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enfant de dieu

  • Méditation : "Serviteurs quelconques"

    « Que personne ne se glorifie de ce qu'il fait, puisque c'est en simple justice que nous devons notre service au Seigneur. Tant que nous vivons, nous devons toujours travailler pour notre Seigneur. Reconnais donc que tu es un serviteur tenu à un grand nombre de services. Ne te rengorge pas d'être appelé « enfant de Dieu » (1Jn 3,1) : reconnaissons cette grâce, mais n'oublions pas notre nature. Ne te vante pas si tu as bien servi, car tu as fait ce que tu devais faire.

    Le soleil remplit son rôle, la lune obéit, les anges font leur service. Saint Paul, « l'instrument choisi par le Seigneur pour les païens » (Ac 9,15), écrit : « Je ne mérite pas le nom d'apôtre, parce que j'ai persécuté l’Église de Dieu » (1Co 15,9). Et si ailleurs il montre qu'il n'a conscience d'aucune faute, il ajoute ensuite : « Mais je n'en suis pas justifié pour autant » (1Co 4,4). Nous non plus, ne prétendons pas être loués pour nous-mêmes, ne devançons pas le jugement de Dieu. »

    St Ambroise (v.340-397), Sur l'Évangile de saint Luc 8, 31-32, Trad. Maurice Véricel, L’Évangile commenté par les Pères, Éditions Ouvrières, Paris, 1961 (cf. SC n°52).

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  • Méditation de la 3ème semaine de l'Avent : le recueillement (6ème jour)

    « Fais-moi entrer, Seigneur, dans la pureté du cœur, fais-moi entrer dans la liturgie ininterrompue de ta Parole et de mon silence pour que "sur cette tablette lissée par une absolue simplicité tu te manifestes et inscrives tes propres lois" ("Petite philocalie de la prière du cœur", trad. Jean Gouillard, Seuil, Paris, 1979).
    Ainsi priait Maxime le Confesseur au VIIe siècle, levant les bras vers le Maître des heures et de la Sagesse. Car nous sommes venus ici apprivoiser la Sagesse. Nous sommes venus ici avec des mains patientes de cueilleurs et des joues de vierges attentives. Comme Marie, la fiancée émerveillée à l'annonce de sa maternité divine, Marie aux lèvres scellées et au cœur écoutant, exaltant son Seigneur et exultant de joie en Dieu son Sauveur. Il nous faut ainsi, à l'imitation de Marie, laisser derrière nous les ombres de l'intelligence et le dépôt de l'ignorance et faire monter sur nos lèvres orantes l'humble confiance qui enlace et fait vivre dans la simplicité de la tendresse de Dieu.
    Même si, dans l'obscurité du recueillement, nous touchons le fond trouble de nos insuffisances et de nos doutes que plus rien ne semble devoir éclairer, demeurons et durons dans les odeurs fortes du sous-bois car nous sommes ici pour trouver la lumière. Nous nous rencontrerons d'abord nous-mêmes avec nos forces et nos faiblesses, nos élans et nos dénis, avec tout cet enchevêtrement de l'agir humain, si contradictoire, mais qui façonne des saints de la terre maculée, du bois véreux de l'indigence et de l'inconstance des saisons de l'âme. Nous nous rencontrerons enfants de Dieu comme le nourrisson allaité du Psaume 131 dont le cœur ne s'est pas gonflé et dont les reins ne se sont pas ceints d'orgueil. C'est ainsi que se construit le recueillement par un regard de paix sur soi, un regard de réconciliation sur le moi déjointoyé de l'homme en péril qui ouvre grand les portes de la connaissance et de la contemplation, notre terre nourricière. Jan Ruusbroeck, à la fin du moyen âge, aimait souligner cette compassion envers nous-mêmes qui surgit comme une vertu naturelle de la simplicité :
    "Car les hommes les plus simples sont les plus apaisés et ils sont parfaitement en paix en eux-mêmes. Ils sont aussi les plus profondément immergés en Dieu, les plus éclairés pour comprendre." ("Les noces spirituelles", Dom André Louf éd., "Spiritualité occidentale" n°3, Bellefontaine, 1993) »

    Nathalie Nabert, Le Maître intérieur, Ad Solem, Genève, 2006.

