Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

semeur

  • Angélus de ce dimanche 20 juillet 2014

    Le Pape prie pour la paix au Proche-Orient et en Ukraine

    Nouvel appel du Pape François pour la Paix au Proche Orient, et ailleurs dans le monde, notamment en Ukraine. Un appel lancé ce dimanche midi, au terme de la prière de l’Angélus, avec une attention tout spéciale pour les chrétiens de Mossoul en Irak, chassés de leur ville par les djihadistes.

    « J’ai appris avec inquiétude les nouvelles qui arrivent des communautés chrétiennes de Mossoul (en Irak), et d’autres régions du Moyen-Orient, où depuis le début du christianisme elles ont vécu avec leurs concitoyens en offrant une contribution significative au bien de la société. Aujourd'hui elles sont persécutées, nos frères et sœurs sont persécutés, ils sont chassés, ils doivent quitter leurs maisons sans pouvoir rien emporter. A toutes toutes ces familles et ces personnes je veux exprimer ma proximité et ma prière constante. Très chers frères et sœurs, tellement persécutés, je sais combien vous souffrez, je sais que vous êtes privés de tout. Je suis avec vous dans la foi en Celui qui a vaincu le mal ! Vous qui êtes sur cette place, et vous qui nous suivez à la télévision, je vous invite à penser à ces communautés chrétiennes dans vos prières. Je vous exhorte aussi à persévérer dans la prière pour les situations de tension et de conflit qui persistent en différents endroits dans le monde, spécialement au Moyen-Orient mais aussi en Ukraine. Que le Dieu de la paix suscite en tous un authentique désir de dialogue et de réconciliation. La violence ne peut être vaincue par la violence. La violence ne peut être vaincue que par la paix ! Prions en silence, pour demander la paix ; tous en silence... Marie, Reine de la paix, priez pour nous ! »

    Le grain et la zizanie

    Dans sa catéchèse, le Pape est revenu sur quelques paraboles évangéliques, ces « brèves narrations qu’utilisait Jésus pour annoncer le Royaume des cieux ». Parmi celles présentes dans l’Évangile du jour, il en est une « plutôt complexe » : celle du « bon grain et de l'ivraie », qui affronte « le problème du mal dans le monde et met en avant la patience de Dieu » (cf. Mt 13, 24-30 ; 36-43).

    Le Souverain pontife raconte que « la scène a lieu dans un champ où le propriétaire sème le grain ». Mais une nuit arrive l’ennemi et sème l'ivraie, « un terme en hébreux qui dérive de la même racine que le nom de “Satan” et qui rappelle le concept de division ». Les ouvriers souhaitent alors arracher la mauvaise herbe, poursuit François, mais le maître les en empêche, craignant que ne soit aussi déraciné le grain.

    L’enseignement de cette parabole est double, analyse le Saint-Père. « Tout d’abord le mal qu’il y a dans le monde ne provient pas de Dieu, mais de son ennemi, le Malin. Cette ennemi est rusé : il a semé le mal au milieu du bien, afin qu'il nous soit impossible de les séparer nettement. Mais à la fin Dieu pourra le faire ».

    Puis le Pape a poursuivi sur le second thème : « le contraste entre l’impatience des servants et la patiente attente du propriétaire du champ, qui représente Dieu. Parfois, nous avons grande hâte de juger, classifier, mettre de ce côté les bons, de l’autre les méchants. Dieu au contraire sait attendre. Lui regarde dans le “champ” de la vie de chaque personne avec patience et miséricorde : Il voit bien mieux que nous la saleté et le mal, mais il voit aussi les germes du bien et attend avec confiance qu’elles arrivent à maturation. Dieu est patient, Il sait attendre. »

    « Le comportement du propriétaire est celui de l’espoir fondé sur la certitude que le mal n’a ni le premier ni le dernier mot, explique le Souverain Pontife. Et c’est grâce à ce patient espoir de Dieu que cette même ivraie peut finalement devenir du bon grain. » « Mais attention, prévient François : la patience évangélique n’est pas indifférente au mal ; on ne peut pas faire de confusion entre le bien et le mal. Face à l'ivraie présente dans le monde, le disciple du Seigneur est appelé à imiter la patience de Dieu, à alimenter l’espoir avec le soutien d’une indéfectible confiance dans la victoire finale du bien, autrement dit Dieu. »

    D'après Radio Vatican.

    Texte intégral italien sur le site internet du Vatican.

