Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

djihadistes

  • Syrie - Pour l’Archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi, la déclaration américaine relative au « génocide des chrétiens » au Proche-Orient constitue une « opération géopolitique instrumentale »

    Mgr_Hindo_1.jpgLe parcours qui a porté l’Administration américaine à reconnaître comme « génocide » les violences perpétrées par le prétendu « Etat islamique » sur les chrétiens, représente « une opération géopolitique » qui « instrumentalise la catégorie de génocide pour ses propres intérêts ». C’est ainsi que s’exprime S.Exc. Mgr Jacques Behnan Hindo, Archevêque titulaire de l’Archi-éparchie syro-catholique d’Hassakè-Nisibi, commentant pour l’Agence Fides les déclarations faites hier par le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, en réponse à la mobilisation de groupes qui, depuis longtemps, sollicitaient de l’administration américaine l’application du concept de « génocide » aux différentes formes de brutalité et d’oppression perpétrées par les militants du prétendu « Etat islamique » à l’encontre des chrétiens et d’autres groupes minoritaires.

    « Selon moi – a affirmé hier le Secrétaire d’Etat américain secondé par les requêtes faites par un vaste réseau d’organisations et de groupes – le prétendu « Etat islamique » est responsable de génocide à l’encontre de (certains NDT) groupes dans les zones sous son contrôle, y compris des yézidis, des chrétiens et des musulmans chiites. Le prétendu « Etat islamique » est génocidaire par définition, par idéologie et dans les faits, dans ce qu’il déclare, ce qu’il croit et ce qu’il fait ».

    Selon Mgr Hindo, qui exerce son ministère pastoral dans l’une des zones les plus tourmentées du nord-est de la Syrie, « la proclamation du génocide est accomplie en braquant les feux de la rampe sur le prétendu « Etat islamique » et en censurant toutes les complicités et les processus historiques et politiques qui ont porté à la création du monstre djihadiste, à partir de la guerre faite en Afghanistan contre les soviétiques au travers du soutien aux groupes armés islamistes. Il existe la volonté de passer l’éponge sur tous les facteurs étranges qui ont porté à l’émergence rapide et anormale du prétendu « Etat islamique » alors que, jusqu’à il y a peu, existaient même des pressions turques et saoudiennes – pays alliés des Etats-Unis – visant à ce que les djihadistes d’al-Nusra prennent leurs distances du réseau Al Qaeda, afin de pouvoir être classés voire même aidés par l’Occident en tant que « rebelles modérés »… ! »

    Selon l’Archevêque titulaire de l’Archi-éparchie syro-catholique d’Hassakè-Nisibi, la déclaration de « génocide contre les chrétiens » de la part de l’Administration américaine représente également une tentative de récupérer du terrain face au prestige accru de la Russie parmi les peuples du Proche-Orient. « L’intervention russe en Syrie – souligne l’Archevêque – a fait croître l’autorité de Moscou dans un vaste secteur des peuples du Proche-Orient et pas seulement parmi les chrétiens. Des cercles puissants des Etats-Unis la craignent et maintenant, ils jouent la carte de la protection des chrétiens. On semblerait être revenus au XIX° siècle, lorsque la protection des chrétiens au Proche-Orient constituait également un instrument pour des opérations géopolitiques visant à augmenter l’influence dans la région ».

    Selon l’Archevêque interrogé par l’Agence Fides, il est trompeur de présenter les chrétiens comme les seules victimes ou les victimes prioritaires des violences du prétendu « Etat islamique ». « Ces fous – fait remarquer Mgr Hindo – tuent des chiites, des alaouites et même tous les sunnites qui ne se soumettent pas à eux. Les chrétiens représentent une partie minime des 200.000 morts du conflit syrien et je le répète, dans certains cas, il est accordé aux chrétiens de pouvoir fuir ou de payer la taxe de soumission, alors que pour les non chrétiens, la seule solution est la mort ».

    Source : Agence Fides (GV) - 18/03/2016. CNS photo / Paul Haring.

