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  • Angelus de ce dimanche 23 octobre 2016

    « Aujourd’hui est le temps du courage ! » C’est ce qu’a lancé avec force le Pape François, lors de la prière de l’Angélus ce dimanche Place St Pierre, devant plus de 50 000 fidèles réunis sous les fenêtres du palais apostolique.

    Le Pape a auparavant centré sa courte catéchèse sur la seconde lettre de St Paul à Timothée, que propose la liturgie en ce dimanche. Arrivé au terme de son pèlerinage terrestre, « l’apôtre des gentils » écrit donc à Timothée, son « fils bien-aimé », et parcourt son existence totalement dévouée à la mission, en trois temps : le passé, le présent et l’avenir. Le présent est évoqué avec la métaphore du sacrifice ; le passé est vu à travers l’image de la « bonne bataille », de la « course d’un homme qui a été cohérent avec ses propres engagements et ses responsabilités ». S’agissant du futur, St Paul se confie au Seigneur, « le juste juge ». Car la mission de St Paul, a rappelé le Pape, s’est avérée efficace, juste et fidèle, « seulement grâce à la proximité et à la puissance du Seigneur, qui a fait de lui un annonciateur de l’Évangile à tous les peuples »

    L’Église se reflète dans ce récit autobiographique, a affirmé le Pape, surtout en cette journée missionnaire mondiale, dont le thème est « Église missionnaire, témoin de miséricorde ». « En St Paul, la communauté chrétienne trouve son modèle, dans la conviction que c’est la présence du Seigneur qui rend efficace le travail apostolique et l’œuvre évangélisatrice. L’expérience de l’apôtre des gentils nous rappelle que nous devons nous engager dans les activités pastorales et missionnaires, d’une part comme si le résultat dépendait de nos propres forces, avec l’esprit de sacrifice de l’athlète qui ne s’arrête pas devant les échecs ; et d’autre part, sachant que le vrai succès de notre mission est un don de la Grâce. C’est l’Esprit-Saint qui rend efficace la mission de l’Église dans le monde », a insisté le Souverain Pontife avant de répéter à plusieurs reprises : « Aujourd’hui est le temps de la mission et le temps du courage ! » (…) C’est le temps du courage, même si avoir du courage ne signifie pas avoir des garanties de succès. On nous demande du courage pour lutter, pas nécessairement pour vaincre, pour annoncer, pas nécessairement pour convertir. On nous demande d’avoir du courage pour proposer une alternative au monde, sans jamais devenir polémiques ou agressifs. On nous demande du courage pour nous ouvrir à tous, sans jamais diminuer l’unicité du Christ, unique Sauveur de tous. On nous demande du courage pour résister à l’incrédulité, sans devenir arrogants. On nous demande également le courage du publicain de l’Évangile, qui avec humilité n’ose même pas lever les yeux vers le Ciel, mais se frappe la poitrine en disant « Dieu, aie pitié de moi, pécheur ».

    « Que la Vierge Marie, modèle d’une Église en sortie et docile à l’Esprit-Saint nous aide tous à être des disciples missionnaires pour porter le message du salut à toute la famille humaine », a enfin conclu le Pape.

    Source : Radio Vatican (MA).

    Texte intégral traduit en français sur Zenit.org.

    A l’issue de l’Angélus, le Souverain Pontife a appelé les fidèles à s’unir à sa prière pour l'Irak « durement touché », alors que la bataille pour la reprise de Mossoul fait rage.

    « En ces heures dramatiques, a-t-il déclaré, je suis proche de toute la population d’Irak, en particulier de celle de la ville de Mossoul. Nos âmes sont bouleversées par les actes de violences féroces qui sont commis depuis trop longtemps contre des citoyens innocents, qu’ils soient musulmans, chrétiens, ou qu'ils appartiennent à d'autres ethnies et religions. Je suis profondément meurtri par les informations sur ces meurtres de sang-froid de nombreux fils de cette terre aimée, parmi lesquels tellement d'enfants. Cette cruauté nous fait pleurer, et nous laisse sans parole. Aux paroles de solidarité s’adjoint l’assurance de mon souvenir dans la prière, afin que l’Irak, durement touché, soit fort et solide dans l’espoir d’avancer vers un futur de sécurité, de réconciliation et de paix. Pour cela, je demande à tous de vous unir ma prière ».

    Et le Pape d'inviter la foule - près de 50 000 personnes selon la gendarmerie vaticane - à se recueillir en silence, avant de réciter un "Ave Maria".

    Source : Radio Vatican.

  • Irak : L'appel à l'aide de Mgr Petros Mouché, archevêque syriaque catholique de Mossoul

    Mgr_Mouche.jpgAlors que le Synode dédié à la famille est en cours au Vatican, l’archevêque syriaque catholique de Mossoul espère que ce dernier servira à attirer l’attention aussi sur les déplacés irakien, « à redonner à nos familles leur dignité ».

