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syriens

  • La Turquie menacerait les villages chrétiens du sud du pays

    turquie,menace,villages,chrétiens,sud,syriens,réfugiés,daech,AKP,bombardementsL’Union syriaque européenne (European Syriac Union – ESU) tire la sonnette d’alarme. Selon elle, les autorités turques menaceraient les villages chrétiens situés au sud du pays.

    L’ESU est une organisation basée à Bruxelles qui a pour objectif la défense des intérêts des chrétiens assyriens, d’Irak, de Syrie et de Turquie, auprès des instances de l’Union européenne.

    Selon Rima Tüzün (photo), porte-parole de l’Union syriaque européenne, le Parti de la justice et du développement (AKP) – au pouvoir à Ankara – et l’armée turque accroissent leurs pressions sur les villes et villages chrétiens situés entre la ville syrienne de Raqqa (fief de Daech) et la frontière syro-turque, mais aussi sur les rares chrétiens qui vivent encore ou à nouveau au sud-est de la Turquie elle-même.

    « La ville d’Idil par exemple – qui avant le génocide assyrien de 1915, était surtout peuplée de chrétiens – a été récemment bombardée par des F-16 turcs », explique la porte-parole. « Il est particulièrement alarmant que dans cette région, où certaines familles chrétiennes de la diaspora sont retournées depuis peu, les chrétiens se sentent de nouveau menacés. Le weekend dernier encore, des chrétiens assyriens ont été physiquement attaqués dans leurs maisons et dans leurs églises. »

    Dans ce contexte, estime Rima Tüzün, il est important de signaler que des leaders de l’AKP se servent de plus en plus souvent d’une rhétorique qui ressemble fort à celle du temps des massacres des chrétiens en 1915. Selon l’ESU, le Premier ministre turc Ahmet Davotuglu a ouvertement déclaré à Bingöl, une ville située dans la région où les Kurdes sont nombreux, « qu’ils collaborent avec les Russes comme des gangs arméniens ». Pour qui connaît un peu l’Histoire, on se souvient que des rumeurs populistes sur « des gangs arméniens collaborant avec les Russes » ont été l’élément déclencheur du génocide du siècle passé.

    Sur le front en Syrie, l’armée turque s’en prend également à la population civile dans les régions où vivent des minorités chrétiennes importantes. Ainsi, il y a quelques jours, au moment où les rebelles de l’Armée Syrienne Libre (ASL) défendaient la ville de Tel Abyad – qu’il contrôlent depuis l’été de 2012 – contre un assaut des extrémistes de Daech, les Turcs ont bombardé aveuglement la région. « Il faut absolument que les participants au prochain sommet de l’Union européenne avec la Turquie se rendent compte que ce pays Turquie ne respecte ni sa propre population chrétienne ni les chrétiens en Syrie », poursuit Rima Tüzün. « La Turquie n’est pas un état de droit à l’européenne et ne respecte pas le droit international », conclut Rima Tüzün.

    Benoit Lannoo

    Source : CathoBel.

  • Syrie : « les riches partent et les pauvres deviennent misérables »

    syrie,Mgr Audo,eveque,alep,exode,syriensMgr Antoine Audo, évêque chaldéen d’Alep, confie à l’AED la dramatique situation que vivent actuellement les chrétiens à Alep, et s’inquiète de leur exode massif vers l’Europe.

    Lors d’une conférence organisée en Italie ce 17 septembre par l’AED avec l’Association Stampa Estera, Mgr Audo, évêque chaldéen d’Alep, a décrit l’exode massif et dramatique des Syriens, en particulier suite à la grande hospitalité dont ont fait preuve les pays européens. « Ceux qui pouvaient partir sont déjà partis, les autres tentent de quitter le pays. Il s’agit surtout de nos jeunes qui craignent le service militaire et ne veulent pas prendre part à une guerre dénuée de sens et qui n’apporte que la destruction. » Ils prennent la route de la Turquie, où ils embarquent ensuite pour la Grèce ou l’Italie. « Et nombreux sont ceux qui ont péri en mer. »

    Alep privée d’eau et d’électricité depuis deux mois

    L’émigration n’a pas épargné la communauté chrétienne d’Alep, qui fut un temps l’un des endroits où la minorité religieuse était la plus présente. « Avant la crise, les chrétiens de la ville étaient de 150.000, aujourd’hui je pense qu’ils ne sont même plus 50.000.La peur que notre communauté puisse disparaître est grande ».

    syrie,Mgr Audo,eveque,alep,exode,syriensAprès quatre ans et demi de guerre, la situation est intenable. « Les riches sont partis, la classe moyenne est devenue pauvre, et les pauvres sont devenus misérables. Plus de 80% de la population est au chômage ». Par ailleurs, la ville est également privée d’eau et d’électricité depuis plus de deux mois. « Notre église a un puits, et nous tentons de distribuer de l’eau à la population quand nous le pouvons. Il y a dans toutes les rues des enfants et des adolescents avec des bouteilles vides à la recherche d’eau ».

    Pendant ce temps, les bombes continuent de tomber chaque jour. « Une partie de la ville est contrôlée par le gouvernement, tandis que le reste est aux mains de groupes fondamentalistes qui attaquent sans cesse la zone contrôlée par l’armée, où réside la majorité des chrétiens. La situation à Alep est l’une des plus dramatiques qui soit, parce que nous nous trouvons à seulement 40 kilomètres de la frontière avec la Turquie, qui continue d’armer et d’accueillir les fondamentalistes. »

    Responsabilité internationale

    Mgr Audo estime que derrière la poursuite du conflit en Syrie, il y a une volonté internationale : « Cela fait des années que nous attendons une solution politique, un peu d’espoir que la guerre puisse se terminer. Mais au niveau international, il semble qu’il y ait la volonté de faire continuer la guerre, comme cela est arrivé en Irak et en Libye. Une détermination liée aux intérêts stratégiques au Proche-Orient et, comme l’a maintes fois rappelé le Pape François, aux intérêts liés au commerce des armes ».

