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silouane

  • Méditation - Prier pour le monde entier...

    « Prier, c'est réellement donner à Dieu sa propre vie. Il est vrai que Jésus est le seul à pouvoir intercéder pour nous en transfigurant le monde. Mais en tous les membres de son Corps qui lui sont solidaires, et en même temps sont solidaires de leurs frères, éclate cette étonnante puissance d’intercession. C'est en eux que Jésus intercède, rachète et transfigure :

    « Le moine prie avec des larmes pour le monde entier et c'est en ceci que consiste son œuvre spéciale. Et qu’est-ce qui le pousse à prier et pleurer pour le monde entier ? Jésus, le Fils de Dieu, qui donne au moine l’amour dans le Saint-Esprit. Et son âme sent une continuelle angoisse pour les hommes » (Silouane, Spiritualité orientale n.5, Ed. Bellefontaine, 1971, p. 55).

    En ce sens, l'homme de prière vit une double solidarité qui le rend étranger aux deux camps : c'est la situation chrétienne de base (la teinture de base, dirions-nous en chimie). L'homme de prière exprime ainsi devant Dieu le visage du Christ qui est sans cesse en train d’intercéder pour nous : semper interpellandum pro nobis, dira l’épître aux Hébreux. Sa prière ressemble à un cri enraciné dans la détresse du péché, un cri violent, longuement répété, arrachant de force, pour ainsi dire, la miséricorde de Dieu pour le monde. »

    P. Jean Lafrance (1931-1991), La prière du cœur (V, 3), Abbaye Ste Scholastique, Dourgne, 1978.
    Texte intégral en ligne (pdf)

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  • Méditation - La prière d'intercession

    « Il n'y a pas d'autre prière d'intercession que celle de Jésus suppliant le Père, avec une grande clameur de larmes et de souffrances (He 7, 25), au creux de notre solitude. C'est la prière de l'Agneau sans tache qui porte le péché du monde, et justifie des multitudes en s'accablant lui-même de leurs fautes (Is 53, 1). Durant sa vie publique, Jésus passait des nuits en prière pour la venue du Règne. Pendant la Passion, il va supplier le Père avec sa souffrance et ses larmes. Tout homme de prière est appelé, un jour ou l'autre, à suivre l'Agneau au lieu du Crâne, avec tous les Abel et les Job de la terre, il en est réduit à prier avec des larmes.

    La prière de Silouane pour les hommes tire sa source de sa communion profonde avec les pécheurs. Un jour qu'il est accablé par les épreuves et les tentations de toutes sortes, il demande au Seigneur ce qu'il doit faire pour que son cœur devienne humble. Et le Seigneur lui répond : « Tiens-toi dans ta pensée en enfer et ne désespère pas » (Silouane, Spiritualité orientale n.5, Ed. Bellefontaine, 1971, p. 65). Comme Jésus, il descend aux enfers et, en expérimentant son propre péché, il communie à l'angoisse, à la souffrance et à la solitude de ses frères loin de Dieu. Il peut alors crier vers le Père, le supplier d'avoir pitié et de l'arracher, avec tous ceux dont il est solidaire, à l'abîme du péché. Je pense qu'il n'y a pas d'autre prière d'intercession que celle-là, car elle nous fait communier à l'unique prière du Christ à Gethsémani et sur la Croix :

    « Aime les hommes à ce point que tu prennes sur toi le poids de leurs péchés, car il veut que nous aussi aimions également nos frères » (Silouane, p. 71).

    [...] De même que nous ne pouvons crier qu'à partir du tragique de notre existence en donnant à Dieu un nom propre, de même, il faut communier au tragique de la vie de nos frères pour prier en leur nom. »

    P. Jean Lafrance (1931-1991), La prière du cœur (V, 2), Abbaye Ste Scholastique, Dourgne, 1978.
    Texte intégral en ligne (pdf)

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  • Méditation - « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » (Lc 6,27)

    « Qui n'aime pas ses ennemis ne goûtera pas la douceur du Saint-Esprit. C'est le Seigneur Lui-même qui nous enseigne à aimer nos ennemis, à sentir et à pâtir avec eux comme s'ils étaient nos propres enfants.

    Il y a des hommes qui souhaiteraient à leurs ennemis et aux ennemis de l’Église les peines et les tourments du feu éternel. Ils ne connaissent pas l'Amour de Dieu en pensant ainsi. Qui a l'Amour et l'Humilité du Christ pleure et prie pour tout le monde.

    Seigneur, de même que Tu as prié pour tes ennemis, de même enseigne-nous par ton Saint-Esprit à les aimer et à prier pour eux avec des larmes...!

    Si le monde comprenait la puissance des paroles du Christ : "Apprenez de moi la douceur et l'humilité", il mettrait de côté toute autre science pour acquérir cette connaissance céleste.

