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Voyage apostolique du Pape : Cérémonie de bienvenue à l'aéroport international José Marti de la Havane

Galerie photographique


L’avion du Pape François a atterri vers 15h45 heure locale, soit 21h45 heure de Rome, à l’aéroport international José Marti de La Havane. Accueilli à sa descente d'avion par le chef de l’État Raul Castro, et par l'archevêque de La Havane à sa descente d’avion, le Saint-Père s’est vu offrir des bouquets par des enfants, qu’il a chacun longuement étreint. Après les honneurs militaires, dans son discours, le président Raul Castro a affirmé au Pape que le peuple et le gouvernement cubains le recevait avec « de profonds sentiments de respect et d’hospitalité ».

Il a évoqué sa « rencontre mémorable » du 10 mai dernier au Vatican. Le président cubain a aussi déclaré qu'il avait été stimulé par la lecture de l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium et de l’encyclique Laudato Si’, évoquant l'importance de cette contribution du Saint-Père dans la perspective des deux grandes rencontres internationales à venir : l’Assemblée des Nations Unies sur les objectifs de développement post-2015, la semaine prochaine, et la conférence de Paris sur le changement climatique, en fin d’année.

Il a aussi salué les prises de position du Saint-Père en faveur de la dignité humaine, notamment lors des rencontres mondiales des mouvements populaires, à Rome en 2014 et en Bolivie en juillet dernier. Raul Castro a aussi estimé que cet engagement se situait dans la continuité du Vénérable Felix Varela, un prêtre cubain  du XIXe siècle dont le procès en béatification est en cours. Felix Varela fut un ardent opposant à l'esclavage à Cuba avant de s'investir dans l'accueil des migrants irlandais à New York, diocèse dont il fut le vicaire général.

Sur un plan diplomatique, Raul Castro a aussi rendu hommage à l'habileté du Pape François. « Nous avons apprécié votre soutien pour la normalisation des relations avec les États-Unis », a déclaré Raul Castro, rappelant que l’embargo est « illégal et immoral ». Il a aussi appelé à la restitution à Cuba du territoire de la base de Guantanamo, toujours occupé par l'armée américaine. Raul Castro a enfin rendu hommage à la mission de l’Église catholique à Cuba, qui « inculque des valeurs morales que la nation apprécie et cultive. »

Dans sa réponse le Pape François a tenu à remercier « tous ceux qui se sont dépensés afin de préparer cette visite pastorale ». Il a aussi évoqué la figure de Fidel Castro, qui avait reçu Jean-Paul II en 1998 et s’est retiré de la vie politique et raison de son état de santé. « Je voudrais vous demander, Monsieur le Président, de transmettre mes sentiments de considération spéciale et de respect à votre frère Fidel », a déclaré le Saint-Père, qui s'est aussi adressé à la diaspora. « Je voudrais aussi que mes salutations arrivent, en particulier, à toutes ces personnes que, pour divers motifs, je ne pourrai pas rencontrer et à tous les Cubains dispersés à travers le monde. »

« En cette année 2015, se célèbre le 80ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la République de Cuba et le Saint-Siège, a-t-il rappelé. La Providence me permet d’arriver aujourd’hui dans cette chère Nation, en suivant les traces indélébiles du chemin ouvert par les inoubliables voyages apostoliques qu’ont réalisés en cette Île mes deux prédécesseurs, saint Jean-Paul II et Benoît XVI. (…) Aujourd’hui, nous voulons renouveler ces liens de coopération et d’amitié pour que l’Église continue d’accompagner et d’encourager le peuple cubain dans ses espérances et dans ses préoccupations, dans la liberté ainsi que par les moyens et dans les conditions nécessaires pour l’annonce du Royaume jusqu’aux périphéries existentielles de la société. »

« Ce voyage apostolique coïncide, en outre, avec le 1er centenaire de la déclaration de la Vierge de la Charité del Cobre comme Patronne de Cuba par Benoît XV, en réponse à une demande des vétérans de la guerre d'Indépendance », a précisé le Saint-Père.