  • De nouveaux chrétiens enlevés en Syrie : « l'avancée de l'EI est affligeante »

    Syrie,chrétiens,enlèvement,daesh,etat islamique,djihadistes,progression,Mgr Gollnisch

    30 civils, dont de nombreux chrétiens, ont été enlevés en Syrie par l’Etat Islamique. L’information a été rapportée ce vendredi par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ONG basée à Londres.

    170 sunnites et plus de 60 chrétiens accusés de « collaboration avec le régime » auraient été kidnappés à Al-Qaryatain, dans le centre du pays, là même où a été enlevé en mai dernier le Père Jacques Mourad dans son monastère de Mar Elias. Selon le directeur de l’OSDH, l’EI avait une liste de personnes à arrêter, mais les djihadistes ont aussi arrêté des familles qui essayaient de s’enfuir. Al-Quaryatain est une ville où vivaient près de 18.000 sunnites et environ 2.000 syriaques catholiques et orthodoxes, avant le début du conflit il y a quatre ans. Selon le secrétaire du patriarcat syriaque orthodoxe à Damas, il n’en restait plus que 180 après l’offensive de l’Etat Islamique.

    « L’avancée de l’EI est affligeante »

    Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient, s’est dit totalement abattu à l’idée que l’EI progresse encore en Syrie. « Cette situation est affligeante. On ne voit pour le moment aucun espoir que cela change et nous sommes très angoissés pour ces otages. » Pour Mgr Gollnisch, cette situation renvoie à la responsabilité du régime de Damas mais aussi à celle de la communauté internationale. « A partir du moment où l’on a laissé prendre Palmyre, une ville isolée qui était facile à défendre, il devenait évident que la ville d’Al-Quaryatain était menacée. » Cette ville a en effet un intérêt stratégique puisqu’elle relie différentes localités déjà aux mains de l’EI. « C’est la coupure de la route Dams-Homs qui est en jeu » analyse Mgr Gollnisch qui estime que cette manière de laisser l’EI prospérer est incompréhensible. « C’est une faute morale et une erreur stratégico-politique » Le Patriarche de l’Eglise syriaque catholique Ignace Joseph III Younan évoque pour sa part un « nettoyage ethnique » selon la religion et dénonce le silence de la communauté internationale. « Tout cela, affirme t-il, est de la faute des chefs de gouvernement machiavéliques qui pensent seulement aux opportunités économiques » et non pas à « la population sans défense et innocente ».

    (P.G.)

    Source : InfoCatho.be avec Radio Vatican.
    Photo : une Syrienne priant la Vierge Marie.

  • Les coptes du Sinaï menacés par des groupes djihadistes

    cathedrale-copte-du-caire.jpg

    Les chrétiens coptes doivent quitter leurs maisons et abandonner la péninsule du Sinaï, en Égypte, s’ils ne veulent pas mourir lors des prochaines attaques ciblées que les groupes djihadistes s’apprêtent à mener contre eux.

    La menace, directe et sélective, a été diffusée à travers les réseaux sociaux par les militants des groupes djihadistes, notamment du groupe Ansar Beit al-Maqdis. Dans leurs messages – comme le déclarent des sources locales consultées par l’agence Fides – les djihadistes déclarent explicitement que les coptes représentent une objectif ciblé de leurs violences, en raison de leur soutien au président Abdel Fattah al-Sisi.

    Les organisations sociales coptes comme celle que dirige Abanoub Gerges ont dénoncé la gravité des nouvelles menaces terroristes, en demandant au président égyptien de prendre au sérieux les menaces et d’augmenter les mesures de protection pour les Églises et les communautés chrétiennes présentes dans le Sinaï.

    Entretemps, les hommes de la tribu bédouine la plus importante du Sinaï ont révélé leur intention de combattre, même par les armes, les groupes djihadistes afin d’arrêter les violences qu’ils perpètrent contre les civils, leur propagande visant à diffuser un « faux message de l’islam » et leur dessein de transformer ce territoire en un champ de bataille.