    Mgr Petros Mouché vient d’effectuer une tournée en Italie et en France pour sensibiliser les Européens à la situation des familles chrétiennes d’Irak, déplacées au Kurdistan irakien et qui s'apprêtent à passer leur deuxième hiver loin de leur domicile. « Une vie dans des préfabriqués ou dans une caravane, cela n’aide pas les familles et crée des problèmes. La cohabitation dans des espaces aussi petits est difficile. La famille qui n’a pas de maison n’est pas tranquille, tout comme ces parents qui ont les poches vides et rien pour acheter des médicaments à un enfant malade.»

    Un accueil massif pour éviter la dissolution d'une communauté

    Mgr Mouché est un réfugié parmi d’autres. Il a quitté la deuxième ville d’Irak lors qu’elle est tombée aux mains de Daech en juin 2014. Aujourd’hui, il appelle l'Occident à accueillir plusieurs centaines de familles chrétiennes ensemble au lieu de délivrer des visas au compte-goutte. Avec les départs successifs, il redoute une dissolution de sa communauté. « Mon diocèse compte aujourd'hui 12.000 familles, soit environ 50.000 personnes. C'est quasiment un tiers de tous les syriaques catholiques. Donc si on continue à se disperser, c'est notre peuple qui va disparaître, » explique l’archevêque lors de son passage en France.

    Il aimerait que les pays européens ou nord-américains accueillent dans leurs villages vides 400 ou 500 familles en même temps. « Regroupés, ils seront plus forts, leurs enfants seront scolarisés ensemble, ils pourront continuer à parler leur langue et vivre leur foi ». Le Figaro qui se fait écho de cette tournée de Mgr Petros Mouché, explique que « cette solution sonne comme un revirement », alors que l'évêque de Mossoul et de Qaraqosh plaidait jusqu'ici uniquement pour le maintien de ses fidèles en Irak, en y créant les conditions favorables. Mais l'objectif reste le même, estime le quotidien français : permettre, à terme, le retour des familles dans leurs villages, actuellement sous le contrôle de Daech. « Une fois leurs villages libérés, ils voudront rentrer chez eux », assure Mgr Mouché.

    En France, le président de l'Oeuvre d'Orient se montre réservé sur l'opportunité d'une telle initiative. Mais Mgr Pascal Gollnish reconnaît qu'il est « essentiel que les réfugiés syriaques accueillis à l'étranger restent en lien avec leurs coreligionnaires ». La prise de Palmyre en Syrie, suivie par la chute de Ramadi a instillé un vrai « sentiment de désespérance chez les déplacés », rappelle Mgr Gollnish. « Mais il est toujours envisageable de reprendre la plaine de Ninive et sécuriser Qaraqosh, ainsi que tous les villages chrétiens aux alentours. C'est la seule et unique solution, si on veut éviter que les derniers chrétiens fuient l'Irak. »

    Sources : Radio Vatican - Le Figaro.

  • Message vidéo du Pape François aux chrétiens de Mossoul réfugiés à Erbil

    Le Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, a entamé vendredi soir une visite de trois jours à Erbil, au Kurdistan irakien, accompagné d’une délégation de près de 100 personnes : religieux et religieuses, entrepreneurs, élus de la région et de la ville de Lyon, mais aussi journalistes. Un déplacement, en signe de solidarité avec les réfugiés irakiens, qui constitue une nouvelle étape dans le jumelage initié en juillet dernier entre le diocèse de Lyon et celui de Mossoul.

    Une initiative baptisée « ErbiLight » pour passer la traditionnelle fête des Lumières avec les chrétiens d’Irak chassés de chez eux. La matinée de ce samedi a été consacrée à la visite de trois camps de réfugiés avec lesquels plusieurs membres de la délégation ont partagé un déjeuner. Un moment particulièrement intense et émouvant suivi dans l’après-midi d’une messe en français et en araméen, et d’une grande procession dans un quartier chrétien d'Erbil. C’est à l’issue de la célébration qu’un message vidéo du Pape a été diffusé.




    Texte intégral du message :

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  • Vidéo - Irak : le chemin de croix de l'archevêque de Mossoul

    "Nous supplions le monde de se presser !"

    Des centaines de chrétiens se sont réfugiés dans le village de Soran au Kurdistan irakien pour échapper aux massacres des djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). L'évêque de Mossoul Mgr Mouche, lui aussi contraint de fuir, en appelle à la communauté internationale.

  • Irak : pour Mgr Sako, la position américaine est décevante

    Irak,lettre ouverte,Mgr Sako,patriarche,chaldéens,Babylone,intervention,position,américaine,déceptionPublication d'une lettre ouverte dimanche 10 août par Mgr Louis Raphaël Sako. Le Patriarche de Babylone des chaldéens fait le point sur la « terrible » situation humanitaire des chrétiens. Il se désole du fait que les Américains se contentent de protéger Erbil.

    70.000 déplacés chrétiens, ainsi que des membres d’autres minorités se sont réfugiés à Ankawa qui compte 25.000 chrétiens. « Les familles qui ont trouvé abris dans les églises ou les écoles sont dans des conditions plutôt bonnes, mais celles qui dorment dans la rue ou dans des parcs sont dans des conditions déplorables ». A Dohuk, le nombre de chrétiens a atteint plus de 60.000 personnes et la situation est « pire » qu’à Erbil.

