Envoi des Missionnaires de la Miséricorde
« Les missionnaires de la miséricorde sont présents à cette cérémonie pour recevoir le mandat d’être des signes et des instruments du pardon de Dieu, a donc rappelé le Saint-Père. Chers frères, puissiez-vous aider à ouvrir les portes des cœurs, à dépasser la honte, à ne pas fuir de la lumière. Que vos mains paternelles bénissent et soulagent vos frères et sœurs ; qu’à travers vous le regard et les mains du Père se posent sur ses fils et guérissent leurs blessures ! »
Le Pape François a construit sa méditation autour des appels de saint Paul : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu », et du prophète Joël : « revenez à moi de tout votre cœur ». Il a rappelé que Dieu « triomphe du péché et nous relève de nos misères, si nous les lui confions ». Et cela relève de la grâce, mais aussi de la responsabilité individuelle de chacun : « C’est à nous que revient de reconnaître notre besoin de miséricorde : c’est le premier pas du chemin chrétien ; il s’agit de franchir la porte ouverte qui est le Christ où Lui-même nous attend, le Sauveur, et nous offre une vie nouvelle et joyeuse. »
Le Pape a ensuite listé les freins qui empêchent de nombreuses personnes de se laisser embrasser par le pardon de Dieu : « Il y a la tentation de blinder les portes, et de cohabiter avec son péché en le minimisant, en se justifiant toujours, en pensant de ne pas être pire que les autres ; mais en faisant ainsi, les verrous de notre âme se ferment, et nous restons enfermés en nous-mêmes, prisonniers du mal ». Il a aussi évoqué comme un obstacle « la honte d’ouvrir la porte secrète de notre cœur », précisant toutefois que « la honte en réalité est un bon symptôme parce qu’elle indique que nous voulons nous détacher du mal ; cependant elle ne doit jamais se transformer en crainte ou en peur ». Il a enfin évoqué « un troisième piège, celui de nous éloigner de la porte. Cela arrive lorsque nous nous terrons dans nos misères, quand nous ruminons continuellement, reliant entre elles les choses négatives jusqu’à plonger de manière abyssale dans les caves les plus sombres de notre âme. »
Face à ces trois risques, le Pape a rappelé que la tradition chrétienne offre trois « médicaments » pour soigner nos maladies, nos névroses, nos freins intérieurs : ces trois remèdes sont la prière, la charité vécue activement, et le jeûne, ou plus largement, la pénitence.
Le Pape a enfin lancé ce vœu rempli de bienveillance mais aussi de fermeté : « Que le Carême soit un temps bénéfique pour nous couper de la fausseté, de la mondanité, de l’indifférence ; pour ne pas penser que tout va bien si je vais bien ; pour comprendre que ce qui compte vraiment n’est pas l’approbation, la recherche du succès ou du consensus, mais le nettoyage du cœur et de la vie pour retrouver l’identité chrétienne, c’est-à-dire l’amour qui sert et non l’égoïsme qui nous sert. »
Source : Radio Vatican.