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intervention

  • Intervention du Saint-Siège à la XXIe Conférence des parties de la Convention - COP21

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    Ci-dessous, texte intégral du discours prononcé hier par le Secrétaire d'Etat, le Cardinal Pietro Parolin, à la 21e Conférence des parties de la Convention cadre des Nations unies - COP21, qui a lieu à Paris du 30 Novembre au 11 Décembre 2015.

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  • Intervention du Cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin au Forum de l'UNESCO « Éduquer aujourd'hui et demain »

    Le Forum « Éduquer aujourd'hui et demain » se déroule aujourd'hui à Paris au siège de l'UNESCO. L'événement est organisé par la Mission Permanente d'Observation du Saint-Siège à l'UNESCO, avec la Congrégation pour l'Education Catholique, pour célébrer le 70e anniversaire de la fondation de l'UNESCO, les 50 ans de la Déclaration conciliaire  Gravissimum educationis, texte clé pour l'Éducation Catholique, et les 25 ans de la Constitution apostolique Ex Corde Ecclesiae, le texte de référence pour les universités catholiques.

    Dans son discours, le Cardinal Pietro Parolin a d'abord tracé l’histoire du service éducatif de l’Eglise catholique, et mis ainsi en exergue quelques défis et perspectives qui se présentent à l'attention générale, dans le but de raviver une commune passion pour l’éducation. Puis il a rappelé que "la culture et l’éducation n’ont jamais été considérées par l’Eglise catholique comme de simples instruments pour l’évangélisation mais comme des dimensions humaines dotées d’une haute valeur intrinsèque. L’investissement dans l’instruction des jeunes générations est une condition pour le développement des peuples, tout particulièrement de ceux qui s’efforcent d’échapper à la faim, à la misère, aux maladies endémiques ou à l’ignorance, et qui cherchent une participation plus large aux fruits de la civilisation, une mise en valeur plus active de leurs qualités humaines. Comme déclarait Paul VI dans l’encyclique Populorum Progressio, l’Eglise partage les efforts pour un plus grand accès à l’alphabétisation, à l’éducation pour tous et à la formation permanente. Ces piliers sont rendus encore plus solides par l’engagement fondamental en faveur des minorités ethniques et religieuses et en soutien au génie féminin, si important pour une croissance harmonieuse de la société. L’Eglise catholique, experte en humanité, a placé l’éducation au centre de sa mission et continue même de nos jours à la considérer comme sa priorité, spécialement dans un contexte de priorité globale pour l’éducation provoquée aussi bien par des processus de changement que par une approche réductionniste qui tend à limiter la portée universelle de l’éducation à l’aspect purement économique. En effet, en y regardant de près, la récente crise financière globale est de genre entropique. Elle a donné naissance à une perte de sens et en conséquence à une apathie sociale. Dans ce refus, on perd toute orientation vers le bien commun et on s’éloigne de la valeur propulsive de la relationnalité au nom de l’anthropologie minimaliste de l’Homo Oeconomicus, qui étouffe les relations interpersonnelles et prend les potentialités rationnelles au piège".

    Evoquant alors les fondements de la pédagogie et de la tradition éducative de l’Église, puis les changements introduits par le Concile Vatican II, qui "sut analyser objectivement et à la lumière de l’Evangile les attentes des communautés" chrétiennes, le Cardinal Parolin a tracé les profils de quelques défis et perspectives éducatives de notre temps, manifestement fragmenté et multi-identitaire, passant du paradigme de la terminologie technique à la centralité de l’humain, et soulignant en particulier que "la proposition de l’Eglise catholique es d'aller au-delà des bas-fonds de l’individualisme et de franchir le gué d’une construction épistémologique trop fermée sur elle-même". Militant pour le développement d'une éducation élargie et de valeur, il a dit l'urgence "d'une saine autocritique, en réponse aux plaintes qui viennent du monde scolaire comme de l'université face une excessive présence d’instruments et de techniques, face à une désertification progressive des disciplines humanistes dans la formation". Après avoir tracé le cadre d'une éducation qui soit sensible à la beauté, plus mature en matière de respect de l’environnement, mais aussi dans l’attention au prochain et dans la participation aux idéaux" partagés. Parlant enfin de l’éducation au dialogue et la construction de la fraternité et d'un appel "à rechercher les conditions nécessaires pour un nouvel humanisme qui sache reconstruire un esprit de fraternité entre les personnes et entre les peuples", le Secrétaire d'Etat a conclu en encourageant et louant les initiatives de l’UNESCO qui célèbre l'anniversaire de sa fondation alors que "beaucoup entrevoient les signes d’une transition d’époque. Comme cela est déjà arrivé dans l’histoire de l’humanité, de telles périodes sont denses d’instabilité et cause de désorientation. Face à l’intensification de sentiments d’opposition et de haine, il paraît donc nécessaire de repartir du partage du beau et de la louange de la création, en valorisant l’apport que chacun peut offrir et en proposant un rapprochement humble et patient entre les individus, les communautés et les peuples. A la base de cette responsabilité commune il y a, comme l’avait affirmé ici même Jean-Paul II, une dimension fondamentale, capable de bouleverser jusque dans leurs fondements les systèmes qui structurent l’ensemble de l’humanité et de libérer l’existence humaine, individuelle et collective, des menaces qui pèsent sur elle. Cette dimension fondamentale, c’est l’homme, l’homme dans son intégralité, l’homme qui vit en même temps dans la sphère des valeurs matérielles et dans celle des valeurs spirituelles. Le respect des droits inaliénables de la personne humaine est à la base de tout".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 3.6.15).

