Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

concupiscence

  • Méditation 5ème semaine de Carême : le luxe (2)

    « Tous le reconnaissent, la réaction est nécessaire, urgente ; mais qui la commencera ? qui donnera l'impulsion à ce mouvement nouveau ? Messieurs, les grands exemples doivent venir d'en-haut ; et quand je dis en haut, remarquez-le, je n'entends pas parler des gouvernements et des pouvoirs constitués ; je ne prêche pas ici devant les rois de la terre ; c'est à vous que je parle, à vous qui représentez dans toutes ses conditions ce grand peuple de France ; et je vous dis que c'est surtout à ceux qui sont en haut à prendre dans cette réaction une généreuse initiative. L'exemple du luxe et des excès qu'il entraîne en est parti, l'exemple de la modération en doit descendre avec les vertus qu'elle amène. Donc tout ce qui est haut par la naissance, haut par la noblesse, haut par la fonction, haut par la richesse, haut par le nom, doit se croire aujourd'hui la vocation d'arrêter, par la puissance de l'exemple, cette grande aberration du siècle.
    [...]
    Allons, messieurs, du courage et de la résolution ! Comme nous et avec nous, dites, non seulement par des paroles, mais par des faits : Anathème au luxe immodéré, impertinent, ruineux, immoral ! Secouez de vous comme une lèpre tout ce que ce vêtement recouvre d'antichrétien, d'antisocial et de dégradant. Guerre à ce luxe qui produit l'orgueil, guerre à ce luxe qui alimente la cupidité, guerre à ce luxe qui nourrit la sensualité, guerre à ce luxe enfin qui perpétue et agrandit, avec ces trois choses, notre obstacle au progrès, c'est-à-dire la concupiscence. Cherchez le progrès là où il commence, à Bethléem et au Calvaire. C'est par là qu'ont passé dans la mortification, le dépouillement et l'humilité, les générations chrétiennes, pour s'élever avec Jésus-Christ de perfection en perfection, jusqu'à la gloire de son éternel Thabor. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Sixième conférence : le luxe obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    Christ-quittant-le-pretoire_Gustave-Dore_a.jpg

    Le Christ quittant le prétoire, Gustave Doré (1867-1872) - Musée d'art moderne et contemporain, Strasbourg (France)
    (Crédit photo et commentaire du tableau)

  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (6)

    « Voilà l'homme qui a vaincu la concupiscence. Supposez que cet homme soit un peuple ; et dès lors imaginez ce que sera, au point de vue où nous sommes, une société où chacun garde un cœur ainsi tourné vers Dieu et un amour montant vers lui ; une société où tout semble crier par la voix des hommes et par la voix des choses : Sursum corda. Ah ! messieurs, par ces élévations et ces essors de l'amour ramené vers son centre, comme la science monte, comme les arts montent, comme la littérature monte, comme la matière elle-même monte et semble associée au mouvement de l'esprit ! La concupiscence est vaincue, tous les cœurs vont en haut, tous les amours montent à Dieu ; et ce sursum corda de l'homme et de la société, c'est l'homme et la société qui s'élèvent, c'est le progrès moral, et avec lui et par lui le vrai progrès humain. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    concupiscence,société,amour,Dieu,sursum corda,élévation,progrès moral

  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (5)

    La vertu, c'est l'ordre dans l'amour.
    (Saint Augustin)

    « La vertu, c'est la force, force courageuse et libre qui ramène l'amour et avec lui tout l'homme vers son centre divin, et par là le fait remonter, en cherchant l'infini, vers les sommets glorieux du vrai progrès humain.
    Aussi, voyez l'homme ou le peuple qui a rétabli par réaction contre la concupiscence l'ordre dans son amour. Ô spectacle digne de l'ambition des hommes et des regards de Dieu ! le cœur tout entier est tourné vers l'infini qu'il cherche et qu'il aspire ; les affections s'en élèvent comme une vapeur d'encens qui glorifie Dieu et embaume les hommes en s'évanouissant elle-même. Le poète a dit : Dieu a donné à l'homme un visage sublime et regardant le ciel ; mais voici bien autre chose : l'homme, par son courage, s'est refait à lui-même un cœur haut qui appelle Dieu et cherche l'infini. Le dévouement, l'abnégation, la pureté, la fraternité, la charité, s'en enlèvent comme ses naturelles aspirations. En un mot, tout cet amour, qui est le fond et le mouvement de la vie, monte ; et tout ce qui est dans l'homme s'élève, rapporté dans son mouvement, et ne redescend vers la terre que comme descendent les eaux attirées par le soleil, pour se répandre en douce pluie ou une féconde rosée. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    concupiscence,vertu,ordre,force,courage,progrès,infini,amour,dévouement,abnégation,pureté,fraternité,charité

  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (4)

    « La concupiscence ne retourne pas seulement les intelligences, elle retourne les cœurs aussi, dans le sens rétrograde. Tandis qu'elle obscurcit le ciel des idées, dérobant aux regards de l'humanité les principes éternels autour desquels s'accomplit le mouvement du progrès, et surtout l'idée de la fin dernière, elle accomplit au fond des cœurs une dépravation qui les précipite vers des décadences plus profondes encore...

