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république centrafricaine

  • Audience générale de ce mercredi 2 décembre 2015

    Ce matin, au cours de l'audience générale Place Saint-Pierre, le Pape a évoqué son tout récent voyage africain :

    Le Kenya tout d'abord, qui "est un pays représentant bien le défi mondial de notre temps, la protection de la création par la réforme du modèle de développement. Pour être équitable, il doit être inclusif et durable... Tout cela se reflète dans Nairobi, la plus grande ville d'Afrique orientale, où richesse et pauvreté coexistent. Mais ce scandale n'est malheureusement pas limité à l'Afrique. Il est partout. La coexistence de la richesse et de la pauvreté est un scandale, une honte pour l'humanité". Rappelant qu'il a tenu à encourager les kenyans à avoir soin des richesses de leur pays, de la richesse naturelle comme spirituelle, composée des ressources de la terre comme des nouvelles générations, mais aussi des valeurs qui constituent la sagesse du peuple. Dans un contexte aussi dramatique, j'ai eu la joie d'apporter les mots d'espérance de Jésus. Soyez forts dans la foi et n'ayez pas pas peur, tel était le thème de la visite. Une expérience de tous les jours, si simple et si humble, si noble et si digne..., si tragiquement et héroïquement témoignée par les jeunes tués à l'Université de Garissa le 2 avril, parce qu'ils étaient chrétiens. Que leur sang soit semence de paix et de fraternité au Kenya, pour l'Afrique et pour le monde".

    En Ouganda, la visite du Pape était placée sous le signe des Martyrs à cinquante ans de leur canonisation par Paul VI. Pour cette raison, le thème choisi était 'Vous serez mes témoins'. "Toute la visite en Ouganda s'est déroulée dans la ferveur d'un témoignage animée par l'Esprit. Témoignage explicite des catéchistes,...témoignage des familles et de leur charité...qui luttent pour...servir les pauvres, les handicapés, les malades. Témoignage des jeunes qui, malgré les difficultés, conservent l'espérance et essayent de vivre l’Évangile en allant vers les autres. Autres témoins rencontrés, les prêtres, les religieux, les hommes et femmes consacrés courageux qui renouvellent quotidiennement leur oui au Christ et se consacrent avec joie au service du peuple de Dieu... Un témoignage multiforme, animé par l'Esprit, qui est le levain de la société toute entière, comme en témoigne le travail efficace accompli contre le Sida et dans l'accueil des réfugiés".

    La troisième étape du voyage était la République Centrafricaine, le cœur géographique et spirituel du continent. Ma visite, a expliqué, le Pape, "était en fait mon premier objectif, parce que ce pays tente de sortir d'une période très difficile faite de conflits violents et de beaucoup de souffrances parmi la population. Donc, je voulais y ouvrir à Bangui, avec une semaine d'avance, la première Porte Sainte du Jubilé de la miséricorde, comme signe de la foi et de l'espoir des centrafricains et au-delà pour toutes les populations africaines qui ont le plus besoin de secours et de réconfort... L'invitation de Jésus à ses disciples, 'Passons de l'autre côté', en était le thème.... Cet 'Allez de l'autre côté' signifie tourner le dos à la guerre, à la division, à la pauvreté, et choisir la paix, la réconciliation et le développement. Mais cela suppose un passage qui doit prendre forme dans les esprits, les attitudes et les intentions des personnes". C'est pourquoi, a précisé le Saint-Père, est cruciale la contribution de toutes les communautés religieuses, l'alliance entre chrétiens de toutes les confessions. Ce partage de la prière et de l'engagement pour la paix implique aussi la communauté musulmane.

    "Lors de la dernière messe, au stade de Bangui, j'ai voulu...renouveler notre engagement à suivre Jésus, notre espérance, notre paix...qui a le visage de la miséricorde. Ce dernière messe fut merveilleuse, pleine de jeunes ! Plus de la moitié de la population de la République Centrafricaine a moins de dix-huit ans. C'est une promesse pour que le pays aille de l'avant !".

