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Méditation - Les Saints et les Anges

« Aimez tous les saints, et cultivez soigneusement en vous cet amour. C'est une source sûre et abondante de progrès spirituels, une manière excellente de pratiquer la vie de foi, un salutaire et doux noviciat de la vie éternelle.

Vous pouvez bien avoir ici vos préférences, et, par suite, vos dévotions. Vous l'avez vu ailleurs, l'égalité absolue n'est ni dans les goûts de Dieu, ni dans l'esprit de l’Église. Usez donc de votre liberté, et suivez vos attraits. Si fort que vous aimiez l'un de ces saints, vous ne parviendrez jamais à exciter contre lui la jalousie des autres. Oh ! comme saint François d'Assise sera content de vous voir tendrement aimer saint Dominique ! Quelle joie vous causerez à sainte Thérèse, si vous avez une dilection spéciale pour sainte Gertrude ! Quel crédit vous assure auprès de saint Pierre votre particulière dévotion à saint Paul ou à saint Jean ; et enfin, comme le ciel tout entier applaudit, si vous affectionnez si fort saint Joseph, que vous paraissiez presque oublier tous les autres ! Je ne parle pas de Marie : ici, comme partout, elle a sa place à part. Allez donc où vous pousse la grâce et même la nature ; car, du moment que c'est aux saints qu'aboutissent ses pentes, la nature a bien le droit de vouloir qu'on les suive. Ai-je besoin d'ajouter qu'entre ces saints préférés, vos patrons de baptême ou de religion doivent occuper un rang d'honneur ?

Aimez les anges, ces magnifiques et ardents miroirs des perfections divines. Oh ! pour bien parler d'eux, il faudrait plus qu'un long discours. Michel, Gabriel, Raphaël : chacun de ces noms contient toute une théologie ; chacun est un monde immense de lumière, d'amour et de grâce. Aimez vos anges gardiens. Les saints docteurs ont dit, à leur sujet, des choses ravissantes. Quels protecteurs ! Quels guides ! Quels intercesseurs ! Quels amis ! L'amour que Dieu leur donne pour nous, nous force à dire : quels serviteurs ! Grâce à Jésus, la terre n'est pas stérile en dévouements ; aucun n'est comparable à celui de ces doux et complaisants esprits, pour les clients dont Dieu les charge. Le plus souvent, hélas ! que reçoivent-ils des hommes en échange ? C'est une honte ! Au moins cela leur vaut-il cette gloire d'être des modèles achevés d'affection humble et désintéressée. Tâchons que, quant à nous, ce ne soit pas là leur seul salaire. »

(à suivre demain)

Mgr Charles Gay (1814-1891), De la vie et des vertus chrétiennes considérées dans l'état religieux, Tome III (chap. XVII), H. Oudin Frères, Poitiers - Paris, Huitième édition, 1878.

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Fresque du chœur de l'église Ste Maria Goretti, Fano (Italie)
(Crédit photo)

Commentaires

  • Bien entendu j'aime certains saints, il y en a tant, mais je ne peux en conscience considérer certaines canonisations récentes sans réticences, avec le nouveau code de droit canon les modalités ont été bien raccourcies, ainsi le : "santo subito" scandé sur la place Saint Pierre à l'occasion des funérailles du Pape Jean-Paul II m'a choqué, j'espère que Jean Paul II est au Ciel, mais dans ce cas nous en arriverons à des canonisations de certains vivants.
    L'Eglise a les promesses de la vie éternelle, pourquoi cet empressement ?
    Rome nous fabrique des saints et bienheureux inconnus à grande échelle !

  • En toute chose il est bon de mesure garder, et il me semble juste de rappeler certaines vérités historiques pour nuancer votre propos.

    En premier lieu, il est sans doute utile de ne pas oublier qu'il a fallu attendre plus d'un millénaire pour que l’Église intervienne officiellement dans les procédures de canonisation (sa première intervention remonte à 993), les évêques locaux se contentant de ratifier la demande des fidèles - la fameuse vox populi - qui se chargeaient de reconnaître eux-mêmes la sainteté des clercs qu'ils vénéraient. Il est remarquable de constater ainsi que sur les quelque 10.000 saints répertoriés pour les deux premiers millénaires, la très grande majorité a été canonisée par acclamation populaire. Le "santo subito" de la place Saint-Pierre à la mort de Jean-Paul II ne faisait donc que reprendre une très antique et vénérable tradition... Faut-il pour cela penser que cette multitude de saints des premiers siècles seraient plus "douteux" que ceux qui ont été reconnus comme tels suite à un procès en canonisation tel que ceux pratiqués à partir du XVIe siècle ? Voyons, vraie question ou faux problème ?

