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alphonse rodriguez

  • Méditation - Grande vigilance dans les petites fautes

    « Celui qui méprise les petites choses, dit l'Ecclésiastique, viendra peu à peu à déchoir (1). [...] Le Saint-Esprit nous déclare ici que celui qui méprisera les petites choses tombera peu à peu dans les grandes fautes. [...]
    Le démon est habile : il n'attaque pas d'abord les serviteurs de Dieu sur les choses essentielles, mais il commence par celles qui sont de peu de conséquence ; et gagnant toujours insensiblement quelque léger avantage sur eux, il fait bien mieux ses affaires de cette sorte que s'il en usait autrement. [...]
    C'est pour ce sujet que St Grégoire dit (2) que les petites fautes sont, en quelque façon, plus dangereuses que les grandes ; d'autant que plus on connaît celles-ci, plus la connaissance qu'on en a porte ou à les éviter avec soin, ou à se relever promptement lorsque l'on y est tombé ; mais pour les autres, moins on les reconnaît, moins on les évite ; et comme on en fait peu de cas, on y tombe si souvent, qu'on vient à s'en faire une habitude qu'on ne peut prendre sur soi de déraciner : ainsi un mal qui n'était presque rien dans sa naissance, s'accroît et se rend presque incurable par notre nonchalance et par les fréquentes rechutes.
    St Chrysostome nous confirme bien ceci lorsque, parlant sur la même matière, il dit (3) : J'ose avancer une proposition qui paraîtra surprenante et inouïe ; c'est qu'il me semble quelquefois qu'on doit apporter moins de soin à fuir les grands péchés qu'à éviter les fautes légères ; car l'énormité de ceux-là nous en donne naturellement de l'horreur ; mais nous nous familiarisons aisément avec celles-ci, par la raison qu'elles sont peu considérables, et le mépris que nous en faisons, nous empêchant de faire aucun effort pour nous en corriger, elles deviennent bientôt si grandes par notre négligence, qu'enfin nous venons à n'être plus en état de pouvoir nous en défaire. »

    1. Eccli. 19, 1. - 2. Greg. 3. Psalm. adm. 34. - 3. Chrys. hom. 8. sup. Matth..

    R.P. Alphonse (Alonso) Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la perfection chrétienne, Tome I (Première Partie, Premier Traité, Ch. IX), Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.
    Ne pas confondre avec St Alphonse Rodriguez (1533-1617), autre jésuite espagnol, portier au collège de Majorque, canonisé en 1888.

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  • Méditation : A propos des tentations (3/3)

    « On rapporte de sainte Catherine de Sienne, qu'un jour qu'elle était extrêmement tourmentée de ces sortes de pensées (1), Jésus-Christ lui apparut, et les dissipa toutes par sa présence ; et qu'alors se plaignant tendrement à lui, elle lui dit : Où étiez-vous, Seigneur, quand il s'élevait dans mon cœur de si horribles pensées ? Ma fille, lui répondit le Sauveur, j'étais au milieu de votre cœur. Hé quoi, mon aimable Jésus, reprit-elle, pouviez-vous demeurer parmi des pensées si sales et si honteuses ? Mais, ma fille, lui repartit-il, étiez-vous bien aise de les avoir ? Hélas, Seigneur, répondit la Sainte, j'en étais pénétrée de douleur, et je ne sais ce que je n'aurais pas plutôt choisi. Qui pouvait donc, reprit-il, vous en donner tant d'horreur, sinon moi qui étais au milieu de votre cœur ? Ainsi, quelque mauvaises et quelque honteuses que puissent être les pensées qui s'élèvent en nous, pourvu qu'au lieu de nous y complaire, nous soyons fâchés de les avoir, non seulement nous pouvons croire que Dieu ne nous a pas abandonnés, mais c'est une marque infaillible qu'il demeure en nous, puisque c'est lui seul qui peut nous donner cette horreur pour le péché et cette crainte de perdre la grâce. "C'est dans le temps de l'affliction qu'il est avec nous (2), comme il nous en assure lui-même par le Prophète, et c'est du milieu des flammes et des épines du buisson ardent qu'il vous parle. »

