu parfaite, si l'on ne recherche pas l'utilité d'autrui ; et c'est ce qui résulte de l'histoire de celui qui reporta le talent intact et fut livré au supplice, parce qu'il ne l'avait pas fait fructifier. Toi donc, mon frère, même si tu t'abstiens de nourriture, que tu couches par terre, que tu manges de la cendre et ne cesses de gémir, si tu es inutile au prochain, tu n'as rien fait de grand. C'était là en effet autrefois la première préoccupation des hommes grands et généreux. Considérez attentivement leur vie, et vous verrez clairement qu'aucun d'eux ne considérait son intérêt propre, que chacun d'eux au contraire ne voyait que l'intérêt du prochain ; ce qui a rehaussé leur gloire. »

    St Jean Chrysostome, Homélie 25 sur la 1ère épitre aux Corinthiens (3), in M.J. Rouët de Journel s.j., "Textes ascétiques des Pères de l’Église" (n°422), Éditions Herder, Fribourg (Bade), 1947.

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    (Photo : Melodi T)

  • Un mois avec Marie - Dix-neuvième jour

    UN MOIS AVEC MARIE

    DIX-NEUVIÈME JOUR
    La Patience

    « La patience est la vertu des forts »
    Combien admirable fut la patience de Notre-Dame au cours de sa longue vie, et particulièrement durant la Passion de son divin Fils !
    Son Cœur agonise avec le Sien, elle le suit dans la voie douloureuse, entend ses gémissements sous les coups de marteau qui le fixent à la Croix. Broyée dans son Amour, elle demeure debout aux pieds de l'adorable Victime et lui voit exhaler son dernier soupir. Puis, on remet le Corps inanimé de son Jésus entre ses bras...
    Pas une plainte n'est montée à ses lèvres contre les décrets du Ciel ou la cruauté humaine. L'ombre même d'un murmure ne s'est point élevée dans son esprit. Pénétrée du néant de la créature, elle s'incline devant le Tout de Dieu. Plongée dans un océan de douleur, elle adore sa Volonté souveraine, elle s'y soumet, elle l'aime...
    La patience de notre céleste Mère brille, au Calvaire, d'un merveilleux éclat.
    Écoutons son invitation à l'imiter :
    « Soyez très patients, nous dit-elle par Jacintha, la patience conduit au Paradis. »
    Nous n'aurons pas sans doute à l'exercer, cette patience, dans les mêmes conditions que Marie ; mais oui bien chaque jour en maintes occasions diverses, menues ou importantes.
    Soyons d'abord patients avec nous-mêmes. Nos défauts ne font pas seulement souffrir le prochain, ils nous sont, à nous aussi, un fardeau, et d'autant plus lourd qu'il nous est impossible de nous en séparer. Améliorer, transformer notre « moi » égoïste, exigeant, plein d'orgueil et de vanité, s'impose comme un sérieux devoir. Mais ce n'est pas en nous irritant contre nos écarts et nos chutes, en nous dépitant de nos échecs dans la lutte, que nous pourrons l'accomplir. La répression des défauts, l'acquisition des vertus sont les fruits d'efforts aussi prolongés et soutenus que tenaces. On ne les obtient qu'au prix d'une longue, longue patience, ferme et douce à la fois.
    Pas plus que nous, le prochain n'est exempt de travers, de passions. Nos rapports avec lui nous sont une source de douces joies et... de souffrances ! Les incompréhensions, les heurts, les jalousies et rivalités sont inévitables en cette vie. Supportons patiemment les peines qui nous viennent d'autrui : déceptions, tracasseries, méchancetés peut-être...
    L'auteur de l'Imitation nous donne en ce point des enseignements précieux, sachons en tirer profit : « Celui-là n'est point patient, qui ne veut souffrir que de qui il lui plaît et qu'autant qu'il lui plaît. - On ne parvient pas sans combats à la couronne de la patience. Si vous désirez la couronne, combattez avec courage, souffrez avec patience » (1)
    Enfin soyons patients dans les événements contraires et affligeants : la foudre endommage ma maison, la grêle ruine mes récoltes, la maladie m'atteint, la mort frappe des êtres chers, etc..., et je suis tenté d'accuser le Seigneur de tout ce qui m'arrive de fâcheux et qui est la conséquence du péché.
    Pour satisfaire à nos exigences, Dieu devrait opérer des miracles à chaque instant. Or, il ne déroge point sans de graves raisons aux lois naturelles établies par sa Sagesse infinie, il n'annule point non plus la sentence portée contre Adam pécheur. Que n'a-t-il pas fait pour nous, cependant, dans son adorable Bonté ! Notre rachat lui a coûté le sacrifice de son Fils Unique et des épreuves qu'Il permet nous arriver, nous pouvons nous constituer un impérissable trésor.
    Patientons quelques mois, quelques années encore, puis nous expérimenterons dans l'éternelle allégresse, que « les souffrances du temps présent n'ont aucune proportion avec la gloire qui doit un jour éclater en nous » (2).
    Acceptons la croix lorsqu'elle nous est présentée. Que notre âme unie à la Vierge des Douleurs s'incline, adore, aime ! C'est l'attitude du vrai chrétien.

    PRIÈRE

    Ô Marie, vous êtes le meilleur de ces êtres doux et chers qu'il est bon de rencontrer à l'heure de la détresse. Nous avons à souffrir en ce monde et nous ne savons pas quelle sera la mesure de nos maux. Ô Mère, venez alors au devant de nos plaintes, mettez sur nos lèvres ce qui calme, apaise et fortifie. Ô Vous qui avez consolé l'Homme-Dieu sur le chemin du Calvaire, jetez sur nous un regard de Mère qui allège le poids de toute Croix. Ainsi soit-il.

    Ô Marie, Consolatrice des affligés, priez pour nous.

    (1) Imit. Jésus-Christ, III, XIX, 4.
    (2) Ep. Aux Romains, VIII, 18.

    Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
    Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
    Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.

  • Méditation : les tentations

    « Ne vous effrayez ni ne vous découragez des tentations ; luttez toujours, humiliez-vous toujours, ne vous découragez jamais. La tentation ne dépend pas de nous et n'est pas une faute : tâchons de ne pas nous y arrêtez, d'y résister dès le premier moment ; luttons et prions. Si nous succombons, humilions-nous. Souvenons-nous que la tentation est toujours un moyen de nous faire croître en force par le combat et croître en humilité par la vue de notre misère ; c'est un moyen de nous faire croître en sainteté par la lutte en vue de Dieu contre ce qui est opposé à sa volonté ; c'est quelquefois la peine de fautes anciennes dont Dieu veut nous faire mesurer la gravité en nous faisant voir les longues traces qu'elles laissent ; c'est toujours une leçon d'indulgence pour le prochain, dont nous avons tant besoin étant si portés à la sévérité pour autrui. Courage, humilité, espérance. »

    Bx Charles de Foucauld, Lettre à Louis Massignon, in "L'aventure de l'amour de Dieu - 80 lettres inédites de Charles de Foucauld à Louis Massignon", ed. J.-F. Six, Paris, Le Seuil, 1993.

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