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  • Méditation : de la distraction au recueillement...

    « Les passions puériles sont, en matière d'attitude et de conversation, la superficialité, la futilité, la légèreté, le goût exclusif ou excessif de ce qui brille, amuse, distrait : d'un mot le papillonnage... Tout ce qui est sérieux et profond et à plus forte raison, tout ce qui est componction, recueillement, intériorité, paraît dur, triste, morose, ennuyeux. Toute conversation suivie paraît monotone, toute conversation élevée paraît longue. De même qu'un enfant a sans cesse besoin de trouver de nouveaux jeux, de changer de travail, de bouger, de même les grands enfants, les vieux enfants... Cela leur crée peu à peu une atmosphère d'une instabilité extrême, légère, sans consistance, ennemie du recueillement, de la paix, du sérieux, de l'activité persévérante en toute matière, du repos intérieur dans la prière, qui est à l'antipode des dispositions favorables à l'oraison.
    [...]
    Ces passions puériles doivent donc être combattues et vaincues - par une abnégation radicale, en ce sens que nous refusions absolument de les nourrir, de les entretenir délibérément ; que nous acceptions fidèlement les directions qu'on nous donne (l'esprit d'enfance substitué à sa contrefaçon) et les sacrifices qu'on nous suggère à ce propos ; - par un effort soutenu, intelligent et confiant vers la maturité, vers la plénitude d'âge dans le Christ, vers la majorité spirituelle. Donc, favoriser tout ce qui est sérieux, spirituel, désintéressé, pur, exempt de passion, paisible et pacifiant. Nous exercer dans les bons moments à éduquer notre sensibilité et à fixer notre légèreté, par l'enrichissement de notre vie spirituelle : prière, mortification, oubli de soi, pensées et désirs apostoliques, travail persévérant ; avant tout l'oraison virtuelle souvent et fidèlement pratiquée : "Ne dégénérons pas des hautes pensées des enfants de Dieu". »

    P. Léonce de Grandmaison s.j., Écrits spirituels Tome I : Conférences (Les passions puériles), Beauchesne, Paris, 1933 (31e éd.).

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  • Méditation : en chemin vers la béatitude

    « Toute la vie chrétienne est en tension vers la béatitude, vers l'eschatologie, dans un surpassement incessant. Elle consiste à accueillir Dieu en soi, dans une démarche qui doit s'intensifier jour après jour, et qui donne au temps sa véritable dimension. Dans une aspiration infinie, qui a Dieu pour terme, et qu'aucune de nos actions ne pourra jamais combler.
    Plus que tout autre, le chrétien sait que la voie qui le mène à la béatitude est une voie qui l'engage tout entier. Une voie où, pour se vouloir lui-même, il lui faut vouloir Dieu et ses frères et le monde, sans espoir d'atteindre Dieu en plénitude avant la Parousie. Une voie qui le jettera inlassablement d'un élan à un autre, d'un don à un autre, d'un sacrifice à un autre. Voie dure, d'humilité, de sacrifices, de renoncements et de pauvreté, mais aussi voie joyeuse de perfection, de bonheur, de paix, de liberté spirituelle.
    Il faut le dire sans ambages : préférer à tout le reste ce consentement actif à Dieu, y subordonner toute notre vie, dans un dépassement qui se renouvelle sans cesse, c'est la loi de toute vie spirituelle authentique. En un sens, tout est déjà gagné, quand par-delà tous les soucis périssables, on a réveillé en soi le désir du paradis, quand on a dit oui à l'ouverture aux biens éternels, car ce oui profond libère une énergie spirituelle latente, capable de tarir en nous toutes les sources d'égoïsme.
    De la vie d'enfant de Dieu, de fils de lumière, d'héritier du Christ, la béatitude apparaît comme la véritable clef de voûte. »