    Au centre de la vie humaine il y a une chose qui donne par son mouvement l'impulsion à toute la vie. Cette chose que les impurs ont profanée, mais dont les profanations ne peuvent interdire à la parole sacrée de prononcer le nom, c'est l'amour. Oui, l'amour, voilà le centre de la gravitation humaine...

    Aussi, là où va mon amour, là vont mes pensées, là mes désirs, là mes aspirations, là mes actions, là mes joies et mes douleurs, là mes vertus ou mes vices, là mes progrès ou mes décadences. Quand cet amour est ordonné, tout est dans l'ordre ; quand il est désordonné, tout est dans le désordre. Quand cet amour monte, tout monte, je suis dans le progrès ; quand cet amour descend, tout descend, je suis dans la décadence.

    Tout le mystère du progrès gît donc au fond de ce problème pratique, le plus important et le plus décisif de toute la vie : faire monter ou descendre l'amour, ce qui revient à dire : mettre l'ordre ou le désordre dans l'amour. Or, le désordre dans l'amour, c'est la concupiscence même. La concupiscence prise dans son essence peut se définir : la perversion de l'amour ou l'amour retourné. Vous avez dans ce seul mot la philosophie des passions humaines, la théologie de la concupiscence, et je puis bien ajouter : la science du progrès. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    concupiscence,dépravation,fin dernière,coeur,amour,pensées,désirs,aspirations,actions,joies,douleurs,vertus,vices,progrès,décadences,monter,descendre,perversion

    (Crédit photo - Tous droits réservés)

  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (3)

    « C'est alors que les grandes erreurs se posent et se proclament avec audace dans la publicité des intelligences, consternées devant le règne de l'absurde, du mensonge et du blasphème.

    Des logiciens viennent et disent : « Entre le bien et le mal, la différence n'est que nominale. L'immuable est un non-sens, l'absolu n'existe pas, il n'y a que le relatif éternellement variable ; ce qui est vrai aujourd'hui sera faux demain. »
    Des moralistes viennent et disent : « Toutes les passions sont saintes, tous les instincts sont légitimes ; la répression est un crime, l'antagonisme est une erreur, la lutte une folie. Il n'y a dans l'homme que l'harmonie, et la libre expansion est toute la loi de l'humanité. »
    Des métaphysiciens viennent et disent : « Le paradis est un mythe, l'enfer un épouvantail : il n'y a pas d'enfer et il n'y a pas de paradis ; l'enfer, c'est la misère du peuple sur la terre, et le paradis, c'est la jouissance. »
    Enfin il vient des théologiens qui disent : « Dieu, c'est la nature ; Dieu, c'est le grand tout ; Dieu, c'est la loi des mondes ; Dieu, c'est l'humanité ; Dieu, c'est moi-même ! » Et élevant jusqu'à leur dernière puissance l'absurde et le blasphème, il s'en rencontre pour dire : Dieu, c'est le mal !

    Ainsi un bouleversement radical apparaît de tous côtés dans le monde des idées ; les notions des choses ne sont plus seulement altérées, elles sont renversées. La vérité se nomme le faux ; le faux se nomme la vérité ; le bien se nomme le mal, et le mal se nomme le bien ; la nuit dit : « Je suis le jour », et elle dit au jour : « Tu es la nuit. » Les mots mentent aux idées, les idées mentent aux choses ; et les choses, à leur tour, semblent vouloir mentir et aux hommes et à Dieu. A la lettre, les intelligences sont retournées...

    Alors se réalise cette parole de l’Écriture : Non est intelligens, neque requirens Deum ("Il n'y en a pas un de sensé, ni qui cherche Dieu" cf. Ps XIII, 2). Personne ne comprend plus le mystère de la destinée, ni le mystère du progrès. Personne ne cherche plus Dieu, qui en est le terme et la consommation. Tous ont dévié de leur but, tous ont décliné, omnes declinaverunt (Rm III, 12). Les nations se sont troublées, et les royaumes ont penché vers leur décadence, conturbatae sunt gentes, et inclinata sunt regna (Ps XLV, 7). »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    concupiscence,erreur,absurde,mensonge,blasphème,bien,mal,absolu,passion,instinct,folie,harmonie,paradis,enfer,jouissance,décadence

    (Crédit photo)

  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (2)

    « Quand elle prend possession des peuples et déchaîne sur le monde les trois grandes passions qui la composent et sont sa vie elle-même ; quand le monde où elle règne en souveraine, est devenue ce que l’Écriture l'a bien nommé, concupiscence de la chair, concupiscence des yeux, orgueil de la vie, alors le monde se trouble, l'obscurité se fait dans les âmes, le désordre est partout...

