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parfaits

  • Méditation : De la communion fréquente

    (suite de la méditation du 11 juin 2013)

    « Si les mondains vous demandent pourquoi vous communiez si souvent, dites-leur que c’est pour apprendre à aimer Dieu, pour vous purifier de vos imperfections, pour vous consoler en vos afflictions, pour vous appuyer en vos faiblesses.
    Dites-leur que deux sortes de gens doivent souvent communier : les parfaits, parce qu’étant bien disposés, ils auraient grand tort de ne point s’approcher de la source et fontaine de perfection, et les imparfaits, afin de pouvoir justement prétendre à la perfection ; les forts, afin qu’ils ne deviennent faibles, et les faibles, afin qu’ils deviennent forts ; les malades afin d’être guéris ; les sains, afin qu’ils ne tombent en maladie ; et que pour vous, comme imparfaite, faible et malade, vous avez besoin de souvent communier avec votre perfection, votre force et votre médecin.
    Dites-leur que ceux qui n’ont pas beaucoup d’affaires mondaines doivent souvent communier parce qu’ils en ont la commodité, et ceux qui ont beaucoup d’affaires mondaines, parce qu’ils en ont nécessité, et que celui qui travaille beaucoup et qui est chargé de peines doit aussi manger les viandes solides et souventefois.
    Dites-leur que vous recevez le Saint Sacrement pour apprendre à le bien recevoir, parce que l’on ne fait guère bien une action à laquelle on ne s’exerce pas souvent.
    Communiez souvent, Philothée, et le plus souvent que vous pourrez, avec l’avis de votre père spirituel ; et croyez-moi, les lièvres deviennent blancs parmi nos montagnes en hiver parce qu’ils ne voient ni mangent que la neige, et à force d’adorer et manger la beauté, la bonté et la pureté même en ce divin Sacrement, vous deviendrez toute belle, toute bonne et toute pure. »

    St François de Sales (1567-1622), Encouragement à la Sainte Communion, Introduction à la vie dévote, II, ch. 2, in "Œuvres complètes" Tome 2 "Opuscules" p.801-803 rev., Paris, Albanel et Martin, 1839.

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  • Méditation : La perfection de la charité

    « La perfection chrétienne ne peut avoir d'autre mesure que l'immensité même de Dieu. « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (1) » Il serait faux de voir là une perfection de surérogation ; elle est, au contraire, de la nature même de la vie de la grâce, comme la nature adulte est normale pour un homme. Cette croissance est une exigence de la croissance chrétienne. C'est à ce propos même que le Seigneur a posé la question qui ne laisse pas de repos : « Que faites-vous d'extraordinaire ? (2) » Parce que ce caractère d'absolu ne saurait jamais être atteint, il s'ensuivra qu'un trait indispensable de la vie chrétienne sera cette tendance au mieux, cet esprit de maximum, cette volonté de progrès qui ne s'arrête jamais. La perfection du voyageur est d'avancer.

    A ce propos, saint François de Sales formule avec vigueur le même principe : « Celui des mortels qui ne désire pas d'aimer davantage la divine bonté, il ne l'aime pas assez : la suffisance en ce divin exercice ne suffit pas à celui qui s'y veut arrêter comme si elle lui suffisait. (3) »

    Dieu, en promulguant le précepte de la charité sous sa forme la plus parfaite, n'a pas voulu nous imposer une perfection qui ne peut être atteinte ici-bas ; il nous montre le but vers lequel nous devons courir afin que nos pas ne s'égarent point ; mais nous manquerions au précepte si nous cessions d'aspirer au mieux. N'importe quel degré de charité est insuffisant par rapport à Dieu qui mérite l'amour infini ; vouloir consciemment et avec obstination ne pas aller plus loin, serait détruire le mouvement le plus essentiel de la charité. »

    1. Mt 5,48 ; 2. Mt 5,47 ; 3. Traité de l'Amour de Dieu VI, 13.

    Joseph-Marie Perrin o.p. (1905-2002), Le Mystère de la Charité (Liv. II, 3e Part., Chap. I), Desclée de Brouwer, 1960.

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