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réussite

  • Méditation - Le repos en Dieu

    « Etre croyant signifie travailler avec générosité, mais savoir aussi se reposer en Dieu. Il y a un "shabbat de l'âme", un repos du cœur que Dieu a préparé pour ses fils, dans lequel il nous est absolument indispensable d'entrer, sinon notre vie sera déséquilibrée. Nous risquons de nous laisser envahir par l'activisme et le stress, de perdre de vue que le monde est d'abord un don à accueillir avant d'être une matière à transformer, de prendre la place de Dieu en oubliant que nous sommes des serviteurs inutiles, de perdre le sens de la gratuité, de l'émerveillement et de la contemplation. C'est un problème aujourd'hui ; pour des raisons multiples (pression de la productivité, inquiétude pour demain, orgueil de la réussite, invasion des technologies de communication), certains deviennent des drogués du travail et ne savent plus prendre de vrais temps de coupure et de repos, qu'il soit physique, psychologique ou spirituel. Il est, par exemple, néfaste pour une société de perdre le sens du jour de repos hebdomadaire, où l'on s'abstient de tout travail productif pour mettre au premier plan les valeurs de la gratuité, de l'action de grâce, de la prière, de l'accueil de la vie comme un don de Dieu, des relations familiales, etc. La tradition juive affirme que ce n'est pas l'homme qui garde le shabbat, c'est le shabbat qui garde l'homme, qui protège et sauvegarde les valeurs essentielles de l'existence humaine. Sans shabbat, l'homme est livré aux idoles de la productivité et se déshumanise. [...]

    C'est le Fils par excellence, Jésus, qui nous introduit dans le repos de Dieu. Il porte à son accomplissement le mystère du Shabbat. Il est notre paix véritable, car, en lui, l'homme se réconcilie avec Dieu, avec lui-même, avec ses frères, avec l'existence. [...]

    Si nous nous laissons pacifier par Dieu en grandissant dans la foi, l'espérance, l'amour, l'amitié avec Jésus le Prince de la Paix, alors nous serons des artisans de paix, nous pourrons offrir notre cœur comme un lieu de paix et de repos à ceux que le Seigneur met sur notre route. »

    P. Jacques Philippe, Le bonheur où on ne l'attend pas, Méditation sur les Béatitudes, Édition des Béatitudes, 2017.

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  • Méditation - Vacances des enfants

    (méditation proposée il y a 2 ans, mais toujours d'actualité...)

    « Le plus grand service qu'on puisse rendre à un enfant (et j'appelle enfant ceux qui ont atteint la jeunesse) c'est de leur apprendre que la vie est un effort, que la joie est dans l'effort, que le secret des réussites est dans l'effort, que l'avenir n'appartient pas aux mieux doués mais aux plus courageux, qu'il y a place pour tout le monde dans le grand soleil de Dieu si on sait se donner de la peine... mais que l'effort qui réussit ce n'est pas le coup de collier d'un matin ou d'un soir, ni même d'une semaine, d'un mois, d'une année, c'est le labeur régulier, calme, de tous les jours, de tous les mois, de toutes les années, même quand on n'a plus d'examens à préparer, de cours à suivre, de situations à obtenir, quand la vie est avancée et assurée et qu'il n'y a plus qu'à la soutenir. Il faut leur dire cela gentiment, doucement, mais sans hésiter ; il faut surtout les habituer à le faire. Les vacances en sont peut-être l'occasion la plus favorable. Le travail est facultatif ; on le dispose à son gré, à ses heures ; on peut souvent choisir celui qu'on veut. Il n'y a aucun inconvénient à faire ce choix selon ses goûts, à le disposer de façon agréable. Mais l'effort reste indispensable. »

    Dom Augustin Guillerand (1877-1945), Chartreux, Écrits spirituels Tome II (L'effort), Benedettine di Priscilla, Roma, 1967.