    1. des tentations contre la foi et l'impureté. - 2. Ps. 90, 15.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XX, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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    Pieter Bruegel l'Ancien (v.1526–1569)
    La chute des Anges rebelles

    (Crédit photo)

  • Méditation : A propos des tentations (2/3)

    « Les Saints tirent deux raisons très propres pour nous exciter à combattre courageusement dans les tentations. La première, qu'il n'y va pas seulement de notre gloire, mais aussi de celle de Dieu, que le démon tâche d'offenser en notre personne ; et cette considération doit nous porter à perdre plutôt mille fois la vie, que de donner lieu au démon de se venger de Dieu sur nous : car ce n'est pas seulement pour nous que nous combattons, c'est alors pour Dieu ; c'est son intérêt, c'est sa cause que nous défendons : ainsi il faut mourir en la soutenant, plutôt que de souffrir que sa gloire soit à jamais flétrie.
    La seconde raison est que, puisque c'est en haine de Dieu que le démon nous fait la guerre, nous pouvons nous assurer que Dieu prendra notre défense contre lui et nous aidera à le vaincre ; car, même dans le monde, lorsqu'un prince ou un grand seigneur voit qu'on s'est engagé pour lui dans quelque querelle, il ne manque pas ordinairement d'intervenir et d'en faire sa propre affaire. [...] C'est pourquoi nous pouvons nous adresser à lui avec confiance, et lui dire : Levez-vous, Seigneur, jugez votre propre cause (1), prenez vos armes et votre bouclier, et levez-vous pour me secourir (2). »

    1. Ps. 73, 22. - 2. Ps. 33, 2.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XIII, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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  • Méditation : A propos des tentations (1/3)

    « St Grégoire dit que c'est une erreur de beaucoup de gens de s'imaginer que, dès qu'ils sont attaqués de quelque tentation violente, tout est perdu, et que Dieu les a déjà abandonnés. Ils s'abusent : tous les hommes sont sujets aux tentations ; et ceux qui aspirent à la perfection y sont encore plus sujets que les autres [...]. Tous ceux qui veulent vivre saintement en Jésus-Christ souffriront persécution (1). Tous ceux qui voudront faire des progrès dans la vertu seront exposés aux tentations. Pour les autres, ils ne savent souvent pas même ce que c'est, et ils ne s'aperçoivent pas de la récolte et du combat de la chair contre l'esprit : au contraire, ils en font trophée. St Augustin, sur ce passage de l'Apôtre : La chair convoite contre l'esprit, dit que c'est dans les gens de bien qu'elle convoite contre l'esprit, parce que dans les méchants elle n'a pas contre qui convoiter ; et que ce n'est qu'où est l'esprit, c'est-à-dire où il y a un véritable désir de la vertu, qu'elle convoite contre l'esprit (2). C'est pourquoi les méchants n'ayant point en eux l'esprit qui combat contre la chair, ne sentent point aussi les révoltes et les contradictions de la chair contre l'esprit ; et le démon n'a que faire non plus de perdre le temps à les tenter, puisque d'eux-mêmes et sans résistance ils se rendent à lui et se livrent entre ses mains. [...] C'est pourquoi non seulement nous ne devons point nous étonner d'avoir des tentations, mais nous devons même les prendre pour une bonne marque, suivant les paroles de St Jean Climaque, qu'il n'y a point de marque plus infaillible d'avoir vaincu les démons que d'en être vivement attaqué (3) ; car ils ne vous attaquent de cette sorte que parce que vous vous êtes révoltés contre eux et que vous avez secoué leur joug : c'est là le sujet de leur haine et des persécutions qu'ils vous font ; sans cela ils ne vous tourmenteraient pas autant. »

    1. 2 Tim. 3, 12. - 2. Aug. de verb. Dom. in Evang. secund. Joan. serm. 43. - 3. Clim. grad. 26 de Dissert. art. 60.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. I, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.
    (ne pas confondre avec St Alphonse Rodriguez (1533-1617), autre jésuite espagnol, portier au collège de Majorque, canonisé en 1888.)

