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diadoque de photicé

  • Méditation : ouvrons-nous à la lumière de l'Esprit-Saint !

    « C'est une lumière de vraie connaissance que de discerner sans erreur le bien du mal... En effet, ceux qui combattent doivent garder sans cesse le calme de la pensée ; ainsi l'esprit pourra discerner les suggestions qui la traversent et il déposera celles qui sont bonnes et viennent de Dieu dans le trésor de la mémoire, tandis qu'il rejettera celles qui sont mauvaises et diaboliques. Lorsque la mer est calme, les pêcheurs aperçoivent le mouvement de ses profondeurs à tel point que presque aucun des êtres qui en parcourent les sentiers ne leur échappe ; mais quand elle est agitée par les vents, elle cache dans sa sombre agitation ce qu'elle montre volontiers dans sa tranquillité...
    C'est seulement au Saint Esprit qu'il appartient de purifier l'esprit, car à moins qu'un plus fort n'entre pour dépouiller le voleur, le butin ne sera pas du tout repris. Il faut donc par tous les moyens, et spécialement par la paix de l'âme, offrir un gîte au Saint Esprit, afin d'avoir la lampe de la connaissance toujours brillante en nous. Car si elle rayonne sans cesse dans les replis de l'âme, non seulement toutes les insinuations dures et sombres des démons deviennent évidentes, mais encore elles s'affaiblissent considérablement, déjouées par cette sainte et glorieuse lumière. C'est pourquoi l'apôtre Paul dit : « N'éteignez pas l'Esprit » (1Th 5,19). »

    Diadoque de Photicé (Ve siècle), Cent chapitres sur la perfection spirituelle, 26 sq. ; PG 65, 1169s (Trad. Orval) - Cf. SC n°5bis, 26-28, Trad. Édouard des Places s.j., Le Cerf, 1943.

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    « C'est dans l'acquisition de l’Esprit de Dieu que consiste le vrai but de notre vie chrétienne ; la prière, les veilles, le jeûne, l'aumône et les autres actions vertueuses faites au nom du Christ ne sont que des moyens pour l'acquérir… Vous savez ce que c'est que d'acquérir de l'argent ? Pour le Saint Esprit, c'est pareil.
    Pour les gens du commun, le but de la vie consiste dans l'acquisition d'argent, dans le gain. Les nobles, en plus, désirent obtenir des honneurs, des marques de distinction et d'autres récompenses accordées pour des services rendus à l’État. L'acquisition du Saint Esprit est aussi un capital, mais un capital éternel, source de grâces, semblable aux capitaux temporels, et qui s'obtient par les mêmes procédés. Notre Seigneur Jésus Christ, l’homme-Dieu, compare notre vie à un marché et notre activité sur terre à un commerce. Il nous recommande à tous : « Faites-les valoir jusqu’à ce que je vienne », et Saint Paul écrit : « Tirez bon parti de la période présente car nos jours sont incertains » (Ep 5,16). Autrement dit : Dépêchez-vous d'obtenir des biens célestes en négociant des marchandises terrestres. Ces marchandises terrestres ne sont autres que les actions vertueuses faites au nom du Christ et qui nous apportent la grâce du Saint Esprit. »

    St Séraphim de Sarov (1759-1833), Entretien avec Motovilov (trad. DDB 1979, 1995, p. 157).

  • Méditation : ennui, négligence, découragement, dégoût et abandon de la prière, de la pénitence, des lectures spirituelles...

    « Les amis des plaisirs de la vie présente vont des pensées aux fautes ; car, emportés par un jugement inconsidéré, ils désirent faire passer presque toutes les idées de leurs passions en des discours iniques et des œuvres impies. Mais ceux qui entreprennent de pratiquer la vie ascétique vont des fautes aux mauvaises pensées ou à certaines paroles perverses et nuisibles. Car si les démons voient de tels hommes accepter de railler, se livrer à des propos oisifs et intempestifs, rire indécemment, s'emporter plus que de raison ou désirer la gloire vide et futile, alors, d'un commun accord, ils s'arment contre eux : c'est la gloriole surtout qu'ils prennent pour occasion de leur propre malice, ils sautent par elle dans les âmes comme par une fenêtre obscure et les saccagent. Il faudrait donc que ceux qui veulent vivre dans la multitude des vertus n'aspirent pas à la gloire, ne rencontrent pas beaucoup de gens, ne sortent pas continuellement, ne se raillent pas d'autrui, même si ceux qu'ils raillent méritent ces railleries, et qu'ils ne parlent pas beaucoup, alors même qu'ils pourraient tout dire comme il faut. C'est que l'abondance des paroles, en dissipant l'esprit sans mesure, non seulement lui enlève toute aptitude à l'activité spirituelle, mais encore le livre au démon de "l'acédie" (*), qui, en l'énervant sans mesure, le livre à celui de la tristesse, puis à celui de la colère. Il faut donc que l'esprit se consacre toujours à l'observation des saints commandements et à un souvenir profond du Seigneur de gloire. Car "celui qui garde le commandement, dit l’Écriture, ne connaîtra pas de propos pervers" (Eccl. 8,5), c'est-à-dire qu'il ne se tournera pas vers des pensées ou des paroles mauvaises. »

    (*) : en résumé : mal de l'âme qui conduit à l'ennui, l'abattement, la torpeur, la négligence - l'indifférence, le découragement, le dégoût et l'abandon de la prière, de la pénitence, des lectures spirituelles...
    Plus précisément, l'acédie est le découragement, l'état de dégoût "que tous les Pères spirituels regardent comme le plus grand danger pour l'âme. L'acédie est l'impossibilité pour l'homme de reconnaître quelque chose de bon ou de positif ; tout est ramené au négativisme et au pessimisme. c'est vraiment un pouvoir démoniaque en nous, car le diable est fondamentalement un menteur. Il ment à l'homme au sujet de Dieu et du monde ; il remplit la vie d'obscurité et de négation. Le découragement est le suicide de l'âme, car lorsque l'homme en est possédé, il est absolument incapable de voir la lumière et de la désirer."
    Alexandre Schmemann, in "Le Grand Carême", Spiritualité Orientale n°13, Abbaye de Bellefontaine, 1977.

    St Diadoque de Photicé (fêté ce jour), Cent chapitres sur la perfection spirituelle (Cent chapitres gnostiques), XCVI, Introduction et traduction Edouard des Places S.J., Éditions du Cerf, coll. Sources Chrétiennes n°5, Paris, 1943.

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    Le rêve du Docteur d'Albrecht Dürer (1471-1528) - détail (Source)