    Le Pape est ensuite revenu sur les missionnaires qui ont quitté leurs pays quand ils étaient jeunes. Il a raconté avoir rencontré à Bangui une religieuse italienne de 81 ans, ici depuis ses 24 ans". Les enfants l'appellent grand-mère ! Une autre, qui était sage-femme a fait naître 3.280 enfants. "Une vie entière pour la vie, pour la vie des autres... Et cette religieuse n'est pas seule, il y en a beaucoup. Beaucoup de sœurs, tant de prêtres, tant de moines qui ont offert leur vie pour annoncer Jésus-Christ".

    "Je voudrais dire un mot aux jeunes : Pensez à ce que vous faites de votre vie. Pensez à cette religieuse et beaucoup comme elle qui ont donné leur vie et à ces milliers qui ont trouvé la mort. Le missionnaire ne fait pas du prosélytisme : La religieuse m'a dit que les femmes musulmanes s'adressaient à elle parce qu'elles savaient que, bonnes infirmières, elles les traitaient bien" sans prétendre les convertir. "Le témoignage missionnaire est la grande valeur héroïque de l’Église. Proclamer Jésus-Christ dans et par nos vies ! Je lance cet appel aux jeunes : Pensez à ce que vous voulez faire dans votre vie... Demandez au Seigneur de vous faire sentir sa volonté. Mais s'il vous plaît, n'excluez pas la possibilité d'être des missionnaires, pour apporter l'amour, l'humanité, la foi dans d'autres pays. Pas de prosélytisme, jamais !... La foi est prêchée avant tout par l'exemple, ensuite en paroles".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 2.12.15).

    Résumé :

    « Frères et sœurs, je veux rendre grâce pour le voyage que je viens de faire en Afrique. Il a commencé par le Kenya, où j’ai voulu encourager toutes les personnes que j’ai rencontrées à être solides dans la foi, à ne pas avoir peur, et à savoir profiter des richesses naturelles et spirituelles de ce pays ; en particulier la sagesse de son peuple et sa jeunesse. En Ouganda, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la canonisation des martyrs ougandais, chacun selon sa mission a été appelé à être, par la force de l’Esprit, témoin du Christ et levain pour la société tout entière. Je me suis rendu enfin en Centrafrique, pays qui cherche à sortir d’une période difficile de violences et de souffrances pour toute la population. J’ai eu l’occasion de rencontrer les communautés évangélique et musulmane. A Bangui j’ai ouvert la Porte Sainte du Jubilé, en signe de foi et d’espérance pour les Centrafricains, et pour tous les peuples d’Afrique. Le Seigneur est présent à son peuple, il le guide pour le faire passer sur l’autre rive. »

    « Je salue cordialement les pèlerins de langue française. Nous sommes entrés dans le temps l’Avent. C’est un temps d’espérance que le Seigneur nous propose de vivre pour mieux nous disposer à le recevoir dans notre vie et dans notre monde. Que la Vierge Marie vous accompagne sur votre route et vous conduise à son Fils.
    Que Dieu vous bénisse. »

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral traduit en français à venir sur Zenit.org.

    Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican.

  • Le Pape François en République Centrafricaine : Messe au complexe sportif Barthélemy Boganda

    Le Pape François a présidé ce lundi matin, 30 novembre 2015, l'ultime messe de sa tournée en Afrique. Plusieurs dizaines de milliers de Centrafricains étaient rassemblés au stade Barthélémy Boganda, du nom du père de l'indépendance centrafricaine.

