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pater noster

  • Méditation - Notre Père !

    « Il y a un trésor des prières, un trésor éternel des prières. La prière de Jésus l'a empli d'un seul coup ; l'a tout empli ; l'a empli infiniment, l'a empli pour éternellement ; cette fois qu'il inventa le Notre Père ; cette fois, cette première fois ; cette unique fois ; la première fois que le Notre Père sortit dans le monde ; la fois, l'unique fois, la première fois que le Notre Père parut sur la face du monde ; prononcé de ces lèvres divines ; éclaira la face de la terre ; sorti de quelles lèvres ; la prière qui devait ensuite, éternellement ensuite, être prononcée tant de fois ; résonner tant de fois sur des lèvres indignes ; la prière qui devait être répétée tant de fois ; résonner tant de fois sur des lèvres humaines ; ensuite éternellement tant de fois ; la prière qui tant de fois devait sonner, devait trembler aux lèvres pécheresses ; tant de fois monter aux lèvres fidèles. Tant de fois chanter ; murmurer. Tant de fois trembler aux chœurs des fidèles, au secret des cœurs.
    Quand la prière sortit pour cette fois, pour la première fois, la prière dont nous ne ferons jamais que des échos.
    La première fois que le Notre Père sortit sur la face de la terre, sortit dans la création, éclaira la face de la terre ; sortit de lui.
    Sortit sur la face du monde, éclaira la face du monde.
    La première fois que le Notre Père monta vers Notre Père, qui êtes aux cieux.
    Inventée, prononcée de ses lèvres divines.
    Il y a un trésor des prières. Jésus, cette fois, d'un seul coup, cette première fois Jésus l'emplit ; l'emplit tout ; pour éternellement. Et il attend toujours que nous le remplissions, voilà ce que n'ont pas compris les docteurs de la terre. »

    Charles Péguy (1873-1914), Le mystère de la charité de Jeanne d'Arc, nrf Gallimard, Paris, 1940.

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    Carl Heinrich Bloch (1834–1890), Le Sermon sur la montagne
    Museum of National History at Frederiksborg Castle (Danemark)

    (Crédit photo)

  • Peteris Vasks : « Pater Noster » pour chœur mixte à cappella ou avec orchestre à cordes

    Latvian Radio Choir, Sinfonietta Riga - Dir. Sigvards Klava

  • Jacobus Gallus (Jacob Handl, 1550-1591) : Pater Noster

    The Cambridge Singers - Dir. John Rutter

  • Franz Liszt (1811-1886) : Oratorio "Christus" (S.3) - VII : Pater noster

    Mixed Choir "Fidelissima" (Dir.  János Arany)
    Mixed Choir "Liszt Ferenc" of Pedagogues (Dir. Ágnes Makkos)
    "Kórus Spontánusz" (Dir. Zoltán Kocsis-Holper)
    Dir. Zoltán Kocsis-Holper (World Liszt Day, 22 oct. 2011)

  • 12 novembre : Méditation

    « Le chrétien, M.T.C.F., ce n'est pas, comme semble le croire et comme l'affirme tous les jours et sur tous les tons un certain monde contemporain, ce n'est pas un être qui s'isole en lui-même, qui se séquestre dans un oratoire indistinctement fermé à tous les bruits du siècle, et qui, satisfait pourvu qu'il sauve son âme, ne prend aucun souci du mouvement des affaires d'ici-bas. Le chrétien, c'est le contrepied de cela. Le chrétien, c'est un homme public et social par excellence ; son surnom l'indique : il est catholique, ce qui signifie universel. Jésus-Christ, en traçant l'oraison dominicale, a mis ordre à ce qu'aucun des siens ne pût accomplir le premier acte de la religion, qui est la prière, sans se mettre en rapport, selon son degré d'intelligence et selon l'étendue de l'horizon ouvert devant lui, avec tout ce qui peut avancer ou retarder, favoriser ou empêcher le règne de Dieu sur la terre. Et comme assurément les oeuvres de l'homme doivent être coordonnées avec sa prière, il n'est pas un chrétien digne de ce nom qui ne s'emploie activement, dans la mesure de ses forces, à procurer ce règne temporel de Dieu, et à renverser ce qui lui fait obstacle. »

    Cardinal Pie (1815-1880), La vie chrétienne, in Pages choisies Tome II, Alfred Mame et Fils - Librairie Oudin, Paris - Poitiers, 1916.