    Il y a aussi des familles qui ont trouvé refuge à Kirkouk et Sulaymaniyah, certaines sont même arrivées aussi loin que Bagdad.

    Manque de coordination humanitaire

    Dans sa lettre ouverte publiée sur le site du patriarcat, Mgr Louis Raphaël Sako commence par faire le point sur la situation humanitaire de ses fidèles. Tandis que les militants de l’État islamique avance, l’aide humanitaire vient à manquer. « La mort et la maladie frappent les enfants et les personnes âgées parmi les milliers de familles qui se sont réfugiés partout dans la région du Kurdistan ».

    Les besoins humanitaires vont croissants : maisons, nourriture, eau, médecine et argent. Selon le patriarche, « le manque de coordination internationale ralentit et limite la mise en œuvre d’une assistance efficace à ces milliers de gens qui attendent un soutien immédiat ». Les églises, dit-il, offrent tout ce qu’elles peuvent.

    Dans les villages chrétiens situés entre Mossoul et la région du Kurdistan, les églises sont « vides et désacralisées ». Cinq évêques sont hors de leur évêché, rapporte Mgr Sako, les prêtres et religieuses ont quitté leur missions et les institutions ont tout laisser derrière elles, les familles ont fui avec leur enfants, mais abandonnant tout le reste. « Le niveau du désastre est extrême ».

    Pour Mgr Sako, protéger Erbil n’est pas suffisant

     « La position du président américain Obama de n'apporter une assistance militaire que pour protéger Erbil est décevante ». Les discussions sur une partition de l’Irak sont « terrifiantes ». Les Américains « ne vont pas attaquer les positions de l’état islamique à Mossoul et dans la plaine de Ninive », poursuit le patriarche. Ils « n’envisagent pas une solution rapide pour donner de l’espoir ». Attendre que les forces de sécurités irakiennes combattent avec les Peshmergas contre les militants de l’État islamique est « déprimante ». Le président de la région du Kurdistan a dit que les troupes kurdes combattent avec « un état terroriste, pas des groupes mineurs » ! Alors que le pays est à feu et à sang, les politiciens à Bagdad se battent pour le pouvoir.

    A la fin, peut-être, Mossoul ne sera pas libérée ni les villages de la plaine de Ninive.

    Le patriarche chaldéen se désole du fait qu’il n’y ait en outre aucune « stratégie pour assécher la source de pouvoir et de ressources de ces terroristes islamiques ». Aujourd’hui, rappelle-t-il, l’État islamique contrôle la ville pétrolière de Zumar, les champs pétroliers de Ain Zalah et Batma, et en Syrie, d’Al-Raqqa et Deir ez-Zor. Ils ont en outre été rejoints par des combattants extrémistes islamiques venant de plusieurs pays du monde.

    Quel choix ont ces réfugiés, s'interroge Mgr Sako

    La migration : où ? Ont-ils assez de documents et d’argent ?
    Rester : dans les écoles ou dans les camps de réfugiés, en attendant que l’été s’achève et que l’hiver arrive ? Les écoles rouvriront-elles ? Leurs enfants iront-ils à l’école élémentaire, primaire, au collège ou à l’université ? Seront-ils les bienvenus dans les écoles d’Erbil de Duhok et de Sulaymaniyah ? Quel futur pour les propriétés, les biens ou le travail des ces milliers de personnes innocentes qui ont dû fuir dans la nuit, par la force, leurs chers villages ?

    « Ce sont des questions qui doivent affliger de la peine dans les consciences de chacun et de chaque organisation, afin que quelque chose soit fait pour sauver ces personnes qui ont leur histoire sur cette terre depuis leurs origines. »

    Source : Radio Vatican.

  • La France prête à accueillir les chrétiens d'Irak, pas à les aider à rester chez eux

    Cette réaction tardive des autorités françaises vient après que de nombreuses associations, autorités religieuses et élus se soient étonnées du silence de la France, alors que l'ONU a qualifié l'épuration religieuse en cours en Irak de "crime contre l'humanité". Était-ce parce qu'il s'agissait de chrétiens persécutés ? Les manifestations de ce week-end à Lyon et Paris ont par ailleurs réuni des milliers de personnes, solidaires de chrétiens d'Irak.

    Depuis la chute de Mossoul, le 10 juin dernier, des milliers de chrétiens ont fui vers les villes les plus proches et se sont réfugiés, après avoir perdu tous leurs biens, dans la vallée de Ninive. Mais le silence assourdissant des grandes démocraties occidentales, dont la France, prises entre le conflit israélo-palestinien et la crise ukrainienne, a accompagné la fuite de ces réfugiés.

    Ce communiqué interministériel ressemble tout de même à un service minimum de la part des autorités françaises, qui se contentent, même si c'est déjà un progrès, de proposer d'accueillir les réfugiés irakiens sur le sol français, mais sans rien proposer de concret pour les aider à rester ou retourner chez eux, en Irak, pour celles et ceux qui le souhaiteraient encore. "Cela ne peut être qu'une solution provisoire, qui ne concernera que ceux qui sont déjà sur le chemin de l'exil", a ainsi estimé le Comité de soutien aux chrétiens d'Irak.