    Texte intégral original en français de l'intervention du Card. Pietro Parolin, sur le site internet du Vatican.

  • Mgr Tomasi : « un recours à la force contre l'Etat islamique peut s'avérer nécessaire »

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    C’est une interview qui a suscité de nombreuses réactions depuis le début de la semaine. Dans un entretien donné au site catholique américain Crux, Mgr Silvano Tomasi a ainsi déclaré qu’un « recours à la force serait nécessaire » contre l’Etat Islamique si la voie politique était insuffisante en Irak et en Syrie. Une prise de position ferme de la part de l’observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU à Genève (Suisse).

    « Nous devons stopper cette sorte de génocide » affirme Mgr Tomasi, qui accuse le groupe djihadiste de commettre des atrocités à grande échelle contre les chrétiens, des actes qui justifieraient selon lui une intervention internationale. Mgr Tomasi serait favorable à une solution politique, mais lorsque le dialogue se révèle impossible, a-t-il admis, la communauté internationale doit prendre ses responsabilités pour protéger la vie et les droits fondamentaux de ces personnes. Interrogé par Anne-Sophie Saint-Martin, Mgr Tomasi précise que cette intervention, si elle a lieu, devra se faire  « à certaines conditions ».

    Entretien à écouter sur Radio Vatican.

  • Pour le Vatican, une intervention militaire est « nécessaire » en Irak

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    Habituellement, le Vatican est plutôt opposé au recours à la force armée dans la résolution de conflits. Mais ce que vivent en ce moment les minorités religieuses d’Irak est tellement révoltant qu’une intervention militaire lui paraît de plus en plus difficile à éviter.

    « Il faut intervenir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré Mgr Silvano Tomasi (photo), observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies, le 9 août dernier. « Peut-être que l’action militaire est nécessaire en ce moment pour arrêter l’avancée des djihadistes », a-t-il ajouté, alors que les Américains avaient commencé à larguer de l’aide humanitaire dans le nord du pays et à frapper de façon ciblée les positions de l’État islamique (EI).

    Mgr Tomasi a également estimé urgent de faire en sorte que ceux qui fournissent des armes et de l’argent aux fondamentalistes, les pays qui les appuient tacitement, soient découverts et cessent ce type de soutien, qui ne fait finalement de bien ni aux chrétiens, ni aux musulmans. A ce sujet, le représentant du Saint-Siège salut les musulmans qui se sont exprimé « avec des mots plus forts pour condamner cette persécution de chrétiens innocents et pour défendre leurs droits ».

    Une condamnation plus ferme de la part des musulmans

    Pour les patriarches des Églises orientales catholiques et orthodoxes, cela reste toutefois insuffisant. Réunis au Liban le 7 août dernier, une dizaine d’entre eux ont lancé un appel urgent dans lequel ils exhortent « tous les Parlements du monde arabe et islamique » à édicter des lois et des fatwas qui sanctionnent toute forme d’exclusion et de discrimination à l’égard des minorités religieuses. Les patriarches demandent aussi l’intervention des Nations-Unies, mais sans réclamer directement un déploiement de forces internationales, même si celui-ci est suggéré par la demande exprimée au Conseil de sécurité d’adopter une résolution claire ordonnant la restitution des maisons et des biens spoliés « par tous les moyens possibles ».

