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gratitude - Page 2

  • 1er juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Quelle cause et quel motif doivent nous porter à communier

    « Eprouvez-vous vous-même pour reconnaître quelle cause ou quels motifs vous portent à vous approcher de ce sacrement. Vous devez ici diriger l'attention de votre esprit sur deux points principaux : d'abord sur la pureté de votre affection et la sainteté de votre désir, et ensuite sur l'intention que vous devez avoir et le but que vous devez vous proposer.

    Voyez donc par quel désir vous agissez : si ce n'est point par avarice, par orgueil ou vaine gloire, par habitude ou complaisance mondaine, ou en vue de quelque faveur temporelle que vous vous approchez ; car il y en a beaucoup de nos jours qui abusent pour leur ruine de ce qui nous a été donné pour notre salut. Hélas ! hélas ! hélas ! Seigneur mon Dieu, combien aujourd'hui de malheureux prennent les saints ordres, reçoivent le caractère sacerdotal, qui n'ont en vue qu'un pain terrestre et nullement le pain céleste ; qui ne sont point conduits par l'esprit, mais par l'amour du gain ; qui ne cherchent point l'honneur de Dieu, mais la satisfaction de leur ambition ; qui s'inquiètent peu du salut des âmes, mais beaucoup du revenu qu'ils pourront tirer ! Combien qui ne se proposent pas de servir Dieu avec un coeur pur et un corps immaculé en se consacrant à ses divins mystères, mais de vivre dans les délices, de s'enrichir, de satisfaire leur orgueil, de s'engraisser du patrimoine de Jésus-Christ et du bien des pauvres ! Hommes funestes, dont l'ambition ravit, par les procès et la simonie, les dignités ecclésiastiques plutôt qu'elle ne les obtient ! Non, ils ne sont point appelés de Dieu ; ils n'ont reçu d'impulsion que de Satan, comme Dathan et Abiron. Pour vous, ô homme de Dieu, que le Seigneur soit l'objet de vos voeux et de vos désirs ; et voyez quelles affections, quels sentiments vous portent à célébrer nos sacrés mystères.

    1° Que ce soit votre conscience qui vous attire, le souvenir de vos fautes passées, dans l'espérance que par Jésus-Christ, comme par une victime d'expiation, vous serez purifié de vos péchés.

    2° Que ce soit la vue et la considération de votre infirmité qui vous fassent appeler à vous le Sauveur comme un médecin qui doit fortifier votre faiblesse.

    3° Que ce soit le fardeau de la tribulation, afin d'être, par celui qui peut tout, délivré de toute adversité, protégé contre toute affliction.

    4° Que ce soit le désir d'obtenir quelque grâce ou quelque faveur spirituelle, par celui à qui le Père céleste ne peut rien refuser.

    5° Que ce soit la reconnaissance pour tous les bienfaits temporels et spirituels accordés à vous et aux autres ; car comment témoigner notre gratitude à Dieu pour tous les biens dont il nous a comblés, si ce n'est en recevant le calice du salut, et en lui sacrifiant la victime de louange, qui est Jésus-Christ ?

    6° Que ce soit la charité, la compassion pour le prochain, tant pour les vivants que pour les morts, rien ne pouvant intercéder plus efficacement que le Sang de Jésus-Christ répandu pour la rémission des péchés.

    7° Que ce soit l'honneur de Dieu et des saints, car nous n'avons en notre pouvoir aucun moyen plus puissant pour louer le Seigneur et les bienheureux suivant leur dignité, que d'offrir et de sacrifier sacramentellement Jésus-Christ à son Père céleste.

    8° Que ce soit l'amour et l'affection que vous portez à Dieu qui vous fassent l'inviter à venir en vous, afin qu'après vous l'être uni intimement en vous nourrissant de lui spirituellement, vous l'embrassiez avec délices au-dedans de vous-mêmes.

