Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

envoi

  • Méditation : La grande force des humbles

    « Autant qu'un chrétien humble se défie de lui-même, autant il se confie en Dieu ; moins il s'appuie sur lui-même, plus il s'appuie sur Dieu. Or il sait que rien n'est impossible à Dieu. Il sait que Dieu prend plaisir à faire éclater sa gloire dans notre infirmité, et que c'est aux plus petits, dès qu'ils ont recours à lui, qu'il communique sa grâce avec plus d'abondance. Muni de ces pensées, et comme revêtu du pouvoir tout-puissant de Dieu même, est-il rien désormais de si laborieux et de si pénible, rien de si sublime et de si grand, dont il craigne de se charger, et dont il désespère de venir à bout ? Que Dieu l'appelle, il n'hésitera pas plus que le prophète Isaïe à lui répondre, me voici, Seigneur, envoyez-moi (1). Que Dieu en effet l'envoie, il ira partout. Il se présentera devant les puissances du siècle, il entrera dans les cours des princes et des rois, il leur annoncera les ordres du Dieu vivant, et ne sera touché ni de l'éclat de leur pourpre, ni de leurs menaces, ni de leurs promesses. Il plantera, selon les expressions figurées de l’Écriture, et il arrachera ; il bâtira, et il détruira ; il amassera, et il dissipera.

    Quelle espèce de prodige, et quel admirable accord de deux choses aussi incompatibles, ce semble, que le sont tant de défiance d'une part, et de l’autre tant de confiance et de force ! Car, au milieu de tout cela, le même homme qui agit si délibérément et si courageusement ne perd rien de son humilité ; c'est-à-dire qu'il conserve toujours le souvenir de sa faiblesse ; qu'il se regarde toujours comme un serviteur inutile, comme un enfant ; qu'il dit toujours à Dieu, dans le même sentiment que Jérémie, Ah ! Seigneur, mon incapacité est telle que je ne puis pas même prononcer une parole (2). Non, il ne le peut de lui-même et par lui-même ; mais tandis qu'il en a fait la confession la plus affectueuse et la plus sincère, il n'oublie point d'ailleurs ce que lui apprend le Docteur des nations, qu'il peut tout en Celui qui le fortifie (3). De sorte qu'il ne balance pas un moment à se mettre en œuvre et à commencer, quel que soit l'ouvrage où la vocation de Dieu le destine. Qu'il y voie mille traverses à essuyer, et mille oppositions à vaincre ; que le succès lui paraisse, non seulement douteux, mais hors de vraisemblance, il espère contre l'espérance même. Ce n'est point par une témérité présomptueuse, puisque son espérance est fondée sur ce grand principe de saint Paul, que Dieu fait choix de ce qui paraît plein de folie selon le monde, pour confondre les sages ; qu'il choisit ce qui est faible devant le monde, pour confondre les forts ; et qu'il se sert enfin de ce qu'il y a de plus bas et de plus méprisable, même des choses qui ne sont point, pour détruire celles qui sont (4). »

    1. Is VI, 8. ; 2. Jr I, 6. ; 3. Ph IV, 13. ; 4. 1 Co I, 27-28.

    P. Louis Bourdaloue s.j. (1632-1704), in "Pensées du Père Bourdaloue de la Compagnie de Jésus, sur divers sujets de religion et de morale", Tome premier (Solide et véritable grandeur de l'humilité chrétienne), A Louvain, Chez Vanlinthout et Vandenzande, 1823.
    Texte intégral en ligne ici - Œuvres complètes à l'Abbaye Saint-Benoît.

    vocation-de-Saint-Pierre_1a.jpg

    Vocation de Saint Pierre et Saint André, James Tissot (1836-1902)

  • Le Pape envoie en mission plus de 400 familles du Chemin Néocatéchuménal

    Le Pape a reçu samedi matin les membres du Chemin Néocatéchuménal dans la salle Paul VI du Vatican. A cette occasion, il a envoyé 414 familles en mission dans plusieurs villes du monde, selon le modèle de la communauté, petites cellules évangélisatrices. Devant près de 10.000 personnes venues de toute l'Europe, familles, laïcs, prêtres et religieux, François a rappelé le charisme de ce mouvement d'Église dont les statuts ont été reconnus par Benoît XVI en 2008.