    Selon les analystes locaux, les attaques annoncées contre les coptes répondent au dessein de fomenter la haine sectaire pour amoindrir l’unité nationale et faire précipiter le pays dans le chaos, après que se soient avérés inutiles les attaques répétées aux forces de police et aux militaires dans la région.

    Sources : InfoCatho.be - Radio Vatican.

  • Syrie : Condamnation de l’Archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi des choix « malheureux » de l’Occident après que plus de 100 otages se trouvent entre les mains des djihadistes ayant attaqué des villages chrétiens

    De 120 à 140 chrétiens assyriens sont actuellement otages des djihadistes du prétendu « Etat islamique » qui a attaqué, dans la nuit du 22 au 23 février, un grand nombre de villages disséminés le long des rives de la rivière Khabur, en province de Jézirah, dans le nord-est du pays. C’est ce que confirme à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Jacques Behnan Hindo, Archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi. Les otages vivaient tous dans les villages de Tel Jazira, Tel Shamiram et Tel Gouram.

    « Les djihadistes – indique l’Archevêque – ont pris le contrôle total des villages se trouvant sur la rive ouest du Khabur alors qu’hier après-midi, 24 février, tous les habitants des 22 villages disséminés le long de la rive est ont été évacués, plus de 1.000 familles chrétiennes assyriennes et chaldéennes ayant ainsi fui en direction des plus grands centres (que sont) Hassakè, Qamishli, Dirbesiye et Ras al-Ayn. Jusqu’à hier soir, les familles des nouveaux évacués présentes à Hassakè dépassaient les 950 ».

    L’offensive des djihadistes du prétendu « Etat islamique » a provoqué jusqu’ici la mort au combat de 4 chrétiens appartenant aux milices assyriennes – intégrées aux unités de miliciens kurdes dans leur combat contre le prétendu « Etat islamique » - alors que pour l’heure, selon des sources assyriennes, un jeune chrétien assyrien du nom de Milad serait la seule victime civile des islamistes.

    Selon l’Archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi, les djihadistes ont lancé l’offensive dans la région du Khabur afin de trouver de nouveaux espaces et des voies de fuite, compensant les défaites et les pertes de territoire subies à Kobane et autour de leur point fort, Raqqa. Selon Mgr Hindo, les contre-mesures envisagées par un certain nombre de pays étrangers face aux récentes stratégies militaires du prétendu « Etat islamique » confirment les graves responsabilités de l’Occident dans le déclenchement des conflits qui bouleversent actuellement le Moyen-Orient.

    « Par leurs politiques malheureuses – explique à Fides l’Archevêque – en particulier les français et les américains, avec leurs alliés régionaux, ont favorisé de facto la montée en puissance du Daesh (le prétendu « Etat islamique » NDR). Maintenant, ils persévèrent dans l’erreur, commettant des fautes stratégiques grotesques telles que l’annonce aux moyens de communication d’une campagne de printemps visant à libérer Mossoul. De plus, ils s’obstinent à interférer au travers d’interventions sans importance, au lieu de reconnaître que le soutien qu’ils apportent aux groupes djihadistes nous a porté à ce chaos et a détruit la Syrie, nous faisant régresser de 200 ans ». (GV)

    Source : Agence Fides 25/02/2015.

    Cf. également l'entretien qu'il a accordé à Radio Vatican, dont nous vous faisions par ce matin ici.

  • Pour le Vatican, une intervention militaire est « nécessaire » en Irak

    Mgr_Tomasi.jpg

    Habituellement, le Vatican est plutôt opposé au recours à la force armée dans la résolution de conflits. Mais ce que vivent en ce moment les minorités religieuses d’Irak est tellement révoltant qu’une intervention militaire lui paraît de plus en plus difficile à éviter.

    « Il faut intervenir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré Mgr Silvano Tomasi (photo), observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies, le 9 août dernier. « Peut-être que l’action militaire est nécessaire en ce moment pour arrêter l’avancée des djihadistes », a-t-il ajouté, alors que les Américains avaient commencé à larguer de l’aide humanitaire dans le nord du pays et à frapper de façon ciblée les positions de l’État islamique (EI).