    Dans son homélie, prononcée en italien mais traduite simultanément en sango, la langue locale, le Saint-Père a invité la foule à rendre grâce au Seigneur, entre autres, « pour l’audace qu’il met en nos âmes de vouloir créer des liens d’amitié, de dialoguer avec celui qui ne nous ressemble pas, de pardonner à celui qui nous a fait du mal, de nous engager dans la construction d’une société plus juste et plus fraternelle où personne n’est abandonné. En tout cela, le Christ ressuscité nous prend par la main, et nous entraîne à sa suite. Et je veux rendre grâce avec vous au Seigneur de miséricorde pour tout ce qu’Il vous a donné d’accomplir de beau, de généreux, de courageux, dans vos familles et dans vos communautés, lors des évènements que connaît votre pays depuis plusieurs années. »

    Mais le Pape a rappelé que la miséricorde et la réconciliation ne doivent jamais être considérées comme des acquis définitifs, car elles relèvent d'un combat spirituel du quotidien : « Tout baptisé doit sans cesse rompre avec ce qu’il y a encore en lui de l’homme ancien, de l’homme pécheur, toujours prêt à se réveiller à la suggestion du démon – et combien il est agissant en notre monde et en ces temps de conflits, de haine et de guerre –, pour l’entrainer à l’égoïsme, au repli sur soi et à la méfiance, à la violence et à l’instinct de destruction, à la vengeance, à l’abandon et à l’exploitation des plus faibles… »

    « Nous savons aussi combien nos communautés chrétiennes, appelées à la sainteté, ont encore de chemin à parcourir. Certainement nous avons tous à demander pardon au Seigneur pour trop de résistances et de lenteur à rendre témoignage de l’Évangile. Que l’Année Jubilaire de la Miséricorde, qui vient de commencer dans votre pays, en soit l’occasion », a-t-il insisté.

    Dans son discours de remerciement, l'archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, a remercié le Pape pour ces journées « inoubliables, inscrites assurément dans notre cœur, et dans l'histoire de notre pays, le début d'une ère pour tout le peuple centrafricain ».

    Après la cérémonie, le Pape François a offert un ostensoir à chacun des évêques centrafricains, pour inviter chaque diocèse à l'adoration perpétuelle.

    Par ailleurs, en ce jour de la fête de la Saint-André, le Pape François a tenu, « du cœur de l'Afrique », à saluer le patriarche de Constantinople, Bartholomée 1er. « Je lui formule des vœux de bonheur et de fraternité, et je demande à Dieu de bénir nos Églises sœurs », a déclaré le Pape François à la fin de cette messe qui clôture cette première tournée africaine du Souverain Pontife.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral de l'homélie traduite en français ci-dessous.

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  • Le Pape François en République Centrafricaine : Rencontre avec la communauté musulmane à Bangui

    Le Pape François s'est rendu ce lundi matin, 30 novembre 2015, dans le quartier de PK5, pour une rencontre très attendue avec la communauté musulmane. Cette visite, qui suscitait beaucoup d'inquiétudes sur le plan de la sécurité, s'est finalement déroulée sans incident et le Pape a été accueilli avec chaleur.

    Le Pape François aura passé moins d’une heure au PK5, mais sans cette rencontre avec la communauté musulmane, a-t-il lui-même affirmé, sa visite pastorale en République centrafricaine n’aurait pas été complète. Symbole des tensions inter-communautaires qui ont déchiré ce pays, le PK5 est un quartier de Bangui, ou plus exactement une enclave dans laquelle vivent retranchés les quelques musulmans qui n’ont pas quitté la capitale. La plupart des chrétiens ont peur d’y entrer, les musulmans ont peur d’en sortir. L’insécurité y est omniprésente, les conditions de vie souvent insalubres. Comme ailleurs dans la ville, les stigmates des violences meurtrières sont visibles.

    Il y a un mois, dans ce quartier, des émissaires de Rome avaient été agressés verbalement. Mais, ce lundi matin, c’est dans un climat serein que le Saint-Père s’est rendu à la mosquée centrale puis à l’école Koudoukou qui se trouve juste en face, de l’autre côté de la rue, et qui accueille des enfants chrétiens et musulmans. Il faut dire que les soldats de l’ONU et les forces locales avaient déployé un dispositif de sécurité particulièrement strict.