    « Il faut employer la force »

    Mgr Dominique Lebrun, à Erbil depuis le 9 août, pense également qu’il sera difficile d’éviter le recours à la force. « On a en face de nous des terroristes qui sont sans foi ni loi et, en même temps, qui peuvent être arrêtés », a expliqué l’évêque de Saint-Etienne (France) dans un entretien téléphonique avec l’AFP. « Il faut que la communauté internationale, qui a l’air unanime, détermine qui aide ces gens-là. Il y a une action diplomatique à avoir, une action humanitaire et aussi une action, je suis désolé de le dire en tant qu’évêque, militaire. Il faut employer la force, comme les Américains ont commencé à le faire, mais avec une analyse précise de la situation… Il faut que ce soi-disant État, cette soi-disant armée soit arrêtée. »

    Président du Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe (CCEE), le cardinal Peter Erdö a également lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle fasse davantage pour arrêter cette tragédie. « Nous ne pouvons pas cesser d’espérer que les armes se taisent au plus vite, afin que l’ordre soit rétabli et que l’espérance revienne », écrit-il dans un communiqué rendu public le 9 août dernier.

    Outre ces différents appels, la mobilisation pour les chrétiens d’Irak continue de s’internationaliser. Les évêques américains ont notamment invité leurs diocésains à prier pour la paix en Irak le dimanche 17 août.

    P. A. (avec La Croix et Radio Vatican)

    Source : InfoCatho.be

  • Irak : pour Mgr Sako, la position américaine est décevante

    Irak,lettre ouverte,Mgr Sako,patriarche,chaldéens,Babylone,intervention,position,américaine,déceptionPublication d'une lettre ouverte dimanche 10 août par Mgr Louis Raphaël Sako. Le Patriarche de Babylone des chaldéens fait le point sur la « terrible » situation humanitaire des chrétiens. Il se désole du fait que les Américains se contentent de protéger Erbil.

    70.000 déplacés chrétiens, ainsi que des membres d’autres minorités se sont réfugiés à Ankawa qui compte 25.000 chrétiens. « Les familles qui ont trouvé abris dans les églises ou les écoles sont dans des conditions plutôt bonnes, mais celles qui dorment dans la rue ou dans des parcs sont dans des conditions déplorables ». A Dohuk, le nombre de chrétiens a atteint plus de 60.000 personnes et la situation est « pire » qu’à Erbil.

    Il y a aussi des familles qui ont trouvé refuge à Kirkouk et Sulaymaniyah, certaines sont même arrivées aussi loin que Bagdad.

    Manque de coordination humanitaire

    Dans sa lettre ouverte publiée sur le site du patriarcat, Mgr Louis Raphaël Sako commence par faire le point sur la situation humanitaire de ses fidèles. Tandis que les militants de l’État islamique avance, l’aide humanitaire vient à manquer. « La mort et la maladie frappent les enfants et les personnes âgées parmi les milliers de familles qui se sont réfugiés partout dans la région du Kurdistan ».

    Les besoins humanitaires vont croissants : maisons, nourriture, eau, médecine et argent. Selon le patriarche, « le manque de coordination internationale ralentit et limite la mise en œuvre d’une assistance efficace à ces milliers de gens qui attendent un soutien immédiat ». Les églises, dit-il, offrent tout ce qu’elles peuvent.

    Dans les villages chrétiens situés entre Mossoul et la région du Kurdistan, les églises sont « vides et désacralisées ». Cinq évêques sont hors de leur évêché, rapporte Mgr Sako, les prêtres et religieuses ont quitté leur missions et les institutions ont tout laisser derrière elles, les familles ont fui avec leur enfants, mais abandonnant tout le reste. « Le niveau du désastre est extrême ».

    Pour Mgr Sako, protéger Erbil n’est pas suffisant

     « La position du président américain Obama de n'apporter une assistance militaire que pour protéger Erbil est décevante ». Les discussions sur une partition de l’Irak sont « terrifiantes ». Les Américains « ne vont pas attaquer les positions de l’état islamique à Mossoul et dans la plaine de Ninive », poursuit le patriarche. Ils « n’envisagent pas une solution rapide pour donner de l’espoir ». Attendre que les forces de sécurités irakiennes combattent avec les Peshmergas contre les militants de l’État islamique est « déprimante ». Le président de la région du Kurdistan a dit que les troupes kurdes combattent avec « un état terroriste, pas des groupes mineurs » ! Alors que le pays est à feu et à sang, les politiciens à Bagdad se battent pour le pouvoir.