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    Gustave Moreau (1826-1898), Saint Michel terrassant Satan

  • Méditation : Du secours dans les tentations (3)

    (suite et fin de la méditation de lundi et mardi)

    « Dieu est fidèle, dit l'Apôtre, il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais, afin que vous puissiez résister à la tentation, il vous donnera du secours à proportion des attaques que vous aurez à soutenir (1). Ceci doit être pour nous un grand sujet de consolation et de confiance dans les tentations. Nous savons déjà, d'un côté, que le démon n'a de pouvoir que celui que Dieu lui donne, et qu'il ne saurait nous tenter qu'autant que Dieu le permet ; et, d'un autre côté, St Paul nous assure que Dieu ne souffre pas que le démon nous tente au-delà de nos forces. Qui est celui à qui cette assurance ne doive donner de la consolation et du courage ? Il n'y a point de médecin qui proportionne si bien aux forces et au besoin d'un malade la dose des drogues qu'il lui donne, que le céleste médecin proportionne à nos forces les tentations et les afflictions dont il permet que nous soyons combattus. Si le potier, dit St Ephrem, lorsqu'il met au feu les vases d'argile qu'il a préparés, sait précisément combien il doit les y laisser pour les rendre propres à servir, et s'il ne les y laisse ni assez longtemps pour qu'ils viennent à éclater, ni assez peu pour qu'ils se brisent en y touchant, à combien plus forte raison devons-nous croire que Dieu, dont la sagesse et la bonté sont infinies, saura garder la même mesure envers nous dans les tentations ? »

    1. Fidelis autem Deus est, qui non patietur vos tentari supra id quod potestis, sed faciet etiam cum tentatione proventum, ut possitis sustinere. 1 Cor. 10. 13.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XIV, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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  • Méditation : Du secours dans les tentations (2)

    (suite de la méditation d'hier)

    « C'est encore de quoi nous encourager et nous donner de nouvelles forces dans les tentations de songer que Dieu nous regarde combattre. Un soldat qui combat sous les yeux de son général et de son prince en devient plus brave. Or, nous combattons effectivement sous les yeux de Dieu, dans les tentations ; ainsi dans toutes les attaques que nous avons à soutenir, nous devons nous imaginer que nous sommes dans une lice ; que tous les esprits bienheureux sont les spectateurs du combat ; qu'ils en attendent le succès avec impatience, et que c'est Dieu qui en est le juge et le rémunérateur. Cette pensée est des saints Pères, et elle est fondée sur les paroles de l’Évangile, où il est marqué qu'après que le démon eut tenté inutilement Jésus-Christ, et qu'il l'eut quitté, les anges vinrent et le servirent (1). Nous lisons, dans la vie de St Antoine, qu'une nuit que les démons l'avaient tout brisé de coups, il leva les yeux en haut et vit une lumière éclatante qui, perçant le comble de sa cellule, en dissipa les ténèbres, chassa les démons, et lui ôta en un moment toute la douleur des coups qu'il avait reçus. Aussitôt s'adressant à Jésus-Christ, il lui dit : Où étiez-vous, mon Sauveur, pendant que vos ennemis me maltraitaient si cruellement ? Pourquoi n'êtes-vous pas venu dès le commencement du combat, pour les arrêter et me délivrer de leurs mains ? Antoine, lui répondit alors une voix, j'ai été ici dès le commencement de votre combat, et j'en ai été le spectateur ; et parce que vous avez combattu avec courage, je continuerai toujours de vous assister, et je rendrai votre nom célèbre par toute la terre ; ainsi dans les tentations nous pouvons nous assurer d'avoir Dieu et les anges pour témoins de notre résistance ; et qui est celui qui ne s'encouragerait à bien faire devant de tels spectateurs ? »

    1. Et ecce angeli accesserunt, et ministrabant ei. Matth. 4. 11.

    Suite et fin demain.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XII, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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    La Tentation de Saint Antoine Abbot, Annibale Carracci (1560–1609)
    National Gallery, Londres

  • Méditation : Du secours dans les tentations (1)