  • Angélus de ce dimanche 13 juillet 2014

    « L’Évangile de ce dimanche (Mt 13, 1-23) nous montre Jésus qui prêche sur les rives du lac de Galilée, et parce qu'une grande foule l'entoure, Il monte sur un bateau, il s'éloigne un peu du rivage et il prêche à partir de là. Quand il parle au peuple, Jésus utilise de nombreuses paraboles : un langage compréhensible par tous, avec des images tirées de la nature et des situations de la vie quotidienne.

    La première qu'il raconte est une introduction à toutes les paraboles : c'est celle du semeur, qui jette sa semence sans s'épargner sur tous les types de terrain. Et le véritable protagoniste de cette parabole est la graine, qui produit plus ou moins de fruits selon la terre sur laquelle elle est tombée. Les trois premières sont des terres improductives : sur le chemin les graines sont mangées par les oiseaux ; sur le sol rocheux les épis sèchent rapidement, car ils n'ont pas de racines ; au milieu des ronces les grains sont étouffés par les épines. Le quatrième terrain est un bon terrain, et là seulement, la graine prend racine et porte des fruits.

    Dans ce cas, Jésus ne s'est pas limité à présenter la parabole, il l'a aussi expliquée à ses disciples. Le grain tombé sur le chemin indique ceux qui entendent l'annonce du Royaume de Dieu, mais ne l'accueillent pas ; ainsi le Malin vient et s'en empare. Le Malin, en effet, ne veut pas que la graine de l’Évangile pousse dans le cœur des hommes. Il s'agit de la première comparaison. La deuxième est celle de la semence qui est tombée sur les pierres : ce sont les gens qui entendent la parole de Dieu et l'accueillent tout de suite, mais superficiellement, parce qu'ils n'ont pas de racines et sont inconstants ; et lorsque les épreuves et les tribulations arrivent, ces gens sont immédiatement abattues. Le troisième cas est celui des graines qui sont tombées parmi les ronces : Jésus explique qu'il fait référence à des gens qui écoutent la parole, mais, en raison de préoccupations mondaines et de la séduction des richesses, la graine reste étouffée. Enfin, la graine tombée sur un sol fertile représente tous ceux qui écoutent la parole, l'accueillent, la gardent, la comprennent, et celle-ci porte du fruit. Le modèle parfait de cette bonne terre est la Vierge Marie.

    Cette parabole s'adresse à chacun de nous aujourd'hui, comme elle parlait aux auditeurs de Jésus il y a deux mille ans. Cela nous rappelle que nous sommes le terrain où le Seigneur jette sans relâche la semence de sa Parole et de son amour. Comment l'accueillons-nous ? Et nous pouvons nous poser cette question : comment est notre cœur ? A quelle terre ressemble-t-il : à un chemin, à une pierre, à un buisson ? Il dépend de nous de devenir un bon sol sans épines ni pierres, mais labourée et cultivée avec soin, de sorte qu'il puisse porter de bons fruits pour nous et pour nos frères.

    Et nous ferons bien de ne pas oublier que nous aussi nous sommes des semeurs. Dieu sème la bonne semence, et ici nous pouvons nous poser la question : quel sorte de graine sort de notre cœur et de notre bouche ? Nos paroles peuvent faire beaucoup de bien et aussi tant de mal ; elles peuvent guérir et peuvent blesser ; elles peuvent encourager et peuvent déprimer. Rappelez-vous, ce qui importe n'est pas ce qui entre, mais ce qui sort de la bouche et du cœur.

    Que Notre-Dame nous apprenne, par son exemple, à accueillir la Parole, à la garder, et à la faire fructifier en nous et chez les autres. »

    Israël-Palestine : Prière pour la paix

    « J'adresse à tous un appel pressant à continuer à prier avec ferveur pour la paix en Terre Sainte, à la lumière des événements tragiques de ces derniers jours. J'ai encore en mémoire la rencontre du 8 Juin dernier avec le patriarche Bartholomée, le président Peres et le Président Abbas, avec qui nous avons invoqué le don de la paix et entendu l'appel à briser le cycle de la haine et de la violence. Certains pourraient penser que cette réunion a eu lieu en vain. Mais non ! La prière nous aide à ne pas nous laisser vaincre par le mal, ni à nous résigner et à accepter que la violence et la haine prennent le dessus sur le dialogue et la réconciliation. J'exhorte les parties concernées et tous ceux qui ont des responsabilités politiques au niveau local et international à ne pas économiser leurs prières, et à n'épargner aucun effort pour mettre fin à toutes les hostilités et parvenir à la paix souhaitée pour le bien de tous. Et je vous invite, vous tous, à vous joindre à cette prière. Dans le silence, tous, prions.
    (Prière silencieuse)
    Maintenant, Seigneur, aide-nous ! Donne-nous la paix, apprends-nous la paix, guide-nous vers la paix. Ouvre nos yeux et nos cœurs et donne-nous le courage de dire "Jamais plus la guerre !", "Avec la guerre tout est détruit !". Donne-nous le courage de réaliser des gestes concrets pour construire la paix... Rends-nous disponibles à écouter le cri de nos concitoyens qui nous demandent de transformer nos armes en instruments de paix, nos peurs en confiance et nos tensions en pardon. Amen. »

