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pierre corneille

  • Méditation - De la vraie liberté

    « Cherche la liberté comme un bonheur suprême ;
    Mais souviens-toi, mon fils, de cette vérité,
    Qu'il te faut renoncer tout à fait à toi-même,
    Ou tu n'obtiendras point d'entière liberté.

    Ceux qui pensent ici posséder quelque chose
    La possèdent bien moins qu'ils n'en sont possédés,
    Et ceux dont l'amour-propre en leur faveur dispose
    Sont autant de captifs par eux-mêmes gardés.

    Les appétits des sens ne font que des esclaves ;
    La curiosité comme eux a ses liens ;
    Et les plus grands coureurs ne courent qu'aux entraves
    Que jettent sous leurs pas les charmes des faux biens.

    Ils recherchent partout les douceurs passagères
    Plus que ce qui conduit jusqu'à l'éternité ;
    Et souvent pour tout but ils se font des chimères
    Qui n'ont pour fondement que l'instabilité.

    Hors ce qui vient de moi, tout passe, tout s'envole ;
    Tout en son vrai néant aussitôt se résout ;
    Et, pour te dire tout d'une seule parole,
    Quitte tout, mon enfant, et tu trouveras tout. »

    Pierre Corneille, L'Imitation de Jésus-Christ,
    traduite et paraphrasée en vers français,
    Livre troisième Ch. XXXII, in "Œuvres complètes de P. Corneille",
    Tome deuxième, A Paris, chez Lefèvre, Libraire-Editeur, 1834.

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  • Roland de Lassus (1532-1594) : Aurora lucis rutilat

    (Hymne des Laudes au Temps Pascal, traduction-adaptation de Pierre Corneille)

    1. Aurora lucis rutilat,
    Cælum laudibus intonat,
    Mundus exultans iubilat,
    Gemens infernus ululat,

    L'aurore a du vrai jour ramené la lumière,
    Le ciel fait des concerts charmants,
    Le monde par les siens marque une joie entière,
    Et l'enfer n'y répond que par des hurlements.


    2. Cum rex ille fortissimus,
    Mortis confractis viribus,
    Pede conculcans tartara
    Solvit a pœna miseros.

    Aussi c'est en ce jour que l'auteur de leur être,
    Brisant les chaînes de la mort,
    Foulant aux pieds l'Averne et son orgueilleux maître,
    Change des malheureux le déplorable sort.


    3. Ille, qui clausus lapide
    Custoditur sub milite,
    Triumphans pompa nobili,
    Victor surgit de funere.

    Ce corps d'un froid tombeau renfermé sous la pierre,
    Ce corps gardé par des soldats,
    En pompe triomphante est revenu sur terre,
    Réparateur du siècle, et vainqueur du trépas.


    4. Solutis jam gemitibus
    Et inferni doloribus,
    Quia surrexit Dominus,
    Resplendens clamat angelus.

    Qu'on cesse de gémir, il n'est plus de misères,
    Leur triste cours est arrêté :
    De la prison du limbe un mort tire nos pères,
    Et l'ange nous annonce un Dieu ressuscité.


    5. Quæsumus, Auctor omnium,
    In hoc Paschali gaudio,
    Ab omni mortis impetu
    Tuum defende populum.

    Sauveur de tout le monde, en cette pleine joie
    Dont la Pâque remplit nos cœurs,
    Daigne si bien guider ton peuple dans ta voie,
    Que d'une mort funeste il échappe aux rigueurs.


    6. Gloria tibi, Domine,
    Qui surrexisti a mortuis,
    Cum Patre et Sancto Spiritu,
    In sempiterna sæcula. Amen.

    Gloire à toi, rédempteur et monarque suprême,
    Par toi-même ressuscité !
    Même gloire à ton père, au Saint-Esprit la même,
    Et durant tous les temps et dans l'éternité !