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mgr podvin

  • Ringards... dès le deuxième enfant ?

    ciric_190176a.jpgEn politique familiale, rien n’est fortuit.
    Et aucune mesure décrétée n’est purement technique. Toute décision traduit la conception philosophique que le législateur veut promouvoir de la famille. Il n’est donc pas du tout du registre de la coïncidence que la prestation accordée à la naissance du second enfant soit amputée des deux tiers au moment précis où veut s’organiser le passage en force d’une mentalité et d’une jurisprudence éthiquement très préoccupantes en matière de procréation et gestation !
    Ce n’est pas du tout une coïncidence, mais la signature funeste de ce que le Cardinal Vingt-Trois appelle un « démembrement ». Comment ne pas réagir vigoureusement ? L’Europe envie la vitalité (relative mais réelle) de notre démographie. Deviendrait-on ringards dès le désir du deuxième enfant ? La famille dite « nombreuse » est le creuset d’un altruisme inestimable. Les coupes sombres budgétaires qui affecteront les foyers (tous revenus confondus!) sont inadmissibles. Il y a tant d’autres domaines où des économies peuvent se faire. Donner la vie est ce qu’il y a de plus grand. La famille est ce que nous avons de plus cher et de plus fragile !

    Mgr Bernard Podvin
    Porte-parole des évêques de France

    Source : Eglise catholique en France.

  • Sur Internet, qui sera mon prochain ?

    Billet de Mgr Podvin, porte-parole des Évêques de France, à l'occasion de la Journée Mondiale des communications sociales du 1er juin 2014 sur le thème : "La communication au service d'une authentique culture de la rencontre".

    Par discrétion, nous l'appellerons Jean.

    Il vient de mettre fin à ses jours. Son entourage est consterné. Personne n'a rien vu venir. Pourtant, Dieu sait si Jean était connecté. Au top de la technologie. Relié en permanence à ce que l'on appelle les réseaux sociaux. Que s'est-il passé ? A-t-il laissé un message à quelqu'un quelque part ? La vérité est que sa solitude était criante d'assourdissement dans ce bruit médiatique illusoire. On comprend pourquoi le Pape François insiste tant pour que notre communication soit au service de la relation humaine ! A quoi bon en effet se bousculer sur la Toile si c'est pour y répéter les mêmes tics de comportement ? A quoi bon se battre pour être bien référencé sur Internet si c'est pour y perdre son frère humain ?

    Le buzz numérique nous fait-il entendre les émotions profondes du cœur ? Dans son message pour la 48ème Journée Mondiale des communications sociales, le Pape actualise la parabole du bon Samaritain.
    Dans l'évangile, un homme est gravement blessé et abandonné sur le bord du chemin. Plusieurs personnes passent là "par hasard" selon la traduction du texte. Elles ne voient pas la détresse. Le bon Samaritain, lui, est "pris aux entrailles". Notez que cette expression de compassion très forte, dans l’Écriture, est réservée à Dieu et à son Fils. Le Samaritain s'approche du blessé. Il le soigne du meilleur baume afin de soulager ses plaies. Il le charge sur sa monture. Il le confie à l'aubergiste. Il reviendra vers lui au retour de son voyage. Comme le Christ !... Sur Internet, il nous arrive si souvent d'être "par hasard" les uns à proximité des autres. Que percevons-nous de la réalité d'autrui ? Quelle qualité d'attention portons-nous à ce qui fait vibrer, rire, pleurer, s'indigner, espérer... Les disciples du Christ en 2014 ne doivent pas bouder Internet.

    Mais ils doivent se mobiliser pour que le lien n'y soit pas un artifice ! Qui donc est mon prochain sur l'ordinateur, la tablette, le smartphone ?

    La maîtrise de l'outil est-elle mise au service de l'essentiel ? Que ce soit sur la route de Jéricho ou sur les cyber sentiers, il est tellement facile de s'ignorer. De passer outre sans se voir. D'avoir quantité d'amis du Net. Mais d'être seul devant le mur de la détresse. Livré aux angoisses de n'être compris par personne. Dans cette société hyper connectée, entendrons-nous la fragilité du prochain ? Si l’Église catholique organise, chaque année, une Journée mondiale de la communication, c'est pour relancer la vigilance de nos communautés. Serons-nous "pris aux entrailles" dans les forums, les blogs, les supports auxquels nous participons ? Prenons soin les uns des autres sur la Toile comme en chacun de nos actes. Comme je souhaite que de nombreuses auberges numériques voient le jour grâce à la puissance de notre amour !

    Mgr Bernard Podvin
    Porte-parole des évêques de France

    Source : Conférence des Évêques de France - 28 avril 2014.