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augustin - Page 4

  • 29 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    «  Ces paroles du Sauveur : "Je vous reverrai et votre coeur se réjouira et cette joie, personne ne pourra vous l'enlever" ne doivent pas être rapportées à ce temps où, après sa résurrection, il s'est montré à ses disciples dans sa chair et leur a dit de le toucher, mais à cet autre temps dont il avait déjà dit : "Celui qui m'aime, mon Père l'aimera et je me manifesterai à lui" (Jn 14,21). Cette vision n'est pas pour cette vie, mais pour celle du monde à venir. Elle n'est pas pour un temps, mais n'aura jamais de fin. "La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé Jésus Christ" (Jn 17,3). De cette vision et connaissance, l'apôtre Paul dit : "Nous voyons maintenant dans un miroir et en énigme, alors nous le verrons face à face. Je ne connais maintenant qu'en partie, alors je connaîtrai comme je suis connu" (1Co 13,12).

    Ce fruit de son labeur, l'Église l'enfante maintenant dans le désir, alors elle l'enfantera dans la vision ; maintenant elle l'enfante dans la peine, alors elle l'enfantera dans la joie ; maintenant elle l'enfante dans la supplication, alors elle l'enfantera dans la louange. Ce fruit sera sans fin, car rien ne saurait nous combler sinon ce qui est infini. C'est ce qui faisait dire à Philippe : "Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit" (Jn 14,8). »

    Saint Augustin (354-430), Sermons sur Saint Jean, n°101 (trad. Bouchet, Lectionnaire)

    Les Oeuvres complètes de Saint Augustin sont disponibles ici.

  • 17 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « La faiblesse des disciples était tellement chancelante que, non contents de voir le Seigneur ressuscité, ils voulaient encore le toucher pour croire en lui. Il ne leur suffisait pas de voir de leurs yeux, ils voulaient approcher leurs mains de ses membres et toucher les cicatrices de ses récentes blessures. C'est après avoir touché et reconnu les cicatrices que le disciple incrédule s'est écrié : "Mon Seigneur et mon Dieu !" Ces cicatrices révélaient celui qui, chez les autres, guérissait toutes les blessures. Est-ce que le Seigneur n'aurait pas pu ressusciter sans cicatrices ? Mais il voyait dans le coeur de ses disciples des blessures que devaient guérir ces cicatrices qu'il avait gardées dans son corps.

    Et que répond le Seigneur à cette confession de foi de son disciple qui dit : "Mon Seigneur et mon Dieu" ? "-Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu." De qui parle-t-il, mes frères, sinon de nous ? Et pas seulement de nous, mais aussi de ceux qui viendront après nous. Car, peu de temps après, lorsqu'il a échappé aux regards mortels pour affermir la foi dans les coeurs, tous ceux qui sont devenus croyants ont cru sans avoir vu, et leur foi avait un grand mérite : pour l'obtenir, ils ont approché de lui non pas une main qui voulait le toucher, mais seulement un coeur aimant. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon 88 : L'aveuglement spirituel.


    Rappel : Oeuvres complètes de Saint Augustin

    Voir : Sermons détachés tome VI 1ère série, Passages détachés de Saint Matthieu ("Oeuvres complètes de Saint Augustin", Traduites pour la première fois sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, 1869).

  • 8 avril : Méditation (2)

    « Une lumière éclatante brille pour nous aujourd'hui, parce que le bon Larron est entré dans le ciel sur les pas du Roi des rois. La foule des morts s'est levée, et la conscience des vivants a triomphé. Contemplez l'Eglise, voyez la multitude des élus, les légions des anges, l'armée des fidèles entourant le précieux autel du Seigneur. La foule est dans la joie, parce que le Seigneur des anges est ressuscité. Les morts sont sortis des enfers et sont redevenus vivants, les hommes sont sortis purifiés de la source d'eau vive et entièrement renouvelés ; Dieu, dans sa bonté, a pris soin de ressusciter les morts et de renouveler en nous le vieil homme, selon cette parole de l'Ecriture : "L'ancien a disparu, tout est devenu nouveau (1)". Voilà pourquoi nous nous écrions tous : "Voici le jour que le Seigneur a fait ; réjouissons-nous et tressaillons d'allégresse (2)". Comment les morts se sont-ils réjouis en sortant de leur tombeau ? Comment ceux qui ont repris naissance ont-ils tressailli d'allégresse en sortant de la source sacrée ? Ceux-là ont chanté le cantique nouveau sur la vie nouvelle, et ceux-ci ont chanté l'Alleluia en recevant la grâce précieuse. Disons tous : C'est le jour de la lumière, le jour du pain, afin que nous ne soyons plus soumis ni à la faim ni aux ténèbres ; rassasions-nous, au contraire, du pain de la grâce, et non pas de l'obscurité des nations barbares, car aujourd'hui l'armée des Anges se réjouit avec nous. Que personne ne désire plus le pain matériel, car aujourd'hui est ressuscité "le pain vivant qui est descendu du ciel (3)". Aujourd'hui les chaînes des enfers sont rompues, que les chaînes de tous les péchés se rompent également.

