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  • Méditation - La joie véritable

    « Il ne faut pas confondre la joie avec ses différentes expressions à tous les niveaux : il y a le plaisir, le confort, la joie intellectuelle et artistique, la joie du travail bien fait ou de l'entreprise réussie ; il y a surtout les innombrables joies des relations humaines y compris la joie de l'amour qui doit accompagner l'homme pendant toute sa vie. Et cependant, toutes ces expériences ne sont que des formes extérieures de la joie. Plus ces formes sont importantes, plus leurs racines sont profondes. La joie véritable est située à une grande profondeur, et nous devrions creuser profondément en nous pour lui permettre de jaillir. C'est sans doute là le sens de l'expression que nous employons spontanément pour exprimer un grand bonheur : Je suis profondément heureux. C'est pourquoi tout grand bonheur est aussi silencieux. il ne peut être exprimé. Il est indicible. Il affleure rarement à la surface, et nous serions incapables d'en faire étalage. C'est à la racine même de notre être que nous sommes habités par notre joie. »

    Dom André Louf (1929-2010), Au gré de sa grâce - Propos sur la prière, Desclée de Brouwer, Paris, 1989.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : Qu'est-ce qu'une vie véritablement chrétienne ?

    « Le christianisme n'est autre chose que la vie de Jésus-Christ reproduite dans ses disciples. Qui dit chrétien, dit un autre Christ : Christianus, alter Christus. Or, ouvrez l’Évangile, et voyez ce qu'est Jésus-Christ, c'est une crèche pauvre ; c'est une croix douloureuse ; c'est, entre cette crèche et cette croix, trente années d'abnégation et de sacrifice. Jésus-Christ, c'est la lutte à mort contre la chair, contre le péché ; c'est la guerre à outrance contre le monde. Certes, un tel exemple est assez éloquent, et il semble que l'Homme-Dieu n'avait plus besoin de paroles pour établir sa doctrine.
    Cependant, écoutez cet oracle du Maître : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce soi-même, qu'il porte sa croix et qu'il me suive. (1) » [...] Le Maître continue : « Celui qui ne prend pas sa croix pour me suivre n'est pas digne de moi (2) » ; et ailleurs : « Et si quelqu'un ne porte pas le fardeau de sa croix à ma suite, il ne peut pas être mon disciple (3) ». [...] Le chemin de quiconque veut suivre Jésus-Christ, de quiconque veut se rendre digne de Jésus-Christ, de quiconque veut être disciple de Jésus-Christ, c'est le chemin du renoncement à soi-même, c'est le chemin de l'immolation, c'est le chemin du Calvaire. Il n'y aura jamais d'autre christianisme que celui qui a été ainsi défini par son auteur.
    [...]
    Que chacun de ceux qui entendent nos paroles ne porte pas sa pensée sur autrui, mais la replie vers soi-même, et se demande si, à un degré ou un autre, il n'appartient pas à cette école idolâtre de l'intérêt et du plaisir, à cette école égoïste et sensuelle, pour qui la morale du chacun pour soi, chacun chez soi, a remplacé totalement la maxime évangélique du renoncement à soi et de l'immolation aux autres. Je sais que la religion du moi, qui règne effrontément chez un grand nombre, a la prétention de se concilier avec la religion de Jésus-Christ chez plusieurs autres, et c'est à ceux-ci que je dois m'adresser d'abord, pour leur montrer combien ils se sont insensiblement éloignés de la véritable vie chrétienne qu'ils se persuadent professer toujours.

    La plus grande plaie qui, dans ces derniers temps, ait affligé l’Église de J.-C., c'est l'introduction dans la société chrétienne de mœurs profanes et d'habitudes efféminées et voluptueuses. L'austérité, nous ne disons pas des premiers âges du christianisme, mais de temps qui ne sont pas encore loin de nous, s'efface de plus en plus au milieu même des familles qui ont conservé quelques autres traditions ; et si nous continuons à suivre la pente qui nous entraîne, l'époque n'est pas éloignée où il n'en restera plus trace que dans les livres. Le nom de J.-C. pourra se trouver encore parmi nous ; sa vie ni sa morale ne s'y rencontreront plus. Le crucifix d'or ou d'ivoire pourra conserver une place d'honneur dans l'oratoire, ou demeurer suspendu aux murailles ; la croix vivante ne sera plus imprimée sur la chair et dans les cœurs. [...] Nous avons emprunté à un peuple séparé depuis trois cents ans de la croyance, et aussi de la morale de l’Église, cet amour d'un luxe commode, cette recherche de l'aisance et du bien-être, disons le mot puisque nous l'avons pris avec la chose, ce confortable qui énerve les caractères, qui dévore, comme une plante parasite, les forces vitales de l'âme, qui rapetisse les intelligences, et concentre l'homme tout entier dans les soins minutieux d'un ameublement de boudoir, dans les détails d'une parure, dans l'ordonnance de divertissements pleins de mollesse, que sais-je ? dans ces superfluités de bon ton, dans ces mille riens qui sont devenus une nécessité du temps présent. [...]