    A la fin, peut-être, Mossoul ne sera pas libérée ni les villages de la plaine de Ninive.

    Le patriarche chaldéen se désole du fait qu’il n’y ait en outre aucune « stratégie pour assécher la source de pouvoir et de ressources de ces terroristes islamiques ». Aujourd’hui, rappelle-t-il, l’État islamique contrôle la ville pétrolière de Zumar, les champs pétroliers de Ain Zalah et Batma, et en Syrie, d’Al-Raqqa et Deir ez-Zor. Ils ont en outre été rejoints par des combattants extrémistes islamiques venant de plusieurs pays du monde.

    Quel choix ont ces réfugiés, s'interroge Mgr Sako

    La migration : où ? Ont-ils assez de documents et d’argent ?
    Rester : dans les écoles ou dans les camps de réfugiés, en attendant que l’été s’achève et que l’hiver arrive ? Les écoles rouvriront-elles ? Leurs enfants iront-ils à l’école élémentaire, primaire, au collège ou à l’université ? Seront-ils les bienvenus dans les écoles d’Erbil de Duhok et de Sulaymaniyah ? Quel futur pour les propriétés, les biens ou le travail des ces milliers de personnes innocentes qui ont dû fuir dans la nuit, par la force, leurs chers villages ?

    « Ce sont des questions qui doivent affliger de la peine dans les consciences de chacun et de chaque organisation, afin que quelque chose soit fait pour sauver ces personnes qui ont leur histoire sur cette terre depuis leurs origines. »

    Source : Radio Vatican.

  • Rencontre avec les prêtres, religieux, religieuses et séminaristes dans l'église du Gethsémani près du Jardin des Oliviers

    Au long d'une cérémonie courte mais émouvante, le Pape François a rencontré les prêtres, séminaristes, religieuses et religieux de Terre Sainte, représentant au total une centaine de congrégations.

    Accueilli par Sa Béatitude Fouad Twal, le patriarche latin de Jérusalem, le Pape a été interpellé sur le sentiment qu'ont les chrétiens de Terre Sainte d'être abandonnés, de ne pas recevoir suffisamment de signes d'amitié et de solidarité de la part des communautés catholiques d'Occident. « Comme Jésus à Gethsémani, nos jeunes consacrés se sentent souvent seuls et abandonnés, a déclaré le patriarche Twal au Pape. A travers ta personne et ta voix, nous demandons au monde chrétien et à nos frères évêques, plus de proximité, plus de solidarité de la part de nos frères évêques et de sens d'appartenance à notre Église mère. »

    Après avoir revêtu l'étole utilisée par Paul VI lors de sa venue 50 ans plus tôt dans cette même église, le Pape a prononcé une méditation, appelant chacun à s'interroger sur sa propre attitude face à la Passion du Christ, comme il l'avait fait lors du dimanche des Rameaux, à Rome, le 13 avril dernier. « Cela nous fera du bien à nous tous, évêques, prêtres, personnes consacrées, séminaristes, de nous demander en ce lieu : qui suis-je devant mon Seigneur qui souffre ? »

    Méditation du Pape (texte intégral) :

    « Il sortit pour se rendre… au mont des Oliviers, et ses disciples le suivirent » (Lc 22, 39)

    Quand arrive l’heure marquée par Dieu pour sauver l’humanité de l’esclavage du péché, Jésus se retire ici, à Gethsémani, au pied du mont des Oliviers. Nous nous retrouvons dans ce lieu saint, sanctifié par la prière de Jésus, par son angoisse, par sa sueur de sang ; sanctifié par-dessus tout par son « oui » à la volonté d’amour du Père. Nous avons presque peur de nous rapprocher des sentiments que Jésus a éprouvés en cette heure ; nous entrons sur la pointe des pieds dans cet espace intérieur où s’est décidé le drame du monde.

    En cette heure, Jésus a senti la nécessité de prier et d’avoir auprès de lui ses disciples, ses amis, qui l’avaient suivi et avaient partagé de plus près sa mission. Mais ici, à Gethsémani, le suivre se fait difficile et incertain ; le doute, la fatigue et la terreur prennent le dessus. Dans la rapidité du déroulement de la passion de Jésus, les disciples auront diverses attitudes à l’égard du Maître : de proximité, d’éloignement, d’incertitude.

