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st léon le grand

  • Jeudi 10 novembre 2016

    St André Avelin, religieux

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    Au nouveau calendrier :
    Mémoire de St Léon le Grand, pape et docteur de l’Église
    (fête le 11 avril au calendrier traditionnel)

    « Soyons sensibles à la beauté du monde, sachons regarder la nature, y lire les leçons du Seigneur. Le temps et son cours admirable, l'espace et tous les éléments nous manifestent l'intelligence de Dieu et exigent nos actions de grâce. Apprenons donc à louer Dieu de tout. Saint Léon nous exhorte à n'être jamais mécontents ; il est des hommes qui, dans le climat, dans l'état des récoltes et en tout ce qui arrive, trouvent matière à se plaindre ; telle n'est pas l'attitude chrétienne. L'âme rachetée garde une constance inaltérable au milieu des vicissitudes des choses, tout ce qui plaît à Dieu lui plaît ; pour elle, la joie de Dieu tempère, par des compensations spirituelles et parfois même temporelles, ce qu'il peut y avoir de pénible dans les intempéries et le cours des saisons. Pour qui est attentif à la gloire de Dieu, soucieux de son honneur, tout s'achève dans l'action de grâces. L'ascèse y dispose l'âme en la purifiant, la vie morale devient un culte. Bénéficiaires de la Rédemption dans l’Église, les chrétiens dignes de ce nom louent Dieu par leur prière et par toute leur vie. »

    Dom Jean Leclercq, extrait de l'Introduction aux Sermons (tome I) de Léon le Grand, Éditions du Cerf, Sources chrétiennes n°22, 1947.

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  • Méditation : de la vertu de tempérance

    « Ne nous laissons pas envahir par les choses temporelles qui ne sont qu'apparence, et que les biens de la terre ne détournent pas de ceux du ciel vers eux, notre contemplation. Tenons pour dépassé ce qui n'est déjà presque plus rien, et que l'esprit, attaché à ce qui doit demeurer, fixe son désir là où ce qu'on lui offre est éternel. Bien qu'en effet, nous ne soyons sauvés qu'en espérance (1) et que nous portions encore une chair corruptible et mortelle, on peut dire pourtant avec raison que nous ne sommes pas dans la chair si les passions charnelles ne dominent pas sur nous ; et c'est à bon droit que nous ne portons plus le nom de ce dont nous ne suivons pas les désirs. Aussi, lorsque l'Apôtre dit : « Ne vous souciez pas de la chair pour en satisfaire les convoitises (2) », nous n'entendons pas qu'il nous interdise l'usage des choses qui conviennent au salut et que nécessite la faiblesse humaine. Mais, comme il ne faut pas se plier à toutes les convoitises ni satisfaire à tout ce que désire la chair, nous comprenons qu'il nous avertit d'adopter une certaine mesure de tempérance : à ce corps, qui doit être gouverné par l'âme, n'accordons pas de superflu, ne refusons pas le nécessaire. Aussi le même Apôtre dit-il ailleurs : « Nul n'a jamais haï sa propre chair ; on la nourrit au contraire et on en prend bien soin (3). » Il faut, en effet, la nourrir et en prendre soin non pour favoriser les vices ni la luxure, mais pour le service qu'elle doit fournir : ainsi notre nature rénovée se tiendra dans l'ordre, ses parties inférieures ne prévaudront pas criminellement et honteusement sur les supérieures, ni les supérieures ne se laisseront vaincre par les inférieures, tellement que, les vices triomphant de l'âme, on ne trouverait plus qu'esclavage là où devait régner l'autorité. »

    1. Cf. Rom. VIII, 24. - 2. Ibid. XIII, 14. - 3. Eph. V, 29.

    St Léon le Grand (406-461), fêté ce jour, Sermon I sur la Résurrection (5), in "Sermons" Tome III, SC n°74, Éditions du Cerf, Paris, 1961.

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    Gustave Doré, Le repas de Gargantua

  • Lundi 11 avril 2016

    St Léon le Grand, pape et docteur de l’Église

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    Francisco de Herrera el Mozo (1622-1685), Saint Léon-le-Grand
    Musée du Prado, Madrid (Espagne)

  • Méditation : La Chaire de Saint Pierre

    « Voici, mes frères, une solennité consacrée à l'honneur du Chef des Apôtres, et que nous devons célébrer avec tout l'empressement, toute la ferveur, et toute la joie dont nous sommes capables. Si le jour du martyr de ce grand Apôtre est en si grande vénération par toute la terre, la Fête d'aujourd'hui ne doit pas être moins vénérable à toute l’Église. il fut couronné aux acclamations des Anges, qui chantaient de concert pour honorer son triomphe le jour de son martyr ; mais aujourd'hui il a été élevé sur son Trône Pontifical à la vue d'une foule infinie de fidèles, qui en ont donné de grands témoignages de réjouissance. Son martyr lui a ouvert la porte de la félicité éternelle ; mais aujourd'hui il a été assis sur le premier Siège de l’Église pour notre sanctification : si la mort l'a fait entrer dans la compagnie des Esprits bienheureux, pour recevoir des récompenses éternelles, il a été aujourd'hui fait Pontife du peuple de Dieu, pour nous ouvrir la porte du Ciel. Cette première fête est proprement la Fête des Anges ; celle-ci est la Fête des Fidèles. Mais par la grâce de celui "qui a éteint les inimitiés afin de former en soi-même un seul homme nouveau de ces deux peuples en mettant la paix entre eux" (Eph 2,15), cette solennité réjouit également les Anges, et les hommes.