« Du point de vue géographique, Cuba est un archipel, d’une importance extraordinaire comme "clef" entre le nord et le sud, entre l’est et l’ouest, qui regarde vers tous les chemins. Sa vocation naturelle est d’être le point de rencontre pour que tous les peuples se réunissent dans l’amitié, comme l’a rêvé José Martí, "au-delà de la langue des isthmes et de la barrière des mers".Ce fut aussi le souhait de saint Jean-Paul II avec son vibrant appel pour que Cuba puisse "s'ouvrir, avec toutes ses magnifiques possibilités, au monde" et que le monde puisse "s'ouvrir à Cuba" », a-t-il déclaré, citant les mots du Pape polonais lors de son arrivée en 1998.

« Depuis quelques mois, nous sommes témoins d’un événement qui nous remplit d’espérance : la normalisation des relations entre deux peuples, après des années d’éloignement, s’est réjoui le Pape, sans citer explicitement les États-Unis. C’est un processus. C’est un signe de la victoire de la culture de la rencontre, du dialogue, sur la culture de la confrontation, du "système de l’accroissement universel… sur le système, mort pour toujours, de dynastie et de groupes" a-t-il rappelé, tenant à préciser qu’il citait l'écrivain José Marti. J’encourage les responsables politiques à continuer d’avancer sur ce chemin et à développer toutes vos potentialités, comme preuve du haut service qu’ils sont appelés à assurer en faveur de la paix et du bien-être de leurs peuples, de toute l’Amérique, et comme exemple de réconciliation pour le monde entier. » Le Pape, se tournant vers le président cubain, a ajouté avec une certaine gravité, en sortant de son texte : « Le monde a besoin de réconciliation, dans ce contexte de troisième guerre mondiale par étapes que nous sommes en train de vivre. »

« Je place ces jours sous l’intercession de la Vierge de la Charité del Cobre, des bienheureux Olallo Valdés et José López Pieteira et du vénérable Félix Varela, grand propagateur de l’amour entre les Cubains et entre tous les hommes, afin que s’accroissent nos liens de paix, de solidarité et de respect mutuel », a conclu le Saint-Père.

Après avoir salué les représentants du corps diplomatique, et les évêques de Cuba, le Pape s’est entretenu avec le président cubain dans le salon d’honneur de l’aéroport, avant de se diriger en papamobile à la nonciature apostolique devant une foule très enthousiaste sur les 18 kilomètres de parcours.

Source : Radio Vatican.

Texte intégral en français ci-dessous.

Cérémonie de bienvenue à Cuba

Discours du Saint-Père

Aéroport international “José Martí”, La Havane
Samedi 19 septembre 2015

 

« Monsieur le Président,
Distinguées autorités,
Chers frères dans l’Episcopat,
Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie vivement, Monsieur le Président, pour votre accueil et pour vos aimables paroles de bienvenue au nom du Gouvernement et de tout le peuple cubain. Mes salutations s’adressent aussi aux Autorités et aux membres du Corps diplomatique qui ont eu l’amabilité d’être présents à cette cérémonie.

Au Cardinal Jaime Ortega et Alamino, Archevêque de la Havane, à Monseigneur Dionisio Guillermo García Ibáñez, Archevêque de Santiago de Cuba et Président de la Conférence Episcopale, aux autres Evêques et à tout le peuple cubain, j’exprime ma gratitude pour leur accueil fraternel.

Merci à tous ceux qui se sont dépensés afin de préparer cette visite pastorale. Et je voudrais vous demander, Monsieur le Président, de transmettre mes sentiments de considération spéciale et de respect à votre frère Fidel. Je voudrais aussi que mes salutations arrivent, en particulier, à toutes ces personnes que, pour divers motifs, je ne pourrai pas rencontrer et à tous les Cubains dispersés à travers le monde.

