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enfant prodigue

  • Méditation - l'enfant prodigue

    « Voyez l'enfant prodigue à son retour au foyer paternel. Nous le figurons-nous, après sa rentrée, prenant des airs insouciants et des allures dégagées, comme s'il avait été toujours fidèle ? Oh ! non. - Vous me direz : son père ne lui a-t-il pas tout pardonné ? - Certainement ; il a reçu son fils, les bras ouverts ; il ne lui a pas fait de reproches ; il ne lui a pas dit : "Vous êtes un misérable" ; non, il l'a serré sur son cœur. Et le retour de ce fils procure même au père une telle joie que celui-ci prépare pour le repenti un grand festin. Tout est oublié, tout est pardonné. Cette conduite du père du prodigue est l'image de la miséricorde de notre Père céleste. - Mais lui, l'enfant pardonné, quels sont ses sentiments, quelle est l'attitude qu'il conserve ? N'en doutons pas, ce sont les sentiments, c'est l'attitude qu'il avait quand il s'est jeté repentant aux pieds de son père : "Père, j'ai péché contre vous, je ne suis plus digne d'être appelé votre fils ; traitez-moi comme le dernier de vos serviteurs". Soyons certains que, pendant toutes les réjouissances par lesquelles on célébrait son retour, ce sont là les dispositions qui dominaient dans son âme. Et si plus tard la contrition y a diminué d'intensité, jamais ce sentiment ne s'en est effacé tout à fait, même après que l'enfant eut repris pour toujours au foyer paternel sa place de jadis. Que de fois il a dû dire à son père : "Vous m'avez tout pardonné, je le sais, mais mon cœur ne se lassera pas de répéter avec gratitude, combien il a de regret de vous avoir offensé, combien il veut racheter par une plus grande fidélité les heures perdues et l'oubli qu'il a fait de vous".
    Tel doit être le sentiment d'une âme qui a offensé Dieu, méprisé ses perfections, apporté sa part aux souffrances du Christ Jésus. »

    Bx Columba Marmion (1858-1923), Le Christ Idéal du Moine (VIII.I), Abbaye de Maredsous - Desclée de Brouwer, Namur - Paris, 1939.

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    Eugène Burnand (1850-1921), L’enfant prodigue
    (Crédit photo)

  • Méditation : la Miséricorde divine

    « La miséricorde, en tant que perfection du Dieu infini, est elle-même infinie. Infinie donc, et inépuisable, est la promptitude du Père à accueillir les fils prodigues qui reviennent à sa maison. Infinies sont aussi la promptitude et l'intensité du pardon qui jaillit continuellement de l'admirable valeur du sacrifice du Fils. Aucun péché de l'homme ne peut prévaloir sur cette force ni la limiter. Du côté de l'homme, seul peut la limiter le manque de bonne volonté, le manque de promptitude dans la conversion et la pénitence, c'est-à-dire l'obstination continuelle qui s'oppose à la grâce et à la vérité, spécialement face au témoignage de la croix et de la résurrection du Christ.

    C'est pourquoi l’Église annonce la conversion et y appelle. La conversion à Dieu consiste toujours dans la découverte de sa miséricorde, c'est-à-dire de cet amour patient et doux comme l'est Dieu Créateur et Père : l'amour, auquel « le Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus-Christ » est fidèle jusqu'à ses conséquences extrêmes dans l'histoire de l'alliance avec l'homme, jusqu'à la croix, à la mort et à la résurrection de son Fils. La conversion à Dieu est toujours le fruit du retour au Père riche en miséricorde.

    La connaissance authentique du Dieu de la miséricorde, Dieu de l'amour bienveillant, est une force de conversion constante et inépuisable, non seulement comme acte intérieur d'un instant, mais aussi comme disposition permanente, comme état d'âme. Ceux qui arrivent à connaître Dieu ainsi, ceux qui le « voient » ainsi, ne peuvent pas vivre autrement qu'en se convertissant à lui continuellement. Ils vivent donc in statu conversionis, en état de conversion ; et c'est cet état qui constitue la composante la plus profonde du pèlerinage de tout homme sur la terre in statu viatoris, en état de cheminement. Il est évident que l’Église professe la miséricorde de Dieu révélée dans le Christ crucifié et ressuscité non seulement par les paroles de son enseignement, mais surtout par la pulsation la plus intense de la vie de tout le peuple de Dieu. Grâce à ce témoignage de vie, l’Église accomplit sa mission propre de peuple de Dieu, mission qui participe à la mission messianique du Christ lui-même et qui, en un certain sens, la continue. »

    Jean-Paul II, extraits de l'Encyclique Dives in Misericordia (13), 30 novembre 1980.
    (Texte intégral)

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    Gravure d'Eugène Burnand

  • Méditation - Prière : "Ô Seigneur, je reviens tout à toi aujourd'hui !"