    Voici le communiqué diffusé lundi par les autorités françaises :

    "La situation des Chrétiens d’Orient est malheureusement dramatique. L’ultimatum lancé contre ces communautés à Mossoul par l’EIIL est le dernier exemple tragique de la terrible menace que font peser les groupes jihadistes en Irak, mais aussi en Syrie et ailleurs, contre ces populations historiquement partie intégrante de cette région. La France est révoltée par ces exactions qu’elle condamne avec la plus grande fermeté. Nous avons obtenu du Conseil de sécurité des Nations Unies qu’il condamne les persécutions menées par l’État islamique contre les minorités en Irak.
    Nous venons en aide aux déplacés qui fuient les menaces de l’État islamique et se sont réfugiés au Kurdistan. Nous sommes prêts, s’ils le souhaitent, à en favoriser l’accueil sur notre sol au titre de l’asile. Nous avons débloqué une aide humanitaire exceptionnelle pour leur porter assistance. La France continuera de mobiliser dans les prochains jours la communauté internationale pour que soit assurée la protection de ces populations, qui est une condition de la stabilité de la région. Nous sommes en contact constant avec les autorités locales et nationales pour que tout soit mis en œuvre afin d’assurer leur protection. Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve recevront prochainement les représentants en France des communautés chrétiennes d’Irak."

    Source : Aleteia.

  • Prise du Monastère syro catholique de Mar Behnam de la part de miliciens du prétendu « Etat islamique »

    Qaraqosh – Dans l’après-midi du Dimanche 20 juillet, les miliciens djihadistes du prétendu « État islamique » ont pris l’antique Monastère de Mar Behnam, sis à dix minutes de la ville de Qaraqosh, Monastère qui abritait une petite communauté de moines syro catholiques.

    L’Archevêque syro catholique de Mossoul, S. Exc. Mgr Yohanna Petros Moshe, confirme à l’Agence Fides qu’hier, des émissaires du prétendu « État islamique » « ont forcé les trois moines et un certain nombre de familles résidant à l’intérieur du Monastère à le quitter et à leur en laisser les clefs ». Aucune autre nouvelle confirmée n’est pour l’heure disponible à propos de ce qui se passe au Monastère même si nombreux sont ceux qui craignent la répétition d’actes de vandalisme et de profanations déjà constatés en d’autres lieux de culte chrétiens tombés aux mains des djihadistes. Entre temps, dans la ville de Qaraqosh, située à quelques kilomètres seulement du Monastère de Mar Behnam, la prise du Monastère de la part des miliciens islamistes a déjà accru l’état d’alerte de la population, en majorité chrétienne.

    « La communauté internationale – souligne le Père Nizar Semaan, prêtre syro catholique collaborateur de l’Archevêque syro catholique de Mossoul – fait preuve d’une passivité inquiétante face à ce qui se passe dans cette zone. Il faut sortir des déclarations vagues et mettre en œuvre des mesures concrètes sur les plans humanitaire et politique.
    Par exemple, il est temps d’insérer ces groupes dans la liste des organisations terroristes condamnées par les organismes internationaux et surtout il faut rendre publics les noms des pays et des forces qui les financent. Les services de renseignement et les gouvernements de différents pays savent certainement d’où arrivent les armes et l’argent qui permettent de maintenir ces groupes. Il suffirait d’interrompre les flux pendant un mois et ces groupes n’auraient plus aucune force ».
    En outre, selon le Père Semaan, il faut impliquer les responsables et les fidèles de l’islam sunnite dans l’effort visant à isoler les groupes djihadistes : « une condamnation de ces groupes de la part de responsables islamiques diffusée par l’intermédiaire des mosquées aurait certainement un effet notable » fait remarquer le prêtre.

    Le Monastère dédié au prince assyrien martyr Behnam et à sa sœur, Sarah, remonte au IV° siècle et se trouve être l’un des lieux de culte les plus anciens et les plus vénérés du Christianisme syrien. (GV)

    Source : Agence Fides (21/07/2014).

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  • Irak : rester ou partir ?

    Deux frèrACN-20140716-11515.jpges, deux points de vue différents.  L’AED a rendu visite à deux jeunes chrétiens de Kirkouk qui décrivent leur situation.

    Kirkouk : l’Irak en modèle réduit. Cette ville multiethnique au nord du pays est la patrie de Kurdes, Arabes, Turkmènes et chrétiens. Depuis des années, des attentats ébranlent la ville, d’autant que la région possède d’importantes ressources pétrolières. Après la progression de l’État Islamique en Irak et au Levant (EILL) en juin, les Kurdes ont occupé la ville. Mais les djihadistes de l’EILL, qui sont à seulement une vingtaine de kilomètres, veulent aussi s’en emparer. Les habitants craignent à nouveau des combats. Comment vivre dans une telle situation lorsqu’on est chrétien ?

    Choisir sa patrie ou la sécurité de sa famille ?