    L'Amour ne souffre pas la perte d'une seule âme... »

    St Silouane (1866-1938), Spiritualité Orientale n°5, Abbaye de Bellefontaine, 1976.

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    (Crédit iconographique : Alain Chenal)

  • Méditation : le chemin de l'humilité

    « Au début, quand un homme commence à travailler pour le Seigneur, le Seigneur lui donne sa grâce et un zèle ardent pour le bien, et alors tout lui paraît facile et agréable ; et quand il voit cela en lui, dans son inexpérience il se dit : « J'aurai cette ferveur pendant toute ma vie. » Et alors il s'élève au-dessus de ceux qui vivent avec négligence et se met à les juger ; et ainsi il perd cette grâce qui l'avait aidé à accomplir les commandements de Dieu. L'âme ne comprend pas comment cela est arrivé : alors tout allait si bien, mais maintenant tout est pénible, et elle n'a plus aucune envie de prier. Mais il ne faut pas s'effrayer : c'est le Seigneur qui, avec bonté, éduque l'âme. Aussitôt que l'âme s'élève au-dessus de son frère, à cet instant même lui vient une mauvaise pensée qui ne plaît pas à Dieu. Si l'âme s'humilie, la grâce ne la quitte pas ; mais si elle ne s'humilie pas, surgit quelque légère tentation pour que l'âme s'humilie. Si de nouveau elle ne s'humilie pas, alors commence l'assaut de l'impureté. Si elle ne s'humilie toujours pas, elle tombe dans quelque péché. Et si, même alors, elle ne s'humilie pas, une grande tentation surgira et elle commettra un grand péché. Et ainsi la tentation s'amplifiera jusqu'à ce que l'âme se soit humiliée ; alors la tentation s'en ira, et même, si elle s'humilie beaucoup, elle connaîtra l'humble attendrissement du cœur et la paix, et tout mal disparaîtra.
    Ainsi donc, toute cette guerre n'a qu'un seul but : l'humilité. C'est l'orgueil qui a causé la chute des ennemis, et ils nous attirent dans l'abîme par la même voie. Les ennemis nous flattent, et si l'âme accueillent leur louange, la grâce se retire d'elle jusqu'à ce qu'elle se repente. Ainsi, durant toute la vie, l'âme apprend l'humilité du Christ, et tant qu'elle ne sera pas devenue vraiment humble, elle sera tourmentée par les mauvaises pensées. Mais l'âme humble trouve le repos et la paix dont parle le Seigneur (Jn 14,27). »

    St Silouane l'athonite (fêté ce jour, 1866-1938), in Archimandrite Sophrony, "Starets Silouane, Moine du Mont-Athos, Vie - Doctrine - Écrits" (XIX), Trad. du russe par le Hiéromoine Syméon, Éditions Présence, Paris, 1973.
    N.B. : Silouane a été canonisé par le patriarche de Constantinople (Église orthodoxe) le 26 novembre 1987.

    Saint_Silouane_l_Athonite_a.jpg

    Source et crédit iconographique : Alain Chenal (site remarquable, à visiter)

  • Méditation - Prière : saint Silouane

    « Où es-Tu ô ma Lumière et ma Joie ?
    Le parfum de ton passage est resté dans mon âme et j'ai soif de Toi !
    Mon coeur est sans courage et rien ne me donne de joie.
    Je t'ai attristé et Toi Tu m'as caché ta face.
    Mon coeur t'aime, aussi te désire-t-il et te cherche-t-il en pleurant.
    Tu as orné le ciel d'étoiles, l'air de nuages, la terre de fleuves et de riants jardins ;
    mais c'est Toi et Toi seul que j'aime, et non le monde si beau soit-il.
    C'est Toi que je désire, Seigneur.
    Je ne puis oublier ton regard tranquille et doux ;
    je t'en supplie avec des larmes :
    viens, pénètre en moi et purifie-moi de mes péchés.
    Toi qui, du haut de ta gloire, jettes un regard ici-bas,
    Tu sais bien la ferveur du désir de mon àme.
    Ne m'abandonne pas, exauce ton serviteur qui crie, comme le prophète David :
    "Pardonne-moi, mon Dieu, selon ta grande miséricorde." »

    Saint Silouane l'athonite, moine russe du Mont Athos (1866-1938), Ecrits spirituels.

    Saint_Silouane_Athos_icone3.jpg

  • 24 septembre : Sanctoral

    St Gérard Sagredo, évêque et martyr († 1046)

    Silouane, moine du Mont Athos, saint de l'Église orthodoxe (1866-1938)

    Canonisé par le patriarche de Constantinople le 26 novembre 1987

    Au calendrier traditionnel : De la férie

    Mémoire de Notre-Dame de la Merci
    (Fête instituée en 1696)