    Apostolat de la Mer (Cf. ci-dessous)

    Comme chaque deuxième week-end de juillet est célébré le Dimanche de la Mer, occasion d’attirer l’attention sur les marins du monde entier : ils sont estimés à 1,2 million à travers le monde.

    « Aujourd'hui c'est le "Dimanche de la Mer". Je tourne mes pensées vers les gens de la mer, les pêcheurs et leurs familles. J'invite les communautés chrétiennes, en particulier celles du littoral, à être attentives et sensibles à leur égard. J'invite les aumôniers et les bénévoles de l'Apostolat de la mer à poursuivre leur engagement dans la pastorale de ces frères et sœurs. Je vous confie tous, en particulier ceux qui sont en difficulté et loin de leur maison, à la protection maternelle de Marie, Étoile de la mer. »

    Je me joins à la prière des pasteurs et des fidèles qui participent au pèlerinage de la famille de Radio Maria à Jasna Gora, à Czestochowa. Merci pour vos prières et je vous bénis de tout cœur.

    14 juillet 2014 : 400e anniversaire du dies natalis de St Camille de Lellis

    « Je salue maintenant avec grande affection tous les fils spirituels et filles de saint Camille de Lellis, dont on rappelle demain le 400e anniversaire de sa mort. J'invite la famille camilienne, au sommet de cette année jubilaire, à être un signe du Seigneur Jésus qui, comme le Bon Samaritain, se penche sur les blessures du corps et de l'esprit de l'humanité souffrante, en versant l'huile de la consolation et le vin de l'espérance. Pour vous qui êtes réunis ici, place Saint-Pierre, ainsi que les professionnels de la santé affectés dans vos hôpitaux et maisons de soins infirmiers, je souhaite de grandir de plus en plus dans le charisme de la charité, alimentée par le contact quotidien avec les malades. Et, s'il vous plaît, n'oubliez pas, n'oubliez pas de prier pour moi. »

    Texte intégral italien sur le site internet du Vatican.

  • 30 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Parabole du semeur (Mc 4, 1-20 - cf Mt 13, 1-23 ; Lc 8, 4-15)
    "Quand il fut à l'écart, ceux de son entourage avec les Douze l'interrogeaient sur les paraboles."

    « Nous devons ici, mes frères, admirer la retenue des apôtres qui désirant beaucoup de faire une question à Jésus-Christ, savent néanmoins prendre leur temps et attendre une occasion propre pour l’interroger. Car ils ne le font point devant tout le monde. Saint Matthieu le donne à entendre, lorsqu’il dit "Ses disciples s’approchant de lui" (Mc IV,13), et le reste. Que ce ne soit pas là une simple conjecture, saint Marc nous en donne la preuve, puisqu’il marque formellement qu’ils s’approchèrent de lui "en particulier". C’est ainsi que ses frères devaient agir, lorsqu’ils le demandaient, et non le faire sortir avec ostentation lorsqu’il était engagé à parler au peuple. Mais admirez encore la tendresse et la charité qu’ils avaient pour tout ce peuple. Ils sont plus en peine de lui que d’eux, et ils en parlent au Sauveur avant que de lui parler d’eux-mêmes. "Pourquoi", lui disent-ils, "leur parlez-vous ainsi en paraboles ?" ils ne disent pas : pourquoi nous parlez-vous en paraboles ? C’est ainsi qu’en plusieurs rencontres ils témoignent beaucoup de tendresse pour ceux qui suivaient Jésus-Christ, comme lorsqu’ils lui dirent : "Renvoyez ce peuple", etc. (Mc VI,27). "Et vous savez qu’ils se sont scandalisés de cette parole." (Mt XV,10). Que leur répond donc ici Jésus-Christ ?