    On savait que le discours du Pape François à la mosquée centrale de Bangui allait être symboliquement fort. « Chrétiens et musulmans nous sommes frères », a lancé le Souverain Pontife en demandant que cesse de part et d’autre toute action qui défigure le Visage de Dieu et qui ne sert que des intérêts particuliers. « Ensemble disons non à la haine, à la vengeance, à la violence. » Mais le Saint-Père s’est également aventuré sur le terrain politique en souhaitant sans détour que les prochaines consultations donnent au pays des responsables qui sachent unir les Centrafricains, plutôt que les représentants d’une faction. La Centrafrique pourra ainsi influencer positivement tout le continent africain en aidant à éteindre les foyers de tensions qui empêchent les Africains de bénéficier du développement qu’ils méritent et auquel ils ont droit.

    De son côté, l’Imam de la mosquée a souligné que le peuple centrafricain n’est pas condamné au conflit et à la violence. Cette situation douloureuse ne durera pas pour toujours. Mais la République centrafricaine a besoin de la solidarité du monde entier. La visite du Pape est un signe fort de solidarité. Et l’Imam a également salué la présence des soldats de l’ONU, en espérant qu’elle permette d’organiser des élections libres et démocratiques.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral en français du salut de l'Imam sur Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

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  • Le Pape François en République Centrafricaine : Veillée de prière sur l'esplanade devant la cathédrale

    Lancement de la veillée de prière et confession de quelques jeunes

    A l’issue de la célébration eucharistique, le Pape François s’est arrêté quelques minutes sur le parvis de la cathédrale illuminée de Bangui, Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception. Debout, derrière des barrières colorées, des milliers de jeunes l’attendaient pour pouvoir entendre son message au début d’une veillée de prière organisée ce dimanche 29 septembre 2015 sur place. Avant de confesser plusieurs jeunes, le Pape les a appelés à devenir des artisans de paix, en priant, en pardonnant et en aimant. Il les a invités à « résister face aux difficultés, car fuir n’est pas la solution ».

    Le bananier, un symbole de résistance

    Le Pape a d’abord écouté avec attention un jeune homme prendre la parole pour lui souhaiter la bienvenue et dire quelques mots au nom des jeunes de République centrafricaine. Des jeunes qui ont choisi le bananier comme symbole, un fruit « cultivé uniquement pour ses fruits qui ont une grande valeur alimentaire » ; un fruit qui « a besoin d’avoir de bonnes racines et d’être bien entretenu », et qui « meurt après maturité des fruits, et reproduction de rejets ou drageons qui assurent le remplacement ».

    « Dans toutes les crises dans notre pays, nous avons toujours payé de lourds tributs. N’ayant pas de “bonnes racines”, nous nous laissons facilement emporter par le vent de la violence, de la vengeance, du pillage, de la destruction… Aujourd’hui, les défis auxquels nous sommes confrontés sont nombreux : la réconciliation, la formation adéquate, le chômage, la précarité. Beaucoup d’entre nous sont tentés de quitter notre pays pour aller chercher un avenir meilleur ailleurs ». Concluant son intervention, Evans Demba a demandé au Pape comment les jeunes pouvaient devenir des artisans de paix.

    La prière vainc le mal et rapproche de Dieu

    Le Pape François lui a répondu de manière improvisée, en italien. Un prêtre traduisait simultanément en Sango, la langue du pays. Reprenant l’exemple du bananier, le Saint-Père a expliqué comment ce « symbole de vie, mais aussi de résistance » indiquait la route qui leur était proposée en ce temps de guerre et de violence : celle de la résistance, et non de la fuite. « Qui fuit n’a pas le courage de donner la vie ».