    Cela nous fera du bien à nous tous, évêques, prêtres, personnes consacrées, séminaristes, de nous demander en ce lieu : qui suis-je devant mon Seigneur qui souffre ?

    Suis-je de ceux qui, invités par Jésus à veiller avec lui, s’endorment, et au lieu de prier, cherchent à s’évader en fermant les yeux devant la réalité ?
    Est-ce que je me reconnais en ceux qui se sont enfuis par peur, abandonnant le Maître à l’heure la plus tragique de sa vie terrestre ?
    Peut-être y-a-t-il en moi la duplicité, la fausseté de celui qui l’a vendu pour trente pièces, qui avait été appelé ami, et qui pourtant a trahi Jésus ?

    Est-ce que je me reconnais dans ceux qui ont été faibles et qui l’ont renié, comme Pierre ? Peu de temps avant, il avait promis à Jésus de le suivre jusqu’à la mort (cf. Lc 22, 33) ; puis, poussé dans ses derniers retranchements et assailli par la peur, il jure de ne pas le connaître.
    Est-ce que je ressemble à ceux qui désormais organisaient leur vie sans lui, comme les deux disciples d’Emmaüs, insensés et lents à croire les paroles des prophètes (cf. Lc 24, 25) ?

    Ou, grâce à Dieu, est-ce que je me retrouve parmi ceux qui ont été fidèles jusqu’à la fin, comme la Vierge Marie et l’apôtre Jean ? Quand sur le Golgotha, tout devient sombre et que toute espérance semble finie, l’amour seul est plus fort que la mort. L’amour de la Mère et du disciple bien-aimé les pousse à rester au pied de la croix, pour partager jusqu’au bout la douleur de Jésus.

    Est-ce que je me reconnais dans ceux qui ont imité leur Maître et Seigneur jusqu’au martyre, témoignant combien il a été tout pour eux, la force incomparable de leur mission et l’horizon ultime de leur vie ?

    L’amitié de Jésus à notre égard, sa fidélité et sa miséricorde sont le don inestimable qui nous encourage à poursuivre avec confiance notre marche à sa suite, malgré nos chutes, nos erreurs et nos trahisons.

    Mais cette bonté du Seigneur ne nous dispense pas de la vigilance face au tentateur, au péché, au mal et à la trahison qui peuvent traverser aussi la vie sacerdotale et religieuse. Tous nous sommes exposés au péché, au mal, à la trahison. Nous percevons la disproportion entre la grandeur de l’appel de Jésus et notre petitesse, entre la sublimité de la mission et notre fragilité humaine. Mais le Seigneur, dans sa grande bonté et dans son infinie miséricorde, nous prend toujours par la main, afin que nous ne nous noyions pas dans la mer du désarroi. Il est toujours à nos côtés, il ne nous laisse jamais seuls. Donc, ne nous laissons pas vaincre par la peur et par le découragement, mais avec courage et confiance, allons de l’avant sur notre chemin et dans notre mission.

    Vous, chers frères et sœurs, vous êtes appelés à suivre le Seigneur avec joie sur cette Terre bénie ! C’est un don et aussi une responsabilité. Votre présence ici est très importante ; toute l’Église vous est reconnaissante et elle vous soutient par la prière. Depuis ce lieu saint, je désire adresser un salut affectueux à tous ceux de Jérusalem. En connaissant les difficultés que vous avez dans cette ville, je vous exhorte a être des témoins courageux de la Passion du Seigneur et de sa Résurrection.

    Imitons la Vierge Marie et saint Jean, et restons près des nombreuses croix où Jésus est encore crucifié. C’est la route sur laquelle notre Rédempteur nous appelle à le suivre. Il n’ya pas d’autre voie, c’est celle-ci.
    « Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur » (Jn 12, 26). »

    Source : Radio Vatican.