    9° Que ce soit la soif, le besoin d'offrir des actions de grâces ; car ce sacrement contient la source de toute grâce et de toute sanctification ; il contient l'auteur même du salut, Jésus-Christ Notre-Seigneur. C'est pour cela qu'on l'appelle Eucharistie, qui veut dire grâce excellente ; tandis que les autres sacrements ne sont que les canaux ou les ruisseaux des grâces qui nous sanctifient.

    10° Enfin que ce soit l'ardeur qui vous fait soupirer du fond de vos entrailles après le moment où, par la vertu de cette charité excessive et la douceur de cet aliment sacré, vous serez purifié de toute souillure de l'âme et du corps, soustrait à tous les dangers et les tentations, uni inséparablement à Jésus-Christ votre Sauveur, et maintenu dans son amour. Ce sont ces effets qu'exprime Jésus-Christ quand il dit à son Père : "Je désire que là où je suis, ceux que vous m'avez donnés y soient avec moi ; qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux et vous en moi, afin qu'ils soient consommés dans l'unité" (1 Jn 17). »

    Saint Bonaventure (1217-1274), De la préparation à la Sainte Messe (ch. VIII), in "Oeuvres spirituelles de S. Bonaventure" (vol. II), Traduites par M. l'Abbé BEerthaumier, Curé de Saint-Pallais, Paris, Louis Vivès, Libraire-Editeur, 1854.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 22ème jour

    Vingt-deuxième jour : Reconnaissance envers Dieu

    Les jours tristes et pénibles sont sans contredit les plus nombreux dans la vie de l’homme ; cependant Dieu lui ménage quelques consolations et quelques joies au milieu de ses peines. Demandons-nous si nous avons pour les biens qu’Il nous donne, une reconnaissance suffisante. Nous allons à Lui avec ferveur lorsque nous sommes malheureux, lorsque la mort menace quelqu’un de ceux que nous aimons ; mais s’Il exauce notre prière, l’action de grâces s’élève-t-elle aussitôt de notre cœur ? En un mot, sommes-nous reconnaissants ?
    La Très Sainte Vierge est ici encore notre modèle ; et l’Ecriture sainte nous a conservé le sublime cantique du Magnificat que nous tous, qui sommes ses enfants, nous devons aimer à répéter après Elle. Oh ! oui, que notre âme glorifie le Seigneur, parce que sa miséricorde a été grande envers nous. Que l’expression de notre gratitude soit comme l’élan d’un cœur qui s’élève au-dessus des choses passagères, ne les regardant qu’avec les yeux de la foi.

    Exemple. – On raconte des Japonais que, quand on leur annonçait l’Evangile, qu’on les instruisait des grandeurs, des beautés, des amabilités infinies de Dieu, quand surtout on leur apprenait les grands mystères de la religion, tout ce que Dieu a fait pour les hommes : un Dieu naissant, un Dieu souffrant, un Dieu mourant pour les sauver : « Oh ! qu’il est grand ! s’écriaient-ils dans leurs doux transports, qu’il est bon et aimable le Dieu des chrétiens ! » Quand ensuite on leur ajoutait qu’il y avait un commandement exprès d’aimer Dieu, et des menaces si on ne l’aime pas, ils étaient surpris et ne pouvaient revenir de leur étonnement. « Hé quoi ! disaient-ils, quoi ! à des hommes raisonnables, un précepte d’aimer Dieu qui nous a tant aimés et à qui nous devons tout ? Et n’est-ce pas le plus grand des bonheurs de l’aimer, et le plus grand des malheurs de ne l’aimer pas ? » Mais quand ils venaient à apprendre qu’il y avait des chrétiens qui, non seulement n’aimaient pas Dieu, mais qui l’offensaient, qui l’outrageaient : « Ô peuple injuste, ô cœurs ingrats, barbares ! s’écriaient-ils avec indignation : est-il donc possible que des chrétiens soient capables de ces horreurs ? et dans quelle terre maudite habitent ces hommes sans cœur et sans sentiments ? »
    Nous ne méritons que trop ces justes reproches : et un jour, ces peuples éloignés de nous, ces nations étrangères, appelés en témoignage contre nous, nous accuseront, nous condamnerons devant Dieu.