    Cette Fête, mes frères, nous doit donc être recommandable par un double motif : ainsi il faut que les sentiments intérieurs répondent aux mouvements extérieurs, et que la conformité des cœurs suive le concert des voix ; que les illuminations rendent l’Église toute brillante, et que la conscience soit parée de l'éclat des vertus ; qu'on ôte toutes les ordures des murs, et du pavé de l’Église, et que le Temple intérieur de l'homme soit purgé de toutes sortes de vices, selon cette belle parole de l'Apôtre : "Ne savez-vous pas que vous êtes le Temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu'un profane le Temple de Dieu, Dieu le perdra ; car le Temple de Dieu est saint, et c'est vous qui êtes ce Temple" (1Co 3,16). Qu'il n'y ait rien de discordant dans la musique, et qu'il n'y ait point de division dans les mœurs. Si les fêtes doivent être accompagnées de solennités, notre esprit a aussi sa dignité ; les unes nous défendent de vaquer aux œuvres serviles ; mais l'autre veut que nous modérions les ardeurs de la concupiscence, et que nous renoncions au commerce des vices ; les unes demandent des ornements extérieurs et sensibles ; l'autre demande les parures de la vertu. »

    St Léon le Grand, Sermon XCVI sur la Chaire de l'Apôtre S. Pierre, in "Sermons de S. Léon Pape surnommé Le Grand", Trad. du R.P. Quesnel, Prêtre de l'Oratoire, A Paris, Chez André Pralard, 1698.

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    Statue de St Pierre à la basilique Saint-Jean-de-Latran

  • Méditation : les oeuvres de miséricorde

    « Les divins commandements, bien-aimés, aussi bien que l'institution apostolique, nous ont appris que tout homme placé parmi les périls de cette vie doit chercher par l'exercice de la miséricorde la miséricorde de Dieu. Quelle espérance, en effet, pourrait relever ceux qui sont tombés, quel remède guérir les blessés, si les aumônes ne déliaient les fautes, et si les besoins des pauvres ne devenaient l'antidote des péchés ? Le Seigneur avait dit : « Heureux les miséricordieux, parce que Dieu leur fera miséricorde » (1) ; or il a montré suivant quelle règle de justice se fera tout cet examen par lequel, sa majesté présente, il doit juger le monde : une fois élucidée la seule question de la qualité de nos œuvres au regard des pauvres, tout sera prêt pour que les impies aillent brûler avec le diable et les bons régner avec le Christ. Quelles actions ne mettra-t-on pas alors sous les yeux de tous ? Quels secrets ne dévoilera-t-on pas ? Quelles consciences pourront rester cachées ? Nul alors ne se glorifiera d'avoir le cœur chaste ou d'être pur de péché (2). Mais, parce que la miséricorde sera élevée au-dessus du jugement (3) et que les dons inspirés par la clémence primeront toute rétribution exigée par la justice, la vie entière des mortels et leurs actes les plus divers seront estimés d'après une règle unique, à savoir que nulle mention de la moindre faute ne sera faite là où, de l'aveu du Créateur, se seront trouvées des œuvres de bonté. Ceux qui seront mis à gauche n'auront donc pas fait que ce qu'on leur reprochera, et ce n'est pas parce qu'on les montrera alors étrangers aux actes d'humanité qu'ils seront trouvés exempts d'autres péchés ; mais, coupables en beaucoup de choses, ils seront surtout condamnés pour n'avoir pas racheté leurs crimes par une seule aumône. Car c'est le fait d'un coeur très dur de n'être pas ému par la misère, quelle qu'elle soit, de ceux qui souffrent, et celui qui, ayant le moyen de soulager, ne secourt pas l'affligé, est aussi injuste que s'il opprimait le faible ; quel espoir dès lors restera-t-il au pécheur s'il ne fait miséricorde afin de recevoir lui-même miséricorde ?
    C'est pourquoi, bien-aimés, celui qui n'est pas bon pour les autres, est d'abord méchant pour soi-même, et il nuit à sa propre âme en ne secourant pas celle d'autrui comme il le pourrait (4). »

    1. Matth. V, 7. 2. Cf. Prov. XX, 9. 3. Jac. II, 13. 4. Ainsi saint Augustin : « Quid verius, quid justius, ut qui dare detrectat se fraudet ipse ? » : « Quoi de plus conforme à la vérité, à la justice, que celui qui refuse de donner se prive lui-même du plaisir de recevoir ? » (Sermon CCVI, in Quadragesima, II, 2. P.L., XXXVIII, 1041).

    St Léon le Grand, Sixième Sermon sur les Collectes (XI, I), in "Sermons" Tome II, Trad. Dom René Dolle, Sources Chrétiennes n°49, Éditions du Cerf, 1957.

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    Jean-Louis Bézard (1799-1881), Les Sept œuvres de miséricorde
    Eglise paroissiale de l'Invention-de-la-Sainte-Croix d'Aubusson (Creuse)

    Précisions sur ce tableau ici.