    2. Que notre Mère la Sainte Eglise surabonde de joie dans la personne de tous ses enfants. Venez, Seigneur, et dites-nous "La paix soit avec vous, n'ayez aucune crainte (4)", et nous jouirons d'une grande sécurité, car en célébrant la loi nous posséderons en toutes choses la lumière éternelle et nous dirons : "Si je marche au milieu des ombres de la mort, je ne craindrai aucun mal, parce que vous êtes avec moi, Seigneur (5)". Soyez donc avec nous, Seigneur, afin que nous n'ayons plus à craindre les ombres de la mort et que nous nous réjouissions éternellement en Notre-Seigneur Jésus-Christ souffrant, ressuscitant et montant au ciel. Par lui puissions-nous nous élever et nous convertir au Seigneur. Le Seigneur est né, et le monde a repris naissance ; il a souffert, et l'homme a été sauvé ; il est ressuscité, et l'enfer a gémi ; il est monté au ciel, et le trône paternel a tressailli de joie. Pendant que le Sauveur souffrait, les morts ressuscitaient et les vivants se réjouissaient ; lorsqu'il ressuscita, les captifs sentaient leurs chaînes disparaître, et les anges ne pouvaient contenir leur joie ; quand il monta au ciel, les esprits célestes furent enivrés de bonheur, et les Apôtres furent attristés ; "mais leur tristesse se changea en joie (6)", et dissipa les ténèbres qui les retenaient dans l'erreur. C'est ainsi que pour nous, après la nuit de labeur, rayonne la joie de la lumière à la splendeur du Dieu Sauveur, selon cette parole : "Vous avez changé ma tristesse en joie (7)". »

    1. II Cor. V, 17. — 2. Ps. CXVII, 24. - 3. Jean, VI, 51.— 4. Luc, IV, 36. — 5. Ps. XXII, 4. - 6. Jean, XVI, 20. — 7. Ps. XXIX, 12.

    Saint Augustin, 21ème Sermon, Sur la fête de Pâques (1er Sermon), in "Sermons inédits", 1er Suppl. 2ème Section - Sermons sur le Propre du Temps - Temps Pascal, tiré des Oeuvres complètes de Saint Augustin, sous la direction de M. Raulx, Bar-le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

    Rappel : Oeuvres complètes de Saint Augustin à l'Abbaye Saint-Benoît.

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  • 3 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Lorsque le Seigneur, Pain de Vie, eut donné du pain à cet homme mort, et désigné, en livrant le pain, celui qui trahissait le pain, il lui dit : « Ce que tu as à faire, fais-le vite ! » Il ne commandait pas le crime : il découvrait son mal à Judas, et nous annonçait notre bien. Que le Christ fût livré, n’était-ce pas le pire pour Judas, et pour nous le meilleur ? Judas, donc, qui se nuit à lui-même, agit pour nous sans le savoir. « Ce que tu as à faire, fais-le vite ! » Parole d’un homme qui est prêt, non d’un homme irrité. Parole où s’annonce moins le châtiment de celui qui vend, que le salaire de celui qui rachète. Car en disant : « Ce que tu as à faire, fais-le vite ! », le Christ, plus qu’il ne s’en prend au crime de l’infidèle, cherche à hâter le salut des croyants. Il a été livré à cause de nos péchés, il a aimé l’Église et s’est livré pour elle (Ephésiens 5,25). Et de fait, personne n’aurait livré le Christ s’il ne s’était livré lui-même. Quand Judas le trahit, c’est lui qui se livre : l’un négocie sa vente, et l’autre, notre rachat.

    « Aussitôt la bouchée prise, Judas sortit. Il faisait nuit. » Et celui qui sortait était lui-même nuit. Alors, quand la nuit fut sortie, Jésus dit : «Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié !» Alors, le jour transmet au jour la parole (Psaume 19,3) — le Christ la confie à ses disciples pour qu’ils lui obéissent dans l’amour. Et la nuit à la nuit passe le mot — Judas indique aux grands prêtres comment trouver Jésus pour qu’ils l’arrêtent. « Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié. » Je vois ici la figure d’un grand mystère. Judas est sorti, et Jésus a été glorifié. Le fils de perdition sort et le Fils de l’homme est glorifié. Celui qui sortait, c’était évidemment lui que tout à l’heure visaient ces mots : « Vous êtes purs, mais non pas tous » (Jean 13,10). Maintenant donc l’impur s’en va, les purs demeurent, et ils demeurent avec celui qui les rend purs. Quelque chose de semblable arrivera quand ce monde vaincu par le Christ passera. Alors l’ivraie ayant cessé de se mêler au grain, les justes, dans le Royaume de leur Père, resplendiront comme le soleil (Matthieu 13,4). »

    Saint Augustin, IVe siècle, Sur saint Jean, 62,4-6 ; 63,2.

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