    Prière de Saint Thomas d’Aquin. – Faites, ô Reine du Ciel, que j’aie toujours dans mon âme la crainte et l’amour de votre doux Fils, et que je Lui rende sans cesse de ferventes actions de grâces pour les grands bienfaits qui m’ont été accordés, non pour mes mérites, mais à cause de sa bonté infinie. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Chaque soir, je remercierai Dieu des bienfaits de la journée ; s’il m’a envoyé quelque peine, je l’accepterai avec résignation.
    Marie, Miroir de justice, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.

  • Mai : le mois de la Vierge Marie - 12ème jour

    Douzième jour : La prière du soir

    Chaque soir, il y a pour celui dont la journée a été remplie laborieusement, une satisfaction bien légitime à voir arriver enfin l’heure du repos ; mais avant de se livrer au sommeil, le chrétien veut sanctifier ces heures de la nuit en les faisant précéder d’une prière dans laquelle il remercie Dieu des grâces qu’il a reçues, sollicite sa protection toute-puissante ; puis se tenant en sa présence, examine sérieusement sa conscience, et, semblable au négociant qui, chaque soir, ne manque pas de mettre ses comptes en ordre, se demande si, au point de vue du salut, il y a eu perte ou gain pour lui. Lorsqu’il a reconnu ses fautes, il s’en humilie devant Dieu et lui demande son pardon en lui promettant de les éviter à l’avenir. La mort peut le surprendre pendant ce sommeil qui en est l’image ; il est soumis à la volonté de Dieu, et, d’avance, il accepte l’arrêt porté par le Souverain Maître de nos destinées.
    Marie, Elle aussi, a connu le besoin du repos, mais avec quelle perfection ne l’a-t-elle pas sanctifié en l’offrant à son Créateur. Ses yeux se fermaient à la lumière matérielle, mais son cœur demeurait uni au Seigneur puisqu’Elle accomplissait sa volonté. Imitons notre Mère, et ainsi pas un seul des instants de notre vie, même ceux que nous consacrons au sommeil, ne sera perdu pour l’éternité. Il est cependant des hommes assez insensés pour ne donner à Dieu ni le commencement ni la fin de leur journée. C’est à eux que s’adressent ces paroles de Saint Bernard : « Quand vous donnez à un pauvre mendiant un morceau de pain, il ne quitte pas la porte de votre demeure sans vous remercier. Et Dieu vous a nourri tout le jour, non seulement le soir, mais le matin et à midi, et vous voulez vous mettre au lit sans avoir remercié votre bienfaiteur ! Votre serviteur vous souhaite la bonne nuit et vous l’en remerciez ; et quand il s’agit de Dieu qui peut non seulement vous souhaiter, mais vous accorder une bonne nuit, vous ne lui donnez ni un salut, ni un signe de gratitude. Quelle conduite étrange et inconcevable ! »

    Exemple. – Saint Alphonse de Liguori avait eu le bonheur de naître de parents chrétiens ; sa pieuse mère ne négligeait rien pour développer dans le cœur de ses enfants le germe de la vertu. Chaque matin et chaque soir elle les réunissait autour d’elle et inspirait à leurs jeunes cœurs l’amour de Dieu et une tendre dévotion envers la Sainte Vierge. Saint Alphonse de Liguori, encore enfant, montrait un grand attrait pour ces pieux exercices. Il écoutait immobile le cours d’instruction religieuse que faisait leur mère, et, lorsque le moment de la prière du soir arrivait, sa modestie, son recueillement, sa ferveur étaient pour tous un sujet de grande édification.

    Prière de Saint Ephrem. – Ô Saint Mère de Dieu, protégez-nous, conservez-nous sous les ailes de votre miséricorde : toute notre confiance est en vous. Ô Vierge sans tache ! nous Vous sommes dévoués, et nous nous mettons sous votre protection pour toujours. Ainsi soit-il.

    Résolution. – Je n’omettrai jamais ma prière du soir.
    Vierge puissante, priez pour nous.

    "Mois de Marie pour tous", par M.A.G.
    Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874.
    Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen.