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  • Seconde et dernière journée du consistoire extraordinaire consacré à la famille

    Ce matin s'est ouverte la la seconde et dernière journée du consistoire extraordinaire consacré à une réflexion sur la famille. Avant le début des interventions, le Saint-Père s'est adressé à l'assemblée :
    "Au nom de tous, j'adresse un salut collectif au Cardinaux ukrainiens Marian Jaworski et Lubomyr Husar, dont le pays souffre beaucoup ces jours-ci. Leur adresser notre message sera un beau signe d'encouragement. Par ailleurs, hier au soir, j'ai lu et relu l'exposé du Cardinal Kasper, que je remercie à nouveau. J'y ai trouvé une théologie profonde et une vision théologique sereine, ce qui est agréable. Mais aussi le Sensu Ecclesiae ou l'amour de l’Église dont parlait saint Ignace. Cette lecture m'a fait du bien et j'ai pensé, pardon Éminence de vous faire honte, que c'était vraiment de la théologie en prière."

    Comme les jours précédents, le Directeur de la Salle de Presse a exposé ce midi aux journalistes l'évolution des débats au sein de ce consistoire. L'assemblée a d'abord félicité le Cardinal Silvano Piovanelli, qui fête ses 90 ans et a concélébré ce matin avec le Saint-Père. En ouverture des travaux, le Pape et les Cardinaux ont tenu à prier pour tous les chrétiens victimes de par le monde de l'intolérance ou de persécutions. Ensemble, ils veulent que les personnes souffrant à cause de l’Évangile sachent que l’Église prie à leur attention et les encourage à demeurer forts dans la foi et à pardonner leurs persécuteurs à l'imitation du Seigneur. La pensée du Pape et des Cardinaux s'est également portée vers les pays lacérés par des conflits internes ou des tensions qui menacent la concorde sociale, tels le Sud Soudan ou le Nigeria, soumis à des attentats qui font de nombreuses victimes dans une indifférence croissante. La situation ukrainienne étant particulièrement dramatique, ils espèrent une rapide cessation des violences et le rétablissement de la paix civile. Même chose pour le conflit syrien qui se perpétue et semble ne pas s'acheminer vers une conclusion rapide, tout comme celui qui déchire la Centrafrique et prend de l'ampleur. L'intervention de la communauté internationale est toujours plus nécessaire en faveur de la réconciliation interne, du retour de la sécurité et du droit, de l'accès à l'aide humanitaire. Malheureusement nombre de ces conflits sont décrits comme de nature religieuse, comme opposants chrétiens et musulmans, alors qu'il s'agit en réalité de situations aux origines ethniques, économiques et politiques. Condamnant toute violence perpétrée au nom de la religion, l’Église catholique entend poursuivre son engagement en faveur de la paix et de la réconciliation, par le dialogue inter-religieux et les œuvres caritatives en faveur de qui souffre de par le monde.

    Après avoir lu cette déclaration des membres du consistoire, le P. Lombardi a signalé que le Pape avait choisi les trois présidents du prochain Synode consacré à la famille. Il s'agit du Cardinal Vingt-Trois, Archevêque de Paris, du Cardinal Tagle, Archevêque de Manille, et au Cardinal Assis, comme représentant de trois continents. Entre hier après-midi et ce matin, 43 Cardinaux ont pris la parole, mais beaucoup étant encore inscrits, il y aura des communications écrites qui seront jointes aux actes pour le synode. Parmi les sujets abordés : La nature de la famille selon l'anthropologie chrétienne, et sa remise en valeur dans un contexte socio-culturel sécularisé où d'autres modèles sont proposés avec une conception différente de la sexualité et de la personne même. Face à ces positions, l'approche chrétienne se trouve souvent en difficulté. Le Directeur de la Salle de Presse a tenu à préciser que les débats ont été caractérisés par le réalisme dans la constatation de la difficulté où se trouvent les chrétiens dans un climat culturel largement contraire. La théologie du corps de Jean-Paul II a été souvent citée, ainsi que son encyclique Familiaris Consortio et le Catéchisme de l’Église Catholique. La pastorale de la famille a été évoquée sous ses divers aspects et notamment celui de la préparation au mariage et de la spiritualité conjugale et familiale. Quant aux divorcés remariés, il a été question des aspects canoniques et des procédures de nullité qu'il faut améliorer et simplifier. Leur accession aux sacrements pose des problèmes qui nécessitent bien des approfondissements. Ainsi aucune décision ni proposition n'a été édictée. Les Cardinaux, qui ont parlé librement et sans tension, désirent qu'on parvienne à un discernement qui permette de conjuguer au mieux la fidélité au message du Christ et à la miséricorde divine avec les cas concrets. Ils espèrent donc une orientation unitaire et ont pensé proposer un exposé introductif au synode qui devra explorer très largement la question afin de dégager une réponse pastorale rénovée à une question aussi sensible. Il a également été question de l'émigration ou de l'ignorance religieuse en rapport avec la famille.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 21.2.14)

  • Dernière audience générale de Benoît XVI

    "J'ai toujours su que la barque de l'Eglise n'est pas la mienne, n’est pas la nôtre, mais sa barque, et qu’il ne la laisse pas couler."