    « Il nous sera d'un grand secours, pour nous encourager dans les tentations, de considérer la faiblesse de nos ennemis, et combien c'est peu de chose que ce que le démon peut contre nous, puisqu'il ne saurait nous faire tomber en aucun péché, si nous ne le voulons. Voyez, mes frères, dit St Bernard, combien notre ennemi est faible ; il ne peut vaincre que celui qui veut bien être vaincu (1). Si un homme qui va au combat était assuré de vaincre s'il le voulait, quelle joie n'aurait-il point ? Ne se croirait-il pas assuré d'une victoire qui ne dépendrait que de sa volonté ? Nous pouvons aller au combat contre le démon avec la même confiance et la même joie ; car nous savons bien qu'il ne peut nous vaincre, si nous ne le voulons. C'est ce que remarque très bien St Jérôme (2), sur ces paroles que l'esprit malin dit à Jésus-Christ, lorsque, l'ayant enlevé sur le pinacle du temple, il lui conseillait de se précipiter à terre : Jetez-vous en bas ; et voilà, dit le Saint, le véritable langage du démon, qui ne désire rien tant que la chute de tous les hommes. Il peut, à la vérité, leur persuader de se précipiter, mais il ne peut pas les jeter lui-même dans le précipice. La voix du démon qui vous tente, vous dit : Précipitez-vous en enfer ; il faut lui répondre : Précipitez-vous-y vous-même, qui en savez déjà le chemin ; pour moi je n'en veux rien faire ; il n'en saurait avoir le pouvoir, si vous n'en avez la volonté. »

    1. Videte, fratres, quam debilis est hostis noster, qui non vincit nisi volentem. Bern. serm. in Dominic. 2. Quadrag. et 73. in Cant.
    2. Hier. sup. c. 4. Math. in illud : Mitte te deorsum. Matth 4. 5. Vox diaboli est, qui semper omnes cadere deorsum desiderat : persuadere potest, praecipitare non potest.

    A suivre demain.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j. (1526–1616), Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome III, Part. II, Traité IV, Chap. XI, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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    Sandro Botticelli, Les tentations du Christ (détail)
    Chapelle Sixtine, Rome

  • Méditation : Que chacun prenne les sermons pour lui-même

    « Il sera d'une très grande utilité, que tout ce qui se dit dans les exhortations soit reçu de chacun comme si c'était dit particulièrement pour lui, et non pas comme si c'était une chose qui ne regardât que les autres. N'en usons pas en cela comme les gens du monde, lorsqu'ils assistent à un sermon. Un grand prédicateur leur adressant une fois la parole : Vous êtes semblables, leur disait-il, à ceux qui ont soin de couper les viandes à la table des grands, et qui les distribuent à tout le monde sans rien prendre pour eux. Lorsque vous m'entendez, vous dites : Voilà qui serait très propre pour un tel ; ceci conviendrait bien à quelqu'un que je connais ; si une telle personne était ici, voilà justement son fait ; et cependant vous ne gardez rien pour vous. Je veux qu'au banquet de la Parole de Dieu, vous soyez tous du nombre des conviés, et non pas de ceux qui ne coupent que pour les autres. Tout ce qu'un homme prudent entendra dire de bon et de sage, il le louera, dit l'Ecclésiastique, et se l'appliquera à lui-même ; mais un homme vicieux et vain ne l'écoutera qu'avec chagrin, et le rejettera derrière lui (1). Soyons donc du nombre des sages ; que chacun prenne pour lui tout ce qui se dit, comme si on le disait à lui seul et qu'on ne parlât qu'à lui. Ce qui vous semble qui viendrait fort bien à un autre, vous viendrait peut-être encore mieux à vous, si vous saviez vous connaître, et si vous n'étiez comme ceux qui voient une paille dans les yeux de leur prochain, et qui ne s'aperçoivent pas de la poutre qui est dans les leurs. Que si effectivement il n'y a rien pour lors en vous qui ait rapport avec les choses qu'on dira, ne laissez pas de vous les mettre dans l'esprit pour l'avenir, car peut-être en aurez-vous bientôt besoin. Et de cette sorte vous ne sauriez jamais manquer, en les prenant comme si elles ne s'adressaient qu'à vous. »

    1. Verbum sapiens quodcumque audierit sciens, laudabit, et ad se adjiciet : audivit luxuriosus, et displicebit illi, et projiciet illud post dorsum suum. Eccli. 21, 18.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j., Pratique de la Perfection Chrétienne, Tome I, Part. I Traité I Chap. XVIII, Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Poitiers, Henri Oudin, 1866.

