martyrius
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Samedi 25 octobre 2014
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Méditation : humilité, discrétion, et offrande des bonnes oeuvres
« Malheur à cette justice que l'orgueil accompagne comme un mauvais esprit. Malheur aux œuvres auxquelles la vanité s'attache comme un ver rongeur. Malheur aux bonnes actions et aux dispositions que la vaine gloire vient imprégner et faire sienne comme un dangereux ravisseur, en en faisant ostentation comme à la pointe d'une lance ou au sommet d'un toit, à grand renfort de publicité.
Mieux vaut le péché avec l'humilité que la justice accompagnée de l'orgueil. L'humilité peut effacer le péché et en ôter définitivement le souvenir tandis que l'orgueil peut annuler la justice et la faire oublier entièrement.
En ce qui te concerne, dérobe le plus possible tes actions au regard des hommes. Tout ce que tu fais, recueille-le et cache-le, amasse-le chez toi afin que le vent des éloges ne le dissipe pas. Enterre tes trésors au fond de ton cœur pour qu'ils ne soient pas volatilisés par la louange.
Ou plutôt, ne les laisse pas là de crainte que le souvenir mû par l'orgueil ne les déterre. Expédie-les au ciel auprès de leur vrai propriétaire. Ainsi gardés près de lui, ils seront en sûreté. Ton cœur pourra lui aussi demeurer là-haut, près de tes trésors. L'Écriture ne nous enseigne-t-elle pas que là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ? Cependant ne reste pas là-haut à regarder tes biens, contemple plutôt ton Seigneur. »
Martyrius (Sahdona), Œuvres Spirituelles III, Livre De La Perfection, 2ème partie (Chap. 10, § 20 & 51), A. De Halleux, Peeters Publishers, 1965. -
Jeudi 23 janvier 2014
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Vendredi 25 octobre 2013
En France : solennité de la dédicace des églises dont on ne connaît pas la date de consécration.« La solennité qui nous réunit est la dédicace d'une maison de prière. La maison de nos prières, nous y sommes ; la maison de Dieu, c'est nous-mêmes. Si la maison de Dieu, c'est nous-mêmes, nous sommes construits en ce monde, pour être consacrés à la fin du monde. L'édifice, ou plutôt sa construction, se fait dans la peine ; la dédicace se fait dans la joie.
Ce qui se passait, quand s'élevait cet édifice, c'est ce qui se passe maintenant quand se réunissent ceux qui croient au Christ. Lorsque l'on croit, c'est comme lorsque l'on coupe du bois dans la forêt et que l'on taille des pierres dans la montagne ; lorsque les croyants sont catéchisés, baptisés, formés, c'est comme s'ils étaient sciés, ajustés, rabotés par le travail des charpentiers et des bâtisseurs.
Cependant, on ne fait la maison de Dieu que lorsque la charité vient tout assembler. Si ce bois et cette pierre n'étaient pas réunis selon un certain plan, s'ils ne s'entrelaçaient pas de façon pacifique, s'ils ne s'aimaient pas, en quelque sorte, par cet assemblage, personne ne pourrait entrer ici. Enfin, quand tu vois dans un édifice les pierres et le bois bien assemblés, tu entres sans crainte, tu ne redoutes pas qu'il s'écroule.
Le Christ Seigneur, parce qu'il voulait entrer et habiter en nous, disait, comme pour former son édifice : "Je vous donne un commandement nouveau, c'est que vous vous aimiez les uns les autres. (1) C'est un commandement, dit-il, que je vous donne." Vous étiez vieux, vous n'étiez pas une maison pour moi, vous étiez gisants, écroulés. Donc, pour sortir de votre ancien état, de votre ruine, aimez-vous les uns les autres.
Que votre charité considère encore ceci : cette maison est édifiée, comme il a été prédit et promis, dans le monde entier. En effet, quand on construisait la maison de Dieu après la captivité, on disait dans un psaume : "Chantez au Seigneur un chant nouveau ; chantez au Seigneur terre entière." (2) On disait alors : "un chant nouveau" ; le Seigneur a dit : "un commandement nouveau." Qu'est-ce qui caractérise un chant nouveau, sinon un amour nouveau ? Chanter est le fait de celui qui aime. Ce qui permet de chanter c'est la ferveur d'un saint amour.
Ce que nous voyons réalisé ici physiquement avec les murs doit se réaliser spirituellement avec les âmes ; ce que nous regardons ici accompli avec des pierres et du bois, doit s'accomplir dans vos corps, avec la grâce de Dieu.
Rendons grâce avant tout au Seigneur notre Dieu : les dons les meilleurs, les présents merveilleux viennent de lui. Célébrons sa bonté de tout l'élan de notre coeur. Pour que soit construite cette maison de prière, il a éclairé les âmes de ses fidèles, il a éveillé leur ardeur, il leur a procuré de l'aide ; à ceux qui n'étaient pas encore décidés, il a inspiré la décision ; il a secondé les efforts de bonne volonté pour les faire aboutir. Et ainsi Dieu, "qui produit, chez les siens, la volonté et l'achèvement parce qu'il veut notre bien", c'est lui qui a commencé tout cela, et c'est lui qui l'a achevé. »
(1) : Evangile selon saint Jean, XIII 34.
(2) : Psaume XCVI (XCV) 1.
Saint Augustin, Sermon CCCXXXVI (pour une dédicace).