  • Le Pape s'adresse aux évêques italiens

    Hier pour la première fois, le Saint-Père a inauguré l'assemblée annuelle de la Conférence épiscopale italienne, réunie pour débattre de ses modifications statutaires et des nouvelles orientations en matière catéchistique. Il a centré son intervention sur la fonction des pasteurs d'une Église qui est avant tout corps et communauté du Ressuscité, promesse et anticipation du Royaume :
    "Les gens nous observent car nous devons les aider à comprendre le caractère singulier de l'existence dans le plan providentiel de Dieu... La foi est la mémoire vivante d'une rencontre alimentée par la Parole... Sans une prière assidue le pasteur risque d'avoir honte de l’Évangile au point de noyer le scandale de la croix dans la mondanité. Dans la vie de tout pasteur, les tentations d'occulter le primat de Dieu et de son Christ sont légion. Cela va de la tiédeur à la médiocrité...qui écartent renoncements et sacrifices. Il s'agit de la tentation de la superficialité pastorale qui va de pair avec l'acidité et l'insatisfaction... C'est la tentation de s'accommoder de la grisaille qui éteint toute attente et toute créativité, qui nous laisse insatisfaits et incapables d'entrer dans le vécu des gens... Nous ne devons donc pas cesser de rechercher le Seigneur...qui est le principe et le fondement, celui qui enveloppe nos faiblesses de sa miséricorde, transfigure et renouvelle tout, la chose la plus précieuse que nous sommes appelés à offrir aux fidèles menacés de sombrer dans une société de l'indifférence sinon du désespoir". Telle est la voie à suivre en la compagnie du Christ.
    "Redécouvrons que nous sommes un peuple, redécouvrons la grâce et même la difficulté de vivre et ses contradictions qu'il convient d'aborder en s'ouvrant au Seigneur.
    L’Église est également une grâce dont nous sommes profondément débiteurs. "Elle est un don de responsabilité et d'unité. En être sacrement configure notre mission" de pasteurs. Or le défaut ou la faiblesse "de communion constitue un grand scandale... Les pasteurs doivent s'abstenir de toute tentation pouvant défigurer la mission", comme celle de jugements tranchants qui ne nous impliquent pas ou le laxisme qui évite de prendre en charge l'autre...l'ambition et les courants qu'elle génère, le sectarisme...ou le replis dans des formes du passé et des sécurités perdues, et encore la prétention de défendre l'unité en niant la diversité, toutes attitudes qui humilient les dons que le Seigneur ne cesse de rajeunir au sein de son Église. Face à ces risques, l'antidote la plus efficace est l'expérience ecclésiale, qui découle de l'Eucharistie. Sa force de cohésion génère la fraternité et la capacité d'accueil, de pardon et d'union".
    Le Pape a alors encouragé ses confrères italiens à aimer avec générosités les personnes et leurs communautés : "Ayez confiance dans le bon sens du peuple de Dieu à la recherche de la voie juste. Accompagnez donc largement le sens de la co-responsabilité des laïcs" qui vous aideront à ne pas en rester "à une pastorale de la conservation...générique et peu inefficace, et au contraire à élaborer une pastorale tournée vers l'essentiel... Servir le Royaume implique de vivre hors de soi tendus vers la rencontre d'autrui. La voie pour se retrouver soi-même, est d'être nous-mêmes en annonçant la vérité du Christ et de sa miséricorde... C'est avec cette clarté que vous devez conduire l'annonce, avec l'éloquence des gestes...
    Et la famille doit être l'espace principal de votre action. Lieu où votre action est majoritairement nécessaire, la communauté domestique est actuellement fortement pénalisée par une culture qui privilégie les droits individuels et transmet la logique du provisoire... Penchez-vous sur elle en 'Bons Samaritains', avec compassion sur qui est affectivement blessé, sur qui voit son projet de vie compromis".
    Ne négligez pas non plus les personnes sans emploi ou précaires qui veulent vous parler, "de toutes ces personnes qui vivent le drame de ne savoir comment nourrir leurs familles, ou celles ne savent plus comment faire tourner leur entreprise. La crise historique en appelle à la responsabilité sociale de tous.
    Quant à l’Église, qui ne doit céder ni au catastrophisme ni à la résignation, elle doit soutenir sous toutes les formes possibles de solidarité créative les personnes dont la dignité est offensée... Il faut aussi tendre les bras aux migrants qui fuient à cause de l'intolérance, de la persécution et de l'absence de perspectives. Personne ne peut détourner son regard".
    Nous devons plus généralement répondre à une variété de situations difficiles, et "être attentifs de manière à prendre part aux débats sur un nouveau modèle de développement qui ne détruise plus la nature et ne sacrifie plus personne au nom du profit, en marginalisant et excluant... Allez donc au devant de chacun, de qui en appelle à l'espérance dont vous êtes porteurs. Accueillez leurs cultures, manifestez-leur de la fraternité en leur présentant avec respect la foi de l’Église, avec les gestes de gratitude et de solidarité qui anticipent ici-bas le dimanche éternel".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 20.5.14)

  • 10 avril 2014 : Intervention de Gregor Puppinck (« Un de nous ») au Parlement européen

    INTRODUCTION

    J’ai l’honneur de m’adresser à vous en tant que représentant du comité d’organisation de l’Initiative Citoyenne européenne « Un de nous/One of us », qui est à ce jour l’Initiative Citoyenne qui a réuni le plus grand nombre de soutiens à travers toute l’Europe.