    Mais comment résister ? Le Pape leur a proposé plusieurs pistes à suivre. Prier, car la prière est « puissante ». Elle « vainc le mal et rapproche de Dieu ». Ensuite, il faut travailler pour la paix. « La paix, ce n’est pas un document qu’on signe et qui reste dans un coin. La paix cela se fait tous les jours », rappelle le Pape. « La paix c’est un travail artisanal. Cela se fait avec ses mains. » Là encore, il les invite à ne pas haïr, jamais. « Si quelqu’un te fait du mal, il faut chercher à le pardonner ». Le Pape les invite à transformer la haine en pardon, et à aimer. « Si tu pardonnes, tu seras un vainqueur (…).  Tu seras le vainqueur de la bataille la plus difficile de la vie. Vainqueur dans l’amour. Et avec l’amour vient la paix. » Avant de les bénir, le Pape les a exhortés à se montrer courageux pour lutter pour la paix, leur demandant de s’en remettre à Dieu, car il est miséricordieux.

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours traduit en français ci-dessous.

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  • Le Pape François en République Centrafricaine : Messe avec les prêtres, religieux, religieuses, catéchistes et jeunes en la cathédrale de Bangui

    Et ouverture de la Porte Sainte

    Bangui est devenue ce dimanche 29 novembre 2015 la capitale spirituelle du monde, la capitale de la prière. Le Pape François a officiellement inauguré le Jubilé de la Miséricorde, en Centrafrique, un pays exténué et oublié. Il a posé un geste historique en ouvrant la porte sainte de la cathédrale de Bangui, située au cœur d’une capitale dévastée, aux périphéries du monde, où les infrastructures sont vétustes ou inexistantes, où la misère est extrême.

    Loin du faste somptueux de la basilique Saint-Pierre, la Porte Sainte de Bangui se compose d’une grille en bois, en forme de porche, qui donne directement sur la nef, laissant passer la lumière et la fraicheur. Devant cette porte ouverte sur le monde, le Saint-Père s’est arrêté, ému, recueilli. « Ouvrez les portes de la Justice », a-t-il récité sur un ton solennel, le visage grave. « Nous demandons la paix, la miséricorde, la réconciliation pour la Centrafrique et pour tous les pays en guerre. Nous demandons la paix », a-t-il scandé en sango, la langue du pays, suscitant un tonnerre d’applaudissements.

    Et c’est accompagné de chants joyeux que le Pape François a parcouru la nef de la cathédrale au milieu de l’assemblée composée de prêtres, religieux, religieuses, séminaristes, un clergé confronté à des difficultés en tous genres, engagé dans l’œuvre de réconciliation, mais aussi dans le domaine de l’éducation et de la santé, dans un contexte qui est loin d’être réjouissant.

    « Nous devons pardonner », a martelé le Pape dans son homélie insistant sur l’amour des ennemis qui prémunit contre la tentation de la vengeance et contre la spirale des représailles sans fin. « Les agents d’évangélisation doivent être avant tout des artisans du pardon, des spécialistes de la réconciliation, des experts de la miséricorde ». Et le Pape a lancé un appel à « tous ceux qui utilisent injustement les armes de ce monde afin qu’ils déposent ces instruments de mort. Armez-vous plutôt de la justice, de l’amour et de la miséricorde, vrais gages de paix ». Le Pape François en est certain : « Dieu aura le dernier mot ».

    Source : Radio Vatican (XS-MD-RF).

    Paroles prononcées avant l’ouverture de la Porte Sainte

    (Italien) Aujourd’hui Bangui devient la capitale spirituelle du monde. L’Année Sainte de la Miséricorde commence en avance sur cette terre.

    (Espagnol) Une terre qui souffre depuis plusieurs années de la guerre et de la haine, de l’incompréhension, du manque de paix. Mais sur cette terre souffrante, il y a aussi tous les pays qui passent par la croix de la guerre. (Italien) Bangui devient la capitale spirituelle de la prière par la miséricorde du Père. Tous, demandons la paix, la miséricorde, la réconciliation, le pardon, l’amour. Pour Bangui, pour toute la République de Centrafrique, pour le monde entier, pour les pays qui souffrent de la guerre, demandons la paix !

    Et tous ensemble, demandons l’amour et la paix. Tous ensemble ! (En Sango) Doyé Siriri ! [tous répètent : Doyé Siriri !]

