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14 février : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

"La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux." (Lc 10, 1-9)

« Tous les travaux de l'agriculteur aboutissent naturellement à la moisson. Comment donc le Christ a-t-il appelé moisson une oeuvre qui en était encore à ses débuts ? L'idolâtrie régnait sur toute la terre… Partout la fornication, l'adultère, la débauche, la cupidité, le vol, les guerres… La terre était emplie de tant de maux ! Aucune semence n'y avait encore été jetée. Les épines, les chardons et les mauvaises herbes qui recouvraient le sol n'avaient pas encore été arrachés. Aucune charrue n'avait encore été tirée, aucun sillon tracé.


Comment donc Jésus peut-il dire que la moisson est abondante ?… Les apôtres sont probablement bouleversés et déconcertés : "Comment pourrons-nous même ouvrir la bouche, nous tenir debout, devant tant d'hommes ? Nous, les Onze, comment corrigerons-nous tous les habitants de la terre ? Saurons-nous, si ignorants, aborder des savants ; nous si dépouillés, des hommes armés ; nous, des subordonnés, des autorités ? Nous ne connaissons qu'une langue, arriverons-nous à discuter avec les peuples barbares qui parlent des langues étrangères ? Qui nous supportera sans même comprendre notre langue ?"


Jésus ne veut pas que de pareils raisonnements les plongent dans le désarroi. Aussi appelle-t-il l'Evangile une moisson. C'est comme s'il leur disait : "Tout est préparé, toutes les dispositions ont été prises. Je vous envoie récolter le grain mûr ; vous pourrez semer et moissonner le même jour." Quand l'agriculteur sort de chez lui pour aller faire la moisson, il déborde de joie et resplendit de bonheur. Il n'envisage ni les peines ni les difficultés qu'il pourra rencontrer… Prêtez-moi votre langue, dit le Christ, et vous verrez le grain mûr entrer dans les greniers du roi. Aussi les envoie-t-il ensuite en leur disant : "Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28,20). »

Saint Jean Chrysostome, Homélie sur la moisson abondante, 10, 2-3 ; PG 63, 519-521 (Trad. Delhougne, Les Pères commentent, Brepols, 1991).

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