Comme vous l’avez signalé, Monsieur le Président, en cette année 2015, se célèbre le 80ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques ininterrompues entre la République de Cuba et le Saint-Siège. La Providence me permet d’arriver aujourd’hui dans cette chère Nation, en suivant les traces indélébiles du chemin ouvert par les inoubliables voyages apostoliques qu’ont réalisés en cette Île mes deux prédécesseurs, saint Jean-Paul II et Benoît XVI. Je sais que leur souvenir suscite gratitude et affection dans le peuple et chez les autorités de Cuba. Aujourd’hui, nous voulons renouveler ces liens de coopération et d’amitié pour que l’Eglise continue d’accompagner et d’encourager le peuple cubain dans ses espérances, dans ses préoccupations, dans la liberté ainsi que par tous les moyens nécessaires pour l’annonce du Royaume jusqu’aux périphéries existentielles de la société.

Ce voyage apostolique coïncide, en outre, avec le 1er centenaire de la déclaration de la Vierge de la Charité del Cobre comme Patronne de Cuba par Benoît XV. Ce furent les vétérans  de la Guerre d’Indépendance qui, animés par des sentiments de foi et de patriotisme, ont demandé que la Vierge mambisa soit la Patronne de Cuba en tant que nation libre et souveraine. Depuis lors, elle a accompagné l’histoire du peuple cubain, en soutenant l’espérance qui préserve la dignité des personnes dans les situations les plus difficiles et en étant l’étendard de la promotion de tout ce qui donne dignité à l’homme. Votre dévotion croissante envers elle est le témoignage visible de la présence de la Vierge dans l’âme du peuple cubain. Durant ces jours, j’aurai l’occasion d’aller à Cobre, comme fils et comme pèlerin, prier notre Mère pour tous ses fils cubains et pour cette chère Nation afin qu’elle emprunte les chemins de justice, de paix de liberté et de réconciliation.

Du point de vue géographique, Cuba est un archipel, d’une importance extraordinaire comme ‘‘clef’’ entre le nord et le sud, entre l’est et l’ouest, qui regarde vers tous les chemins. Sa vocation naturelle est d’être le point de rencontre pour que tous les peuples se réunissent dans l’amitié, comme l’a rêvé José Martí, «au-delà de la langue des isthmes et de la barrière des mers » (La Conférence Monétaire des Républiques d’Amérique, dans Œuvres choisies II, La Havane 1992, p. 505). Ce fut aussi le souhait de saint Jean-Paul II avec son vibrant appel pour que Cuba puisse « s'ouvrir, avec toutes ses magnifiques possibilités, au monde »et que le monde puisse« s'ouvrir à Cuba » (Discours de bienvenue, 21 janvier 1985, n. 5).

Depuis quelques mois, nous sommes témoins d’un événement qui nous remplit d’espérance : la normalisation des relations entre deux peuples, après des années d’éloignement. C’est un processus, c’est un signe de la victoire de la culture de la rencontre, du dialogue, sur la culture de la confrontation, du « système de l’accroissement universel… sur le système, mort pour toujours, de dynastie et de groupes », disait José Martí (ibid.). J’encourage les responsables politiques à continuer d’avancer sur ce chemin et à développer toutes vos potentialités, comme preuve du haut service qu’ils sont appelés à assurer en faveur de la paix et du bien-être de leurs peuples, ainsi que de toute l’Amérique, et comme exemple de réconciliation pour le monde entier. Le monde a besoin d’une réconciliation dans cette atmosphère de troisième guerre mondiale par étapes que nous vivons.

Je place ces jours sous l’intercession de la Vierge de la Charité del Cobre, des bienheureux Olallo Valdés et José López Pieteira et du vénérable Félix Varela, grand propagateur de l’amour entre les Cubains et entre tous les hommes, afin que s’accroissent nos liens de paix, de solidarité et de respect mutuel.

De nouveau, merci beaucoup, Monsieur le Président. »

Source : site internet du Vatican.

Texte intégral original en espagnol sur le site internet du Vatican.

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