    Mgr Tomasi a également estimé urgent de faire en sorte que ceux qui fournissent des armes et de l’argent aux fondamentalistes, les pays qui les appuient tacitement, soient découverts et cessent ce type de soutien, qui ne fait finalement de bien ni aux chrétiens, ni aux musulmans. A ce sujet, le représentant du Saint-Siège salut les musulmans qui se sont exprimé « avec des mots plus forts pour condamner cette persécution de chrétiens innocents et pour défendre leurs droits ».

    Une condamnation plus ferme de la part des musulmans

    Pour les patriarches des Églises orientales catholiques et orthodoxes, cela reste toutefois insuffisant. Réunis au Liban le 7 août dernier, une dizaine d’entre eux ont lancé un appel urgent dans lequel ils exhortent « tous les Parlements du monde arabe et islamique » à édicter des lois et des fatwas qui sanctionnent toute forme d’exclusion et de discrimination à l’égard des minorités religieuses. Les patriarches demandent aussi l’intervention des Nations-Unies, mais sans réclamer directement un déploiement de forces internationales, même si celui-ci est suggéré par la demande exprimée au Conseil de sécurité d’adopter une résolution claire ordonnant la restitution des maisons et des biens spoliés « par tous les moyens possibles ».

    « Il faut employer la force »

    Mgr Dominique Lebrun, à Erbil depuis le 9 août, pense également qu’il sera difficile d’éviter le recours à la force. « On a en face de nous des terroristes qui sont sans foi ni loi et, en même temps, qui peuvent être arrêtés », a expliqué l’évêque de Saint-Etienne (France) dans un entretien téléphonique avec l’AFP. « Il faut que la communauté internationale, qui a l’air unanime, détermine qui aide ces gens-là. Il y a une action diplomatique à avoir, une action humanitaire et aussi une action, je suis désolé de le dire en tant qu’évêque, militaire. Il faut employer la force, comme les Américains ont commencé à le faire, mais avec une analyse précise de la situation… Il faut que ce soi-disant État, cette soi-disant armée soit arrêtée. »

    Président du Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe (CCEE), le cardinal Peter Erdö a également lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle fasse davantage pour arrêter cette tragédie. « Nous ne pouvons pas cesser d’espérer que les armes se taisent au plus vite, afin que l’ordre soit rétabli et que l’espérance revienne », écrit-il dans un communiqué rendu public le 9 août dernier.

    Outre ces différents appels, la mobilisation pour les chrétiens d’Irak continue de s’internationaliser. Les évêques américains ont notamment invité leurs diocésains à prier pour la paix en Irak le dimanche 17 août.

    P. A. (avec La Croix et Radio Vatican)

    Source : InfoCatho.be

  • Les chrétiens persécutés en Irak : silence de la communauté internationale

    En Irak, les djihadistes de l’Etat islamique continuent leurs exactions contre les chrétiens de Mossoul. Après leur avoir lancé un ultimatum, leur laissant le choix entre la conversion à l’islam et l’exil, ils ont mis le feu à l’épiscopat syro-catholique de la ville, considéré comme la capitale du christianisme en Irak.

    Une délégation d’évêques irakiens se trouvent ce week-end à Rome. Ils ont rencontré ce samedi matin Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les rapports avec les États. Selon Mgr Casmoussa, archevêque émérite de Mossoul des chaldéens, Mgr Mamberti lui a assuré que le Pape François était « très attentif à la situation en Irak » et que le Saint-Siège suivait « de très près » les événements en cours.

    Selon Mgr Casmoussa, ce qui se passe actuellement à Mossoul « n’est pas un simple épisode qui est fâcheux pour les chrétiens ». Il s’agit « de la survie de la petite communauté chrétienne, orthodoxe et catholique, et de toutes les minorités ». Pour l’archevêque émérite, les églises, les évêchés, et les institutions religieuses sont prises « en otages ».