    Et maintenant, avec cette prière nous commençons l’Année Sainte : ici, dans cette capitale spirituelle du monde, aujourd’hui !

    Source : site internet du Vatican.

    Texte intégral de l'homélie traduite en français ci-dessous.

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  • Le Pape François en République Centrafricaine : Rencontre avec les communautés évangéliques au siège de la FATEB

    (Faculté de théologie évangélique de Bangui)

    « Depuis trop longtemps, votre peuple est marqué par les épreuves et la violence qui causent tant de souffrances. » Le Pape François n’a pas manqué de revenir sur la situation politique de la Centrafrique lors de sa rencontre, ce dimanche 29 novembre 2015 avec les communautés évangéliques du pays. Au sein de la faculté de théologie évangélique de Bangui, le Pape, accueilli par le doyen, Nupanga Weanzana, et par le président de l’Alliance des Églises évangéliques centrafricaines (AEC), le pasteur Guerekoyame-Gbangou, a rappelé que « par le commun baptême que nous avons reçu, nous sommes envoyés pour annoncer la joie de l’Évangile aux hommes et aux femmes de ce cher pays de Centrafrique. »

    La violence qui a frappé la Centrafrique « rend l’annonce évangélique d’autant plus nécessaire et urgente. Car c’est la chair du Christ lui-même qui souffre, qui souffre, en ses membres préférés : les pauvres de son peuple, les malades, les personnes âgées et les abandonnés, les enfants qui n’ont plus de parents ou qui sont livrés à eux-mêmes, sans guide et sans éducation. Ce sont aussi tous ceux que la violence et la haine ont blessés dans leur âme ou dans leur corps ; ceux que la guerre a démunis de tout, de leur travail, de leur maison, de leurs êtres chers. »

    œcuménisme du sang

    Le Pape François a rappelé une des expressions qu’il utilise quand il parle de situation de guerre ou de violence : l’œcuménisme du sang. Car catholiques et protestants sont également touchés comme l’a souligné le Saint-Père, évoquant le saccage et l’incendie du pasteur Nicolas, présent à cette rencontre. Or « cette souffrance commune et cette mission commune sont une occasion providentielle de nous faire avancer ensemble sur le chemin de l’unité ; elles en sont même un moyen spirituel indispensable ».

    Dans ce contexte, « la division des chrétiens est un scandale, car elle est d’abord contraire à la volonté du Seigneur. Elle est aussi un scandale devant tant de haine et de violence qui déchirent l’humanité, devant tant de contradictions qui se dressent face à l’Évangile du Christ ».

    Faisant référence aux initiatives des Églises catholique et évangélique de Centrafrique en faveur de la paix et de la concorde, le Pape a salué « l’esprit de respect mutuel et de collaboration qui existe entre les chrétiens » du pays et les a encouragés « à poursuivre sur cette voie dans un service commun de la charité. C’est un témoigne rendu au Christ, qui construit l’unité ». « Puissiez-vous, de plus en plus et avec audace, ajouter à la persévérance et à la charité, le service de la prière et de la réflexion commune, dans la recherche d’une meilleure connaissance réciproque, d’une plus grande confiance et d’une plus grande amitié, en vue de la pleine communion dont nous gardons la ferme espérance. »

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours en français ci-dessous.

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  • Le Pape François en République Centrafricaine : Visite au camp de réfugiés de la paroisse Saint-Sauveur

    Des chants, des cris de joie, des applaudissements : le Pape François a été très chaleureusement accueilli par les déplacés du camp Saint-Sauveur de Bangui. Après avoir écouté des paroles d’accueil prononcées en français par une jeune femme, le Saint-Père s’est adressé à toutes les personnes présentes dans le camp, en italien.

    Il a souhaité « la paix pour tous les Centrafricains quelque soit leur ethnie ou leur religion ». « Je vous salue tous, je veux vous dire que j’ai lu ce que les enfants ont écrit : paix, pardon, unité, amour. Nous devons travailler, prier et tout faire pour la paix. Mais la paix sans amour, sans amitié, sans tolérance, sans pardon n’est pas possible », a insisté le Saint-Père. « Chacun de nous doit faire quelque chose ».