    Depuis le début de la crise en Syrie, en 2011, l’Aide à l’Église en Détresse a offert plus de 8 millions d’euros pour des projets destinés à soutenir la population syrienne.

    Source : AED (Aide à l'Eglise en Détresse), 22.09.2015.

  • Syrie - Appel de Mgr Gregorios III aux jeunes : « S’il vous plaît, n’abandonnez pas la Syrie ! »

    Dans une lettre ouverte adressée aux jeunes, dont une copie a été envoyée à l’AED, le Patriarche melkite gréco-catholique Gregorios III résidant à Damas s’alarme du « tsunami » d’émigration des jeunes et leur demandant de rester.

    Mgr-Gregoire-III-Lahham-credit-AED_1a.jpgSelon le Patriarche, l’exode est si grave qu’il met sérieusement en question l’avenir de l’Église en Syrie. « La vague presque générale d’émigration des jeunes, en particulier de Syrie, mais aussi du Liban et d’Irak, me brise le cœur, me blesse profondément et me porte un coup fatal. Compte tenu de ce tsunami d’émigration… quel avenir reste-t-il à l’Église ? Qu’adviendra-t-il de notre patrie ? Qu’adviendra-t-il de nos paroisses et de nos institutions ? »

    Reconnaissant les nombreux problèmes de la vie en Syrie aujourd’hui, le Patriarche implore les jeunes de rester : « Malgré toutes vos souffrances, restez ! Soyez patients ! N’émigrez pas ! Restez pour l’Église, pour votre patrie, pour la Syrie et son avenir ! Restez ! RESTEZ ! »

    Au moins 450.000 chrétiens syriens déplacés ou réfugiés

    Syrie-AED_2a.jpgCompte tenu de la situation des flux migratoires en Syrie, il n’y a pas de chiffres précis disponibles concernant la population chrétienne du pays. Mais selon des estimations prudentes, 450.000 des quelque 1.170.000 chrétiens qui vivaient en Syrie avant 2011 sont désormais des déplacés intérieurs ou bien vivent comme réfugiés à l’étranger.

    La population chrétienne a particulièrement souffert du fait que des villes à forte concentration de fidèles – y compris Alep et Homs – ont subi certains des pires combats.

    Dans sa lettre ouverte, le Patriarche Gregorios III a fait mémoire d’autres périodes de persécutions, comme la révolution de 1860 en Syrie, qui avait causé le meurtre de milliers de chrétiens et la destruction de nombreuses églises dans la vieille ville de Damas, avant d’ajouter : « Nos ancêtres ont subi de grandes difficultés, mais ils ont été patients, c’est pourquoi l’Église s’est maintenue, le christianisme a perduré et le nombre de chrétiens a même augmenté après 1860. »

    En février 2015, l’AED a annoncé 22 nouveaux projets d’aide aux chrétiens de Syrie, pour un total d’environ 2,3 millions d’Euros, afin qu’ils rebâtissent leur vie en Syrie, privilégiant l’aide aux endroits les plus touchés par la guerre, dont Alep, Homs et Damas. Ces projets permettent à des milliers de familles restées en Syrie de recevoir de la nourriture, des médicaments, une aide au logement ainsi que du chauffage et d’électricité.

    Source : AED (Aide à l'Eglise en Détresse)

  • « Grève de la faim » pour attirer l’attention sur le centenaire du Génocide assyrien

    Pour commémorer le génocide de leurs ancêtres au cours des événements de 1915, les membres de la communauté syriaque de la ville de Midyat débuteront le 20 avril prochain une grève de la faim collective, notamment dans le but d’attirer l’attention de l’opinion publique turque et internationale sur les massacres qui frappèrent en 1915 non seulement les Arméniens mais aussi les chrétiens assyriens, chaldéens et syriens présents en Anatolie. C’est ce qu’indiquent des sources turques consultées par l’Agence Fides. La grève de la faim durera 100 heures – par référence aux 100 ans passés depuis les massacres que les chrétiens syriaques commémorent sous le nom de Seyfo, qui en syriaque signifie Epée – et s’achèvera le 24 avril, en concomitance avec les initiatives prévues dans le monde entier pour commémorer le Génocide arménien.

    Les chrétiens syriens, tout comme les arméniens, demandent à ce que le génocide assyro-syriaque soit reconnu par la Turquie. « La Turquie – a déclaré dans un entretien télévisé le Président de l’Union assyrienne de Mardin, Yuhanna Aktas – doit faire les comptes avec son passé et reconnaître le Génocide arménien ». Outre la grève de la faim, les auteurs de l’initiative ont également annoncé une grande marche pour commémorer le Génocide assyrien, marche qui aura lieu au cours du mois de juin.

    L’expression de Génocide assyrien indique la déportation et l’élimination physique de chrétiens appartenant à des communautés assyriennes, chaldéennes et syriaques accomplies en territoire ottoman par le gouvernement dit des Jeunes Turcs. La ville de Midyat, d’origine syriaque, est depuis des siècles le centre d’une enclave chrétienne syriaque dans le sud-est de la Turquie, Actuellement, elle se trouve en province de Mardin. (GV)

    Source : Agence Fides (09/04/2015).