    Alors viennent ces heures néfastes où les hommes, ne supportant plus les saines doctrines, se font au gré de leurs désirs des docteurs qui flattent leurs oreilles ; les âmes, fermées à la voix de ces vérités simples et immortelles qui soutiennent le monde, se tournent aux fables inventées hier pour assouvir tous les pervers instincts. Et l'on voit s'accomplir à la lettre ces paroles du grand Apôtre prophétisant aux chrétiens le ravage que la concupiscence allait faire par le mensonge dans l'empire de la vérité : Erit enim tempus, cum sanam doctrinam non sustinebunt, sed ad sua desideria coa cervabunt sibi magistros, prurientes auribus, et a veritate quidem auditum avertent, ad fabulas autem convertentur : "Car un temps viendra où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine, mais au contraire, au gré de leurs passions et l'oreille les démangeant, ils se donneront des maîtres en quantité et détourneront l'oreille de la vérité pour se tourner vers les fables." (2 Tm IV, 3-4). »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    concupiscence,passions,chair,yeux,orgueil,vie,obscurité,désordre,instincts,mensonge,vérité,doctrine,fables

    (Crédit photo)

  • Méditation 3ème semaine de Carême : la concupiscence (1)

    Omne quod est in mundo, concupiscentia carnis est, concupiscientia oculorum et superbia vitae ; quae non est ex Patre, sed ex mundo est.
    "Tout ce qui est dans le monde - la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l'orgueil de la richesse - tout cela ne vient pas du Père, mais du monde."
    (1 Jn II, 16)

    « Prise dans cette acception éminemment chrétienne et biblique, la concupiscence n'est pas autre que le foyer des passions humaines : ce sont les passions elles-mêmes, mais les passions en tant qu'elles dévient de leur fin et poussent au désordre, les passions retournées contre leur but.
    [...]
    La concupiscence est dans l'humanité la force rétrograde, parce que, par sa nature même, elle retourne et emporte tout avec elle dans un sens opposé à notre marche progressive ; par le mouvement qu'elle imprime à l'humanité, les idées, les affections et l'action, c'est-à-dire tout l'homme marche, en fuyant le but du vrai progrès, vers l'inévitable décadence. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1857 (Deuxième conférence : la concupiscence obstacle au progrès), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    obstacles,progrès,chrétien,concupiscence,convoitise,chair,yeux,orgueil,richesse,passion,rétrograde,marche,décadence

    (Crédit photo)

  • Méditation 2ème semaine de Carême : égoïsme et amour de Jésus-Christ (4)

    « L'amour de Jésus-Christ régnant dans l'homme réalise en lui cette parole de Fénelon, qu'on peut donner comme la plus belle formule du progrès : Sortir de soi pour entrer dans l'infini de Dieu. L'homme abdiquant sa pensée sort de lui-même pour entrer dans l'infini de la vérité divine. L'homme abdiquant son cœur sort de lui-même pour entrer dans l'infini de l'amour divin. L'homme abdiquant sa volonté sort de lui-même pour entrer dans l'infini de la souveraineté divine. L'homme enfin abdiquant toute sa vie, et se perdant tout entier dans la vie de Jésus-Christ, sort de lui-même pour entrer, avec son vainqueur, dans l'infini de la vie de Dieu. L'homme, si je puis le dire, est hors de lui : rien ne le rattache plus à lui-même pour lui-même. L'amour a coupé une à une si ce n'est toutes ensemble, ces racines profondes qui retenaient toutes les puissances de l'homme captives autour du centre personnel ; il a coupé la racine de l'orgueil, et la racine de la cupidité, et la racine du sensualisme, toutes ces racines de la concupiscence qui soutiennent et font croître dans l'humanité l'arbre de l'Egoïsme : l'arbre est tombé et avec lui ses rameaux brisés et ses fruits pulvérisés. Et à sa place un autre arbre fut planté au cœur humain, dans le sang de Jésus-Christ, l'arbre divin de l'amour, qui porte les fruits d'or cherchés par nos désirs, et dont les rameaux toujours jeunes, pleins d'une sève qui ne sait pas tarir, étendent dans les espaces et les siècles avec les progrès du christianisme tous les vrais progrès de l'humanité. »

    R.P. C.J. Félix s.j. (1810-1891), Le Progrès par le christianisme - Conférences de Notre-Dame de Paris, Année 1858 (Septième conférence : le progrès moral par la destruction de l'égoïsme), 4e édition, Paris, Librairie d'Adrien Le Clere et Cie, s.d.

    arbre-en-fleurs-3a.jpg

    Arbre de Judée
    (Crédit photo)