    Si le jour, mercredi, était le jour traditionnel de l’audience générale, il s’agissait ce 27 février de la dernière audience générale de Benoît XVI. Autant dire que, comme dimanche dernier, jour du dernier Angélus, une foule immense avait fait le déplacement, pour cette toute dernière fois. Il faut dire aussi que le temps était de la partie. Après de nombreux jours moroses (on se souvient du lundi de l’annonce de la renonciation, avec la foudre s’abattant sur la coupole de Saint-Pierre), ce mercredi était frais mais très printanier.

    Face à cette multitude, plus de 150 000 personnes venues lui rendre hommage, Benoît XVI a tenu tout d’abord à remercier tous ces gens venus en si grand nombre pour cette dernière audience générale de son pontificat. Lui réservant un triomphe au terme de sa catéchèse en italien. Une catéchèse axée sur son pontificat, et toute en remerciements pour ces 8 belles années de pontificat. Une catéchèse entamée avec ces mots tout simples : "Je suis vraiment ému et je vois l'Eglise vivante".

    « Comme l'apôtre Paul dans le texte biblique que nous avons entendu, je sens d'avoir à remercier tout particulièrement Dieu qui guide et édifie l'Eglise, qui sème sa Parole et nourrit ainsi la foi de son peuple. En ce moment, mon cœur s'élargit et embrasse toute l'Eglise à travers le monde, et je remercie Dieu pour les signes que durant mes années de ministère pétrinien j'ai reçu quant à la foi dans le Seigneur, sur l'amour qui circule vraiment dans le corps de l'Eglise et la fait vivre dans l'amour, sur l'espérance qui nous tend vers la plénitude de la vie, vers la patrie céleste. Je vous porte tous dans la prière, dans un présent de Dieu que je trouve à chaque réunion, à chaque voyage, à chaque visite pastorale. Je rassemble tout et tous dans ma prière et vous confie au Seigneur, parce que nous savons sa volonté en toute sagesse et intelligence spirituelle, et parce que nous nous comportons d'une manière digne de lui et de son amour, en apportant du fruit en toute bonne œuvre. Il y a en moi une grande confiance parce que je sais que la parole de vérité de l'Evangile est la force de l'Eglise, sa vie même. L'Evangile purifie et renouvelle, porte des fruits partout où la communauté des croyants l'écoute et reçoit la grâce de Dieu dans la vérité et vit dans la charité. C'est ma conviction, c'est là ma joie.

    Lorsque, il y a presque huit ans, j'ai accepté d'assumer le ministère pétrinien, cette certitude m'a toujours accompagné, la certitude de ce que la vie de l'Eglise découle de la Parole de Dieu. Comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, les mots qui, ce 19 avril, ont été prononcés dans mon cœur étaient : Seigneur, pourquoi me demandes-tu cela, que me demandes-tu ? C'est un grand poids que tu déposes sur mes épaules. Mais si tu me le demandes, à ton ordre et malgré toutes mes faiblesses je jetterai en confiance les filets. Huit ans après, je peux assurer que Seigneur m'a guidé. Il m'a été proche et j'ai pu sentir sa présence chaque jour. Ce fut une étape du voyage de l'Eglise qui a connu des moments de joie et de lumière, mais aussi des moments difficiles. Je me suis senti comme Pierre et les apôtres dans la barque du lac de Galilée. Le Seigneur nous a donné de nombreux jours de soleil ou une brise légère, des jours de pêche abondante, mais aussi des moments de tempête et de grand vent, comme dans toute l'histoire de l'Eglise. Et le Seigneur semblait dormir. Mais j'ai toujours su que le Seigneur est présent dans la barque et j'ai toujours su que la barque de l'Eglise ne m'appartient pas. Elle n'est propriété de personne, mais sienne. Et il ne la laisse pas chavirer. C'est lui qui la conduit, y compris à travers les hommes qu'il a choisi. C'est là une certitude que rien ne peut ternir. Et c'est pourquoi, aujourd'hui, mon cœur est rempli de gratitude envers Dieu parce qu'il n'a jamais abandonné ni son Eglise ni ma personne. Il m'a accordé sa consolation, sa lumière, son amour.