    L’Initiative Citoyenne « Un de Nous » a recueilli près de deux millions de signatures, ce qui en fait la première initiative à ce jour et la plus grosse pétition dans  l’histoire des institutions européennes.

    Notre demande relève de la compétence de l’Union, et sa compatibilité avec le droit européen et les droits fondamentaux a déjà été vérifiée et attestée par la Commission européenne lors de l’examen préalable à l’enregistrement officiel de l’Initiative.

    L’Initiative Citoyenne « Un de Nous » a donc rempli toutes les conditions nécessaires pour faire à présent l’objet d’une proposition législative qui sera discutée après les élections par le prochain Parlement et par le Conseil.

    L’objet de l’audition de ce jour n’est pas d’anticiper sur les débats qui auront lieu sur la base de notre proposition législative, mais de nous donner la possibilité, nous qui représentons près deux millions de citoyens de vous exposer dans le détail notre demande.

    Notre demande est simple et précise, elle s’appuie sur l’acquis européen, plus encore, elle est juste et bénéfique.

    Par respect pour la vie et la dignité de tout être humain, nous demandons l’intégration d’une clause éthique dans la réglementation européenne qui exclut explicitement de financement européen toute activité qui détruise ou implique la destruction de vies humaines. Cette clause éthique de portée générale s’applique en particulier au financement de pratiques biotechnologiques impliquant la destruction d’embryons humains, et au financement d’avortements dans le contexte de l’aide au développement.

    Ainsi, l’Initiative demande que soit introduit dans le droit européen le principe suivant :

    « Aucun fonds de l’Union européenne ne doit être attribué à des activités qui détruisent des embryons humains ou qui présupposent leur destruction »

    Suite et intégralité de l'intervention (texte et vidéo) sur le site internet Un de nous.

  • 29 mai : "Normes procédurales en matière d'apparitions et révélations présumées"

    Cité du Vatican, 29 mai 2012 (VIS). Voici les passages principaux du document intitulé "Normes procédurales en matière d'apparitions et révélations présumées" (1978), alors adressé à l'épiscopat mondial, et publié par la Congrégation pour la doctrine de la foi :

    "Origine et caractère de ces normes :
    Aujourd’hui plus qu’autrefois, la nouvelle d'apparitions se répand rapidement parmi les fidèles grâce aux media. De plus, la facilité des déplacements favorise la fréquence des pèlerinages. Aussi l’Autorité ecclésiastique doit-elle sans tarder se prononcer en la matière. D’autre part, la mentalité contemporaine, ainsi que les exigences de la science et de l’investigation critique, rendent plus difficile, sinon impossible, de parvenir avec la rapidité nécessaire aux jugements qui concluaient jadis les enquêtes en la matière par le Constat de Supernaturalitate ou le Non Constat de Supernaturalitate... Pour parvenir à une plus grande certitude sur une apparition ou révélation présumée, il reviendra à l’autorité ecclésiastique de juger d’abord du fait selon des critères positifs et négatifs. Ensuite, si cet examen aboutit à une conclusion favorable, permettre certaines manifestations publiques de culte ou de dévotion, tout en les observant avec la plus grande prudence. Enfin, à la lumière du temps et de l’expérience, et en particulier selon l’abondance des fruits spirituels procurés par la nouvelle dévotion, porter, le cas échéant, un jugement sur l’authenticité et le caractère surnaturel".

    Critères de jugement, pour le moins de sa probabilité, du caractère des apparitions ou révélations présumées.
    Les critères positifs sont :
    La certitude morale ou, du moins, la grande probabilité, acquise au terme d’une enquête sérieuse sur le fait en question.
    Les circonstances particulières relatives à l’existence et à la nature du fait sont les qualités personnelles du ou des sujets en cause (équilibre psychique, honnêteté et rectitude morale, sincérité et docilité envers l’autorité ecclésiastique, aptitude à revenir au régime normal d’une vie de foi).
    Quant à la révélation, elle doit être exempte d'erreur doctrinale théologique et spirituelle".
    Le fait doit développer "une saine dévotion, ainsi que des fruits spirituels abondants et constants (esprit d’oraison, conversions, témoignages de charité).