    "Il vous est donné de connaître les mystères du royaume des cieux, mais pour eux, il ne leur est pas donné" (11). Il parle de la sorte non pour nous marquer qu’il y eut quelque nécessité fatale, ou quelque discernement de personnes fait au hasard et sans choix. Il veut leur montrer seulement que ce peuple était l’unique cause de tous ses maux : que cette révélation des mystères était l’ouvrage de la grâce du Saint-Esprit, et un don d’en-haut ; mais que ce don n’ôte pas à l’homme la liberté de sa volonté, comme cela devient évident par ce qui suit. Et voyez comment, pour empêcher qu’ils ne tombent, les Juifs dans le désespoir, les disciples dans le relâchement, en se voyant les uns privés, les autres favorisés de ce don, voyez comment Jésus-Christ montre que cela dépend de nous.

    "Car quiconque a déjà, on lui donnera, et il sera comblé de biens ; mais pour celui qui n’a point, on lui ôtera même ce qu’il a" (12). Cette parole, quoiqu’extrêmement obscure, fait voir néanmoins qu’il y a en Dieu une justice ineffable. Il semble que Jésus-Christ dise :

    Si quelqu’un a de l’ardeur et du désir, Dieu lui donnera toutes choses. Mais s’il est froid et sans vigueur, et qu’il ne contribue point de son côté, Dieu non plus ne lui donnera rien :

    "On lui ôtera même", dit Jésus-Christ, "ce qu’il croit avoir" ; non que Dieu le lui ôte en effet, mais c’est qu’il le juge indigne de ses grâces et de ses faveurs.

    Nous agissons nous-mêmes tous les jours de cette façon. Lorsque nous remarquons que quelqu’un nous écoute froidement, et qu’après l’avoir conjuré de s’appliquer à ce que nous lui disons, nous ne gagnons rien sur son esprit, nous nous taisons alors ; parce qu’en continuant de lui parler, nous attirerions sur sa négligence une condamnation encore plus sévère. Lorsqu’au contraire nous voyons un homme qui nous écoute avec ardeur, nous l’encourageons encore davantage, et nous répandons avec joie dans son âme les vérités saintes. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie XLV sur Saint Matthieu (1), in Oeuvres complètes (tome VIII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, 1865.

    Source : Abbaye Saint Benoît.

  • 22 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Parabole du semeur.

    « Dans la parabole du semeur, le Christ nous montre que sa parole s'adresse à tous indistinctement. De même, en effet, que le semeur ne fait aucune distinction entre les terrains, mais sème à tous vents, ainsi le Seigneur ne distingue pas entre le riche et le pauvre, le sage et le sot, le négligent et l'appliqué, le courageux et le lâche, mais il s'adresse à tous.
    - Mais, diras-tu, à quoi bon répandre le grain dans les épines, sur la pierre ou sur le chemin ? - S'il s'agissait d'une semence et d'une terre matérielle, cela n'aurait pas de sens ; mais lorsqu'il s'agit des âmes et de la doctrine, la chose est tout à fait digne d'éloges. On reprocherait avec raison à un cultivateur d'agir ainsi, la pierre ne saurait devenir de la terre, le chemin ne peut ne pas être un chemin et les épines ne pas être des épines. Mais dans le domaine spirituel il n'en va pas de même, la pierre peut devenir une terre fertile, le chemin ne plus être foulé par les passants et devenir un champ fécond, les épines peuvent être arrachées et permettre au grain de fructifier librement.
    Le Seigneur ne veut pas nous jeter dans le désespoir, mais nous donner une espérance de conversion et nous montrer qu'il est possible de passer des états précédents à celui de la bonne terre. »

    Saint Jean Chrysostome, Homélie 44 sur saint Matthieu (3,4), P.G. 57, Trad. Orval.