    « Ô Seigneur, tu ne m'as pas laissé partir hors de toi. S'il m'est parfois arrivé de t'oublier, toi mon Dieu, tu m'as toujours supporté et secouru. Quand mon corps et mon âme ne pouvaient plus tenir, j'ai crié vers toi du fond de l'abîme. Tout de suite, tu es accouru et tu m'as tendu la main, m'arrachant au marais de ma misère et me rendant la joie de ton salut. Voilà, Seigneur, ce que j'ai été, voilà ce que je suis. Eh bien, je reviens tout à toi aujourd'hui ! Mes misères qui s'étalent, tu les vois comme je les vois ; et j'en ai encore bien plus qui m'échappent, par aveuglement ou par oubli, mais elles sont évidentes pour toi. Quant à mes biens, si j'en ai gardé quelques-uns, aucun cependant n'est entier. L'ennemi m'en a ravi le plus grand nombre, et ce qu'il n'a pu me dérober, il l'a souillé ; et moi, il m'a encore plus avili. Vois quelle figure je fais devant toi, Seigneur ! Vis-à-vis de ta face, elle s'appelle misère, ô souveraine miséricorde ! Je ne te cache rien de ces coins et recoins les plus secrets de ma vie, tu le sais, ô divine Vérité. Et je t'en prie, que tout en moi soit lumière devant toi. Car je ne redoute personne tant que moi-même. J'ai si peur, à mon insu ou même consciemment, de me leurrer. Mais c'est toi que je crois, Seigneur, c'est toi que j'espère. Donne-toi à moi, car je ne cherche rien d'autre. Prends pitié de moi, Seigneur, lève-toi, viens au-devant de moi et vois ! Je veux rester ferme dans ta foi, et je veux grandir dans l'espérance. »

    Guillaume de Saint-Thierry (v.1085-1148), 9ème méditation, in "Méditations et Prières", François-Xavier de Guibert - Oeil, 1990 - Cf. "Oraisons Méditatives", SC n°324, Le Cerf, 1986.

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  • Méditation : la justice de Dieu

    « La justice de Dieu est bien terrible, dit-on, et l'on doit toujours la craindre. Cela est vrai ; mais pour qui est-elle terrible ? Est-ce pour les enfants qui adorent Dieu, qui l'aiment, qui le servent comme leur Père, qui sont déterminés à ne rien lui refuser, à ne lui déplaire en rien ? Non. Si ces enfants aiment Dieu, Dieu les aime encore plus ; il voit que leurs fautes ne sont point des fautes de malice, mais d'imperfection et de fragilité : au premier regard d'amour et de regret qu'ils jettent sur lui, il les leur pardonne, et s'il a à les en punir, il les en punit dans ce monde d'une manière avantageuse à leur salut.
    Est-ce pour les pécheurs qui reviennent sincèrement à Dieu que sa justice est terrible ? Non. Ils éprouvent les effets de sa grande miséricorde ; et souvent ils sont traités avec tant de bonté, que les justes mêmes en conçoivent de la jalousie : témoin l'enfant prodigue, témoin Marie-Madeleine.
    La justice divine n'est terrible que pour ceux qui n'ont pas recours à sa miséricorde, soit par présomption, soit par désespoir ; pour ceux qui aiment le péché, qui n'en veulent pas sortir ; pour ceux dont la volonté n'est pas droite, et qui voudraient, s'il se peut, tromper Dieu.
    Mais jusqu'où doit aller la confiance en Dieu ? Aussi loin que sa puissance et sa bonté, aussi loin que notre faiblesse et notre misère ; c'est-à-dire qu'elle ne doit point avoir de bornes. »

    P. Jean-Nicolas Grou (1731-1803), Manuel des Ames intérieures (De la confiance en Dieu), Lecoffre, Paris, 1889.

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  • 26 juin : Méditation

    « Voyez l'enfant prodigue à son retour au foyer paternel. Nous le figurons-nous, après sa rentrée, prenant des airs insouciants et des allures dégagées, comme s'il avait été toujours fidèle ? Oh ! non. - Vous me direz : son père ne lui a-t-il pas tout pardonné ? - Certainement ; il a reçu son fils, les bras ouverts ; il ne lui a pas fait de reproches ; il ne lui a pas dit : "Vous êtes un misérable" ; non, il l'a serré sur son coeur. Et le retour de ce fils procure même au père une telle joie que celui-ci prépare pour le repenti un grand festin. Tout est oublié, tout est pardonné. Cette conduite du père du prodigue est l'image de la miséricorde de notre Père céleste. - Mais lui, l'enfant pardonné, quels sont ses sentiments, quelle est l'attitude qu'il conserve ? N'en doutons pas, ce sont les sentiments, c'est l'attitude qu'il avait quand il s'est jeté repentant aux pieds de son père : "Père, j'ai péché contre vous, je ne suis plus digne d'être appelé votre fils ; traitez-moi comme le dernier de vos serviteurs". Soyons certains que, pendant toutes les réjouissances par lesquelles on célébrait son retour, ce sont là les dispositions qui dominaient dans son âme. Et si plus tard la contrition y a diminué d'intensité, jamais ce sentiment ne s'en est effacé tout à fait, même après que l'enfant eut repris pour toujours au foyer paternel sa place de jadis. Que de fois il a dû dire à son père : "Vous m'avez tout pardonné, je le sais, mais mon coeur ne se lassera pas de répéter avec gratitude, combien il a de regret de vous avoir offensé, combien il veut racheter par une plus grande fidélité les heures perdues et l'oubli qu'il a fait de vous".
    Tel doit être le sentiment d'une âme qui a offensé Dieu, méprisé ses perfections, apporté sa part aux souffrances du Christ Jésus. »

    Bx Dom Columba Marmion (1858-1923), Le Christ Idéal du Moine (VIII.I), Abbaye de Maredsous - Desclée de Brouwer, Namur - Paris, 1939.

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    "Le Retour de l'enfant prodigue" de Leonello (Lionello) Spada (1576-1622)