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Poésie - Processions

« Je rêve d'un petit village, endimanché
Pour les processions du Christ et de la Vierge :
Les chemins sont de lis et de glaïeuls jonchés,
Chaque fenêtre, chaque niche a ses deux cierges,
Et les cloches battent d'amour dans le clocher.

Les seuils de pierre bleue et les trottoirs de brique
Reluisent ; les volets sont repeints en vert clair,
Et l'on a ratissé les jardinets rustiques ;
L'amer parfum des buis taillés rafraîchit l'air
Où bientôt vont planer l'encens et les cantiques.

Et voici que, vers la blancheur du reposoir,
Le dais marche, escorté des enfants de l'école,
Et des vierges en blanc, et des chantres en noir :
- Le soleil avivant le bleu des banderoles,
Le brocart de la chape et l'or de l'Ostensoir.

Puis le Saint-Sacrement, bénissant les chaumières
Et les courtils fleuris de jaunes tournesols,
Trace dans le silence une croix de lumière
Sur le hameau, dont la foi simple orne le sol
D'un doux effeuillement de fleurs et de prières...

Mon âme est ce village un jour de Fête-Dieu :
Sur mes pensers le Ciel déverse à flots sa joie !
Voici leur blanc cortège enrubanné de bleu ;
Leurs noms, brodés en or sur bannières de soie
Parlent de clairs bonheurs et d'espoirs radieux.

Mon âme connaîtra l'hiver et la tempête
Et les glas sanglotant sur des espoirs brisés.
Ah ! puisse, après les cris ou les larmes muettes,
Reparaître bientôt, dans le ciel apaisé,
L'azur ensoleillé de la pieuse Fête ! »

Camille Melloy, Le soleil sur le village, La Jeunesse nouvelle, Bruxelles,
in "Louange de l'Hostie - Anthologie de poèmes modernes en l'honneur du Très Saint Sacrement",
Préface de Charles Grolleau, Coll. "Ars et Fides", Librairie Bloud et Gay, Paris, 1929.

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Commentaires

  • Douce et belle nostalgie qu'il faudra faire renaître un jour, ce jour où l'Eglise renaîtra !

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