« Marie est le nom de ma mère ;
Mais on m'a dit que j'en ai deux,
Que l'une est ici sur la terre,
Et que l'autre habite les cieux.
Toutes deux s'appellent Marie :
L'une est contente d'un baiser,
L'autre veut que l'enfant la prie ;
Toutes deux je veux les aimer.
Celle qui sur son cœur me presse,
Je la connais, je puis la voir ;
C'est maman, qui, d'une caresse,
M'éveille au jour, m'endort le soir.
L'autre... jamais je ne l'ai vue ;
Mais on dit qu'elle me chérit,
Que souvent, du haut de la nue,
Elle me regarde et... sourit ;
Que lorsque je serai bien sage
Et que la nuit je dormirai,
Je pourrai voir son beau visage...
Quel bonheur quand je le verrai !
Car on m'a dit qu'aucune chose
A sa beauté ne s'égalait ;
Maman, je sais est blanche et rose,
Mais elle... est blanche tout à fait.
Elle est aussi belle que bonne,
Elle aime les petits enfants ;
Joie et plaisir elle leur donne,
Et les préserve des méchants.
Aussi, bonne mère, je t'aime !
J'ai fait un autel tout petit,
Je t'ai mis un beau diadème,
Et je t'ai là près de mon lit.
Le soir, le matin, de ma couche
Je vois maman à tes genoux ;
Et puis elle apprend à ma bouche
A répéter ton nom si doux.
La campagne est toute fleurie,
C'est toi qui fais croître ces fleurs ;
Oh ! j'en prendrai dans la prairie
Beaucoup de toutes les couleurs.
Ton autel sera magnifique :
Le soir tout le monde viendra ;
Nous chanterons un beau cantique,
Marie !... et ton Cœur l'entendra. »
Anatole ***, in "L’Étoile du matin", Journal de Littérature pieuse sous le patronage de la Très Sainte Vierge, Huitième année, Lyon, 1852.

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