    Devant ces épreuves, Mgr Casmoussa, ainsi que les autres évêques venus à Rome, espèrent que le Pape et le Saint-Siège contacteront tous les pays concernés pour faire pression sur eux afin qu’ils interviennent. S.B. Ignace Youssef III Younan, patriarche d’Antioche des Syriens, regrette pour sa part le silence de la communauté internationale, plus occupée à préserver ses intérêts économiques qu’à protéger les chrétiens et les autres minorités irakiennes.

    Lundi ou mardi, Mgr Sako, patriarche de Babylone des chaldéens, réunira en Irak les évêques catholiques et orthodoxes du pays pour faire le point sur la situation et pour ce qui peut être fait au niveau national.

    Source : Radio Vatican.

  • Soeur Raghida témoigne de la souffrance syrienne

    Sur l'antenne de Radio Vatican, la religieuse syrienne Raghida parle du martyre des chrétiens en Syrie. Ainsi, deux jeunes gens ont été crucifiés à Maaloula pour ne pas avoir renié leur foi.

    Entretien - Un chrétien sur dix dans le monde doit être prêt à payer le simple fait d’appartenir au Christ. Des chrétiens qui sont quotidiennement humiliés et persécutés. C’est le constat fait par l’AED, l’Aide à l’Église à détresse. Pour leur rendre hommage, l’AED organise depuis six ans la « Nuit des témoins ». Pendant plusieurs jours, de grands témoins d’Irak, de Centrafrique, ou encore d’Égypte ont rencontré les fidèles à Strasbourg, Marseille, et Bordeaux. Ce vendredi ils sont à Paris où l’évènement se terminera par une messe et une veillée à la cathédrale Notre-Dame.

    Parmi eux, il y a la religieuse syrienne Raghida. Docteur en sciences de l’éducation, elle a été à la tête de l’école du patriarcat gréco-catholique à Damas, la capitale syrienne. Aujourd’hui, elle vit en France. Sa mère et ses six frères et sœurs sont toujours en Syrie, où leurs vies sont tous les jours en danger et où ils subissent de nombreuses pressions. Elle est interrogée par Audrey Radondy :

    RealAudio - MP3

    "Dans les villes ou villages qui sont occupés par les éléments armés, les djihadistes et tous les groupes musulmans extrémistes proposent aux chrétiens soit la chahada (la profession de foi musulmane, ndlr) soit la mort. Quelques fois, on demande une rançon. Donc, c’est entre la chahada, la rançon ou la mort. C’est impossible de renier leur foi donc, ils subissent le martyr. Et le martyr d’une façon extrêmement inhumaine, d’une extrême violence qui n’a pas de nom. Si vous voulez des exemples, à Maaloula, ils ont crucifié deux jeunes gens parce qu’ils n’ont pas voulu dire la chahada. Ils disent « alors, vous voulez mourir comme votre maître en qui vous croyez. Vous avez le choix : soit vous dites la chahada, soit vous êtes crucifiés ». Et bien non, on sera crucifié. Il y en a un qui a été crucifié devant son papa. On a même tué son papa. Ce qui s’est passé par exemple à Abra, dans la zone industrielle, dans la banlieue de Damas. Au fur et à mesure où on entrait dans la ville, on commençait à tuer les hommes, les femmes et les enfants. Et après le massacre, on prenait les têtes et on jouait au foot avec leurs têtes. En ce qui concerne les femmes, on prenait leurs bébés et on les accrochaient aux arbres avec leurs cordons ombilicaux. Heureusement, l’espérance et la vie est plus forte que la mort. Après une accalmie et la reprise de l’armée de la ville, on fait des messes de requiem, on continue et la prière se fait encore plus intense.