  • 30 août : Méditation

    « "Le semeur sortit pour semer". Ainsi commence la parabole des semailles. Je vois Jésus semer depuis des siècles, à travers les siècles. Je le vois avançant, aujourd'hui encore, jetant le grain qui tombe tantôt parmi les épines, tantôt le long de la route, tantôt dans un endroit pierreux, tantôt dans la bonne terre. Jésus sème à tout vent. Il sème parmi les ruines. Il sème parmi les massacres. Il ne cessera de semer jusqu'à la fin du monde.
    Je puis amasser - ou je puis semer. Amasser en avare. Ou semer avec Jésus. Seigneur, tout ce que j'amasse sans toi est inutile. Tout ce que je sème sans toi se disperse, demeure infructueux. Seigneur, apprends-moi à semer avec toi. Mon enfant, souviens-toi que le semeur "sortit" pour semer. Je passe devant toi, lançant ma semence. Tu veux vraiment te joindre à moi, semer avec moi ? Commence par sortir de ta maison, par t'exposer aux intempéries et à l'insécurité du dehors. Mais sortir de ta maison n'est pas assez. Sors de toi-même.
    Mon enfant, je suis à la fois le semeur et la semence. Tu ne peux semer avec moi, si tu ne possèdes déjà la semence, qui est aussi le semeur. Tu ne peux te joindre au semeur, si tu ne l'as déjà reçu comme une semence dans ton âme. Il faut que la semence croisse en toi. Il faut que le semeur grandisse en toi jusqu'à ce qu'il ait empli tout ton espace et t'ait poussé au dehors. Alors tu viendras semer avec moi. »

    Jésus - Simples regards sur le Sauveur (ch. XVIII) par Un moine de l'Eglise d'Orient (P. Lev-Gillet), Editions de Chevetogne, Coll. Irénikon, 1959.

    parabole_semeur_1.jpg

  • 28 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « C’est l’artifice ordinaire du démon de mêler le mensonge avec la vérité, afin que sous le masque de la vraisemblance, l’erreur passe pour la vérité même, et qu’elle trompe ceux qui sont faciles à séduire. C’est pourquoi Jésus-Christ ne marque point dans cette semence de l’ennemi, d’autre mauvais grain que l’ivraie qui est fort semblable au froment. Jésus-Christ nous apprend ensuite l’occasion que le démon prend pour surprendre les âmes.
    "Pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint, sema de l’ivraie parmi le bon grain, et s’en alla."
    [...]
    C’est nous qu’il attaque par tous ses efforts, et néanmoins l’origine de cette guerre irréconciliable qu’il nous fait, n’est pas tant l’aversion qu’il a pour nous, que la haine qu’il a conçue contre Dieu. Et nous voyons, mes frères, par le soin que Dieu prend de nous défendre d’un tel ennemi, que Dieu nous aime plus que nous ne nous aimons nous-mêmes. Mais considérez encore la malice du démon. Il ne sème point cette semence de mort avant la semence de la vie, parce qu’il n’aurait rien eu à perdre. Mais aussitôt que le champ a été semé, il s’efforce de ruiner en un moment tous les travaux du divin laboureur, tant il se déclare en toutes choses l’ennemi de Dieu ! Considérez aussi l’affection de ces serviteurs envers leur maître. Aussitôt qu’ils aperçoivent cette ivraie, ils pensent à l’arracher. Leur zèle, quoiqu’un peu trop indiscret, témoigne le grand soin qu’ils avaient de la bonne semence, et montre que leur unique but était non de faire punir l’ennemi, mais de prévenir la perte du bon grain. Ils ne cherchent que les moyens de remédier à un si grand mal.
    Ils ne s’appuient pas même sur leur propre sentiment. Ils consultent la sagesse de leur maître : "Voulez-vous ?" lui disent-ils ; mais il le leur défend et leur dit : "Non, de peur qu’en cueillant l’ivraie, vous ne déraciniez aussi tout ensemble le bon grain." II leur parle de la sorte pour empêcher ainsi les guerres, les meurtres et l’effusion de sang. Car il ne faut point tuer les hérétiques, puisque ce serait remplir toute la terre de guerres et de meurtres. Il leur défend ces violences pour deux raisons ; la première, parce qu’en voulant arracher l’ivraie on pourrait aussi nuire au froment; et l’autre parce que tôt ou tard les hérétiques seront punis, s’ils ne se convertissent de leur erreur. Si vous voulez donc qu’ils soient châtiés sans qu’ils nuisent au bon grain, attendez le temps que Dieu a marqué pour en faire justice.

    Considérons encore cette parole : "De peur qu’en cueillant l’ivraie, vous ne déraciniez aussi tout ensemble le bon grain." Il semble qu’il dise par là : Si vous prenez les armes contre les hérétiques ; si vous voulez répandre leur sang et les tuer, vous envelopperez nécessairement dans ce meurtre beaucoup de justes et d’innocents. De plus il y en a beaucoup qui sortant de l’hérésie, d’ivraie qu’ils étaient pourraient se changer en bon grain. Que si on prévenait ce temps, en croyant arracher de l’ivraie on détruirait le froment qui en devait naître. Ainsi il donne du temps aux hérétiques pour se convertir, et pour rentrer en eux-mêmes. Il n’empêche pas néanmoins qu’on ne réprime les hérétiques, qu’on ne leur interdise toute assemblée, qu’on ne leur ferme la bouche, et qu’on ne leur ôte toute liberté de répandre leurs erreurs ; mais il ne veut pas qu’on les tue, et qu’on répande leur sang. Et considérez, je vous prie, la douceur de Jésus-Christ. Il ne défend pas seulement d’arracher l’ivraie ; mais il donne la raison de sa défense, et il répond à ceux qui lui pourraient dire que cette ivraie peut-être demeurerait toujours ce qu’elle est :