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  • 21 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Ne vous étonnez pas, mes frères bien-aimés, de la sublimité de cette prière : c’est Dieu qui en est l’auteur, Dieu qui a résumé en quelques mots tout ce qui peut assurer la paix parmi nous. C’est ce que le prophète Isaïe avait prédit depuis longtemps, lorsque, sous l’inspiration du Saint-Esprit, il parlait de la majesté et de l’amour de Dieu : Sa parole, disait-il, renferme en abrégé toute justice, et il la manifestera en peu de mots à l’univers (Is. I). Car son Verbe, Notre-Seigneur Jésus-Christ, est descendu sur la terre pour nous tous ; il a réuni sous une même loi les savants et les ignorants, et il a donné à tout sexe et à tout âge les leçons du salut. Ce n’est pas assez : il a groupé comme en un faisceau tous ses enseignements, pour ne pas charger la mémoire des fidèles ; mais pour leur apprendre rapidement ce qui est nécessaire à une foi simple et sans étude. Ainsi, quand il voulut nous enseigner ce qu’est la vie éternelle, il exprima ce mystère avec une concision toute divine : "La vie éternelle consiste à vous connaître, vous Dieu unique et véritable, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ" (Jn, XVII). De même, quand il voulut recueillir dans la loi et les prophètes les préceptes essentiels : "Écoute Israël, dit-il, ton Dieu est un Dieu unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de tout ton esprit, de toutes tes forces. Dans ces deux préceptes sont renfermés toute la loi et les prophètes" (Mc, XII). Et ailleurs : "Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous-mêmes faites-le pour eux tel est l’enseignement de la loi et des prophètes" (Mt, VII).

    Jésus-Christ nous a appris à prier, non-seulement par ses paroles, mais aussi par ses exemples. Lui-même priait fréquemment, nous montrant ainsi ce que nous devons faire. Jésus, dit le texte sacré, se retirait dans la solitude et il adorait. Nous lisons dans un autre évangéliste : "Il se retira sur une montagne et il passa la nuit à prier". Si Jésus, l’innocence même, priait, à plus forte raison, nous qui sommes pécheurs, devons nous prier. Si Jésus passait toute la nuit en prière, à plus forte raison, devons nous veiller pour nous livrer plus longtemps à ce saint exercice. Or, le Seigneur priait, non pas pour lui, que pouvait-il demander, lui qui était sans tache ? Mais il priait pour nos fautes, comme il le déclara à Pierre, en disant : "Voilà que Satan va vous triturer comme le froment ; mais j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas" (Lc, XII). Ensuite il recommande à son Père tous ses disciples : "Je ne prie pas seulement pour ceux-ci, mais pour tous ceux qui, éclairés par leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un. De même que vous, mon Père, vous êtes en moi et que je suis en vous, puissent-ils, eux aussi, ne faire qu’un avec nous" (Jn, XVII). Quelle bonté de la part de notre Dieu ! Non content de nous racheter au prix de tout son sang, il veut encore prier pour nous. Or, voyez quel est le but de sa prière. Comme le Père et le Fils ne sont qu’un, il veut que, nous aussi, nous persévérions dans l’unité. Vous pouvez comprendre par là quelle est la faute de celui qui détruit l’unité et la paix. Le Seigneur a prié pour la conservation de ces liens si précieux parmi son peuple. Il voulait que l’union la plus étroite régnât parmi les fidèles, car il savait bien que la discorde ne peut avoir accès au royaume céleste. »

    Saint Cyprien (v.200-258), Traité sur la prière du Seigneur, Traduction par M. l'abbé Thibaut, Tours, 1869.

    Source : Abbaye Saint-Benoît

  • 17 juin : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Comme l'a dit notre Seigneur et Sauveur : "Le règne de Dieu vient sans qu'on puisse le remarquer. On ne dira pas : Le voilà, il est ici, ou bien : Il est là. Car voilà que le règne de Dieu est au-dedans de vous".  Et en effet, "elle est tout près de nous, cette Parole, elle est dans notre bouche et dans notre coeur" (Dt 30,14). En ce cas, il est évident que celui qui prie pour que vienne le règne de Dieu a raison de prier pour que ce règne de Dieu germe, porte du fruit et s'accomplisse en lui-même. Chez tous les saints en lesquels Dieu règne et qui obéissent à ses lois spirituelles, il habite comme dans une cité bien organisée. Le Père est présent en lui et le Christ règne avec le Père dans cette âme parfaite, selon sa parole : "Nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui." (Jn 14,23)
    Le règne de Dieu qui est en nous, alors que nous progressons toujours, parviendra à sa perfection lorsque la parole de l'apôtre Paul s'accomplira : le Christ "après avoir soumis" tous ses ennemis, "remettra son pouvoir royal à Dieu le Père pour que Dieu soit tout en tous" (1Co 15,28). C'est pourquoi, priant sans relâche, avec des dispositions divinisées par le Verbe, disons : "Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne" (Mt 6,9). »

    Origène (v.185-253), Traité sur la prière, 25 ; GCS 3, 356 (trad. Bréviaire).