    Discours du Saint-Père aux représentants du Chemin Néocatéchuménal

    « Chers frères et sœurs,

    Je remercie le Seigneur pour la joie de votre foi et l'ardeur de votre témoignage chrétien, je rends grâce à Dieu ! Je vous salue tous cordialement, à commencer par l'équipe internationale responsable du Chemin Néocatéchuménal, avec les prêtres, les séminaristes et les catéchistes. Un salut plein d'affection aux enfants, qui sont présents ici en grand nombre. Mes pensées vont d'une manière spéciale aux familles, qui se rendent dans différentes parties du monde pour annoncer et témoigner de l’Évangile. L'Église vous est reconnaissante pour votre générosité ! Merci pour tout ce que vous faites dans l'Église et dans le monde.

    Et au nom de l'Église, notre Mère - notre Sainte Mère l'Église, hiérarchique comme aimait le dire saint Ignace de Loyola - au nom de l'Église, je voudrais vous proposer quelques simples recommandations. La première consiste à prendre le plus grand soin pour construire et maintenir la communion dans les Églises particulières dans lesquelles vous allez travailler. Le Chemin a son propre charisme, sa propre dynamique, un don qui comme tous les dons de l'Esprit a une profonde dimension ecclésiale ; ce qui signifie vous mettre à l'écoute de la vie des Églises dans lesquelles vous envoient vos responsables, afin d'en valoriser les richesses, de souffrir à cause de nos faiblesses si nécessaire, et de cheminer ensemble, comme un seul troupeau, sous la conduite des pasteurs des Églises locales. La communion est essentielle : il peut parfois être préférable de renoncer à vivre tous les détails de ce que votre itinéraire exigerait, pour assurer l'unité entre les frères qui forment l'unique communauté ecclésiale, dont vous devez toujours vous sentir faire partie.

    Une autre indication : partout où vous allez, pensez bien que l'Esprit de Dieu arrive toujours avant nous. Ceci est important : le Seigneur nous précède toujours ! Pensez à Philippe, quand le Seigneur l'envoie sur un chemin où il doit rencontrer un administrateur assis sur son char (cf. Ac 8,27 à 28). L'Esprit est venu en premier : lui lisait le prophète Isaïe et ne comprenait pas, mais son cœur était brûlant. Alors, quand Philippe est arrivé, il était prêt pour la catéchèse et le Baptême. L'Esprit nous précède toujours ; Dieu vient toujours en premier devant nous ! Même dans les endroits les plus reculés, même dans les cultures les plus diverses, Dieu sème partout les graines de sa Parole. De là découle la nécessité d'une particulière attention au contexte culturel dans lequel votre famille va entrer pour travailler : il s'agit d'un environnement qui est souvent très différente de celui d'où vous venez. Beaucoup d'entre vous vont faire l'effort d'apprendre la langue locale, parfois difficile, et cet effort est très louable. Beaucoup plus important sera votre engagement à vous imprégner des cultures que vous rencontrerez, en sachant reconnaitre que le besoin de l’Évangile est présent partout, mais aussi quelle action l'Esprit Saint a réalisé dans la vie et l'histoire de tous ces peuples.

    Et enfin, je vous invite à prendre soin avec amour les uns des autres, en particulier les plus vulnérables. Le Chemin Néocatéchuménal, comme un itinéraire de découverte du Baptême, est un chemin exigeant, au long duquel un frère ou une sœur peuvent trouver des difficultés imprévues. Dans ces cas, l'exercice de la patience et de la miséricorde de la part de la communauté est un signe de maturité dans la foi. La liberté de chaque individu ne doit pas être forcée, et vous devez également respecter le choix éventuel de ceux qui décident de chercher, en dehors du Chemin, d'autres formes de vie chrétienne qui les aidera à grandir en réponse à l'appel du Seigneur.