    Le Pape a ensuite souhaité à tous la paix. « Je souhaite, a-t-il dit, à tous les Centrafricains, la paix, la grande paix entre vous. Je souhaite que vous puissiez vivre en paix quelque soit l’ethnie, la culture, la religion, le statut social. Tous en paix parce que nous sommes tous frères ». Le Pape a alors invité à répéter plusieurs fois tous ensemble « nous sommes tous frères » avant de bénir la foule et d’appeler à prier pour lui.

    Source : Radio Vatican.

    Compte rendu de Romilda Ferrauto, envoyée spéciale en Centrafrique, sur Radio Vatican.

    Texte intégral en italien des paroles du Pape en Salle de Presse du Saint-Siège.

  • Le Pape François en République Centrafricaine : Rencontre avec la classe dirigeante et avec le Corps diplomatique à Bangui

    « C’est en pèlerin de la paix que je viens, et c’est en apôtre de l’espérance que je me présente. » Le Pape François, pour sa première intervention publique en République centrafricaine, s’est adressé ce dimanche 29 septembre 2015 aux autorités de transition et au corps diplomatique réunis dans un des salons du Palais de la Renaissance, la résidence du chef de l’État. Le Pape a tout de suite mis l’accent sur la situation politique délicate que connait la Centrafrique, pays qui a connu une guerre civile suivie de violences inter-communautaires.

    Dans ce discours, le Saint-Père a exprimé son « souhait le plus ardent » que « les différentes consultations nationales qui vont se tenir dans quelques semaines permettent au pays d’entamer sereinement une nouvelle étape de son histoire ».

    S’adressant tout particulièrement à ceux qui sont au pouvoir, le Pape a voulu les aider à éclairer l’horizon en s’appuyant sur la devise du pays : « Unité – Dignité – Travail ». L’unité « est à vivre et à construire à partir de la merveilleuse diversité du monde ambiant, en évitant la tentation de la peur de l’autre, de ce qui ne nous est pas familier, de ce qui n’appartient pas à notre ethnie, à nos options politiques ou à notre confession religieuse. » Et de poursuivre : « l’unité exige, tout au contraire, de créer et de promouvoir une synthèse des richesses que chacun porte en lui. L’unité dans la diversité, c’est un défi constant, qui appelle à la créativité, à la générosité, à l’abnégation et au respect d’autrui. »

    Dignité et travail

    Quant à la dignité, le Pape a repris à son compte une expression centrafricaine, rappelant à son auditoire que le pays est celui du « Zo kwe zo », autrement dit, « le pays où chaque personne est une personne ». Il a ainsi interpellé la classe dirigeante et les plus riches du pays. « Celui qui a les moyens d’une vie décente, au lieu d’être préoccupé par les privilèges, doit chercher à aider les plus pauvres à accéder eux aussi à des conditions respectueuses de la dignité humaine ». Cela passe par « le développement de leur potentiel humain, culturel, économique et social ». Autrement dit, a résumé le Pape François, « la dignité de l’être humain, c’est de travailler à la dignité de ses semblables ».

    Dernière valeur prônée par la devise centrafricaine, le travail. « C’est par le travail que vous pouvez améliorer la vie de vos familles », a expliqué le Pape. « L’effort des parents exprime leur amour pour les petits ».