    « Le réservoir de ma voiture est toujours plein. Si la situation s’empire, je prends ma femme et mon enfant et nous nous enfuyons d’ici. Je ne veux prendre aucun risque. » Karam a 23 ans. Comme environ 5 000 autres habitants de Kirkouk, le jeune père de famille est chaldéen catholique. Sa femme est enceinte de leur deuxième enfant. « Je n’aurais jamais cru que j’envisagerais de partir un jour. Mais maintenant, je ne suis plus seul, je suis en charge d’une famille. » Mohand opine de la tête. Le jeune homme de 26 ans est le frère aîné de Karam. Il est séminariste. « Je comprends mon frère. Il a une femme et un enfant. Nous en parlons beaucoup au séminaire. L’émigration de nos fidèles est vraiment le plus grand défi auquel nous devons faire face. » Selon le jeune séminariste, il n’y a pas de solution unique à cette situation. « Les gens ont peur pour leurs enfants. Lorsque je dis à une jeune famille : Restez, ne partez pas !, ils me répondent : Et que ferons-nous s’il y en a un qui vient pour nous tuer ? Qui assurera leur sécurité ? ». Ces derniers jours, le dilemme de devoir échanger la sécurité contre leur patrie, préoccupe de nombreux chrétiens irakiens. « Surtout que ce sont en majorité les familles bien formées et aisées qui envisagent d’émigrer. En Occident, ils peuvent facilement reprendre pied en tant qu’ingénieurs ou médecins. Ceux qui restent sont ceux qui n’ont pas les moyens de partir », affirme Mohand.

    ACN-20140716-11514.jpgDepuis qu’il a 14 ans, le jeune homme sait qu’il veut être prêtre. « Je conçois le prêtre comme une bougie brûlante de la foi et de l’espérance. Si elle s’éteint, alors la foi s’éteindra aussi. » Selon Mohand, il faudrait éduquer les chrétiens à mieux comprendre leur foi. « Souvent, ce n’est qu’une croyance par pure habitude. Cependant, il faut qu’elle devienne une conviction en toute conscience », poursuit-il. « Nous autres chrétiens devons être la lumière du monde et le sel de la terre. Un repas sans sel n’a aucune saveur. C’est la vocation chrétienne, également ici en Irak. »

    De la difficulté de trouver un travail quand on est chrétien

    Karam confirme les propos de son frère. « J’aime ma patrie et ma foi. Mais ce n’était déjà pas facile de vivre ici en tant que chrétien même avant la progression d’EIIL. » Le jeune homme a fait des études d’agronomie. « J’étais le deuxième meilleur étudiant de ma promotion, mais je ne trouve pas d’emploi. » Maintenant, il travaille comme chauffeur de l’évêque de Kirkouk. « L’Église nous aide autant qu’elle peut. Mais tous les bons emplois vont aux musulmans. Pour les chrétiens, il est difficile de trouver quelque chose. J’ai par exemple présenté ma candidature chez Northoil, une grande entreprise pétrolière de Kirkouk. Mais ici, ce sont les chiites qui sont aux commandes, et qui positionnent leurs coreligionnaires. Nous, les chrétiens, en sommes pour nos frais. Seules l’armée et la police proposent du travail aux chrétiens. Mais seulement parce que c’est tellement dangereux et que personne ne veut le faire. »

    Globalement, les relations avec les musulmans ne seraient pourtant pas mauvaises selon Karam. « Je n’ai jamais eu de problèmes avec eux. Beaucoup de musulmans nous estiment en notre qualité de chrétiens, parce que nous ne sommes ni agressifs ni violents. » Mais selon lui, les limites entre les religions restent tout de même nettes. « La plupart du temps, les contacts se limitent à quelques échanges d’amabilités entre voisins ou dans les magasins. Je ne suis vraiment lié d’amitié qu’avec des chrétiens. Nous vivons dans une communauté fermée. »

    ACN-20140704-109411.jpgEntre-temps, l’Église s’efforce de tendre la main aux concitoyens musulmans. Actuellement, environ 500 familles majoritairement musulmanes bénéficient du soutien du diocèse de Kirkouk, qui leur fournit de la nourriture. Des adolescents de la paroisse aident les religieuses à préparer des colis pour les déplacés qui ont fui devant les troupes d’EIIL et cherché refuge à Kirkouk. Des fèves, du sucre, de la farine et du riz sont emballés dans des sachets jaunes. « Notre foi nous enseigne à ne pas faire de différence. L’amour de Dieu s’adresse à tous les êtres humains, qu’ils soient musulmans ou chrétiens », explique Mohand. « C’est ainsi que je conçois notre rôle ici, Je ne veux pas partir. Jésus en personne a semé notre foi ici au Proche-Orient. Ma place est ici. »

    Au cours des cinq dernières années, l’Aide à l’Église en détresse  a soutenu l’Irak en accordant plus de 2,4 millions d’euros.

    Source : Aide à l’Eglise en Détresse (AED).