    Chères familles, mes chers frères et sœurs, je vous encourage à apporter partout, même dans les environnements les plus déchristianisés, spécialement dans les périphéries existentielles, l’Évangile de Jésus-Christ. Évangélisez avec amour, portez à tous l'amour de Dieu. Dites à ceux que vous rencontrerez sur les chemins de votre mission que Dieu aime l'homme tel qu'il est, même avec ses limites, avec ses erreurs, même avec ses péchés. C'est pour cela qu'Il a envoyé Son Fils, pour qu'Il prenne sur Lui nos péchés. Soyez les messagers et les témoins de l'infinie bonté et de la miséricorde inépuisable du Père.

    Je vous confie à notre Mère, Marie, afin qu'elle inspire et soutienne toujours votre apostolat. A l'école de cette tendre Mère soyez des missionnaires zélés et joyeux. Ne perdez pas la joie, allez, en avant ! »

    (Texte original italien sur le site internet du Vatican.)

  • Messe de clôture des JMJ sur la plage de Copacabana à Rio

    Hier à 10h00 (15h00 heure de Rome), le Pape a célébré la Messe pour la XXVIIIème Journée mondiale de la Jeunesse sur la plage de Copacabana. La célébration initialement prévue sur le Campus Fidei de Guaratiba pouvant accueillir deux millions de personnes a, en raison du mauvais temps, été déplacée sur la plage carioca. Trois millions de pèlerins ont participé à la célébration soit un million en plus des deux millions de jeunes ayant passé la nuit sur la plage après la veillée de samedi. 1.500 évêques et 15.000 prêtres étaient également présents. Parmi les autorités se trouvaient les présidents du Brésil, d'Argentine, de Bolivie et du Surinam. La liturgie eucharistique a commencé par l’hymne officiel des JMJ, chanté par un chœur dans lequel se trouvaient des prêtres brésiliens, y compris ceux qui évangélisent à travers la musique sacrée. Les chants de la Messe ont été choisis par concours national auquel ont participé de jeunes Brésiliens qui ont envoyé leurs compositions. Le Pape a centré son homélie sur le thème de la XVIIIe JMJ : 'Allez et de toutes les nations faites des disciples', et après avoir évoqué l’émotion des ces derniers jours, de vivre la foi avec des jeunes provenant des quatre coins du monde, il a affirmé que le moment était venu pour eux de transmettre cette expérience aux autres. “Trois mots – a-t-il dit - : Allez, sans peur, pour servir”.

    Pour expliquer le sens de ce premier mot, le Pape François a parlé aux jeunes de la beauté d’avoir rencontré Jésus ensemble ces jours-ci et d’avoir senti la joie de la foi, mais l’expérience de cette rencontre “ne peut rester renfermée dans votre vie ou dans le petit groupe de votre paroisse, de votre mouvement, de votre communauté. Ce serait comme priver d’oxygène une flamme qui brûle. La foi est une flamme qui est d’autant plus vivante qu’elle se partage...afin que tous puissent connaître...Jésus Christ qui est le Seigneur de la vie et de l’histoire... Partager l’expérience de la foi,...annoncer l’Evangile est le mandat que le Seigneur confie à toute l’Eglise, et aussi à toi – a ajouté le Saint-Père. Mais c’est un commandement, qui ne vient pas d’un désir de domination ou de pouvoir, mais de la force de l’amour, du fait que Jésus en premier est venu parmi nous et nous a donné, non pas quelque chose de lui, mais lui-même tout entier. Il a donné sa vie pour nous sauver et nous montrer l’amour et la miséricorde de Dieu. Jésus...nous accompagne...dans cette mission d’amour. Où nous envoie Jésus ? Il n’y a pas de frontières, il n’y a pas de limites : il nous envoie à tous. L’Evangile est pour tous et non pour quelques-uns. Il n’est pas seulement pour ceux qui semblent plus proches, plus réceptifs, plus accueillants... N’ayez pas peur d’aller, et de porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux périphéries existentielles, également à celui qui semble plus loin, plus indifférent. Le Seigneur est à la recherche de tous, il veut que tous sentent la chaleur de sa miséricorde et de son amour”. Le Pape a souligné en particulier qu’il lui plairait que ce mandat du Christ, Allez !, résonne chez les jeunes de l’Eglise d’Amérique latine parce que “ce continent a reçu l’annonce de l’Evangile, qui a fait son chemin et a porté beaucoup de fruits. Maintenant... l’Eglise a besoin de vous, de l’enthousiasme, de la créativité et de la joie qui vous caractérisent”.