    Le Saint-Père est ensuite revenu sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : le respect de l’environnement dans les politiques de développement. Il a voulu attirer l’attention « de chacun, citoyens, responsables du pays, partenaires internationaux et sociétés multinationales, sur la grave responsabilité qui est la leur dans l’exploitation des ressources environnementales, dans les choix et les projets de développement, qui d’une manière ou d’une autre affectent la planète entière ». Le Pape a exprimé aussi sa confiance en les Centrafricains, affirmant que « cette vérité, la sagesse de votre peuple l’a comprise depuis longtemps et l’a traduite par ce proverbe : “Les fourmis sont petites, mais en étant nombreuses, elles ramènent leur butin dans leur nid”. »

    L'engagement de l'Église

    Le Pape François a tenu à saluer le travail par l’Église catholique depuis les premiers missionnaires qui vinrent évangéliser le pays, « dans le sens de ces valeurs de l’unité, de la dignité et du travail ». Cette action, le Saint-Père espère qu’il se poursuivra sans entraves, ne doutant pas que « les Autorités centrafricaines actuelles et futures se préoccuperont sans relâche de garantir à l’Église des conditions favorables à l’accomplissement de sa mission spirituelle ».

    Enfin, vu la situation particulière du pays, le Pape a eu un mot pour la communauté internationale. « Je l’encourage vivement à aller toujours plus loin sur le chemin de la solidarité, souhaitant que son engagement, uni à l’action des Autorités centrafricaines, aide le pays à progresser notamment dans la réconciliation, le désarmement, le maintien de la paix, l’assistance sanitaire et la culture d’une saine gestion à tous les niveaux. »

    Autocritique de la présidente de transition

    Auparavant, la présidente de transition de Centrafrique, Catherine Samba-Panza, a eu des mots très forts, livrant une analyse très critique envers son pays et son peuple, soulignant combien la visite du Pape à Bangui « est vécue comme une bénédiction du ciel » et « comme une victoire de la foi sur la peur, sur l’incrédulité et une victoire de la compassion et de la solidarité de l’Église universelle ». Cette victoire est d’autant plus belle que « le contexte politique du moment, les menaces sécuritaires réelles ou amplifiées qui ont émaillé les préparatifs de Votre visite, la résurgence ces derniers jours des mouvements extrémistes et du terrorisme avec une violence omniprésente, auraient pu vous décourager à prendre le risque de faire le déplacement de Bangui ».

    Or, le Pape a donné une « leçon de courage et de détermination ». Le Pape « des pauvres, des meurtris et de tous ceux qui sont dans la détresse », a tenu à venir pour « témoigner » sa « compassion » et sa « solidarité à un peuple tenaillé par la haine et l’esprit de vengeance, déchiré par des conflits interminables mais qui, malgré tout, n’a pas totalement perdu sa foi et est toujours debout par la force de l’espoir ».

    Reconnaitre ses fautes

    Rappelant la figure et l’héritage humaniste de celui qui est considéré comme le père fondateur de la République centrafricaine, Barthélémy Boganda, la présidente de transition s’est alors livrée à une critique sévère de son peuple. « Il revient aux filles et aux fils de ce pays de reconnaître leurs fautes et demander pardon, un pardon sincère que Votre bénédiction transformera en un nouveau levain pour la reconstruction du pays ». Usant d’un vocabulaire religieux, elle n’a pas hésité à confesser « tout le mal qui a été fait ici au cours de l’histoire et demande pardon » du fond de son cœur.

    « Nous avons absolument besoin de ce pardon à l’occasion de Votre visite simplement parce que les dernières évolutions de la crise dans notre pays sont apparues comme des abominations commises au nom de la religion par des gens qui se disent des croyants » a-t-elle déclaré, regrettant que « l’amour sincère du prochain » ait quitté les Centrafricains, « désormais ancrés dans l’intolérance, la perte des valeurs et le désordre qui en résulte ».

    La présidente a exprimé le grand espoir que les Centrafricains ont mis en cette visite du Pape François, dont les messages « sont attendus » pour « libérer » les habitants de ce pays « de la peur de l’autre », pour les « aider à cesser » leurs « conflits, à changer » leurs « cœurs » et à les « établir sur la voie de la sérénité, de la sagesse, de la fraternité et de la paix ». (XS)

    Résumé de Xavier Sastre et Discours intégral de la Présidente de transition Catherine Samba-Panza sur Radio Vatican.

    Texte intégral original du discours en français ci-dessous.

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