  • Angélus de ce dimanche 20 juillet 2014

    Le Pape prie pour la paix au Proche-Orient et en Ukraine

    Nouvel appel du Pape François pour la Paix au Proche Orient, et ailleurs dans le monde, notamment en Ukraine. Un appel lancé ce dimanche midi, au terme de la prière de l’Angélus, avec une attention tout spéciale pour les chrétiens de Mossoul en Irak, chassés de leur ville par les djihadistes.

    « J’ai appris avec inquiétude les nouvelles qui arrivent des communautés chrétiennes de Mossoul (en Irak), et d’autres régions du Moyen-Orient, où depuis le début du christianisme elles ont vécu avec leurs concitoyens en offrant une contribution significative au bien de la société. Aujourd'hui elles sont persécutées, nos frères et sœurs sont persécutés, ils sont chassés, ils doivent quitter leurs maisons sans pouvoir rien emporter. A toutes toutes ces familles et ces personnes je veux exprimer ma proximité et ma prière constante. Très chers frères et sœurs, tellement persécutés, je sais combien vous souffrez, je sais que vous êtes privés de tout. Je suis avec vous dans la foi en Celui qui a vaincu le mal ! Vous qui êtes sur cette place, et vous qui nous suivez à la télévision, je vous invite à penser à ces communautés chrétiennes dans vos prières. Je vous exhorte aussi à persévérer dans la prière pour les situations de tension et de conflit qui persistent en différents endroits dans le monde, spécialement au Moyen-Orient mais aussi en Ukraine. Que le Dieu de la paix suscite en tous un authentique désir de dialogue et de réconciliation. La violence ne peut être vaincue par la violence. La violence ne peut être vaincue que par la paix ! Prions en silence, pour demander la paix ; tous en silence... Marie, Reine de la paix, priez pour nous ! »

    Le grain et la zizanie

    Dans sa catéchèse, le Pape est revenu sur quelques paraboles évangéliques, ces « brèves narrations qu’utilisait Jésus pour annoncer le Royaume des cieux ». Parmi celles présentes dans l’Évangile du jour, il en est une « plutôt complexe » : celle du « bon grain et de l'ivraie », qui affronte « le problème du mal dans le monde et met en avant la patience de Dieu » (cf. Mt 13, 24-30 ; 36-43).

    Le Souverain pontife raconte que « la scène a lieu dans un champ où le propriétaire sème le grain ». Mais une nuit arrive l’ennemi et sème l'ivraie, « un terme en hébreux qui dérive de la même racine que le nom de “Satan” et qui rappelle le concept de division ». Les ouvriers souhaitent alors arracher la mauvaise herbe, poursuit François, mais le maître les en empêche, craignant que ne soit aussi déraciné le grain.

    L’enseignement de cette parabole est double, analyse le Saint-Père. « Tout d’abord le mal qu’il y a dans le monde ne provient pas de Dieu, mais de son ennemi, le Malin. Cette ennemi est rusé : il a semé le mal au milieu du bien, afin qu'il nous soit impossible de les séparer nettement. Mais à la fin Dieu pourra le faire ».

    Puis le Pape a poursuivi sur le second thème : « le contraste entre l’impatience des servants et la patiente attente du propriétaire du champ, qui représente Dieu. Parfois, nous avons grande hâte de juger, classifier, mettre de ce côté les bons, de l’autre les méchants. Dieu au contraire sait attendre. Lui regarde dans le “champ” de la vie de chaque personne avec patience et miséricorde : Il voit bien mieux que nous la saleté et le mal, mais il voit aussi les germes du bien et attend avec confiance qu’elles arrivent à maturation. Dieu est patient, Il sait attendre. »

    « Le comportement du propriétaire est celui de l’espoir fondé sur la certitude que le mal n’a ni le premier ni le dernier mot, explique le Souverain Pontife. Et c’est grâce à ce patient espoir de Dieu que cette même ivraie peut finalement devenir du bon grain. » « Mais attention, prévient François : la patience évangélique n’est pas indifférente au mal ; on ne peut pas faire de confusion entre le bien et le mal. Face à l'ivraie présente dans le monde, le disciple du Seigneur est appelé à imiter la patience de Dieu, à alimenter l’espoir avec le soutien d’une indéfectible confiance dans la victoire finale du bien, autrement dit Dieu. »

    D'après Radio Vatican.

    Texte intégral italien sur le site internet du Vatican.

  • Les chrétiens persécutés en Irak : silence de la communauté internationale

    En Irak, les djihadistes de l’Etat islamique continuent leurs exactions contre les chrétiens de Mossoul. Après leur avoir lancé un ultimatum, leur laissant le choix entre la conversion à l’islam et l’exil, ils ont mis le feu à l’épiscopat syro-catholique de la ville, considéré comme la capitale du christianisme en Irak.

    Une délégation d’évêques irakiens se trouvent ce week-end à Rome. Ils ont rencontré ce samedi matin Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les rapports avec les États. Selon Mgr Casmoussa, archevêque émérite de Mossoul des chaldéens, Mgr Mamberti lui a assuré que le Pape François était « très attentif à la situation en Irak » et que le Saint-Siège suivait « de très près » les événements en cours.

