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  • Corée du Sud : Une Eglise en pleine croissance

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    Du 14 au 18 août prochain, le Pape François ira à la rencontre des catholiques de Corée du Sud. Une communauté non seulement jeune et dynamique, mais aussi respectée pour ses prises de position engagées et son combat contre les injustices.

    La Corée du Sud est un pays riche, dont le développement rapide est incarné par celui de groupes internationaux tels que Samsung, LG ou Hyundai/KIA. Ce que l’on sait moins, par contre, c’est qu’elle affiche une vitalité tout aussi impressionnante dans le domaine religieux. L’Église catholique, notamment, connaît un essor remarquable. Entre 2000 et 2010, le nombre de ses membres a augmenté de près de 75%, si bien que ces derniers représentent aujourd’hui plus de 10% de la population, soit 5,3 millions de personnes. Ce qui est beaucoup pour un pays d’Asie, où le nombre de chrétiens ne dépasse généralement pas les 2%, à l’exception des Philippines.

    Des missionnaires dans le monde entier

    L’Église catholique de Corée du Sud n’est donc en rien une Église naissante qui aurait besoin d’être soutenue de l’extérieur. Au contraire, elle compte 4.500 prêtres, environ 1.400 séminaristes, et envoie des missionnaires dans le monde entier. Prés d’un millier, d’après les dernières statistiques. L’Église coréenne affiche également un visage jeune: en dix ans, le nombre de fidèles âgés de 20 à 30 ans a augmenté de 89%. Un succès qu’elle doit en grande partie à l’image très positive dont elle bénéficie dans ce pays. Elle n’hésite effectivement pas à monter au créneau lorsque sont en jeu des questions de justice sociale ou le bien commun de la nation. Tous les Sud-Coréens ont encore en mémoire les prises de position courageuses du cardinal Kim Su-han (1922-2009), en faveur de la démocratie, lorsque le pays était encore sous la dictature militaire, entre 1961 et 1987.

    Si l’Église bénéficie d’une excellente image, c’est aussi parce qu’elle ne ménage pas ses efforts pour apporter des réponses concrètes aux problèmes que rencontre la société coréenne, en particulier dans les domaines sociaux et caritatifs. Elle a également construit et gère une grande quantité d’établissements scolaires et une douzaine d’universités, qui comptent parmi les meilleurs du pays.

    Une Église fondée par des laïcs

    Enfin, l’une des originalités de cette Église tient au fait qu’elle a été fondée par des laïcs. A la fin du XVIIIe siècle, des lettrés confucéens de Corée, bousculés par la lecture d’un ouvrage du missionnaire jésuite Matteo Ricci, chargent un jeune homme de se rendre en Chine afin d’en apprendre davantage au sujet du catholicisme. Accueilli par l’évêque de Pékin, catéchisé, puis baptisé, celui-ci reviendra quelques années plus tard, avec une Bible dans ses bagages, bien décidé à partager avec ses compatriotes ce qu’il a découvert là-bas. Très vite, et de leur propre initiative, ces premiers chrétiens feront appel aux Missions étrangères de Paris, leur demandant d’envoyer des prêtres.

    De cette origine très particulière, l’église coréenne conserve une trace profonde. Les laïcs y ont gardé une grande place. Leur rôle sera d’ailleurs souligné par le Pape François, lors de la Messe de béatification de Paolo Yun Ji-chung et de ses 123 compagnons martyrs, tués « en haine de la foi », entre 1791 et 1888.

    Six mois de formation

    D’après le père Vincent Ri, préfet des études de la Faculté de théologie du grand séminaire de Kwangju, les Coréens sont des êtres fondamentalement religieux. « Même chez les étudiants, les intellectuels et les personnes cultivées, l’esprit antireligieux ou athée, que l’on trouve communément en Europe, n’existe pas », explique-t-il. « Le fait religieux est au centre de la vie de notre peuple et il s’agit là d’une tradition ancienne que le développement économique et technique n’a pas abolie : il contribue même plutôt à la renforcer. »

    Le père Michel Roncin, prêtre de la Société des Missions Étrangères de Paris, en Corée depuis plus de 30 ans, signale toutefois que bon nombre de nouveaux convertis décrochent après leur baptême. En effet, parce que les habitants de ce pays sont soumis à des horaires professionnels ou scolaires très lourds, la préparation des catéchumènes est étonnamment courte et intensive : deux heures de cours par semaine pendant six mois. Le problème, explique le religieux, c’est qu’en si peu de temps, il n’est pas vraiment possible d’intérioriser, « surtout si on vient d’une tradition complètement différente, comme le bouddhisme ».

    C’est donc une Église jeune et dynamique, mais aussi confrontée à des questions pratiques liées à son incroyable expansion, que le Pape François rencontrera du 14 au 18 août.

    Pascal ANDRÉ

     

    Le programme du Pape François

    Le premier voyage du Pape François en Asie a été placé sous le signe de la jeunesse, du martyre et de la réconciliation.

     • Jeudi 14 août : Cérémonie de bienvenue dans le jardin de la Blue House, la résidence présidentielle, à Séoul, rencontre avec les autorités et ensuite avec les évêques coréens.

