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Juin : mois du Sacré-Coeur - 27ème jour

Vingt-septième jour : Le Cœur de Jésus, Roi des cœurs

L’amour divin, assis sur le Cœur du Sauveur comme sur son trône royal, regarde par la fente de son côté percé tous les cœurs des enfants des hommes. Car ce Cœur, étant le Roi des cœurs, tient toujours ses yeux sur les cœurs. Mais comme ceux qui regardent au travers des treillis voient et ne sont qu’entrevus, ainsi le divin amour, ou plutôt le Cœur du divin amour, voit toujours clairement les nôtres et les regarde des yeux de sa dilection ; mais nous ne le voyons pas pourtant, seulement nous l’entrevoyons. Car, ô Dieu, si nous le voyions ainsi qu’il est, nous mourrions d’amour pour lui, puisque nous sommes mortels, comme lui-même mourut pour nous… Ah ! si nous voyions ce divin Cœur, comme il chante d’une voix d’infinie douceur le cantique de louange à la divinité, quelle joie, quels efforts de nos cœurs pour se lancer, afin de le toujours ouïr ! Il nous invite, ce cher ami de nos âmes : sus, lève-toi, dit-il, sors de toi-même, prends ton vol vers moi… Et pour me voir plus clairement, viens en ces mêmes fenêtres par lesquelles je te regarde, viens considérer mon Cœur en la caverne de l’ouverture de mon flanc, qui fut faite lorsque mon corps, comme une maison réduite ne masure, fut si piteusement démoli sur l’arbre de la croix.
Saint François de Sales (1567-1622)

Exemple : La basilique de Montmartre
Pendant l’année terrible de 1870, plusieurs laïques eurent l’inspiration de faire un vœu solennel : celui de construire un jour, au centre de Paris, une église consacrée au Cœur de Jésus. Ils en rédigèrent aussitôt l’acte, qui est une magnifique protestation de leur piété et de leur amour envers le Sacré-Cœur.
Le vénéré Cardinal Guibert, qui venait de succéder à Mgr Darboy sur le siège de Paris, comprit la grandeur chrétienne d’une telle pensée et donna à sa réalisation toute son autorité, toute son influence et tout son cœur.
On choisit l’emplacement de Montmartre, où Saint Denys fut autrefois martyrisé et où la Compagnie de Jésus avait pris naissance, et on décida qu’on graverait ces paroles sur le frontispice du temple :
Sacratissimo Cordi Jesu Gallia poenitens et devota
Bientôt l’Assemblée nationale donnant un grand exemple de foi, décréta que l’érection de cette église était d’utilité publique. Un immense mouvement se produisit dans toute la France. De toutes parts, les offrandes affluaient ; jusqu’à présent, trente millions ont été dépensés. L’église est à peu près terminée [ndlr : en 1900]. Les pèlerinages s’y succèdent sans interruption. Toutes les nuits, une élite de vaillants chrétiens y adorent le Cœur de Jésus présent au saint tabernacle et font une amende honorable au nom de la France.
Mais laissons parler M. le Dr Bougaud, l’éminent auteur de la vie de Sainte Marguerite-Marie :
« L’idée de cette église nationale au sommet de Montmartre, idée populaire dès le premier jour et bénie aussitôt par le Souverain Pontife Pie IX, prit un élan nouveau. Des souscriptions s’ouvrirent dans tous les diocèses, des comités se formèrent, pour exciter et entretenir le zèle, et bientôt des initiatives intelligentes se firent jour… Le temple, bâti avec l’or et l’argent de la France, sera peuplé des inspirations les plus suaves de sa piété et de son Cœur. Qui en fera la consécration solennelle ? Nul ne le sait ; on peut seulement s’attendre à ce que d’ici-là, Dieu descendra dans le chantier et se fera reconnaître à des coups qu’on n’eût point attendus. Il a dit à la Sainte : « Je veux qu’un temple soit dédié à mon divin Cœur. » Il aidera à la bâtisse ; et comme il est dit de plusieurs de nos vieilles cathédrales qu’au jour de leur consécration on entendit des voix angéliques qui remplissaient l’air des chants les plus suaves, on peut croire que ce jour-là, sur la France agenouillée, descendront des paroles célestes, les paroles de l’amour et du pardon.
C’est dans ce temple que sera faite, par la bouche de son souverain, quel qu’il soit à cette époque, la consécration de la France au divin Cœur de Jésus. Ce jour sera grand dans notre histoire. L’antique alliance sera renouée et Dieu redeviendra le Dieu des Francs ! »

☞   Des précisions historiques sur le Vœu national dans notre dossier dédié à ce divin Cœur.

☞   Et sur la construction de la basilique Montmartre – voir à partir du mois d’octobre 1872.

Page d’histoire :
Saint François de Sales, faisant la visite de son diocèse, fut averti qu’un pauvre paysan malade désirait ardemment le voir et recevoir sa bénédiction avant de mourir. Le Saint s’y transporta et trouva cet homme aux portes de la mort, mais avec une connaissance pleine et entière. En voyant son saint évêque, il fut transporté de joie ; il demanda à se confesser à lui, puis il dit : « Monseigneur, pensez-vous que je mourrai ? » Le Saint, croyant que cet homme craignait extrêmement la mort, tâcha de le rassurer. « Oh ! Monseigneur, ce n’est pas par la crainte de mourir que je vous demande ceci, mais plutôt de ne pas mourir, car j’ai de la peine à me résoudre à revenir de cette maladie. » Le Saint, ne pouvant deviner d’où venait ce sentiment, lui dit : « Avez-vous des chagrins ? Craignez-vous des malheurs ? – Non, Monseigneur, je suis content de mon état ; mais, voyez-vous, dans la prédication que j’ai ouïe faire tant de cas de l’autre vie et des joies du paradis qu’il me semble que ce monde-ci est un cachot et une vraie prison. » Alors, parlant avec abondance de cœur, il dit les choses les plus grandes et les plus sublimes sur ce digne sujet. Enfin, après avoir reçu les derniers sacrements des mains du saint évêque, il expira doucement entre ses bras sans aucune plainte.

Bouquet spirituel :
Ô mon aimable Sauveur, que mon cœur soit tellement uni à votre Cœur, que votre volonté soit la mienne, et que la mienne soit éternellement conforme à la vôtre !
Sainte Gertrude (1256-1301)

Le christianisme est vraiment la religion des cœurs, et le culte du Sacré-Cœur de Jésus est vraiment le sommaire substantiel de tout le christianisme.
Mgr Pie (1815-1880)

Pratique :
Dans nos peines comme dans nos joies, pensons souvent au ciel, disons avec Saint Paul : « Nous n’avons pas ici de cité permanente. »

Oraison jaculatoire :
Divin Cœur de Jésus, accordez-nous de faire la volonté de Dieu sur la terre afin que nous puissions régner avec vous dans le ciel.

"Mois du Sacré Cœur - à l’usage des personnes occupées", par Franc, Maison de la Bonne Presse, 1901.
Nihil Obstat Lutetiae Parisiorum, die 7 maii 1901. Franc. Picard
Imprimatur Lutetiae Parisiorum, die 9 maii 1901. E. Thomas, Vic. Gen.
et
"Mois du Sacré Cœur – Tiré des écrits des Saints, des Pères et des auteurs ascétiques", par le P. Vincent Jeanroy, Paris, Bayard, 1900 (nlle édition).
Imprimatur Luxemburgi, in festo Ascensionis, 1896. + Joannes-Josephus, Epis. Luxemburgensis.
Parisiis, die 13 junii 1900. E. Thomas, Vic. Gen.

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