    En second lieu, il est vrai que les normes et instructions relatives aux enquêtes regardant la Cause des saints a évolué durant le cours du second millénaire, jusqu'à ce jour. Les normes de la Sacrée Congrégation des rites, créée par le Pape Sixte-Quint en 1588, ont été revues et précisées par deux décrets du Pape Urbain VIII dès le siècle suivant. On assistera même à des procès de « décanonisation »... Et ce n'est qu'au début du XVIIIe siècle que le procès de béatification (terme apparu au siècle précédent) et de canonisation pris sa figure "classique", telle que décrite par le Cardinal Prospero Lambertini, futur Benoît XIV, dans son traité de la canonisation publié entre 1734 et 1738... (*)
    Dissoute en 1969, cette Congrégation des rites est remplacée par la Sacrée Congrégation pour les causes des saints, et le Pape Jean-Paul II modifie et simplifie les procédures, par la Constitution Divinus perfectionnis Magister en 1983.
    http://www.causesanti.va/content/causadeisanti/it/documenti/divinus-perfectionis-magister_fr.html (français)
    http://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/la/apost_constitutions/documents/hf_jp-ii_apc_25011983_divinus-perfectionis-magister.html (latin)
    (*) : sur l'histoire des procès de canonisation, on lira avec profit l'article de Christian Renoux "Une source de l'histoire de la mystique moderne revisitée : les procès de canonisation", en ligne sur Persée.
    http://www.persee.fr/doc/mefr_1123-9891_1993_num_105_1_4254

    Le texte des Normes à observer aujourd'hui par les Évêques dans les Enquêtes relatives aux Causes des Saints est disponible en français sur la page italienne de la Congrégation pour la Cause des Saints.
    http://www.causesanti.va/content/causadeisanti/it/documenti/normae-servandae_fr.html (français)
    http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/csaints/documents/rc_con_csaints_doc_07021983_norme_lt.html (latin)
    Sur la page officielle en français de la Congrégation,
    http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/csaints/index_fr.htm
    on trouvera les documents les plus récents, et notamment :
    - L'Instruction "Sanctorum Mater" de Benoît XVI en date du 17 mai 2007 et publiée le 18 février 2008, visant à éclaircir les dispositions des lois en vigueur sur les causes des saints et déterminant la procédure dans l'exécution à suivre.
    http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/csaints/documents/rc_con_csaints_doc_20070517_sanctorum-mater_fr.pdf (français)
    - Un tableau des canonisations sous le Pontificat de Jean-Paul II :
    http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/index_saints_fr.html

    Sur Wikipedia (site participatif sur lequel se trouvent, malgré tout le mal que certains peuvent en dire - d'excellents articles concernant notamment l’Église catholique), se trouvent les listes détaillées des canonisations depuis Pie XII (avec une mise à jour régulière pour le pontificat du Pape François).
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_canonisations

    Ce "santo subito" que vous évoquez n'a donc rien d'une modalité du nouveau Code de droit canonique...
    http://www.vatican.va/archive/FRA0037/_INDEX.HTM
    qui n'a d'ailleurs lui-même aucun lien (si ce n'est le Pontificat de Jean-Paul II sous lequel il a été édité) avec les Normes à observer par les Évêques dans les Enquêtes relatives aux Causes des Saints...

    Quant à "en arriver à des canonisations de certains vivants", je pense que votre plume a dépassé votre pensée, n'étant évidemment nullement envisageable semblable procédure... même si certains fidèles qui ont une très haute idée d'eux-mêmes s'auto-canonisent régulièrement sur les réseaux sociaux, mais ceci est une autre question...

    Jean-Paul II et Mère Teresa ont en effet été canonisés peu de temps après leur mort, mais consécutivement à la reconnaissance d'un miracle dû à leur intercession, conformément aux normes en vigueur depuis un demi siècle... Il n'y a donc là rien qui puisse nous choquer. Et si l'on regarde de près la liste des canonisations les plus récentes, décrétées sous le présent pontificat du Pape François, elles concernent des époques qui remontent jusqu'au XVIe siècle... Saint Antoine de Padoue a été canonisé un an après sa mort (en 1232) - pour ne citer que lui - en est-il moins "saint" pour autant ? Quant aux saints "inconnus", quel bonheur ! Ils sont des milliers à être demeurés inconnus des fidèles, bien qu'ils aient été canoniquement élevés sur les autels depuis des siècles, et voilà qui devrait bien nous réjouir : autant de "Vies de Saints" à découvrir, et d'heureuses et sanctifiantes lectures à prévoir pour cet été !

    Jean-Claude Prieto

  • Merci de tout cœur pour cet éclairage si lumineux, conforme pour affiner notre foi tout en cheminant vers Dieu le Père.
    Puissions-nous vivre en Paix dans l'Amour de Dieu
    Spirituelles et respectueuses cordialités.

  • Quelle belle réponse bien argumentée, en ce qui concerne le passage dans lequel je déclare que l'on finira par béatifier des vivants, il s'agissait d'une boutade !

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