    • Vendredi 15 août, fête de l’Assomption : Messe dans le stade de football de Daejeon, deuxième ville du pays, prière de l’Angélus, puis déjeuner avec des jeunes. Visite au sanctuaire de Solmoe, où le Pape participera à la 6e Journée de la Jeunesse asiatique.

    • Samedi 16 août : Béatification de Paul Yun Ji-Chung et de ses 123 compagnons martyrs de Seo So mun, au cours d’une Messe à Séoul, puis rencontre avec des handicapés, les communautés religieuses présentes en Corée et les chefs de l’apostolat laïcs.

    • Dimanche 17 août : rencontre et déjeuner avec les évêques d’Asie au sanctuaire de Haemi, et Messe de clôture de la 6e Journée de la Jeunesse asiatique.

    • Lundi 18 août : rencontre avec les chefs religieux de Corée, Messe pour la réconciliation à Séoul, et départ pour Rome.

    Source : InfoCatho.be

  • Le jésuite Matteo Ricci bientôt béatifié ?

    ROME, le 8 juillet 2014 – Alors qu’il a déjà canonisé six nouveaux saints sans attendre qu’un nouveau miracle ait été dûment constaté pour chacun d’eux après leur béatification, le pape François pourrait également proclamer bientôt un nouveau bienheureux selon une procédure accélérée.

    Ce nouveau bienheureux serait le jésuite Matteo Ricci (1552-1610), génial évangélisateur de la Chine.

    Matteo Ricci fait partie de ces membres de la première génération de la Compagnie de Jésus pour lesquels Jorge Mario Bergoglio a une prédilection, comme le Savoyard Pierre Favre qu’il a proclamé saint en forçant les règles, grâce à la procédure de canonisation dite "équipollente".

    Mais le pape François est également proche de Matteo Ricci en raison de leur commune prédilection pour l'Asie et en particulier pour la Chine.

    Bergoglio a toujours eu une bonne opinion de la méthode que Ricci avait adoptée pour annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile à cette civilisation tellement éloignée du christianisme, aux points de vue religieux et culturel, qu’était la civilisation chinoise.

    Une méthode qui, paradoxalement, ressemble très fortement à l’inlassable prédication, par Benoît XVI, prédécesseur du pape François, de la relation positive existant entre foi et raison, comme le montre en détail cet article paru sur www.chiesa sous la signature du père Gianni Criveller, missionnaire de l’Institut Pontifical des Missions Étrangères à Hong Kong et chargé du procès de canonisation de Matteo Ricci.

    Bergoglio, qui va se rendre en Corée du Sud, au mois d’août prochain, pour ce qui sera son premier voyage en tant que pape en Extrême Orient, a déjà fait comprendre qu’il voyait justement, dans le vigoureux développement du catholicisme dans ce pays, un fruit de la méthode d’évangélisation de Matteo Ricci.

    La foi chrétienne a en effet été introduite en Corée, au XVIIe siècle, par des lettrés coréens eux-mêmes convertis au christianisme par des missionnaires européens qui avaient continué le travail de Ricci en Chine. Et encore actuellement des laïcs chrétiens jouent un rôle de premier plan pour la propagation de l’Évangile dans ce pays.

    D’autre part François cultive l’espoir que la béatification de Matteo Ricci – personnage apprécié par les Chinois quelles que soient leurs convictions religieuses, y compris les autorités communistes – puisse favoriser l’amélioration des relations entre la Chine et l’Église de Rome.

    Actuellement ces relations continuent à être marquées, du côté chinois, par la méfiance et l’hostilité ;  de véritables actes de persécution sont commis contre la communauté catholique locale.

    Il est vrai que, pour la première fois dans l’Histoire, un président communiste chinois, Xi Jinping, a répondu par écrit à la lettre qu’un pape, François, lui avait adressée au mois de mars 2013 pour le féliciter de sa nomination.

    Mais il est également vrai que, après ce geste de courtoisie protocolaire, rien de positif, ou presque, n’a été fait du côté chinois.

    En revanche, lors de la mort de Joseph Fan Zhongliang, l’évêque "clandestin" du diocèse de Shanghai, l’interdiction de célébrer la messe pour ses funérailles que les autorités de Pékin ont notifiée à son successeur désigné par Rome, Thaddeus Ma Daqin, placé en résidence surveillée, a été un véritable camouflet infligé à l’actuel souverain pontife.

    Le secrétaire d’état Pietro Parolin va avoir beaucoup de travail. L'expérience qu’il a pu acquérir dans l’amélioration des relations entre le Saint-Siège et le Vietnam – un dossier qui présente de nombreuses ressemblances avec celui de la Chine – lui a appris qu’avec Pékin aussi, l'entreprise serait longue, tortueuse et incertaine jusqu’au dernier moment.

    Pour ce qui est de la prédilection particulière qu’éprouve le pape François pour le continent asiatique, Gerolamo Fazzini – directeur de "Mondo e Missione", la plus ancienne et la plus importante des revues missionnaires européennes, et de MissionLine.org, le portail de l’Institut Pontifical des Missions Étrangères – en a publié une analyse éclairante dans le dernier numéro de "Vita e Pensiero", la revue de l'Université Catholique de Milan.

    On peut lire ci-dessous la partie finale de son analyse, dans laquelle il envisage et explique la possibilité d’une prochaine béatification du jésuite Matteo Ricci, évangélisateur de la Chine.

    Source : Chiesa online.