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    (Crédit photo)

  • Méditation : « Que fais-tu de ta vie ? »

    « Telle est la première règle de ceux qui agissent :
    crois en Dieu
    comme si tout le cours des choses dépendait de toi,
    en rien de Dieu.
    Cependant mets tout en œuvre en elles,
    comme si rien ne devait être fait par toi,
    et tout de Dieu seul. » (*)

    Maxime extraite des Scintillae Ignatianae (1705) de Gábor Hevenesi (1656-1715), jésuite hongrois.


    « « Qu'as-tu fait de ta vie ? » voilà ce que Dieu me demandera. « Que fais-tu de ta vie ? » voilà ce qu'à toute heure me demande ma conscience. La question se pose aussi dans les termes suivants : « Ta vie est-elle manquée ? ou bien ta vie est-elle réussie ? » et non point suivant les jugements du monde, mais suivant les jugements de Dieu. Or, aux yeux de Dieu, est manquée toute vie qui se traîne dans la souillure, toute vie qui ne progresse pas dans le bien, toute vie qui ne porte aucun fruit de salut pour les autres ; est réussie, au contraire, toute vie qui a lutté pour se déprendre de la fange, toute vie qui s'est élevée vers plus de dignité par le travail moral, toute vie qui s'est dépensée et s'est rendue utile par le dévouement. Qui ne gémirait d'avoir manqué sa vie ? Qui n'ambitionnerait de réussir sa vie devant sa conscience et devant Dieu ?
    Or l'expérience journalière montre que le succès ou l'échec de la vie dépend moins de la grâce de Dieu qui est donnée à tous dans la mesure qui convient, que de la volonté, qui existe chez quelques-uns et qui manque chez le plus grand nombre.
    En effet, si je considère les hommes dont la vie a réussi au sens le plus chrétien du mot, qui ont fait de leur vie quelque chose de pur, de noble et d'utile, je découvre sans peine chez eux tous les éléments de la volonté : ils ont de bonne heure résolu d'être bons, et ils en ont pris les moyens. Ils ne se sont pas laissés gouverner par les circonstances ; mais ils ont adapté les circonstances à la réalisation de leur plan de vie. Ils n'ont pas été sans passion ; mais ils ont triomphé de leurs passions. La tentation s'est rencontrée sur leur chemin ; mais ils ont vaincu la tentation. Ils ne pouvaient pas, sans travail, se créer une carrière ; ils ont accepté et vaillamment porté le labeur. Quand ils se sont sentis inférieurs à leur tâche, ils ont invoqué le Dieu qui soutient les mains débiles. Ils ont été des hommes décidés, agissants, persévérants : leur volonté leur a valu le succès.
    Si, au contraire, j'observe quels sont les hommes dont la vie a échoué, dont l'existence a été sans honneur ou sans portée, sans joie et sans fruit, basse ou banale et stérile, il est évident que ce n'est pas la grâce de Dieu qui leur a fait défaut, mais la volonté qui leur a manqué. Ou bien ils n'ont jamais su vouloir ; ou bien, s'ils ont eu de bons mouvements, ils ne les ont pas suivis ou n'y ont pas persévéré. Les uns, timides ou lâches, n'ont jamais osé regarder en face les difficultés et se sont couchés devant toute barrière à franchir. D'autres, violents ou impressionnables par nature, n'ont jamais dompté leurs emportements ou leurs susceptibilités, et ont été perdus par les dispositions même qui pouvaient les sauver. D'autres enfin, ternes, apathiques, au lieu de secouer la langueur de leur tempérament, se sont endormis dans une paresseuse inertie. Tous ont été sollicités au bien par la grâce de Dieu ; mais cette grâce exigeait d'eux des efforts de volonté ; faute de volonté, leur vie s'est dévoyée ou annihilée. »

    J. Guibert, Retraite spirituelle, Douzième méditation (II), Paris, Librairie Vve Ch. Poussielgue, 1909.

    (*) : Maxime souvent déformée en "Agis comme si tout dépendait de toi, prie comme si tout dépendait de Dieu" et faussement attribuée à St Ignace de Loyola, y compris par Pedro de Ribadeneira, in "La vie de saint Ignace de Loyola" (Cf. Angélus de Benoît XVI du Dimanche 17 juin 2012).

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