    Et donc face à ces atrocités, comment arrivent-ils à vivre au quotidien ?
    Ils vont dans des endroits un peu plus calmes parce que les combats se concentrent dans des régions ou dans des villes. Les gens se dirigent vers des zones plus calmes, soit chez des parents soit chez des amis. Les denrées alimentaires manquent. Dans certains endroits, il y a quelques légumes mais ils sont hors prix parce que la vie a augmenté de 500%, pour ne pas dire plus. Il y en a certains qui touchent encore un petit salaire. Il y a encore certains fonctionnaires qui se rendent à leur travail à leurs risques et périls. Ils ne savent pas si en allant à leur travail, ils retourneront vivants ou pas. Et c’est la même chose pour les jeunes qui vont à l’école ou à l’université, puisque pour ne pas laisser les gens dans le sentiment d’attendre la mort, il y a des institutions qui continuent avec ceux qui peuvent y accéder. Il y a une solidarité qui s’est créée entre les personnes. Lorsque le carburant, le gaz, l’électricité et même le pain manquent, les voisins se prêtent entre eux. Le plus grand souci, c’est le souci des enfants.

    Comment les chrétiens arrivaient à vivre avant cette guerre ?
    La Syrie est un pays laïc, au plein sens du terme. Il y avait une convivialité entre chrétiens et musulmans. Donc, ils s’acceptaient, ils vivaient dans la simplicité. Malheureusement, les évènements sont arrivés. Au début, ils se soutenaient encore. Même jusqu’à présent, toute la minorité qui est neutre continue à se soutenir. On vit tout le temps dans la peur et dans la crainte. Avant ces évènements, on vivait très bien. C’est le seul pays où les chrétiens pouvaient pratiquer, sortir et venir. Il y avait une sécurité qui ne se trouve dans aucun autre pays avoisinant. Les Églises s’entraidaient entre elles. Dès fois, on faisait des processions ensemble, entre orthodoxes et catholiques. Les chrétiens étaient chrétiens. On ne regardait pas la confession et le rite. Il y avait vraiment une entente extraordinaire. Hélas, actuellement, ce n’est plus le cas. Il y a deux tiers des chrétiens qui ont déjà quitté le pays. Et déjà, on n’était pas nombreux. Après les menaces et le massacre de Maaloula, les chrétiens on dit : « Notre tour va arriver. Donc, sauvons les enfants ». Malgré les appels des patriarches et de notre Pape qui disaient « Non, il ne faut pas quitter. Il faut rester là. Il faut témoigner ». Mais ceux qui restent vraiment, ce sont les gens qui n’ont pas les moyens de partir et qui se sont vus refuser leurs visas.

    Et en ce qui concerne votre famille ?
    J’ai fait deux invitations à ma maman pour venir en France mais par deux fois, le visa a été refusé. Mes deux frères aussi comme d’autres parents, voisins ou amis. Ils ont aussi essayé mais leur visa a été refusé. Comment aider ces chrétiens ? On ne les protège pas parce qu’ils se sentent abandonnés et on ne les laisse pas partir. Ceux qui restent sont vraiment en danger.

    Et quelles sont malgré tout vos raisons d’espérer ?
    Le Seigneur ne nous abandonnera pas. Il va y avoir des hommes de bonne volonté comme il y en a encore qui travaillent et qui œuvrent pour le retour de la paix, pour soutenir, pour aider, pour aller sur place, mener des actions et témoigner de la fraternité malgré la politique. Ils continuent à prier et ils disent « personne ne meurt avant son heure ». Mais notre pays va se redresser, se reconstruire, rebondir et il redeviendra encore plus fort qu’avant. La solidarité est plus forte qu’avant. Notre attachement au Christ et à notre foi sera encore plus fort qu’avant.

    Pour terminer, est-ce que vous voulez ajouter quelque chose ou lancer un appel ?
    J’en appelle aux protagonistes, surtout français, parce que la France a une influence extrêmement puissante sur les autres. J’appelle donc ces protagonistes à repenser aux droits de l’homme et à la dignité de l’homme. Je redis aussi à tous mes compatriotes qu’il y a des personnes qui pensent à eux et qui prient pour eux. Donc, qu’ils ne désespèrent pas.

    Source : Radio Vatican.

    Soyons de ceux-là : prions avec ferveur et persévérance pour nos frères et sœurs d'Orient !