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avancement

  • Méditation : au plus fort de l'épreuve, l'invisible Présence...

    « Mon âme a goûté la moelle de la croix. Elle a trouvé Dieu au fond des choses très amères où le souvenir même de Dieu nous semble interdit ; elle s'est vue cernée par toutes sortes d'impuissances naturelles et surnaturelles ; et le ciel était muré. Mais l'âme peut toujours dire : « Seigneur ! que votre volonté soit faite ! » et, au sortir de ces chemins si âpres, si rudes, où elle avait cru cent fois s'égarer, l'âme doit reconnaître avec amour que Celui qu'elle ne voyait pas la portait encore ; que l'ami caché travaillait pour elle et en elle avec cette arme pénétrante et irrésistible qui s'appelle la douleur ; qu'Il a combattu pour elle, et que Lui seul a pu repousser par elle et déjouer les attaques et les ruses de l'ennemi. Bien plus, elle voit clair maintenant, et considérant le chemin qu'elle a parcouru durant lequel elle croyait se perdre ou ne rien faire, elle voit avec surprise combien Dieu l'a fait avancer... »

    Lucie Christine (1844-1908), Journal Spirituel publié par Aug. Poulain (Mai 1901), Paris, Communauté de l'Adoration réparatrice, 36 rue d'Ulm, plusieurs éditions de 1910 à 1938 - Récemment réédité par Pierre Téqui, 1999.

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  • Méditation : "ce qui manque... c'est de se taire et d'agir"

    « Il est certain que l'avancement de l'âme dans la perfection ne dépend pas du nombre des notions dont elle se charge, mais bien de l'assimilation active qu'elle s'en fait. Une seule sentence de l’Évangile peut conduire à la sainteté ; c'est la doctrine de notre Maître : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. A ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les Prophètes (Mt XXII, 37, [en latin dans le texte original]).

    Un des plus éminents docteurs de la vie spirituelle, saint Jean de la Croix, se plaisait à inculquer les mêmes principes : « Ce qui manque, dit-il, si tant est qu'il manque quelque chose, ce n'est ni d'écrire, ni de parler, ce qui se fait ordinairement à profusion, mais bien de se taire et d'agir... Lorsqu'on a fait connaître à une âme tout ce qui est nécessaire à son avancement, elle n'a plus besoin ni de prêter l'oreille aux paroles des autres, ni de parler elle-même. Il ne lui faut plus alors que mettre en pratique ce qu'elle sait, avec générosité, application et silence, avec humilité, charité et mépris de soi-même, sans s'inquiéter de chercher toujours des choses nouvelles, qui ne servent qu'à satisfaire l'appétit des consolations extérieures sans pouvoir le rassasier, et qui laissent l'âme faible, vide, dénuée d'esprit intérieur et de véritable vertu. Il en est de cette âme comme de celui qui recommencerait à prendre de la nourriture avec d'avoir digéré la précédente. La chaleur naturelle, en se partageant sur tous ces aliments, n'a pas assez de force pour lui assimiler le tout et le convertir en substance ; et c'est de là que s'engendrent les maladies. » (Œuvres spirituelles, Lettre IIIe)

    Rien, en effet, ne vaut, dans la vie spirituelle, que ce qui est conduit jusqu'à la pratique. Les belles pensées, les grands sentiments qui ne produisent pas les vertus solides, sont sans aucune valeur ; et la preuve de la doctrine se fait dans les actes. Aimer à s'instruire dans la science naturelle est sans doute montrer un esprit bien fait ; mais se borner à scruter la vérité, sans mettre jamais en œuvre, par la volonté, les richesses que possède l'intelligence, c'est faire preuve d'illogisme et accuser une médiocre conviction.

    Notre foi a cela de particulier qu'elle entraîne à appliquer toutes les vérités qu'elle nous enseigne. Elle ne renferme aucune théorie qui ne doive se transformer en pratique ; les rêveurs, les faiseurs de systèmes n'y ont point d'avenir ; elle ne façonne que ceux qui agissent comme ils croient. Les hommes au cœur droit, qui tirent toutes les conséquences logiques de leur croyance, ne vivent que de la foi ; en un mot, les vaillants, sont ceux que saint Paul appelle les saints. »

    Madame Cécile Bruyère (1845-1909), abbesse du monastère Sainte-Cécile de Solesmes, La Vie spirituelle et l'Oraison d'après la Sainte Écriture et la Tradition monastique (extrait de la Préface), Solesmes, Imprimerie Saint-Pierre, 1899.

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    Œuvres de miséricorde, par David II Teniers, dit le Jeune (années 1640, Louvre)

  • Méditation avec St François de Sales : de la vertu d'humilité

    « Nous ne connaîtrons jamais notre propre perfection, car il nous arrive comme à ceux qui naviguent sur mer ; ils ne savent pas s'ils avancent, mais le maître pilote, qui sait l'art de naviguer, le connaît. Ainsi nous ne pouvons pas juger de notre avancement, mais bien de celui d'autrui ; car nous ne sommes pas assurés quand nous faisons une bonne action, que nous l'ayons faite avec perfection, d'autant que l'humilité nous le défend. Or, encore que nous puissions juger de la vertu d'autrui, si ne faut-il pourtant jamais déterminer qu'une personne soit meilleure qu'une autre, parce que les apparences sont trompeuses ; et tel qui paraît fort vertueux à l'extérieur aux yeux des créatures, devant Dieu le sera moins qu'un autre qui paraissait beaucoup plus imparfait.
    L'humilité est non seulement charitable, mais douce et maniable ; car la charité est une humilité montante, l'humilité est une charité descendante. L'humilité sera au dernier degré de sa perfection quand nous n'aurons plus de propre volonté ; par l'humilité "toute justice" est accomplie (Mt III, 15). »

    St François de Sales, Entretiens spirituels (Cinquième entretien), in "Œuvres", nrf Gallimard, Paris, 1969.

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