    “Quelqu’un pourrait penser : Mais moi, je n’ai aucune préparation spéciale, comment puis-je aller et annoncer l’Evangile ?”, a dit le Pape pour expliquer le concept ‘sans peur’ avant d’ajouter que la peur des jeunes n’est pas très différente de celle de Jérémie, jeune lui aussi, quand il a été appelé par Dieu pour être prophète et que dans les lectures d'aujourd'hui il s'exclame : Oh! Seigneur mon Dieu ! Vois donc : je ne sais pas parler, je ne suis qu’un enfant. Dieu dit, à vous aussi, ce qu’il a dit à Jérémie : Ne crains pas car je suis avec toi pour te délivrer. Il est avec nous !.. Jésus...ne laisse jamais personne seul. De plus, Jésus n’a pas dit : Va, mais allez : Nous sommes envoyés ensemble. Chers jeunes, percevez la présence de l’Eglise tout entière et de la communion des saints dans cette mission. Quand nous affrontons ensemble les défis, alors nous sommes forts, nous découvrons des ressources que nous ne pensions pas avoir. Jésus n’a pas appelé les apôtres à vivre isolés, il les a appelés pour former un groupe, une communauté”.

    Servir "c’est laisser sa vie s’identifier à celle de Jésus, c’est avoir ses sentiments, ses pensées, ses actions. Et la vie de Jésus est une vie pour les autres. C’est une vie de service… Evangéliser, c’est témoigner en premier l’amour de Dieu, c’est dépasser nos égoïsmes, c’est servir en nous inclinant pour laver les pieds de nos frères comme a fait Jésus… Allez, sans peur, pour servir - a-t-il conclu. En suivant ces trois paroles vous expérimenterez que celui qui évangélise est évangélisé, celui qui transmet la joie de la foi, reçoit plus de joie. Chers jeunes, en retournant chez vous n’ayez pas peur d’être généreux avec le Christ, de témoigner de son Evangile… Porter l’Evangile c’est porter la force de Dieu pour arracher et démolir le mal et la violence ; pour détruire et abattre les barrières de l’égoïsme, de l’intolérance et de la haine ; pour édifier un monde nouveau. Jésus Christ compte sur vous ! L’Eglise compte sur vous ! Le Pape compte sur vous !”.

    A la conclusion de la Messe, le Saint-Père a remercié les jeunes "pour toutes les joies que vous m’avez données durant ces jours... Tournons nous maintenant vers la Mère céleste. Ces jours-ci, Jésus vous a répété avec insistance l’invitation à être ses disciples missionnaires. Vous avez écouté la voix du Bon Pasteur qui vous a appelés par votre nom et vous avez reconnu la voix qui vous appelait. N'avez vous pas ressenti dans cette voix la tendresse de l’amour de Dieu ? Avez-vous éprouvé la beauté de suivre le Christ, ensemble, dans l’Eglise ? Avez-vous davantage compris que l’Evangile est la réponse au désir d’une vie encore plus pleine ? La Vierge Immaculée intercède pour nous au ciel comme une bonne mère qui garde ses enfants. Marie nous enseigne par son existence ce que signifie être disciple missionnaire. Chaque fois que nous récitons l’Angélus, nous faisons mémoire de l’événement qui a changé pour toujours l’histoire des hommes".

    "Quand l’ange Gabriel annonça à Marie qu’elle deviendrait la mère de Jésus, du Sauveur, sans même comprendre la pleine signification de cet appel, elle s’est confiée à Dieu, elle a répondu : 'Voici la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole'. Mais immédiatement après qu’a-t-elle fait ? Après avoir reçu la grâce d’être la Mère du Verbe incarné, elle n’a pas gardé pour elle ce don. Elle est partie, elle est sortie de sa maison et est allée en hâte pour aider sa parente Elisabeth, qui avait besoin de soutien ; elle a accompli un geste d’amour, de charité, de service concret, en portant Jésus qui était dans son sein. Et ce geste elle l’a fait en hâte. Le voilà, notre modèle. Celle qui a reçu le don le plus précieux de la part de Dieu, comme premier geste de réponse va servir et porter Jésus. Demandons à la Vierge de nous aider à donner la joie du Christ à nos proches, à nos compagnons, à nos amis, à tous. N’ayez jamais peur d’être généreux avec le Christ. Cela en vaut la peine ! Sortir et aller avec courage et générosité, pour que tout homme et toute femme puisse rencontrer le Seigneur".
    "Chers jeunes, pour la prochaine Journée mondiale de la jeunesse, nous nous donnons rendez-vous en 2016, à Cracovie, en Pologne. Par l’intercession maternelle de Marie, demandons la lumière de l’Esprit Saint pour éclairer le chemin qui nous conduira à cette nouvelle étape de célébration joyeuse de la foi et de l’amour du Christ".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 29.7.13)