    Selon Mgr Casmoussa, ce qui se passe actuellement à Mossoul « n’est pas un simple épisode qui est fâcheux pour les chrétiens ». Il s’agit « de la survie de la petite communauté chrétienne, orthodoxe et catholique, et de toutes les minorités ». Pour l’archevêque émérite, les églises, les évêchés, et les institutions religieuses sont prises « en otages ».

    Devant ces épreuves, Mgr Casmoussa, ainsi que les autres évêques venus à Rome, espèrent que le Pape et le Saint-Siège contacteront tous les pays concernés pour faire pression sur eux afin qu’ils interviennent. S.B. Ignace Youssef III Younan, patriarche d’Antioche des Syriens, regrette pour sa part le silence de la communauté internationale, plus occupée à préserver ses intérêts économiques qu’à protéger les chrétiens et les autres minorités irakiennes.

    Lundi ou mardi, Mgr Sako, patriarche de Babylone des chaldéens, réunira en Irak les évêques catholiques et orthodoxes du pays pour faire le point sur la situation et pour ce qui peut être fait au niveau national.

    Source : Radio Vatican.

  • Irak : la conversion, la soumission, ou la mort pour les derniers chrétiens de Mossoul

    En Irak, ce vendredi, les dernières familles chrétiennes encore présentes à Mossoul quittaient la ville en direction de Qaraqosh, ville majoritairement chrétienne dans la plaine de Ninive, mais aussi plus à l’est, vers Erbil ou Dohuk au Kurdistan irakien.

    Hier, un représentant de l’État Islamique est passé à l’évêché syriaque catholique de Mossoul et a demandé à ce que, dans l’après-midi, les chrétiens de la ville se rassemblent afin que leur soient expliquées les règles pour vivre dans le califat islamique de Mossoul. Naturellement, les chrétiens de Mossoul n’ont pas eu tellement confiance. Ils ne se sont pas rendus à cette convocation. Et hier soir, jusque tard dans la nuit, des voitures avec des haut-parleurs ont sillonné la ville indiquant que les chrétiens avaient le choix entre trois options : La première, se convertir à l’Islam et devenir des sujets du califat. La deuxième, payer un impôt, la jizya. Et la troisième, partir ou subir l’épée. En plus de ces haut-parleurs qui ont diffusé hier cet ultimatum, une lettre a été distribuée à certaines familles. L’ultimatum était fixé à aujourd’hui, midi. Par conséquent, il y a eu une véritable panique. La centaine de familles chrétiennes qui se trouvaient encore à Mossoul a quitté la ville avec précipitation. Ces familles, au check-point de sortie de Mossoul, ont été rançonnées, fouillées. On a volé leurs biens et pour ceux qui avaient une voiture encore un peu près neuves, on leur a volé leur voiture.

    Ces personnes arrivent à Karakosh, arrivent dans les villages de la pleine de Ninive avec pour certains, uniquement leurs vêtements sur eux et ils ne savent pas quel est leur avenir dans cet Irak. C’est une grande tragédie parce qu’il faut rappeler que Mossoul, avant 2003, comptait au moins 20.000 chrétiens. Il y a vingt ans, c’était encore une des plus grandes villes chrétiennes de tout le Proche-Orient.

    Source : Radio Vatican.

  • Irak : l’Etat islamique s’avance dans l’indifférence

    Un nouvel État islamique est en train de se créer de facto, à cheval sur l'Irak et la Syrie. Pour les chrétiens vivant là depuis 2.000 ans, une seule issue : l’exode !

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    Entre la Syrie et l’Irak se joue à la fois un fait historique et un drame humain : un nouvel État est en train de naitre et cet État pousse devant lui des centaines de milliers de réfugiés terrorisés. La victoire remportée en Syrie par Bachar el-Assad a dirigé les islamistes vers la frontière avec l’Irak ; dans ces vastes étendues désertiques, les djihadistes ont fait leur royaume. Et les minorités n’y sont pas tolérées.

    Imaginez cet Exode des temps modernes : des populations appauvries par trois ans des guerre doivent traverser des déserts sous une température de 35 à 40 degrés. Les routes vers le nord étant quasiment coupées, c’est vers Bagdad que doivent fuir ces malheureux. Les drones américains peuvent suivre chacun de ces éclopés à la trace… mais aucune intervention n’est envisagée. Quelque 500.000 personnes ont fui la seule ville de Mossoul en deux jours. Un millier d’autres arrive à Bagdad tous les jours.

    Un Etat dans l’Etat

    De groupement hétéroclite de divers groupes islamistes (parmi lesquels se trouvent des Européens partis faire la guerre au nom d’Allah), l’État Islamique en Irak et au Levant (EIIL) est devenu une véritable armée capable de mettre en échec les autorités de Bagdad. Faiblesse de l’armée irakienne et tensions entre minorités ethniques (Kurdes, Turcomans, Arabes du sud, etc.) ont ouvert un véritable boulevard à EIIL, aguerrie par plusieurs mois de durs combats en Syrie.