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    Henrik Olrik (1830-1890) : Le Sermon sur la Montagne
    Retable, Eglise Sankt Matthaeus, Copenhague

  • Vendredi 31 octobre 2014

    Calendrier liturgique

  • Méditation : pour que cessent les médisances

    « S. Bonaventure établit cette règle pour parler des absents : Que l'on ait honte de dire d'un homme, en son absence, ce qu'on ne pourrait pas dire en sa présence sans blesser la charité. Que chacun sache qu'en tout temps il est en sûreté avec vous. Cette règle est sans doute très bonne, et elle n'embrasse pas moins les choses importantes que celles qui nous paraissent légères et qui nous trompent souvent par cette apparence : car elles ne sont pas toujours aussi légères qu'elles nous le semble ; de sorte qu'il ne faut point alléguer qu'elles ne sont d'aucune conséquence, ni que les autres n'y prennent pas garde, ni que ce sont des choses publiques ; car la perfection que nous nous sommes proposée, ne reçoit point ces sortes d'excuses. C'est ce que notre saint instituteur nous a enseigné par son exemple (1) : il ne parlait jamais des vices ni des défauts d'autrui, quelque publics qu'ils pussent être, et il voulait que chacun en usât de même. Suivons une pratique aussi sage et aussi sainte ; faisons en sorte que tout le monde soit bon, vertueux et honnête dans notre bouche, et faisons connaître à tout le monde que la réputation de personne ne court le risque d'être diminuée par nos paroles.

    Si par hasard vous avez su que votre frère ait commis quelques fautes, faites ce que dit le Sage : Vous avez entendu dire quelque chose contre votre prochain, que cela demeure enseveli au-dedans de vous, et soyez assuré que vous n'en étoufferez point (2). Le Sage fait ici allusion à ceux qui, ayant avalé du poison, sentent des étouffements d'estomac et de cruelles douleurs d'entrailles, et ne peuvent être soulagés qu'ils ne l'aient entièrement rejeté ; et il éclaircit encore plus particulièrement ceci par ces deux comparaisons : Dès qu'un fou a la moindre chose à dire, les douleurs de l'enfantement semblent lui prendre ; il ne peut non plus s'empêcher de parler, qu'une femme d'accoucher. Une parole dans le cœur d'un fou est comme une flèche dans le corps d'une bête (3). Comme une bête à qui une flèche est demeurée dans le corps, s'agite sans cesse avec violence jusqu'à ce qu'elle l'ait fait sortir, ainsi le médisant qui sait quelque faute de son prochain, ne se donne aucun repos qu'il ne s'en soit déchargé en le publiant. Ne soyons point du nombre des fous, s'il est possible ; mais tâchons d'être de celui des sages, qui enterrent si bien ces sortes de choses dans leur cœur, qu'on n'en entend jamais parler. »

    1. : In vita sancti Ignatii, lib. 5. 6. - 2. Si 19, 10. - 3. Si 19, 11 & 12.

    R.P. Alphonse Rodriguez s.j., Pratique de la perfection chrétienne (Deuxième Partie, Second Traité, Ch. IX), Trad. Abbé Regnier-Desmarais, Tome II, Poitiers, 1866.

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  • Jeudi 31 octobre 2013

    Calendrier liturgique

    Mois du Rosaire

  • 31 octobre : Sanctoral

    St Quentin, martyr (IIIe s.)

    St Alphonse Rodriguez, jésuite († 1617)

    Frère coadjuteur de la Compagnie de Jésus

    Au calendrier traditionnel : De la férie

    N.B. : la vigile pénitentielle de la Toussaint, le 31 octobre, a été supprimée en 1955.