    Moments forts :

  • 25 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création." (Mc 16, 15-18)

    « Si Jésus avait choisi, pour en faire les ministres de son enseignement, des hommes savants selon l'opinion publique, capables de saisir et d'exprimer des idées chères aux foules, il aurait été soupçonné d'avoir prêché suivant la méthode des philosophes qui tiennent école, et le caractère divin de sa doctrine n'aurait pas paru dans toute son évidence. Sa doctrine et sa prédication auraient consisté "en discours persuasifs de la sagesse" (1Co 1,17)... ; et notre foi, pareille à celle qu'on accorde aux doctrines des philosophes de ce monde, "reposerait sur la sagesse des hommes et non sur la puissance de Dieu" (1Co 2,5). Mais quand on voit des pêcheurs et des publicains sans instruction assez hardis pour discuter avec les juifs de la foi en Jésus Christ, et pour le prêcher au reste du monde, et y réussir, comment ne pas chercher l’origine de cette puissance de persuasion ? Comment ne pas avouer que la parole de Jésus : "Venez à ma suite, je vous ferai pêcheurs d'hommes" (Mt 4,19), il l'a réalisée dans ses apôtres par une puissance divine ?

    Paul aussi manifeste cette puissance quand il écrit : "Ma parole et mon message n’avaient rien des discours persuasifs de la sagesse, c’était une démonstration de l'Esprit et de la puissance de Dieu" (1Co 2,4)... C’est ce qu’ont dit les prophètes déjà, quand ils ont annoncé par avance la prédication de l'Evangile : "Le Seigneur donnera sa parole aux messagers de la bonne nouvelle avec une grande puissance", afin que "rapide court sa parole" (Ps 67,12 ; 147,4). Et de fait, nous voyons que "la voix" des apôtres de Jésus "a retenti par toute la terre et leurs paroles jusqu'aux limites du monde" (Ps 18,5 ; Rm 10,18). Voilà pourquoi ceux qui écoutent la parole de Dieu annoncée avec puissance sont remplis eux-mêmes de puissance ; ils le manifestent par leur conduite et par leur lutte pour la vérité jusqu’à la mort. »

    Origène (v.185-253), Contre Celse I, 62 (Trad. SC 132).

  • 17 mai : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Vous avez entendu ce que dit le Seigneur à ses disciples après la résurrection. Il les envoie prêcher l'Évangile, et ils l'ont fait. Écoutez : "Sur toute la terre s'en va leur message et leurs paroles jusqu'aux extrémités du monde" (Ps 18,5). Pas à pas, l'Évangile est parvenu jusqu'à nous et jusqu'aux confins de la terre. En peu de mots, le Seigneur s'adressant à ses disciples établit ce que nous devons faire et ce que nous devons espérer. Il dit, en effet, comme vous l'avez entendu : "Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé." Il demande notre foi et il nous offre le salut. Si précieux est ce qu'il nous offre que ce qu'il nous demande n'est rien.