    « Nous disons qu'on peut se sauver dans le monde, mais pourvu qu'on y vive dans un esprit de détachement ; qu'on peut se sauver parmi les richesses, mais pourvu qu'on les répande dans le sein des pauvres ; enfin qu'on peut se sauver dans les dignités et les honneurs, mais pourvu qu'on en use avec modération (4) ». Ainsi parlait Bossuet dans son panégyrique du plus grand des moralistes chrétiens de ces derniers âges, saint François de Sales. Les écrits de cet aimable restaurateur de la piété parmi les personnes du siècle, sont entre toutes les mains ; puisse sa forte et rigide doctrine de renoncement et de sacrifice n'être jamais séparée de son incomparable esprit de mansuétude et de miséricorde ! Car, s'il a ramené la dévotion au milieu du monde, « ne croyez pas que ce soit en la déguisant pour la rendre plus agréable aux yeux des mondains ; non, il l'amène dans son habit naturel, avec sa croix, avec ses épines, avec son détachement et ses souffrances (5) ». Instruisez-vous à cette école, vous qui avez résolu de vivre chrétiennement dans le siècle, et vous rentrerez dans cette route royale de la sainte croix, dont vous vous êtes plus ou moins écartés, et qui demeurera toujours la seule route du ciel tracée par Jésus-Christ. »

    1. Mt XVI, 24. - 2. Mt X, 38. - 3. Lc XIV, 27. - 4. Panégyrique de saint François de Sales, Premier point, Ed. Lebel, Tome IX, p.37. - 5. d°, p.36.

    Mgr Louis-Édouard Pie (1815-1880), extraits de l'Instruction pastorale sur l'esprit de renoncement et de sacrifice (I-III-IV-V), Carême 1853, in "Œuvres de Monseigneur l’Évêque de Poitiers" (LVI), Dixième édition, Tome I, Paris, Ancienne Librairie Religieuse H. Oudin, 1890.

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    Philip Byrne Photography

  • Méditation : les joies et la joie

    « Au plus profond de nos cœurs, il doit toujours y avoir cette joie d'être un enfant de Dieu. »
    Charles Journet.
     
    « Il ne faut pas confondre la joie avec ses différentes expressions à tous les niveaux : il y a le plaisir, le confort, la joie intellectuelle et artistique, la joie du travail bien fait ou de l'entreprise réussie ; il y a surtout les innombrables joies des relations humaines y compris la joie de l'amour qui doit accompagner l'homme pendant toute sa vie. Et cependant, toutes ces expériences ne sont que des formes extérieures de la joie. Plus ces formes sont importantes, plus leurs racines sont profondes. La joie véritable est située à une grande profondeur, et nous devrions creuser profondément en nous pour lui permettre de jaillir. C'est sans doute là le sens de l'expression que nous employons spontanément pour exprimer un grand bonheur : Je suis profondément heureux. C'est pourquoi tout grand bonheur est aussi silencieux. il ne peut être exprimé. Il est indicible. Il affleure rarement à la surface, et nous serions incapables d'en faire étalage. C'est à la racine même de notre être que nous sommes habités par notre joie. »

    Dom André Louf (1929-2010), Au gré de sa grâce - Propos sur la prière, Desclée de Brouwer, Paris, 1989.

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    « Revêts-toi donc de la joie, lieu des complaisances divines, fais-en tes délices. Car tout homme joyeux agit bien, pense juste, et foule aux pieds la tristesse. L'homme triste, au contraire, agit toujours mal. »

    Hermas, Le Pasteur, 42, 1-2.