    Nous sommes dans l'Année de la foi, par laquelle j'ai voulu renforcer notre foi en Dieu dans un contexte qui semble de plus en plus le reléguer au second plan. Je voudrais inviter chacun de vous à renouveler sa confiance en le Seigneur, comme des enfants dans les bras de Dieu. Elle nous soutient et nous permet de marcher jours après jours, même dans les difficultés. Je voudrais que chacun se sente aimé par le Dieu qui a offert son Fils pour nous et qui nous a montré son amour sans limites. Je voudrais que chacun ressente la joie d'être chrétien. Une belle prière matinale dit : "Je vous adore, ô mon Dieu, Je vous aime de tout mon cœur. Je vous remercie de m'avoir créé et fait chrétien". Oui, nous sommes heureux d'avoir reçu le don de la foi qui est la chose la plus précieuse, que personne ne peut nous enlever ! Remercions Dieu tous les jours, par la prière et par une vie chrétienne cohérente. Dieu nous aime, mais attend aussi que nous l'aimions.

    Mais ce n'est pas seulement Dieu que je tiens à remercier maintenant. Un Pape n'est pas seulement à la direction de la barque de Pierre, même si c'est sa première responsabilité. Je ne me suis jamais senti seul à porter la joie et le poids du ministère pétrinien. Le Seigneur a mis à mes côtés tant de personnes, qui avec générosité et amour pour Dieu et pour l'Eglise, m'ont aidé et m'ont été proches. Tout d'abord vous, chers frères Cardinaux : votre sagesse, vos conseils, votre amitié ont été précieux pour moi ; mes collaborateurs, à commencer par mon Secrétaire d'Etat qui m'a accompagné fidèlement au fil des ans, la Secrétairerie d'Etat et l'ensemble de la Curie romaine, ainsi que tous ceux qui, dans divers domaines, sont au service du Saint-Siège : tant de visages qui ne se font pas voir, restent dans l'ombre, mais dans le silence, dans leur travail quotidien, avec un esprit de foi et d'humilité ont été pour moi un soutien sûr et fiable. Une pensée spéciale à l'Eglise de Rome, mon diocèse ! Je ne peux pas oublier les frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce, les personnes consacrées et tout le peuple de Dieu : dans les visites pastorales, les rencontres, les audiences, les voyages, j'ai toujours perçu une grande attention et une affection profonde ; mais j'ai moi aussi aimé tous et chacun, sans distinction, avec cette charité pastorale qui est le cœur de tout pasteur, surtout de l'évêque de Rome, du Successeur de l'Apôtre Pierre. Chaque jour, j'ai porté chacun de vous dans la prière, avec un cœur de père.

    Je voudrais que mes salutations et mes remerciements vous atteignent tous. Le cœur d'un pape s'étend au monde entier. Et je voudrais exprimer ma gratitude au Corps diplomatique près le Saint-Siège, qui rend présente la grande famille des nations. Ici, je pense aussi à tous ceux qui travaillent pour une bonne communication et je les remercie de leur important service. Je voudrais maintenant remercier de tout cœur aussi les nombreuses personnes de par le monde qui, ces dernières semaines, m'ont envoyé des signes émouvant d'attention, d'amitié et de prière. Oui, le pape n'est jamais seul, je l'éprouve encore maintenant d'une telle façon que cela me touche le cœur. Le pape appartient à tous et de nombreuses personnes se sentent très proches de lui. Il est vrai que je reçois des lettres des plus grands de ce monde - des chefs d'Etat, des chefs religieux, des représentants du monde de la culture etc. Mais je reçois aussi beaucoup de lettres de gens ordinaires qui m'écrivent tout simplement avec leur cœur et me font sentir leur affection, qui naît de notre expérience avec Jésus-Christ, dans l'Eglise. Ces personnes ne m'écrivent pas comme l'on écrit à un prince ou à un grand que l'on ne connaît pas. Ils m'écrivent comme des frères et sœurs, ou comme des fils et filles, avec une familiarité très affectueuse. Ici vous pouvez toucher du doigt ce qu'est l'Eglise - non une organisation, une association à des fins religieuses ou humanitaires, mais un corps vivant, une communion de frères et sœurs dans le Corps de Jésus-Christ, qui nous unit tous. Faire l'expérience de l'Eglise de cette façon et pouvoir presque toucher avec les mains la force de sa vérité et de son amour est une source de joie, à une époque où beaucoup parlent de son déclin. Mais nous voyons combien l'Eglise est vivante aujourd'hui !.