    On n’hésite pas à parler « d’État » car, non content de faire la guerre contre un régime qu’ils considèrent comme impie, les djihadistes imposent la loi d’Allah dans les territoires qu’ils ont conquis. Les rebelles d’autres groupes, qui avaient noué des alliances provisoires avec l’EIIL ont rapidement dû se soumettre sans rechigner à la loi de leurs nouveaux maitres. Les tribus sunnites, qui avaient été ostracisées sous le régime imposé par les Américains, ont décidé de prendre leur revanche envers les autres groupes constituant la mosaïque irakienne : Kurdes, Turcomans… et surtout chrétiens.

    Or les chrétiens sont présents dans la région depuis les premières années de l’ère chrétienne. Certains endroits sont même réputés avoir été évangélisés par les apôtres eux-mêmes. L’Islam n’est arrivé que plus tard, vers le VIIe siècle. La cohabitation ne fut pas toujours aisée, mais la tolérance a existé. Mais là où l’EIIL passe, l’Histoire trépasse.

    Les chrétiens éradiqués dans l’indifférence

    Il y a dix ans, on comptait encore quelque  35.000 chrétiens à Mossoul. Aujourd’hui, il n’y en a plus aucun. Ce n’est pas la tristesse impuissante du Vatican ou le silence indifférent des chancelleries occidentales qui va y changer quelque chose : la carte du Moyen-Orient a été nettoyée de ses chrétiens.

    Il serait faux de dire que l’Église d’Occident a laissé son poumon oriental mourir sans s’en préoccuper. Le Saint-Siège a exprimé sa « vive préoccupation » et la Congrégation pour les Églises Orientales a assuré ses frères d’Irak de la prière de toute l’Eglise.

    Au moment où l’on se distrait par la Coupe du Monde de football, un drame humain se joue à grande échelle. Il y a une cause humanitaire à défendre.

    MB

    Source : InfoCatho.be

  • IRAK : « il ne reste probablement plus aucun chrétien à Mossoul »

    « Nous n’avons jamais rien vu de tel. Une grande ville comme Mossoul en proie au chaos et aux attaques par des groupes ! ». C’est par ces mots que s’exclame Mgr Amel Shimon Nona, archevêque chaldéen de Mossoul, contacté ce mercredi après-midi 11 juin par l’AED. Il témoigne du sort de Mossoul, deuxième ville de l’Irak, assiégée depuis près de deux jours.

    Fuite des chrétiens vers la plaine de Ninive

    Les affrontements, déclare l’évêque, ont débuté jeudi 5 juin, mais étaient dans un premier temps limités à certaines zones de la partie ouest de la ville. « L’armée a commencé à bombarder les zones ciblées, mais plus tard dans la nuit, entre lundi et hier, tout à coup les forces armées et la police ont abandonné Mossoul, la laissant à la merci des assaillants. » Plus de la moitié des habitants et l’ensemble de la communauté chrétienne se sont immédiatement enfuis vers la plaine voisine de Ninive. « Jusqu’à 5 heures hier matin, nous avons accueilli les familles en fuite et nous avons essayé de leur trouver un hébergement dans les écoles, dans les salles de classe de catéchisme, dans des maisons abandonnées » explique Mgr Nona. L’archevêque se trouve maintenant à Tall Kayf, un village situé à environ trois kilomètres de Mossoul.

    L’attaque serait opérée par l’État islamique d’Irak et du Levant (EIIL), l’organisation terroriste liée à Al-Qaïda connue pour ses violentes attaques anti-chrétiennes commises en Syrie. Mgr Nona estime, cependant, que  d’autres groupes peuvent également être impliqués. « Nous ne savons pas encore de quels groupes il s’agit, certains parlent d’EIIL, d’autres pensent qu’il y a diverses appartenances. Nous devons attendre pour mieux comprendre la situation réelle. Ce qui est certain, c’est que les extrémistes sont là, beaucoup les ont vu patrouillant dans les rues. »

    35.000 chrétiens en 2003, plus aucun aujourd’hui

    La présence djihadiste reste une source de  grande préoccupation pour les chrétiens et en ce moment, se diffuse déjà la nouvelle à propos d’une autre attaque par l’EIIL de quatre églises et d’un monastère. « Nous n’avons pas reçu de menaces – explique Mgr Nona – parce que désormais, tous les fidèles ont fui la ville. Qui sait s’ils pourront jamais revenir un jour ». En 2003, la communauté chrétienne de Mossoul comptait environ 35 000 fidèles. Dans les onze années qui ont suivi le début de la guerre, ce nombre est tragiquement tombé à environ 3 000. « Maintenant, il n’en reste probablement plus aucun » déplore l’archevêque.

    « Nous continuons de prier pour que notre pays puisse enfin trouver la paix » affirme Mgr Nona qui dans ces derniers terribles jours a du exhorter une fois encore ses fidèles à ne pas perdre espoir. « C’est difficile après tant d’années de souffrance, mais nous, chrétiens irakiens,  nous sommes attachés à notre foi, et nous devons garder espoir, même dans la persécution. C’est un énorme défi, surtout après ce qui s’est passé ces derniers jours ».

    Source : AED (Aide à l’Église en Détresse).