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chevignard

  • Méditation - Dans la lumière de la vérité

    « « Quand vous prierez, vous direz : Notre Père », ou encore : « Notre Père qui êtes aux cieux », ou encore « Notre Père céleste ». Ne laissons pas passer ces mots extraordinaires. Qu'ils se déposent au plus profond de nous-mêmes pour remonter à nos lèvres à l'heure de la prière.
    [...]
    Ce Père est Saint. Nous ne l'invoquons pas pour nous rassurer dans notre médiocrité, mais pour n'être jamais tranquille en elle : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt V, 48). La vie religieuse chrétienne ne se conçoit que comme une montée incessante, un effort de plus en plus envahissant pour nous accorder à ce Père Saint, dans un acquiescement de plus en plus total. Là seulement est la source de toute vérité et, par surcroît, de tout bonheur.

    Notre Seigneur veut alors nous amener à un état d'absolue sincérité envers nous-mêmes, ou mieux encore, de totale transparence à Dieu. Car ce qui compte ce n'est pas ce que les hommes pensent de nous (cette opinion des hommes à laquelle nous sommes tellement sensibles !), mais ce que Dieu pense de nous. Il faut se laisser regarder à fond d'être par notre Père des cieux.

    Rien n'est plus important que cet effort du disciple de Jésus pour rentrer en lui-même et pour se laisser juger - sans trouble ni complaisance - par celui qui sonde les coeurs et les reins. Rares sont les hommes qui n'ont aucun masque, aucun déguisement, aucune excuse, mais qui savent être simples et droits devant Dieu. C'est à cela que Notre-Seigneur veut nous conduire : à vivre sous le regard du Père qui voit dans le secret (Mt VI, 6). Que tout est vrai alors !

    « Vois donc si la lumière qui est en toi n'est pas ténèbres » (Lc XI, 35). »

    P. Bernard-Marie Chevignard o.p. (1909-1996), La doctrine spirituelle de l’Évangile (chap. X), Les Éditions du Cerf, Paris, 1957.

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  • Méditation : le combat spirituel (3/3)

    Suite de la méditation d'hier

    « Il faut revêtir notre armure. Mais quelle est-elle ? « Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ », nous dit saint Paul (Rm. 13, 14). Notre armure, c'est avant tout une Personne. Elle est tout intérieure, toute vivante. C'est le Christ avec son Esprit-Saint, le Christ des béatitudes, le Christ terrible aux démons, le Christ sans aucun péché, le Christ de la Croix et le Christ de Pâques : « le Christ derrière moi, le Christ devant moi, le Christ à mes côtés, le Christ au-dedans de moi, le Christ au-dessus de moi », disait saint Patrick.

    Saint Paul a voulu détailler notre armure (1). En plein monde ce serait fou d'avancer poitrine découverte : voici la cuirasse de la foi. Oui, revêtir la foi, endosser la foi, c'est nous cuirasser. Avec elle, nous pouvons combattre. « J'ai gardé la foi », disait Paul peu avant de mourir (2 Tm 4, 6-7). Et saint Jean : « La victoire qui a triomphé du monde, c'est notre foi » (1 Jn 5, 4-5). Mais il faut aussi un casque. Alors voici l'espérance (Ep. 6, 17 ; 1 Th. 5, 8). Dans notre combat, nous avons besoin de voir devant nous, tendus vers l'avenir, vers le Christ qui ne cesse de revenir. Allons, la route des siècles est débouchée. Il faut aussi un glaive. Le voici : celui de la Parole de Dieu. Ne crains pas de t'en servir ; parle hardiment. Il faut encore que tu sois rapide dans ton combat : alors chausse-toi du zèle à propager l’Évangile de la paix (Is. 52, 7 ; Ep. 6, 15). Un bouclier ? Prends encore la foi (Ep. 6, 16). Et par-dessus tout, la charité, l'amour. Avec la foi c'est ta cuirasse. Cuirasse-toi d'amour (1 Th. 5, 8). A présent, tu peux aller en plein monde, tu garderas l'Esprit du Christ. »

    1. Cf. Ep. 6, 10-17 ; 1 Th. 5, 4-9 ; 2 Co. 6, 7-8.

    B.-M. Chevignard o.p. (1909-1996), réconciliés avec Dieu (Le combat chrétien), Les éditions du Cerf, Paris, 1966.

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  • Méditation : le combat spirituel (2/3)

    « Pour mener tout notre combat, humain et chrétien, nous avons absolument besoin d'armes. Ce serait folie de partir démunis. Entendons le vieux lutteur, Paul, Apôtre du Christ, nous crier : « Revêtez l'armure de Dieu » (Ep. 6, 10-17).

    Il nous faut d'abord dépouiller une illusion : celle que nous n'avons pas à combattre, ou pas autant que l’Église nous le dit, ou que notre combat est fini. Redoutable illusion, car à l'instant même où nous déposons nos armes, nous sommes surpris et vaincus, ne serait-ce que par le sommeil qui nous endort en pleine vie. Quel beau triomphe pour l'Adversaire ! Il règne sur des gens endormis. On comprend l'insistance et presque l'angoisse du Seigneur : « Allons, levez-vous. Pourquoi dormir ? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation. » Vous êtes déjà vaincus si vous dormez. (1) »

    1. C'est tout le thème si grave de la vigilance évangélique. Au milieu de la nuit de ce monde, nous devons être comme des veilleurs.

    A suivre demain.

    B.-M. Chevignard o.p. (1909-1996), réconciliés avec Dieu (Le combat chrétien), Les éditions du Cerf, Paris, 1966.

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    Dosso Dossi (1489-1542), Saint Michel terrassant Satan
    Musée Dresde, Staatliche Kunstsammlungen Dresden, Gemäldegalerie Alte Meister
    (Crédit photo)

  • Méditation : Qui est mon prochain ?

    « "Qui est mon prochain ?" Jésus retourne le problème : "Il dépend de toi que tout homme devienne ton prochain." On connaît la parabole. Un homme est blessé, laissé sur le chemin. Qui va être son prochain ? Un prêtre, un lévite passent. Ils ne sont pas son prochain. Vient un Samaritain, celui qu'on considère comme un étranger, un schismatique et c'est lui, l'étranger, le schismatique qui va devenir proche. Il s'arrête, il écoute l'homme, il le charge sur sa monture. "De ces trois, prêtre, lévite, samaritain, qui te semble avoir été le prochain de l'homme blessé ?" Le scribe dit : "Celui qui a exercé la charité envers lui." Jésus dit : "Va, toi aussi, fais de même" (Lc 10, 36).

    Il ne s'agit donc pas tant de savoir qui matériellement est mon prochain que de devenir par l'amour, proche de mon frère. Le problème du prochain cesse d'être d'abord une question de proximité naturelle pour devenir d'abord une réalité spirituelle, une réalité d'amour. Sans nier les réalités naturelles, l’Évangile du Christ provoque dans le cœur un extraordinaire éclatement ; c'est de tout homme que je dois devenir "proche" par l'amour, surtout si cet homme est blessé et s'il est sur mon chemin de telle sorte que je doive changer de chemin pour ne pas le rencontrer. »

    P. B.-M. Chevignard o.p. (1909-1996), réconciliés avec Dieu (Je vous donne un commandement nouveau), Les Éditions du Cerf, Paris, 1966.

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