    P. Marie-Joseph Le Guillou, Qui ose encore parler du bonheur ?, Mame, Paris, 1991

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  • Méditation : la foi en germe

    « On devient enfants de Dieu par la foi ; on développe le germe de vie divine en développant la foi.
    La foi est tout dans l'Evangile. Je l'ai remarqué nettement... l'idée est absolument capitale.
    Croire n'est pas seulement donner son esprit à la vérité, c'est livrer son âme et tout son être à celui qui la parle... et qui est cette vérité. Croire, c'est vivre... et cette vie est la Vie même : "Croyez en moi, dit Jésus. Celui qui croit en moi a la vie éternelle" (Jn 6, 47).
    L'enfant de Dieu, c'est celui qui croit à la présence de cette vie en Jésus et qui, par cette foi, s'unit à elle en lui, s'en empare, la fait sienne... et devient sien. Croire, c'est le recevoir. C'est recevoir l'Esprit que le Père lui communique : c'est sa vie, et c'est la vie du Père. Elle le fait fils, et elle nous fait enfants. Ceux qui croient en lui sont donc enfants en lui et comme lui, mais adoptés.
    En entrant dans une âme par la foi, Jésus ne donne que de pouvoir devenir enfants. Il faut vivre ce titre pour le réaliser ; il faut vivre en enfants. C'est la loi de tous les dévelppements de vie créée, Dieu ne donne que le germe. L'être vivant trouve dans le germe une énergie qui lui permet de devenir. Le devenir est sa loi. L'être est la loi de Dieu. La créature vivante n'est pas uniquement l'oeuvre du Créateur ; elle est aussi son oeuvre, la fille de ses oeuvres. »

    Dom Augustin Guillerrand, Chartreux, Ecrits spirituels Tome I (Le prologue de Jean), Roma, Benedettine di Priscilla, 1966.

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  • 13 septembre : Méditation

    « Nos ennemis sont les enfants de Dieu par la création et, tout insensés qu'ils soient, ce sont aussi nos frères. Ce sont les instruments de Dieu, ils sont comme la lime qui nous débarrasse de notre rouille. Aussi S. Jean Chrysostôme dit-il : "Les ennemis servent parfois plus à l'avantage spirituel de l'homme que ne font ses amis." En outre, ils forment corps avec le Christ comme nous-mêmes. S'il y a lieu de bien traiter un membre sain, il ne s'en suit pas qu'il faille maltraiter un membre malade : il faut plutôt le soulager par les remèdes et quelquefois même imposer une souffrance au membre sain pour apporter quelque adoucissement à l'autre... C'est ainsi qu'il faut aimer l'oeuvre de Dieu, à ce seul titre, encore qu'elle soit défigurée d'ailleurs. Songez que cet homme est l'image de Dieu et aimez-le, fût-il votre ennemi. S'il l'est réellement et s'il vous fait tort, dites-vous que Dieu veut élever votre coeur au-dessus de la terre pour vous faire croître en mérites et que c'est pour cela qu'il vous frappe par la main d'autrui. S'il y a un mort chez vous, mettez-vous le feu à la maison ? Si l'âme de votre prochain est morte par le péché, tolérez-le, comme Dieu lui-même le tolère. Il y a quatre vertus qui nous font enfants de Dieu : la foi, qui nous régénère ; la charité, qui nous modèle sur le Christ ; la miséricorde, qui nous affermit en lui, et la paix, qui nous rend semblables à Dieu. Aimez donc votre prochain comme l'image de Dieu. »

    Saint Antoine de Padoue (1195-1231), in Année de S. Antoine de Padoue - Réflexions et miracles [du P.F. Pie Louis de Bologne, Mineur de l'Observ.] (au 25 août), Traduit de l'italien, Bruxelles, H. Goemaere, 1870.

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