    Ces derniers mois, j'ai senti que mes forces avaient diminué, et j'ai demandé à Dieu avec insistance, dans la prière, de m'éclairer de sa lumière pour me faire prendre la décision la plus juste, non pour mon bien, mais pour le bien de l'Eglise. J'ai pris cette décision pleinement conscient de sa gravité et aussi de sa nouveauté, mais avec une profonde sérénité de l'esprit. Aimer l'Eglise, c'est aussi avoir le courage de faire des choix difficiles, de souffrance, mettant toujours en priorité le bien de l'Eglise et non de soi-même. Permettez-moi de revenir encore une fois au 19 avril 2005. La gravité de la décision est aussi justement venu du fait qu'à partir de ce moment-là j'étais engagé toujours et pour toujours par le Seigneur. Celui qui assume le ministère pétrinien n'a plus jamais de vie privée. Il appartient toujours et totalement à tous, à toute l'Eglise. Sa vie est, pour ainsi dire, totalement privée de sa dimension privée. J'ai pu expérimenter, et je l'éprouve précisément maintenant, que l'on reçoit la vie quand on la donne. J'ai déjà dit que beaucoup de gens qui aiment le Seigneur aiment aussi le Successeur de saint Pierre et ont pour lui beaucoup d'affection, que le pape a vraiment des frères et des sœurs, des fils et des filles du monde entier, et qu'il se sent en sécurité quand il est en communion avec vous, parce qu'il ne s'appartient plus lui-même, il appartient à tous et tous appartiennent à lui. Le toujours est aussi un pour toujours. Il n'y a plus de retour à la vie privée. Ma décision de renoncer à l'exercice actif du ministère, ne change pas cela. Je ne reviens pas à la vie privée, à une vie de voyages, de rencontres, de réceptions, de conférences, etc. Je n'abandonne pas la croix, mais je reste d'une nouvelle façon près du Seigneur crucifié. Je ne porte plus la puissance de l'office pour le gouvernement de l'Eglise, mais dans le service de la prière, je reste, pour ainsi dire, dans la cour de saint Pierre. Saint Benoît, dont je porte le nom comme Pape, me sera d'un bon exemple en cela. Il nous a montré la voie pour une vie qui, active ou passive, appartient entièrement à l'œuvre de Dieu. Je remercie tous et chacun pour votre respect et la compréhension avec laquelle vous avez accueilli cette décision si importante. Je continuerai d'accompagner le chemin de l'Eglise par la prière et la réflexion, avec cette consécration au Seigneur et à son épouse, que j'ai cherché à vivre jusqu'à présent tous les jours et que je voudrais toujours vivre. Je vous demande de vous souvenir de moi devant Dieu, et surtout de prier pour les cardinaux, qui sont appelés à une tâche si importante, et pour le nouveau successeur de Pierre. Que le Seigneur l'accompagne avec la lumière et la force de son Esprit. »

    Le Pape s'est bien évidemment adressé aux pèlerins en d'autres langues que l'italien, et notamment en français :

    « Chers frères et sœurs,
    en ce moment, je voudrais surtout rendre grâce à Dieu qui guide et fait grandir l’Église, qui sème sa Parole et nourrit ainsi la foi de son peuple. Je remercie toutes les personnes qui, avec générosité, m’ont aidé et m’ont été proches durant mon pontificat. Ces derniers mois, j’ai senti que mes forces avaient diminué et j’ai demandé à Dieu de m’éclairer pour prendre la juste décision pour le bien de l’Église. Je vous remercie pour le respect et la compréhension avec lesquels vous l’avez accueillie. Je continuerai à accompagner le chemin de l’Église par la prière et la réflexion. En cette Année de la foi, je vous invite à renouveler votre ferme confiance dans le Seigneur et à vous sentir aimés de Dieu qui nous a montré son amour infini. Il guide et soutient toujours son Église. Ne perdons jamais de vue cette vision de foi ! Que votre cœur soit rempli de la joyeuse certitude que le Seigneur est proche de nous et qu’il nous accompagne de son amour !

    Je vous salue cordialement chers pèlerins de langue française, en particulier les personnes venant de France, de Belgique et des pays francophones qui ont voulu m’accompagner en étant présentes ici ou par la radio et la télévision. Je vous demande de vous souvenir de moi devant Dieu et de prier pour les Cardinaux appelés à élire un nouveau Successeur de l’Apôtre Pierre. Priez aussi pour que le Seigneur l’accompagne de la lumière et de la force de son Esprit ! Que Dieu vous bénisse ! Merci. »

    Sources : Radio Vatican et Vatican Information Service.