    "Laissez croître," dit-il, "l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et au temps de la moisson je dirai aux moissonneurs. Cueillez premièrement l’ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler ; mais amassez le blé dans mon grenier." Il les fait souvenir ici des paroles de saint Jean, lorsqu’il parlait du Sauveur comme du Juge de l’univers. Il leur ordonne d’épargner l’ivraie tant qu’elle sera mêlée parmi le froment, pour lui donner lieu de se changer, et de devenir froment elle-même. Que si ces hommes, représentés par l’ivraie, ne font aucun usage de la bonté et de la patience du maître du champ, ils tomberont alors nécessairement dans les mains de l’inévitable justice... »

    Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie sur Saint Matthieu (XLVI, 1,2), in "Oeuvres complètes" (Tome VII) traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-Duc, L. Guérin & Cie, éditeurs, 1865.

    Source : Abbaye Saint-Benoît.

  • 27 juillet : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Que la semence ait été répandue par les Apôtres ou par les Prophètes, c'est toujours le Christ qui a semé ; car il était dans les Apôtres, quoique d'ailleurs il ait moissonné en personne. Les Apôtres en effet ne pouvaient rien sans lui, tandis que sans eux rien ne lui manque, et il leur disait : "Sans moi vous ne sauriez rien à faire (Jn XV, 5)." Que dit donc le Sauveur en répandant la semence dans la gentilité ? "Le semeur s'en alla semer." Aux Juifs il envoya des moissonneurs ; il vient ici semer hardiment. Pourquoi d'ailleurs aurait-il hésité en voyant tomber sa semence, partie sur le chemin, partie dans des endroits pierreux et partie au milieu des épines ? S'il avait craint de passer par ces terrains ingrats, il ne serait pas arrivé au bon terrain.

    Pourquoi nous occuper encore des Juifs et parler de la paille ? Cherchons seulement à n'être ni un chemin, ni des endroits pierreux ou couverts d'épines, mais une bonne terre. Que notre coeur soit si bien préparé qu'il produise trente, soixante, mille et cent pour un : ces chiffres sont bien différents sans doute ; tous néanmoins ne représentent que du froment. Ne soyons pas un chemin, dans la crainte que la semence, foulée aux pieds par les passants, ne soit emportée par l'ennemi comme par un oiseau rapace. Ne soyons pas un terrain pierreux, dans la crainte que perçant bien vite une couche si légère, la divine semence ne puisse supporter les ardeurs du soleil. Ne soyons pas non plus une terre couverte d'épines, livrés aux passions du siècle, aux sollicitudes d'une vie abandonnée aux vices (Mt XIII, 2-23). Eh ! qu'y a-t-il de plus affreux que ces sollicitudes de la vie qui ne laissent point arriver à la vie ? Qu'y a-t-il de plus misérable que ces soins de la vie qui font perdre la vie ? Qu'y a-t-il de plus infortuné que ces craintes de la mort qui donnent la mort ? Ah ! qu'on arrache ces épines, qu'on prépare le champ, et qu'il reçoive la semence : qu'on parvienne enfin à la moisson avec le désir d'être serré dans le grenier et sans craindre le feu.

    Etabli par le Seigneur ouvrier tel quel dans son champ, nous devions vous rappeler ces vérités, semer, planter, arroser, creuser même autour de certains arbres et y mettre de l'engrais. Notre devoir est de vous donner avec fidélité ; le vôtre, de recevoir fidèlement ; et c'est au Seigneur de nous aider, nous à travailler, vous à croire, tous à souffrir et en même temps à vaincre le monde avec sa grâce. »

    Saint Augustin (354-430), Sermon CI, 3,4 (Passages détachés sur Saint Luc) in oeuvres complètes de saint Augustin (Tome VI : Sermons première série), traduites pour la première fois en français sous la direction de M. l'abbé Raulx, Bar-Le-Duc, 1866.

    Source : Abbaye Saint Benoît.