    "Ainsi, mon Dieu, les fils des hommes à l'ombre de tes ailes ont abri..., au torrent de tes délices tu les abreuves, car en toi est la source de vie" (Ps 35,8s). Jésus Christ est la source de la vie. Avant que la source de vie ne parvienne jusqu'à nous, nous n'avions qu'un salut humain, semblable à celui des animaux dont parle le psaume : "L'homme et le bétail, tu les sauves, Seigneur" (Ps 35,7). Mais maintenant la source de la vie est venue jusqu'à nous, la source de la vie est morte pour nous. Nous refusera-t-il sa vie, celui qui pour nous a donné sa mort ? Il est le salut, et ce salut n'est pas vain comme l'autre. Pourquoi ? Parce qu'il ne passe pas. Le Sauveur est venu. Il est mort, mais il a tué la mort. Il a mis à la mort un terme en lui. Il l'a assumée et il l'a tuée. Où donc est maintenant la mort ? Cherche-la dans le Christ et elle n'y est plus. Elle y a été, mais elle est morte là. Ô vie, mort de la mort ! Reprenez courage : elle mourra aussi en nous. Ce qui s'est accompli dans la Tête s'accomplira aussi dans les membres, et la mort mourra aussi en nous. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon 233 ; PL 38, 1112 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 332).

  • 17 mai : Méditation (1)

    « Les disciples tenaient encore les yeux fixés au ciel, lorsque soudain deux Anges vêtus de blanc se présentèrent à eux et leur dirent : "Hommes de Galilée, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus qui vous a quittés pour s'élever au ciel reviendra un jour en la même manière que vous l'avez vu monter (Act 1)." Ainsi, le Sauveur est remonté, et le juge doit un jour redescendre : toute la destinée de l'Eglise est comprise entre ces deux termes. Nous vivons donc présentement sous le régime du Sauveur ; car notre Emmanuel nous a dit que "le fils de l'homme n'est pas venu pour juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui (Jn III,17)" ; et c'est dans ce but miséricordieux que les disciples viennent de recevoir la mission d'aller par toute la terre et de convier les hommes au salut, pendant qu'il en est temps encore.

    Quelle tâche immense Jésus leur a confiée ! et au moment où il s'agit pour eux de s'y livrer, il les quitte ! Il leur faut descendre seuls cette montagne des Oliviers d'où il est parti pour le ciel. Leur cœur cependant n'est pas triste ; ils ont Marie avec eux, et la générosité de cette mère incomparable se communique à leurs âmes. Ils aiment leur Maître ; leur bonheur est désormais de penser qu'il est entré dans son repos. Les disciples rentrèrent dans Jérusalem, "remplis d'une vive allégresse", nous dit saint Luc (Lc XXIV,52), exprimant par ce seul mot l'un des caractères de cette ineffable fête de l'Ascension, de cette fête empreinte d'une si douce mélancolie, mais qui respire en même temps plus qu'aucune autre la joie et le triomphe. ...] Jésus-Christ était véritablement aimé et adoré dans ces temps où les hommes se souvenaient sans cesse qu'il est le souverain Seigneur, comme il est le commun Rédempteur. De nos jours, c'est l'homme qui règne, à ses risques et périls ; Jésus-Christ est refoulé dans l'intime de la vie privée. Et pourtant il a droit à être notre préoccupation de tous les jours et de toutes les heures ! Les Anges dirent aux Apôtres : "En la manière que vous l'avez vu monter, ainsi un jour il descendra." Puissions-nous l'avoir aimé et servi durant son absence avec assez d'empressement, pour oser soutenir ses regards lorsqu'il apparaîtra tout à coup ! »

    R.P. Dom Prosper Guéranger (1805-1875), L'année liturgique, Le Temps Pascal T.III "L'Ascension de Notre-Seigneur", Tours, Alfred Mame et Fils, 1920 (17e édition).

    Ascension6b.jpg

  • 17 mai : Solennité de l'Ascension du Seigneur

    Au calendrier traditionnel :

    L’Ascension du Seigneur


    Introït de la Messe : Viri Galilaei


    Ant. ad Introitum. Act. 1, 11.
    Viri Galilæi, quid admirámini aspiciéntes in cælum ? allelúia : quemádmodum vidístis eum ascendéntem in cælum, ita véniet, allelúia, allelúia, allelúia.
           Hommes de Galilée, pourquoi vous étonnez-vous en regardant le ciel ? Alléluia. De la même manière que vous l’avez vu monter au ciel, il reviendra, alléluia, alléluia, alléluia.
    Ps. 46, 2.
    Omnes gentes, pláudite mánibus : iubiláte Deo in voce exsultatiónis.
           Nations, frappez toutes des mains ; célébrez Dieu par des cris d’allégresse.
    V/. Glória Patri.
       Gloire au Père.