    Critères négatifs.
    Les critères négatifs sont :
    L'erreur manifeste sur le fait, des erreurs doctrinales attribuées à Dieu lui-même, à la bienheureuse Vierge Marie ou à un saint dans leurs manifestations, compte tenu toutefois de la possibilité que le sujet ait ajouté, même inconsciemment, des éléments purement humains, voire quelque erreur d’ordre naturel, à une révélation vraiment surnaturelle.
    Une évidente recherche de lucre étroitement liée au fait lui-même.
    Des actes gravement immoraux accomplis au moment ou à l’occasion du fait lui-même, par le sujet et par ses accompagnateurs.

    Des maladies psychiques ou une tendance psychopathique du sujet, ayant exercé sur le fait présumé surnaturel une influence certaine, comme une psychose ou une hystérie collective.
    Il faut noter que ces critères, positifs ou négatifs, sont indicatifs, et non limitatifs, et doivent être pris ensemble ou selon leur complémentarité.

    Comportement de l'autorité ecclésiastique compétente :
    Si, à l’occasion du fait présumé surnaturel, un culte ou une forme quelconque de dévotion naît de façon quasi spontanée de la part des fidèles, l’autorité ecclésiastique compétente a le grave devoir de s’informer sans retard et d’être particulièrement vigilante.
    Si des fidèles en font la demande légitime (c’est-à-dire en communion avec les pasteurs et sans être poussés par un esprit sectaire), l’autorité ecclésiastique peut intervenir, pour autoriser et promouvoir certaines formes de culte et de dévotion, à condition que rien ne les empêche au regard des critères précisés ci-dessus. On veillera néanmoins à ce que les fidèles ne tiennent pas cette façon d’agir pour une approbation par l’Eglise du caractère surnaturel du fait.
    En raison de sa charge doctrinale et pastorale, l’autorité compétente peut intervenir de son propre chef et doit même le faire dans les circonstances graves, par exemple pour corriger ou prévenir des abus dans l’exercice du culte ou de la dévotion, condamner des doctrines erronées ou éviter les dangers d’un mysticisme faux ou inconvenant.
    Dans les cas douteux, qui ne portent pas atteinte au bien de l’Eglise, l’Autorité ecclésiastique compétente s’abstiendra de tout jugement et de toute action directe (car il peut arriver qu’avec le temps l’événement qualifié de surnaturel tombe dans l’oubli). Elle restera vigilante et prête à intervenir avec célérité et prudence, si c’est nécessaire.

    Autorité compétente :
    La première autorité ecclésiastique compétente pour intervenir est l'ordinaire du lieu, qui a le devoir d’être vigilant. La conférence épiscopale régionale ou nationale peut intervenir dans un deuxième temps, si l’évêque local, après avoir épuisé sa compétence, recourt à elle pour juger plus sûrement du cas, ou bien si l’affaire revêt une dimension nationale ou régionale. Dans ce cas ce sera toujours avec le consentement préalable de l’ordinaire. Enfin, le Siège apostolique peut intervenir, soit à la demande de l'évêque directement, soit à celle d’un groupe qualifié de fidèles, voire même en vertu du droit immédiat de juridiction universelle du Souverain Pontife.

    Intervention de la Congrégation :
    L’intervention de la Congrégation pour la doctrine de la foi peut être demandée par l’ordinaire, après qu’il ait accompli ce qui lui revient, soit par un groupe qualifié de fidèles. En ce cas, on évitera que le recours à ce dicastère soit motivé par des raisons suspectes (comme la volonté de forcer l’évêque à modifier ses décisions légitimes ou d’appuyer un groupe sectaire).
    Il appartient aussi à cette congrégation d’intervenir de son propre mouvement dans les cas graves, notamment lorsque l’affaire affecte une large portion de l’Eglise. Mais l’ordinaire sera toujours consulté, ainsi que, le cas échéant, la conférence épiscopale.
    La congrégation pourra apprécier la manière d’agir de l’évêque et de l’approuver ou, dans la mesure du possible et du convenable, de faire procéder, soit par elle-même, soit par une commission spéciale, à un nouvel examen du fait, distinct de celui qu’aura réalisé l’ordinaire du lieu."

    Source : VIS Archive 01 - 29.5.12